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EAN : 9782362790096
118 pages
Alma Editeur (05/01/2012)
3.01/5   40 notes
Résumé :
Enfant, il imaginait que, s’il restait sage, il réussirait sa vie. Grossière erreur. À 32 ans, Martin Leroy a tout perdu, sa petite amie et son emploi. Mais pas son énergie. Il décide donc un beau matin de consacrer toute la journée à son ancien patron et de se présenter chez lui. Pour lui faire rendre gorge certainement. Mais la journée va s’avérer plus riche et variée. Le jeune homme va croiser une buraliste, un lycéen, des amoureux, un pigeon, un homme séquestré ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Martin 32 ans est un homme tout ce qu'il y a de plus banal, il mène une vie rangée sans fantaisie. " Martin vivait par ailleurs avec Justine, une femme douce et délicieuse, comme souvent. Leur existence était confortable, faite de promenades en forêt de jus d'orange sans pulpe de prélèvements automatiques sur compte commun et d'amis assortis au tapis du salon." Une vie rangée donc, jusqu'au jour ou l'agence de voyages qui l'employait, lui qui détestait voyager, décide de se passer de ses services, très vite imitée par Justine qui fait ses valises.


Martin qui jusque là était toujours stoïque décide de se rendre chez l'ancien propriétaire de l'agence qu'il estime responsable de la perte de son emploi. En effet celui-ci a vendu son agence à un groupe afin de couler une retraite paisible au bord de la mer. Martin armé d'un marteau est remonté et bien décidé à se faire entendre. En attendant de passer à l'action il s'arrête dans un bar où il croise un ancien camarade de classe qu'il croit plus verni que lui.


Dans ce court roman, Arnaud Dudek nous narre avec un style incisif plein d'ironie et de dérision la remise un question d'un trentenaire qui voit sa vie s'écrouler, et qui pour une fois, lui qui avait décidé dès l'enfance de rester sage pour s'éviter les ennuis, décide de prendre le taureau par les cornes pour redonner un sens à sa vie. "N'empêche, partir ainsi, foncer sans plan ni méthode, cela ressemble si peu à Martin. Ses comptes sont parfaitement tenus dans un cahier de brouillon, lignes tirées à la règle, colonne recettes, colonne dépenses. Dans le troisième tiroir de son bureau, un classeur contient tous ses bulletins de salaire. Lessive hypoallergénique, gel douche sans parabène, déodorant sans aluminium, nettoyant multi-usage taches tenaces, son quotidien est net aseptisé. Difficile d'y improviser quoi que ce soit."


La réussite de ce roman tient à l'humour grinçant qu'utilise l'auteur pour décrire des situations peu propices au rire, à des portraits savoureux et à des digressions pour le moins étonnantes comme celle de l'Escalator. En bref ce roman au style ciselé est un excellent moment de lecture et j'attends avec impatience une nouvelle oeuvre de cet auteur.
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Très belle lecture. de celles qui sont comme une étreinte.
Des mots justes, des mots beaux, des mots tendres, fluides, teintés d'humour et d'ironie, de mélancolie aussi, qui font réfléchir sur la vie, l'amitié, la société.
Des mots qui illustrent les égratignures et les grincements de la vie. Entrecoupés de digressions géniales sur les cigarettes ou encore sur les Escalators, l'auteur dresse le portrait d'un trentenaire, Martin, que l'on suit sur une journée un peu dingue ; lui qui imaginait le fait de rester sage comme une garantie de réussite dans la vie. Il menait jusque là une vie aseptisée, réglée comme du papier à musique, où l'improvisation n'avait pas sa place. Une bien belle désillusion car il vient de tout perdre et se demande, très justement, à quoi bon rester sage ?
« Hélas la réalité court plus vite que les rêves. Vieillir, c'est élever les désillusions au carré. »
La nostalgie berce aussi ces pages d'une confortable illusion, celle de la douceur des souvenirs d'enfance.
Une bien belle balade empreinte de cocasseries et d'émotions que je vous recommande !
Le premier roman d'Arnaud Dudek était très prometteur Pas étonnant, qu'il ait été atteint le carré finale du Prix Goncourt du premier roman en 2012.
