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EAN : 9782207141311
304 pages
Denoël (23/08/2018)
3.46/5   28 notes
Résumé :
- Pas la peine de chialotter, je ne t'ai pas fait mal, m'assure ma mère chaque fois qu'elle me gifle.
Sud de la France, années 90. Alexandre grandit auprès d'une mère autoritaire et irascible. Elle veut à tout prix qu'il oublie l'image de son père disparu.
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Il est très rare qu'après une lecture je ne sache comment me positionner, ou plutôt que je me sente mal à l'aise de n'avoir pas su apprécier un roman. Quand je n'aime pas, je n'aime pas et puis voilà, pas de chichi, on passe au suivant en espérant mieux le gouter.

Car Oublier mon père a beaucoup de qualités et notamment celle d'aborder avec lucidité, sincérité, sans pathos, un sujet difficile : la quête identitaire d'un homme que l'on suit par chapitres alternés de l'enfance à la quarantaine, sa reconstruction après une vie emplie de violences en tout genre, sa voie vers la résilience. C'est souvent très cru, sans concession et bien porté par une écriture vraie .

Pourtant, je suis restée complètement extérieure aux souffrances extrêmes que subit le narrateur ; j'ai ressenti toute l'empathie de l'auteur pour lui, mais moi, je ne suis pas parvenue à en ressentir.

En fait, je n'ai pas su où me placer dans cette avalanche de péripéties souvent glauques qui conduisent le héros dans une descente aux enfers quasi sans fin : harcèlement, folie de la mère, mort du père, boulimie, anorexie, cancer ... Ce n'est pas le « glauque » qui m'a gênée : dans la même veine, j'avais été très impressionnée par le puissant En Finir avec Eddy Bellegueule d'Edouard Louis, et touchée au final par le sort terrible d'Eddy.
En tout cas, même la lumière de la Suède où le narrateur se reconstruit n'est pas parvenue à dissiper ce sentiment d'inconfort qui a brouillé mes sens de lectrice. Je le regrette.
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Auteur aveyronnais prolifique désormais installé à Toulouse, Manu Causse revient en librairie avec Oublier mon père publié chez Denoël. Un roman où sont questionnées, tour à tour, les thématiques des racines, de la famille, du passé etc. Lettres it be a découvert ce livre et vous en ramène quelques souvenirs.

# La bande-annonce

« – Pas la peine de chialotter, je ne t'ai pas fait mal, m'assure ma mère chaque fois qu'elle me gifle. »
Sud de la France, années 90. Alexandre grandit auprès d'une mère autoritaire et irascible. Elle veut à tout prix qu'il oublie l'image de son père disparu prématurément. Bon garçon, il s'exécute.
Devenu photographe, Alexandre se révèle un adulte maladroit, séducteur malgré lui, secoué par des crises de migraine et la révolution numérique. À quarante ans, il échoue dans un petit village de Suède pour y classer des images d'archives. Il lui faudra un séjour en chambre noire et une voix bienveillante pour se révéler à lui-même et commencer enfin à vivre.
Oublier mon père parle de la construction de l'identité masculine, des mensonges qui nous hantent et de la nécessité de s'affranchir du passé.

# L'avis de Lettres it be

« A la fin des années 1980, la notion de harcèlement n'est pas à la mode. A Tarbes, en tout cas, on considère comme normales les intimidations, les brimades et même les bagarres entre élèves (et, sans doute, entre certains adultes, comme ma mère et M. Suchet) tant que ça reste ‘'dans une certaine limite'' – mais on ignore où se situe celle-ci, puisqu'elle ne semble jamais atteinte. »

Homosexualité, enfance difficile, relation complexe aux parents… Pour son nouveau roman, Manu Causse ne fait pas dans la demi-mesure et propose un récit qui mélange bon nombre de thématiques toutes plus difficiles les unes que les autres. Dans un récit que l'on imagine teinté d'autofiction même s'il reste difficile de l'affirmer et de savoir précisément ce que nous avons entre les mains (c'est d'ailleurs là tout l'écueil de l'autofiction…), l'auteur originaire de l'Aveyron s'étant également illustré dans la littérature jeunesse s'inscrit dans une tendance résolument moderne du roman français.

