AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782130794899
128 pages
Presses Universitaires de France (18/01/2023)
4.13/5   38 notes
Résumé :
La genèse du conflit israélo-arabe, dont l'actualité est surabondamment couverte par les médias, demeure paradoxalement mal connue. Si c'est au sortir de la Première Guerre mondiale que se cristallise ce qui n'est pas seulement le choc de deux nationalismes, mais un affrontement culturel recouvert par un conflit « religieux » et d'innombrables polémiques sur la nature du projet sioniste, c'est bien avant 1914 qu'il a pris forme dans le discours à la fois des élites ... >Voir plus
Que lire après Les Origines du conflit israélo-arabeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique

Le conflit Israélo-Arabe : sujet hautement conflictuel. Discussions hautement polarisées, débat difficile.

Un rappel des origines historiques de ce conflit est indispensable pour ceux qui veulent débattre (ou découdre) - la plupart de ceux qui en parlent ignorent l'historique ou, pire, font semblant de l'ignorer ou, encore pire, le relativisent.

Je connaissais déjà une partie de l'histoire mais j'ai beaucoup appris. Pour un ouvrage "Que sais-je ?", c'est un contenu très dense : 120 pages en petites lettres. A mon avis, il manque quelques informations difficile de les ajouter dans un si petit espace, ce qui a sûrement fait que la période concernée s'arrête en 1950. D'un autre côté, celle limitation à ce qui s'est passé avant 1950, juste après la création de l'État de Israël, est intéressante puisque c'est un tournant dans le conflit.

Des avis neutres n'existent pas et l'auteur est d'origine juive. Inutile de le cacher. Malgré cela, sauf omissions que je ne connais pas, le contenu est très factuel et chiffré. difficilement contestable. Voici l'image très simplifiée que je me fais.

Donc, au début du XXème siècle la Palestine, sous la tutelle de l'Angleterre, était habitée en par des Palestiniens, majoritaires, et des Juifs. Les Juifs ont toujours été en Palestine, même avant l'avenue du Prophète Mahomet.

Une cause de conflit pour les palestiniens, au début du siècle 20, était l'immigration juive, donc le sionisme. Les palestiniens ne souhaitaient courir le risque de devenir minoritaires. Pour les juifs, au delà du souhait de reconstituer leur leur nation, il y avait le souhait de proposer une solution pour les juifs victimes d'antisémitisme et des pogroms surtout dans les pays de l'Est.

Un point qui me semble manquer ou pas assez traité est la création du mouvement Frères Musulmans en 1928 par Hassan Al-Bannah (arrière grand ongle de Tariq Ramadan). Un des buts de ce mouvement est la islamisation complète des territoires où les musulmans sont majoritaires. Ceci impliquait, en ce qui concerne la Palestine, l'expulsion de tous les juifs. L'importance de ceci est que, au moins en partie, ça a changé l'attitude des palestiniens par rapport aux Juifs.

Les années 30 et 40 ont été marqués par des attentats, des massacres et des violences. le ex-grand mufti de la Palestine, u début des années 40, s'est réfugié en Allemagne et s'est mis d'accord avec Hitler pour que la solution de la question juive en Palestine soit la même qu'en Europe (voir citation). Les Juifs ne l'ont pas oublié et même récemment le premier ministre israélien l'a rappelé.

Ce qui m'a aussi étonné, mais pas tellement, est que quand l'Angleterre a quitté la Palestine, en 1948, l'idée était de partager la Palestine entre les palestiniens et les juifs. Les palestiniens n'ont pas accepté puisque cela reviendrait à reconnaître le droit à Israël de devenir un État. La guerre israélo-arabe de 1948 a été une conséquence de ce refus. Israël est devenu en État et les palestiniens toujours pas.

Il est aussi probablement vrai qu'il fallait trouver une solution à tous les juifs déplacés en Europe, à la fin de la guerre, et qui ne pouvaient pas retourner chez eux, soit parce qu'ils n'avaient plus rien, soit à cause de l'antisémitisme qui existait toujours malgré la fin de la guerre.