Et en prime, en fin d'ouvrage, un autoportrait très sympa à lire !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Et si, en définitive, rester sage n'était pas le gage d'une vie parfaite et réussie ? Martin Leroy, 32 ans, ne se pose pas vraiment la question mais Arnaud Dudek, lui, ne s'en prive pas. C'est vrai, quoi ! On fait tout pour ne pas ressembler à sa mère, si fantaisiste qu'elle en est devenue délirante, on traverse dans les clous, on dit bonjourmercisilvousplaît, on ne quitte jamais le chemin balisé par la société, la mode, la télé, la religion, on reste bien coincé dans la case qui nous a été attribuée sans chercher à en sortir, des fois qu'un vent de folie viendrait ébouriffer notre existence, bref on reste sage comme l'image qui traîne encore dans le missel de la première communiante et on se retrouve au chômage, abandonné par sa fiancée, menacé d'huissiers et de banques assoiffées de mensualités... à 32 ans ! Alors pour la première fois, Martin met un pied hors des sentiers battus et décide d'aller demander des comptes au PDG qui a vendu son entreprise et l'a conduit, par effet dominos, à cette situation d'échecs itératifs. En chemin, il croise d'autres gens, lui, elle, eux, nous, moi et un ancien ami d'enfance, à peine moins sage : vous. Vous qui, brutalement, face à ce copain perdu, suivez votre impulsion et prenez un sentier de traverse pour le rejoindre. Peut-être par compassion ? Pour lui ou pour vous et tous vos souvenirs enfermés ? Vous ne vous posez pas vraiment la question sauf un peu. Mais Arnaud Dudek, avec sa façon d'éclater le récit pour y englober les infimes parcelles de vie de personnages qui passent, la pose, lui. Oh pas de façon insistante ! le côté "leçon de vie, prenez-en de la graine" ce n'est pas son style ! Son style ce serait plutôt du côté des détails minuscules mais révélateurs qu'il faudrait - peut-être - le chercher, dans toute cette accumulation de choses qui traversent le regard sans y pénétrer et qu'il pointe avec un inimitable cocktail d'humour, de mélancolie, de réalisme et d'étrangeté. Par un léger pas de côté, celui justement d'une narration presque panoramique, il nous révèle les lignes, les trajectoires linéaires, sinueuses, obliques, transversales, qui régissent les rapports humains et, souvent, les existences au quotidien. Ce quotidien prend parfois des allures de conte fantastique par ce regard affûté qui donne de l'éclat à l'insignifiant. Hasards nécessaires, synchronicités, coïncidences, rendez-vous manqués ou rencontres saugrenues, à quoi tient finalement la réussite ou l'échec d'une existence ? "Rester sage" n'apporte aucune réponse mais tient la question en filigrane tout au long de ses pages.
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De son maître avoué, Jean Echenoz, le nancéen Arnaud Dudek n'a pas encore la maîtrise, mais Rester sage n'est que son premier roman et il affiche déjà quelques promesses. le récit, en lui-même, n'a rien de palpitant : la remise en question d'un trentenaire, au chômage et largué par sa fiancée. En revanche, Dudek est doué pour les portraits, quelques phrases lui suffisent pour caractériser ses personnages. Les va et vient temporels ne lui font pas peur non plus : l'enfance, le présent et même le futur de ses héros, il les brosse d'une plume rapide, incisive et ironique. Dudek aime aussi les digressions, mais il n'en abuse point, s'érigeant défenseur des escalators qui, c'est vrai, souffrent d'un manque de reconnaissance sociale. Rester sage est un roman bref et lapidaire, qui amuse par son sens de l'observation et de la formule qui fait mouche. A mi-chemin entre les derniers Dubois et Fargues, il décrit, vite fait, bien fait, les travers et les lâchetés de notre monde. Un début encourageant.
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d'accord avec traversay !!! début encourageant , style flamboyant mais difficile d'entrer dans l'histoire alambiquée et bouleversée
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critiques presse (1)
Lexpress
31 janvier 2012
Entre deux digressions sur les Escalator, les cigarettes ou encore les licenciements en cascade, Arnaud Dudek relève, habilement, travers, petitesses et renoncements de notre époque. Aussi court qu'efficace !
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
On le sait, L’Escalator souffre d’un déficit d’image dans le cinéma comme dans en littérature. Au rayon ressorts narratifs, les artistes lui préfèrent l’escalier, ou bien l’échelle. Assez rare qu’un personnage de roman franchisse une étape importante de sa vie sur un Escalator. Roméo ne déclare pas sa flamme à Juliette depuis un escalier mécanique.
