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EAN : 9782842717902
179 pages
La Musardine (20/03/2014)
2.97/5   18 notes
Résumé :
[POUR UN PUBLIC AVERTI]

Descendante d'Helena Rubinstein, Sara vit à Neuilly entre son père, industriel blindé, sa mère éditorialiste chez Elle, et son petit ami Amaury de Saint Sauveur. Elle travaille à la « fondation pour les femmes-du-monde » que dirige sa bourgeoise fin-de-race de belle-mère, et brunche souvent avec ses deux meilleures copines aussi vénales que futiles. Mais Sara ne se sent pas à sa place et décide de gagner son indépendance. Pas d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Allez, c'est vendredi, ça fait longtemps que je n'ai pas écrit autre qu'une dissertation sur la politique chilienne pendant la Guerre Froide, donc je prends ma belle plume que je dédie cette fois-ci à…

Marlène Schiappa !

Mais comment ai-je pu, moi, fervente admiratrice de Brassens et Cavanna, tomber aussi bas ?

Très simple.

En ce moment, je m'ennuie terriblement. Mes amis sont studieux et préfèrent leurs fiches Bristol à ma compagnie, mon chien Philippe joue à passer le plus grand nombre d'heures consécutives à dormir, et Philippe Martinez n'a pas répondu à mon mail complimentant ses moustaches. Seul Monsieur Kerdoncuff prend mon désoeuvrement avec beaucoup d'importance, mais je crois que c'est parce qu'il veut que je garde ses plantes la semaine prochaine.

Désoeuvrée et incertaine, telle un de ces soldats sans armes dont parle Aragon, je décide de passer dire le bonjour à mon ami Caillou – qui s'appelle Pierre mais j'aime l'humour.

Après les questions conventionnelles comme « Comment qu'ça va ? » et « T'as mangé quoi ce midi ? », on en vient très vite au jeu du « Chiche de... ».

Et mes profs au collège qui disaient que j'étais mature…

S'il y a un jeu auquel il ne faut pas jouer avec moi, c'est bien ça.

- Chiche de citer Anne Sylvestre dans une composition d'histoire ?

Chiche. « Priez pour la terre », histoire de rappeler l'héritage des guerres en tout genre. Monsieur Quiévreux avait validé.

- Chiche de placer le mot « chibre » dans ta dissert' sur la modernité poétique ?

Chiche. Apollinaire est mon ami. J'avais même reçu les félicitations de Monsieur Chabance.

- Chiche d'apprendre l'Internationale en esperanto et de la chanter devant ton père ?

Chiche. Il a même félicité mon « délicieux accent qui rendrait presque beau cet ignoble chant communisse ».

- Et chiche de lire les romans érotiques de Marlène Schiappa ?

Là, j'ai répondu moins vite.

- Si je ne débourse pas un seul centime pour son acquisition, non seulement je le lis, mais en plus je lui consacre une chronique.

Sur ces entrefaites, Caillou l'a commandé.

Et me voici donc, une semaine plus tard. Je rends visite à mon cher papa, allongée sur le canapé avec mon chien Philippe en guise d'oreiller

(Ne gueule pas à la maltraitance, il a l'air d'apprécier.)

Papa émerge de son guide pour arrêter la clope selon Allen Carr (car Papa a pris de bonnes résolutions, surtout depuis qu'il a vu son cardiologue), et il s'enquiert de mes aventures livresques :
- Tiens, tu t'es remise à la lecture ?
- Faut bien. Sinon mon honneur est souillé. Déjà qu'il fait grise mine...
- Et c'est quoi, cette fois-ci ? Un autre de tes torchons d'anar' de mes deux ?
- Non, un essai sur les relations entre hommes et femmes de différents milieux sociaux.
- Oh, Michel Wieviorka ?
- Non, Marlène Schiappa.

Inutile de préciser, mais en général, dire que tu lis Schiappa à ton père fan de Pascal Praud qui vient d'acheter le dernier livre de Zemmour, même pour un pari, ça tend au reniement.
- Putain, toi et tes idées de gauchiasse...
- Hé, n'empêche que ça t'a bien fait marrer de chanter Craonne avec moi, hier soir.
- J'avais bu, ça compte pas. Et t'en as fait quoi des bouquins de Raspail que je t'ai offerts ?
- Ils sont dans ma bibliothèque. Entre un recueil de chroniques de Renaud parues dans Charlie et un essai sur les Kurdes de Turquie que m'a conseillé Monsieur Gunes.
- le Kurde qui dit que tous les problèmes en France viennent des Arabes mais qui chante l'Internationale et veut t'emmener à la fête de l'Huma ?
- Lui-même.
- Et qui t'explique que la cause des persécutions sur les Kurdes, c'est une histoire de moustaches ?
- Exactement.
- Galette, tu es irrécupérable.
- Fallait pas me mettre dans le public, aussi.
- Attends, répète un peu, pour voir ?