On connaît la suite, au moins partiellement. Actuellement il y a le conflit surtout entre Israël et le Hamas du côté palestinien. le Hamas est un mouvement considéré terroriste créé en 1987 par des membres des Frères Musulmans. Il prône la destruction de l'État d'Israël et l'instauration d'un État islamique palestinien sur tout le territoire de l'ancienne Palestine mandataire, avant de demander « l'établissement d'un État palestinien entièrement souverain et indépendant dans les frontières du 4 juin 1967 (Ligne verte (Israël)), avec Jérusalem pour capitale ». (voir page du Hamas sur Wikipédia).

Personnellement, deux points attirent mon attention. Tout d'abord, si les palestiniens avaient accepté le partage en 1947 la situation aujourd'hui serait peut-être encore conflictuelle mais pas autant. le deuxième point est que quoi que l'on puisse dire de Israël, tant que le Hamas aura l'objectif de détruire Israël, aucun accord de paix ne sera envisageable. C'est dommage, surtout pour le peuple palestinien.

L'écriture de cette critique a été assez difficile, mais elle représente plus ou moins mon point de vue. C'est un sujet très conflictuel et sensible pour beaucoup. Et, personnellement, je ne généralise pas les objectifs du Hamas à l'ensemble des palestiniens. Je suis convaincu que beaucoup, aussi bien de Palestiniens comme des Juifs, souhaitent voir une cohabitation pacifique dans la région.
Commenter  J’apprécie          2317
Que de frustrations chez ceux qui, devant les atrocités du 7 octobre dernier, et les tragédies qui les ont suivies, cherchent à se forger leur propres visions de ce qui a pu conduire à de tels drames humains et à développer leurs propres analyses de ce qui peut susciter de telles haines au point que des individus et des groupes puissent, à nouveau, comme le siècle dernier nous en avait hélas livré quelques exemples, se retrancher avec enthousiasme de l'humanité même !
Car il faut bien reconnaître, tristement, que les média sont d'une aide limitée dans ces efforts de compréhension d'une situation tragique et susceptible d'être peut-être porteuse de davantage encore de tragédies futures, non seulement dans des mondes éloignés, mais éventuellement plus près de nous. Car la dictature de l'immédiat, associée à la culture de l'émotion, certes légitime, conduit tellement d'observateurs, dont on attendrait pourtant davantage, à s'en tenir à des poncifs (colonialisme,..), à des généralités (respect du droit international..), sans en sonder les fondations, la part de vérité, la complexité, les limites.
C'est là où un livre comme celui de Monsieur Bensoussan, paru au début de l'année 2023, donc sans rapport avec ce que nous venons de vivre avec désespoir, apporte des lumières bienvenues, historiques, civilisationnelles, humaines, même si, au fond, les réponses aux questions qui nous taraudent, ne peuvent venir ensuite, sur la base de ces riches informations, que de nous-mêmes.
On y découvre toute la complexité de cette situation où la recherche par le peuple juif d'un foyer national dans une terre qui l'a vu naître et où il n'a cessé de se maintenir au cours des siècles, revenant inlassablement après des massacres et expulsions, dans des endroits aussi étonnants que Gaza, Hébron, ou d'autres endroits où on a parfois l'impression qu'ils ont été toujours absents, se heurte à un refus de sa présence par une partie de la population, souvent manipulée, radicalisée, voire terrorisée par ses extrémistes. On y découvre le rôle joué par des fanatiques, souvent religieux, comme le grand mufti de Jérusalem, leur politique d'anéantissement par l'assassinat des modérés conciliateurs, et de toute solution de compromis, les hésitations parfois criminelles des autorités mandataires britanniques, et la complexité de la situation militaire, mais aussi humaine, durant la guerre qui a anticipé et suivi le départ des anglais et la création de l'État d'Israël, et qui a généré le drame de ces centaines de milliers de réfugiés, maintenus ensuite dans ce statut de misère pendant des décennies par ceux là même qui prétendent soutenir leur cause.
S'appuyant sur des sources nombreuses, émanant de chercheurs de tous horizons (et notamment les premiers tomes de la somme en 6 volumes "la question de Palestine" du grand spécialiste qu'est le professeur au collège de France Henry Laurens), Georges Bensoussan nous introduit dans l'histoire et la complexité des évènements qui ont conduit, du développement de l'amorce d'un foyer national pour les juifs en Palestine, et de la réaction de refus arabe dont il démonte les ressorts, à la création de l'État d'Israël.
Un miracle de clarté, si l'on considère à la fois la complexité de cette historie, et les contraintes du format des 125 pages de la collection "Que sais-je".
Un chef d'oeuvre d'honnêteté scientifique et une oeuvre de salut public.
Commenter  J’apprécie          101
Sur le sujet le plus sensible et clivant du moment, pour s'informer correctement en une lecture, la question du choix se pose avec acuité. Finalement il est bon de pouvoir se tourner vers un Que sais-je ? cette collection ayant toujours garanti un haut niveau scientifique dans ses publications par des ouvrages accessibles à l'ignorant.