« Dans les jours suivants, en classe et dans la cour, les élèves plus âgés se chargent de faire mon éducation : je suis une tantouze, j'aime les garçons, c'est quelque chose de honteux – une maladie dont on commence à mourir à cause d'une épidémie nommée sida.
A part le fait d'aimer les garçons (en fait, je ne suis attiré par personne, car je me sais répugnant), tout cela me paraît très logique. D'autant plus que ma mère, qui entend sans doute la rumeur de la bouche d'un de ses collègues, murmure devant moi ‘'Ca, c'est la faute de ton père''. Et je me souviens que Papy lui disait, en parlant de moi, ‘'Vous allez en faire une tapette''. Je comprends à la fois le sens de cette phrase et sa portée prophétique. »

Manu Causse propose avec Oublier mon père un roman peut-être un peu trop dans l'ère du temps. La construction de l'identité masculine au beau milieu de la province française (une province obligatoirement un brin arriérée), l'importance de s'affranchir du passé et de ses racines pour entrer de plein pied dans un monde moderne où tout regard en arrière semble désormais peu louable… Là où Edouard Louis ouvrait une brèche en la matière avec En finir avec Eddy Bellegueule, Manu Causse profite de l'ouverture mais semble l'élargir jusqu'au trop-plein. Très vite, on ne sait plus vraiment où se situe l'objet principal de ce roman : le rapport à la mère et au père, le rapport au passé, le rapport aux racines, le rapport à l'amour, le rapport à la photographie, le rapport au rapport… Un méli-mélo de thématiques jetées en pâture, comme pour rassasier le plus possible d'esprits en peine. Malheureusement, on se perd très (trop) vite dans un roman qui, loin d'être pleinement raté, ne convainc pas réellement.

Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be

Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Des effets de la férocité

« Je constate sans surprise que la voix de ma conscience possède le ton et les mots de ma mère. »

Ça débute par une virée à la neige, promesse exaltante d'un tête-à-tête entre un père souvent absent et son fils de huit ans. le père rêve de disputer une course de ski de fond en Suède et voudrait s'entraîner sur la piste rouge. Dans son sillage, l'enfant est silencieux et maladroit sur ses skis tout neufs. Soucieux de ne pas décevoir celui qu'il admire et redoute, il est prêt à tout accepter : les chutes, le froid, le mal de ventre et les désillusions. Tout plutôt que de pleurer.
« Ma mère déteste que je chialotte ̶ c'est comme ça qu'elle dit. Elle dit que c'est bon pour les filles et qu'elle ne supporte pas les pleureuses. Quant à mon père, il ne pleure pas, puisque c'est un homme. »
Mais la piste rouge se révèle plus dure que prévu et c'est la débâcle. le corps parle où ça se tait.
« Je suis vraiment un gosse insupportable, toujours dans ses pattes. Je suis un poids mort. »
Alex est un petit garçon ravagé. La culpabilité d'exister, déjà, le ronge.

Très vite, on sent que quelque chose fait obstacle à la rencontre entre l'enfant et son père. le discours maternel, hors champ, prend tout l'espace, il ordonne le monde et brouille l'image qu'Alex a de lui-même et de ce père, pourtant bienveillant, qui tente de se rapprocher de lui. Car la mère sait. Elle sait ce qui est bien pour son enfant. Elle sait ce qu'il est à défaut de savoir qui il est. Elle sait aussi que le père est mauvais et qu'elle doit protéger son fils. À n'importe quel prix…
« Je l'ai dit, la gentillesse dont il a fait preuve envers moi tout au long de la fin des vacances de Noël me dégoûte et me fait honte. Elle n'est pas digne de lui et je n'en suis pas digne. […]
Heureusement, mon père meurt quelques semaines plus tard. »



Avec une grande habileté, Manu Causse montre les effets sur l'enfant, d'un discours maternel plein de certitudes asséné à l'envi.


Porté par une belle écriture fluide, subtile et juste, « Oublier mon père » est un roman bouleversant sur l'emprise, la violence verbale et les effets du discours paranoïaque. Égocentrique, enragée et toute-jouissante, la mère est aussi une femme pathétique qui sombre lentement sous le regard aveugle de son partenaire de désespoir. La culpabilité qu'elle est incapable d'éprouver se déplace sur le fils qui poursuit vaillamment le sabotage de son existence, persuadé qu'il ne mérite pas mieux.
Mais c'est aussi un livre sur le langage en tant qu'il façonne les sujets et s'inscrit dans le corps. Terrassé par les excès de la langue maternelle, c'est par la langue, et dans une autre langue, qu'Alex va chercher à se soigner en France puis en Suède, sur les traces de ce père qui ne l'a jamais quitté.