On aurait pu continuer comme ça encore longtemps, mais ma belle-mère arrivée en courant dans la pièce (Philippe a sursauté) m'a intimée l'ordre d'arrêter avec ces débats stériles, sinon le coeur de Papa allait lâcher.

J'ai répondu que tout irait bien, puisqu'elle hériterait quand même. Mais de peur d'essuyer une injure mettant en doute ma vertu, je suis partie lire dans le parc. Avec Philippe, ça va de soi.

En une heure, j'avais terminé ce pur chef-d'oeuvre de la littérature érotique française.

A présent, j'ai le derrière posé sur une chaise, et je t'écris cette magnifique chronique au lieu de rédiger ma dissertation sur les relations diplomatiques entre pays démocratiques et régimes autoritaires, à rendre pour demain matin bien entendu.

(Monsieur Gunes avait tenu à m'aider, mais ça ressemblait plus à un catalogue de massacres en tout genre qu'à un devoir.)

Mais ça, tu t'en fous, tout ce que tu veux, c'est que je boulotte du ministre-écrivaillon. Car vu la note, tu sais qu'on va puter sévère aujourd'hui.

Alors, l'histoire ?

C'est une fille, Sarah, fille de parvenus super jolie genre mannequin, qui t'explique que son gros phantasme, c'est les messieurs qui vivent à la Courneuve place du 8-mai-1945.

Qu'à cela ne tienne, je ne jugerai pas : mon phantasme à moi, c'est Philippe Martinez déguisé en canette de Kronembourg qui me susurre à l'oreille le programme du Parti Radical de Gauche en esperanto. Chacun ses délires.

Alors, je rectifie quand même un peu, mais disons que ce qu'elle aime, Sarah, c'est les messieurs un peu typés.

Oui, ça va être dur de rédiger ce billet sans sombrer dans la politique et passer pour une grosse colonialiste, ce que je ne suis pas même si j'aime bien le maréchal Gallieni. Baste.

Exemple très concret :

Sarah est partie faire du ski (tu te doutes bien que c'est pas à Isola2000...), et au bout d'une demi-journée de descentes et de pistes vertes – c'est ma condescendance qui parle, dis-lui bonjour –, Sarah a mal aux tétins.

Ouais. Bon, je ne tergiverserai pas là-dessus. Avoir mal à la jambe à cause d'une fracture tibia-péroné, ça m'est arrivée, mais mal aux seins à cause du ski, non, jamais. Peut-être aussi est-ce parce que je ne suis qu'une galette-saucisse.

Du coup, comme Sarah a mal aux seins, elle décide de se faire masser dans un spa.

Là, elle voit qu'une autre nénette se fait masser à côté d'elle, et pas que masser, puisque ça commence à déraper en léchouilles et autres petits plaisirs qu'Emma Bovary préfère expérimenter dans un fiacre.

Je tâcherai aussi de rester soft, mais ça va être dur.

Les léchouilles étant ce qu'elles sont, les anges commencent à soupirer, et paf, parité oblige, c'est au tour du masseur – un grand Noir, mais Suisse, parce que sinon ça tendrait à dire que c'est un mec pas déclaré, genre prostitué mâle servant les riches dames –, c'est au tour du masseur, dis-je, de se faire faire un peu de plaisir.

Scène que je ne développerai pas plus que ça, si tu veux t'exciter le burnous, va regarder un bon film avec Harry Reems et arrête de m'emmerder.

Je préciserai néanmoins la présence de bruits de type « ploc ploc » (sic), qui font qu'à présent, quand je vois tomber la pluie, ce n'est plus Brassens et son p'tit coin d'parapluie que j'ai en tête, mais une donzelle en pleine fellation avec un masseur suisse-mais-bon-c'est-un-peu-flou.

Après peut-être est-ce parce que je suis toujours pure (tiens, ah bon ? J'savais pas) que les ploc ploc évoquent plus pour moi des gouttelettes sur les carreaux d'une fenêtre que des gouttelettes sur… sur…

Bon, passons.

Et donc, tout le livre, c'est ça. Ça et les déboires conjugaux de Sarah avec son presque mari, Amaury je crois qu'il s'appelle, mais j'ai envie de l'appeler Jean-Eudes et si tu n'aimes pas, sache que je t'emmerde, Jean-Eudes donc, qui bande mou. Même Monsieur Kerdoncuff a plus de vigueur.

Monsieur Kerdoncuff qui, pour les rares intéressés par les exploits d'un Don Juan de quatre-vingt-huit ans, est officiellement passé de trois jeunes femmes par semaine à quatre. En même temps. Toujours différentes. Cet homme me sidère.