En matière d'Histoire ou de Sciences sociales en général, il est bien évident que chaque auteur a sa subjectivité. Georges Bensoussan étant juif pouvait être suspect de favoriser la vision israélienne, d'autant que sur ce sujet la neutralité ne semble pas possible. En l'occurrence pour un lecteur novice il est difficile de détecter une preuve de partialité pour un camp ou un autre.
L'auteur se livre à une revue des faits historiques qui ont amené à la terrible situation que nous connaissons, c'est de fait un ouvrage assez sec, parfaitement chronologique avec un minimum de commentaires non factuels. Évidemment il est toujours possible de douter en se demandant si l'auteur ne fait pas l'impasse sur des faits majeurs, ne pondère pas en bien ou en mal des évènements qui mériteraient une autre valeur, ne tronque pas des citations…etc. N'étant pas historien je me contenterai de lui faire confiance en trouvant que le livre « sonne juste ».

Sur le contenu il est d'un grand pessimisme, il est clair que la création d'un foyer puis d'un état juif n'a jamais été admise par les arabes et qu'elle ne semble pas prête de l'être. Quant aux juifs ils n'accepteront jamais de revenir sous un régime de dhimmi musulmane qui en ferait des citoyens inférieurs.
La solution à deux états dont on parle beaucoup comme étant la solution à tous les maux est, tour à tour, rejetée par les deux camps. Il semble parfois que l'Histoire repasse les plats, le déchainement de violences abjectes depuis le 7 octobre a connu bien des précédents en particulier en 48 à la création d'Israël, avec le même scénario : atrocités côté arabe et riposte aveugle côté juif. de quoi être bien pessimiste.

Ouvrage à conseiller si l'on veut avoir quelques repères sur une triste affaire qui remonte à loin. Un seul regret il me semble que le poids de la religion est peu mis en avant mais peut-être était-il moindre avant.
Commenter  J’apprécie          52
Pour essayer de s'y retrouver un peu dans cette guerre qui dure finalement depuis plus d'un siècle entre Arabes et Juifs, il fallait passer par le petit opus de Georges Bensoussan qui met les événements dans la perspective historique.
Ici, il ne s'agit pas de prendre parti pour un camp ou l'autre mais bien d'essayer de comprendre ce qu'il se passe. Sous domination de l'empire ottoman lorsque l'on ne distingue pas encore la Palestine de la Jordanie, de la Syrie ou du Liban, les Juifs et Chrétiens représentent une minorité. La fin de l'empire ottoman, donc de la domination turque et le début de la Première Guerre Mondiale, après une fragile cohabitation, va favoriser l'existence d'un « foyer juif » et la naissance du sionisme au gré des vagues d'immigration juives successives. La déclaration Balfour affirme et soutient l'existence du « foyer juif » et protègent le droit des Juifs. L'Angleterre met ainsi un pied en Palestine et favorise le« Foyer National Juif » car le pays offre un point stratégique et pense-t-on peut retenir la Russie dans la guerre. C'est ensuite une lutte de territoires à partager où les Anglais font des propositions refusées par les uns ou les autres jusqu'à la création de l'état d'Israël en 1948. Rien ne se règle entre les deux peuples soumis quelque part entre des nationalismes exacerbés, une religion souvent rigoriste et le colonialisme occidental qui, loin d'apaiser les conflits, semble les attiser.
Georges Bensoussan, dates, textes de loi et cartes à l'appui présente les différents découpages proposés et jamais réellement acceptés. Les Arabes se sont sentis d'une certaine façon envahis par les vagues d'immigration et humiliés par l'occident colonial tandis que les Juifs - notamment après la Shoah – se sentaient étrangers dans un pays qui était le leur et celui de leurs ancêtres. Nos yeux d'occidents ne comprennent pas cette constante animosité, ces conflits d'intérêts dus probablement à une ignorance de l'autre dans chacun des deux camps.
Un ouvrage assez difficile à lire. Les deux guerres mondiales ont relancé les conflits internes au lieu de les apaiser. Pourtant on aimerait que ces peuples, sur cette terre où presque toutes les religions historiques sont représentées puissent vivre en bonne intelligence. Mais la solution de paix, malgré les efforts de certains dirigeants, est loin d'être trouvée.
Commenter  J’apprécie          81
Pour essayer de comprendre comment toute cette somme de malheurs a commencé … Voici un livre court mais dense, factuel et équilibré, édité dans une collection de référence (N°4099 !), écrit par un historien spécialiste des mondes juifs, Georges Bensoussan (né en 1952) et sorti de presse en janvier 2023, donc écrit avant le 7 octobre dernier.