Manu Causse, « Oublier mon père », Éditions Denoël 2018.
Rentrée littéraire sept. 2018

Lien : http://motcomptedouble.blog...
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Mous allons donc suivre Alexandre tout au long de sa vie en commençant par son enfance ou il perd son père et se retrouve seul avec sa mère qui est une femme colérique, elle ne supporte pas les plaintes de son fils et Alexandre va devoir composer avec.
C'est là ou toute la trame va se mettre en place, on réalise a quel point l'éducation que l'on reçoit va faire de nous des adultes plus ou moins "armés" a affronter la vie.
Pour sa part , Alexandre, lui va avoir une santé très fragile, ne pouvant exprimer la perte et la douleur du deuil de son père et le manque aussi, il va trouver des stratagèmes, des appels au secours que sa mère ignoreras tout simplement et qu'il va cacher toute au long de sa vie.
Devenu presque adulte, il va travailler chez un marchand d'appareils photos qui est sa grande passion , il va d'ailleurs y découvrir l'amour avec la fille du gérant.
Mais sa vie ne serait pas simple, ses problèmes de santé vont s'accentuer et sa vie sentimentale ne sera pas des plus parfaite.
Alexandre va t-il réussir a ce sortir de ce cercle vicieux et réussir a mener une vie normale et posée et une meilleure santé ?
Les rencontres de sa vie nous conduiront au final de ce roman troublant et parfois difficile mais qui m'est bien en avant que le devenir de nos vies repose en grande partie sur l'éducation que l'on reçoit.
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Je serai sans doute passer à côté de ce roman sans l'enthousiasme d'une libraire qui l'a vraiment bien présenté et qui m'a convaincu de découvrir Manu Causse.
Au premier abord, c'est une histoire de famille. Mais au fil des pages, on se rend compte que c'est surtout la construction de l'identité d'un jeune homme privé de son père et entouré de femmes toxiques.
C'est d'ailleurs ce dernier point qui m'a plu et qui en même temps me dérange. La seule figure féminine positive, c'est Joanna qu'il rencontre en Suède. Pour les autres... une mère folle et maltraitante, deux amantes folles et maltraitantes, et sa première épouse qui ne réussira pas à l'éloigner de ses démons et qui est donc le symbole de l'échec. Est-ce qu'un homme se construit forcément en opposition aux femmes et en miroir de son père ?
Le père, dont l'absence est au coeur du roman. Un père que le héros apprivoisera bien tard dans sa vie, et par le biais d'une passion commune, la photographie. le lien ténu du négatif. Et il faudra un voyage en Suède, dans la lumière blanche, pour enfin comprendre.
Ce roman est sensible, il y a de très jolies scènes. Il m'a manquait pour vraiment l'apprécier, d'entrer en empathie avec les personnages. le héros est un brin agaçant dans sa manière de se complaire dans la douleur et je ne pouvais pas me raccrocher à un personnage féminin. Alors je me suis parfois sentie au bord du chemin.
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critiques presse (1)
Actualitte
11 septembre 2018
Quête identitaire du narrateur, ce roman nous interroge aussi sur ce qui constitue notre identité, entre mensonge et réalité, entre ce que l’on a cru, ce que l’on préfère croire et ce que l’on ne peut plus ignorer…
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
A partir de là, je n’ai plus d’images, rien que des sons et des paroles, et la sensation de mouvement lorsque ma mère me traine par le col de ma chemise de fête jusqu’à la chambre. Le bruit du tissu qui se déchire, de la porte qui claque, de la clé dans la serrure. La voix de mon père qui dit : Tu y es allé un peu fort, quand même.
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Je n'ai pas aimé ce roman où tout est noir ,il n y a pas de répit .
Les personnages sont peu attachants ,seule la mère avec son langage fleuri prête à sourire ( timidement)
Trop de sujets sont abordés ,il y a un meli mélo de pathologies , sa vie est une succession d'échecs
Je ne recommanderais pas ce roman qui plombe le moral
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Je constate sans surprise que la voix de ma conscience possède le ton et les mots de ma mère.
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