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Les photos de l'enfance, c'est toujours un peu pareil. Un bébé couperosé, donnant l'impression d'avoir mangé un plat trop pimenté, un bébé à élever volets fermés et rideaux tirés, un bébé que tout le monde ose trouver mignon. Puis les enfantillages, les poses en anorak orange devant un bonhomme de neige raté, les poses en slip de bain kaki devant un château de sable raté, les poses en sous-pull bordeaux devant un fraisier penché (le cliché ne raconte pas l'océan de larmes, dix secondes avant le flash: un gâteau aux trois chocolats avait été commandé). Ensuite ? Le corps commence à pousser, à nous cerner, à nous enfermer dans un bocal. La vie angoisse, la mort angoisse, l'amour angoisse et les bagues grises d'un appareil dentaire voilent le sourire. Il n'y a rien de moins photogénique qu'un adolescent complexé. Un poulpe, à la rigueur.

Martin n'a pas échappé aux heures de sourire figé, aux « ouistitis » et aux « cheeses » prononcés avec conviction. Martin n'a pas échappé aux recule, aux encore un peu à gauche, aux bah on la double t'as fermé les yeux d'une mère rarement aussi directive que dans ces moments-là.
Là où Cathy se démarquait, c'était dans la phase suivante.
Elle ne développait jamais les photos.
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Martin raconte tout, son idée de vengeance ce matin, le coup de sonnette dans le vide, le marteau dans son sac (c'était donc ça !), tu te mets à souhaiter une pause dans le récit. Tu espères une rupture de ton, un éclat de rire avec une claque sur l'épaule, un je plaisantais prononcé avec force mimiques, une grande bouffée de rire bruyant, oh oh, tu m'as cru, ce que tu peux être naïf. Un temps d'arrêt, une parenthèse florale, une respiration bucolique, la description d'un paysage argentin empreint de sérénité, une plaine pampéenne reposante où il existe d'importantes variations de reliefs, où des paysans fendent la brume fraîche qui recouvre les champs. Oui, à ce stade, l'histoire de Martin manque singulièrement d'un moment argentin.
Martin a fini son monologue désespéré et désespérant. Manifestement, c'est à toi de parler. Tu hésites entre un mon Dieu hystérique et un je passe plus doux. Tu mesures la gravité de la situation. Le raisonner, lui faire la leçon ?
- C'est pas une solution... Non, franchement... Ta voix s'effiloche avant de se dissoudre. Tes arguments: aussi convaincants que la photo d'un poumon cancéreux posée sous le nez d'un ado rebelle. Martin fait mine d'être d'accord et tu es trop content de changer l'orientation de la conversation. Tu exhumes des histoires, ressuscites des anecdotes. Des placards sortent de doux souvenirs, des doudous rassurants qui prouvent que vous avez été vivants, et que vous pouvez l'être encore. Les événements les plus banals se changent en formidables épopées.
- Eh, tu te souviens des boîtes aux lettres qu'on remplissait de soda, avec Laurent ? Et les dix-huit ans de Lolo ? La tête des gendarmes quand il a baissé la vitre de la Panda !
Vous étiez mignons à l'époque. La vie était facile. Même si vous teniez à peine debout, l'avenir qui vous attendait forcément était droit comme un i.
- On était cons.
Déjà treize heures trente. Au même moment, à deux rues de là, le libraire Dupont se fait livrer un pack d'eau minérale et des sous-vêtements propres. En direct d'un balcon, un journaliste décrit l'action à la manière d'un commentateur de football italien. Martin te quitte après le tiramisu maison.
- Ça va mieux ? lui lances-tu sur le trottoir.
- Disons que ça pourrait aller plus mal, dit-il en s'éloignant.
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On a d'avantage à dire à des gens que l'on voit tous les jours (un nouveau canapé en cuir, un cheval de Troie dans le PC de Berthier, un excellent chinois boulevard Foch, oh et puis je t'ai pas raconté, les locataires du dessus déménagent) qu'à un camarade perdu de vue depuis dis ans (j'ai rencontré une femme, on vit ensemble, je travaille, voilà voilà voilà).
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Leur existence était confortable, faite de promenades en forêt, de jus d’orange sans pulpe, de prélèvements automatiques sur compte commun et d’amis assortis au tapis du salon.
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Videos de Arnaud Dudek (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Arnaud Dudek
Arnaud Dudek vous présente son ouvrage "Le coeur arrière" aux éditions les Avrils. Rentrée littéraire automne 2022.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2640899/arnaud-dudek-le-coeur-arriere
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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