Pour moi, une foule de découvertes. J'en étais restée à la déclaration Balfour (1917) et aux ouvrages d'Henri Laurens. le grand intérêt de ce livre, c'est de revenir à la situation ex-ante : ce qu'était la Palestine sous l'empire Ottoman à la fin du XIXème siècle, avant l'éclosion du mouvement sioniste.

Dès le premier chapitre, l'auteur décrit la situation désolée de la Palestine à cette époque : un tiers des terres n'est pas cultivé, 3% environ de la population sait lire et écrire, sur environ 470000 habitants dont environ 25000 Juifs résidant essentiellement en ville, 800 villages. L'organisation palestinienne est dominée par des clans : une oligarchie de quelques grandes familles comme les Husseini et les Nashashibi, qui se combattent.

La méthode de culture repose sur un système collectif de rotation des terres afin que chacun puisse profiter des meilleurs parcelles. Mais en 1858 le code foncier ottoman liquide les usages collectifs et fait triompher l'exploitation individuelle. Cette nouvelle donne foncière provoque l'appauvrissement de la paysannerie, bientôt contrainte de revendre son lopin pour éponger ses dettes. Des terres qui, petit à petit, sont vendues à de grandes familles ou à des immigrants juifs.

Au départ, ces émigrants proviennent principalement d'Europe orientale. le développement du mouvement sioniste et l'appui de la diaspora américaine permet le financement de vagues successives de peuplement, malgré la réticence acharnée des Britanniques auxquels la Société des Nations a donné mandat sur la Palestine en 1919.

Le Congrès islamique tenu à Jérusalem en 1931 constitue une étape importante : celle de l'islamisation de la cause palestinienne, l'Islam étant considéré comme un facteur d'unification plus puissant que le nationalisme. L'intensification de l'immigration juive à partir de 1932, puis l'arrivée des rescapés de la Shoah radicalise la position arabe.

La suite est celle d'une guerre toujours en cours, les deux parties refusant absolument tout compromis. Assassinats des personnalités enclines à une négociation, attentats, torpillage de toute tentative de coopération entre les communautés, refus successifs de tout plan de partage … L'horreur et la cruauté ostentatoire que l'on croit découvrir aujourd'hui émaillent toute la période. le nombre des victimes, des deux côtés, est impressionnant.

Pendant la guerre qui accompagne l'établissement de l'Etat d'Israël, la population palestinienne fuit devant les combats ou est expulsée par les Israéliens qui redoutent une « 5ème colonne » à l'arrière du front. C'est pour cette raison que le retour des réfugiés est impossible, tandis que les pays arabes considèrent que les intégrer signifierait la reconnaissance de l'Etat d'Israël qu'ils souhaitent repousser à la mer. Ils sont donc regroupés dans des camps, financés par les organisations internationales.

Entre l'attitude de la puissance mandataire, les ambitions du roi Abdallah et les intentions d'expansion au Neguev de l'Egypte, toutes les parties rejettent toutes formes d'accord, tandis que les Palestiniens sont mis à l'écart des pourparlers entre les grandes puissances comme à l'ONU.

Ainsi se fige un conflit qui s'éternise : ni réinstallation, ni compensation financière des expulsés, ni frontières reconnues mais deux nationalismes se disputant une même terre, deux sociétés séparées qui s'ignorent et se haïssent, animées par des logiques également légitimes … Et les horreurs d'une guerre sans pitié, qui ne finit pas.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          70


critiques presse (1)
NonFiction
05 février 2024
En conclusion d’un livre riche et structuré, il s’est volontairement limité à faire le constat de l’ampleur des blocages d’ordre culturel, « essentiels mais le plus souvent sous-estimés ». En ces temps de fureur et de haines, un tel livre est nécessaire afin d’en rappeler les sources.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
(p. 67)

Pour le ex-grand mufti, l'antisionisme d'Hitler est le gage d'une écoute bienveillante. Le 23 octobre 1940 Rome et Berlin publient une déclaration commune : "L'Allemagne et l'Italie reconnaissent le droit des pays arabes de résoudre la question des éléments juifs en Palestine et dans les pays arabes d'une façon conforme aux intérêts nationaux et ethniques des Arabes et à la solution de la question juive en Allemagne et en Italie.".

Dès l'orée de la guerre, l'ex-grand mufti quitte le Liban pour se réfugier en Irak, où il soutient le régime proallemand du général Al Galyani. Chassé par l'entrée des Anglais à Bagdad (juin 1941), il gagne Téhéran, transite par la Turquie (qui lui refuse l'asile politique), parvient en Italie où il rencontre le Duce le 27 octobre 1941, puis entre en Allemagne, où Hitler le reçoit le 28 novembre 1941. "La suppression du Foyer national juif fait partie de mon combat", lui déclare le Führer. Ce que le compte rendu officiel des services allemands traduit ainsi :

"La position de l'Allemagne était une guerre sans compromis contre les Juifs. Cela incluait naturellement une opposition active au Foyer national juif en Palestine, qui n'était rien d'autre qu'un centre, sous la forme d'un État, servant à l'intérêt destructrice des intérêts juifs."

De novembre 1941 à mai 1945, l'ex-grand mufti et plus d'une vingtaine de dignitaires arabes demeurent à Berlin où ils sont somptueusement logés, nourris et subventionnés par le Reich. Ils perçoivent des sommes importantes provenant majoritairement du pillage des Juifs d'Europe.
Commenter  J’apprécie          92
(p. 118)

La nature atypique du mouvement national juif a déterminé la singularité de ce conflit, laquelle a favorisé des schémas d'explication classiques,voire des simplifications le plus souvent inaptes à en rendre compte. C'est pourquoi il est essentiel d'en décrypter la genèse, d'interroger les certitudes des deux camps et de questionner les enjeux qui sont en cause chez chacun d'entre eux.

Si ce conflit met en scène deux nationalismes qui se disputent une même terre, il oppose aussi deux sociétés séparées par des blocages d'ordre culturel, essentiels mais le plus souvent sous-estimés. De là deux discours qui cheminent parallèlement, animés par des logiques également légitimes mais qui demeurent encore généralement ignorants l'un de l'autre.
Commenter  J’apprécie          120
Étreinte par un sentiment de précarité, la société juive prend conscience du caractère irréductible du refus arabe. «  les vagues et les mers tourmentées de l’islam finiront par se déchaîner, analyse en 1922 le journaliste Itamar Ben Avi. Si nous ne parvenons pas à endiguer le flot au moyen d’un accord[…],
Il nous inondera de sa colère. […] Tel-Aviv dans toute sa splendeur, nos côtes et toutes leurs beautés seront anéanties. »
Commenter  J’apprécie          21
La nature atypique du mouvement national juif a déterminé la singularité de ce conflit, laquelle a favorisé des schémas d'explications classiques, voire des simplifications le plus souvent inaptes à en rendre compte. C'est pourquoi il est essentiel d'en décrypter la genèse, d'interroger les certitudes des deux camps et de questionner les enjeux qui sont en cause chez chacun d'entre eux.
Si ce conflit met en scène deux nationalismes qui se disputent une même terre, il oppose aussi deux sociétés séparées par les bocages d'ordre culturel, essentiels, mais le plus souvent sous-estimés. De là deux discours qui cheminent parallèlement, animés par des logiques également légitimes, mais qui demeurent généralement ignorants l'un de l'autre.
Commenter  J’apprécie          00
C'est ainsi qu'au fil des années, le conflit se fige. Ni réinstallation, ni compensation financière, ni frontières définies. Vieux désormais de prés d'un siècle et demi, il met face à face deux aspirations nationales et deux légitimités ancrées dans des temporalités différentes. A les regarder aujourd'hui, on a le sentiment que la guerre de 1948 n'est toujours pas terminée.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Georges Bensoussan (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Georges Bensoussan
Attention !!! Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donne rendez-vous chaque samedi à 13h30 pour vous faire découvrir leurs passions du moment ! • Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici ! • • Magnifique de Jean-Félix de la Ville Baugé aux éditions Télémaque https://www.lagriffenoire.com/magnifique.html • Les rugbymen 2024 de Fred Goudon aux éditions First https://www.lagriffenoire.com/rugbymen-edition-2024.html • Les Origines du conflit israélo-arabe (1870-1950) de Georges Bensoussan aux éditions Que Sais-Je https://www.lagriffenoire.com/les-origines-du-conflit-israelo-arabe-1870-1950.html • Histoire juive de la France de Collectif et Sylvie-Anne Goldberg aux éditions Albin Michel https://www.lagriffenoire.com/histoire-juive-de-la-france.html • le goût de la famille de Collectifs aux éditions Mercure de France https://www.lagriffenoire.com/le-gout-de-la-famille.html • le goût de l'automne de Collectifs aux éditions Mercure de France https://www.lagriffenoire.com/le-gout-de-l-automne.html • le goût du voyage de Collectifs aux éditions Mercure de France https://www.lagriffenoire.com/le-gout-du-voyage.html • L'histoire du suppositoire qui voulait échapper à sa destinée de Alex Vizorek, Caroline Allan aux éditions Michel Lafon https://www.lagriffenoire.com/l-histoire-du-suppositoire-qui-voulait-echapper-a-sa-destinee.html • L'histoire du suppositoire qui visait la lune de Alex Vizorek , Caroline Allan aux éditions Michel Lafon https://www.lagriffenoire.com/l-histoire-du-suppositoire-qui-visait-la-lune.html • La Fille de l'ogre de Catherine Bardon aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/la-fille-de-l-ogre-1.html • Arletty, un coeur libre de Nicolas d' Estienne d'Orves aux éditions Calmann-Lévy https://www.lagriffenoire.com/arletty-un-coeur-libre.html • Alina: L'amour secret de Poutine de Céline Nony aux éditions Arthaud https://www.lagriffenoire.com/alina-l-amour-secret-de-poutine.html • Personne ne meurt à Longyearbyen de Morgan Audic aux éditions Albin Michel https://www.lagriffenoire.com/personne-ne-meurt-a-longyearbyen.html • Dictionnaire des mots haïssables de Samuel Piquet aux éditions Cherche Midi https://www.lagriffenoire.com/dictionnaire-des-mots-haissables.html • Les Papillons noirs de Mody aux éditions Livre de Poche https://www.lagriffenoire.com/les-papillons-noirs-1.html • Allez vous faire cuire un oeuf... à la perfection: Ma méthode pour révolutionner 65 recettes de tous les jours de Arthur le Caisne aux éditions Albin Michel; https://www.lagriffenoire.com/allez-vous-faire-cuire-un-oeuf...-a-la-perfection-ma-methode-pour-revolutionner-65-recettes-de-tou.html • La Veuve des van Gogh de Camilo Sánchez, Fanchita Gonzalez Batlle aux éditions Liana Levi https://www.lagriffenoire.com/la-veuve-des-van-gogh-3.html • Mamie Manga
+ Lire la suite
autres livres classés : histoireVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (120) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3180 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..