Donc voilà. Il y a plein d'autre scènes de fesses, sinon ça ne serait pas un roman érotique, même si j'ai trouvé que Hardellet était bien plus excitant que Schiappa. Mais si je dis ça trop fort, on va dire que je suis misogyne et que je ne lis que des mâles blancs cisgenres, et je vais encore me faire engueuler.

En somme, j'ai eu l'impression de regarder un très, très mauvais film érotique.

Les rares fois où je me suis aventurée sur le sentier tortueux du monde de la pornographie (putain, que cette phrase est longue...), ce n'était jamais dans un but de m'abandonner aux plaisirs de l'excitation en solitaire.

Soit c'est trop violent, soit c'est trop ridicule.

Les scénarios sont incongrus. Si, si. Soit ça tombe de l'inceste dégueulasse avec la mère au ventre flasque et aux seins en gant de toilette qui va réveiller son boutonneux de fils parce que « Papa est parti au bureau et moi j'ai envie de baiser ».

Ou bien, c'est un vieux monsieur qui regarde tranquillement son match de base-ball et qui finit par être contraint de se faire sucer par une jeunette (« No, plise, no, Aïe donte wante tou ave feuque ouize you naho, plise »).

Quand ce n'est pas l'élève coquinou qui ramène un gros zizi en plastique pour demander le fonctionnement de la chose à sa maîtresse.

(Maîtresse qui fait cours en porte-jarretelle, hein, ça va de soi. Comme quoi Papa a raison : le public c'est bien de la merde, moi, mes profs faisaient cours en polaire. Ou en velours côtelé, mais Chabance s'est toujours trompé de public.)

Et désolée, mais ça ne m'excite pas des masses, le côté cuir-moustache. Je préfère moustache tout court.

Ici, Marlène – car à la base je parlais bien de sa merde littéraire -, Marlène dis-je, nous offre un roman érotique au scénario aussi vide que tout ce que je viens de mentionner. Donc, à choisir, si tu as absolument envie de conter fleurette à la veuve Poignet, lis Hardellet, c'est bien mieux écrit et beaucoup plus excitant.

Baste.

Une heure plus tard, j'ai donc fini cette grosse daube.

Là, se pose dans mon petit cerveau de galette-saucisse une grande question : Que faire d'un étron pareil ?

En général, après avoir lu un livre, même si je ne l'ai pas aimé, je le laisse dans ma bibliothèque. Mais quand j'ai compris que, alphabétiquement parlant, Jean Raspail aurait comme nouvelle voisine une telle horreur (j'attaque le livre, pas l'auteuresse, hein…) j'ai eu pitié, et je l'ai rendu à Caillou.

Caillou qui, maintenant, se sert d'un roman érotique comme mouchoirs.

Et voilà, la boucle est bouclée.
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Dans ce roman, on suit la vie trépidante de la pétillante Sara, richissime jeune femme de Neuilly fiancée à Amaury de Saint Sauveur, futur magnat de la finance. le mariage avance à grands pas mais Sara s'ennuie ferme et ne voit pas l'avenir sous les meilleurs auspices. Avec Amaury, ce n'est pas vraiment le pied : « j'essaie de me souvenir de la dernière fois que j'ai joui avec Amaury… je crois bien que Whitney Houston était encore vivante et que DSK était considéré comme un espoir de la politique française. »

Prisonnière d'un milieu qu'elle trouve irrespirable, Sara va chercher à s'émanciper en remplissant un formulaire anonyme pour passer un entretien d'embauche à France Télévision. Recrutée pour faire partie d'un programme « spécial diversité », Sara se fait passer pour une marocaine et fréquente pour la première fois de sa vie des gens vivant de l'autre coté du périph. Parmi eux, le beau Djilali qui va faire fondre son petit coeur tout mou…

L'éditeur annonce en 4ème de couv « une comédie made in France avec de vraies scènes de sexe à l'intérieur ». Franchement, il y a tromperie sur la marchandise parce qu'en dehors du « made in France », je me demande où sont cachées la comédie et les vraies scènes de sexe. Bon du sexe, il y en a un peu. Mais ça vole pas haut. Parce qu'une fille qui crie en pleine copulation « Ah oui, oui ! Encore, encore… », c'était bon dans le porno à papa ce genre de choses. Niveau « émoustillage », je n'ai pas ressenti le moindre début de frisson. Les quelques rares « scènes de sexe à l'intérieur » m'ont laissé de marbre. Et pourtant je ne suis pas difficile d'habitude.

Autre énorme problème, les citations permanentes de noms de marques et de personnalités. On appelle ça le « name dropping » et c'est quelque chose qui me sort par les yeux. Là, on est au top du top de la bourgeoisie alors on a droit à du Vuitton, du Gucci et des tas d'autres trucs dont je n'ai jamais entendu parler. Et puis ils boivent des « mimosas » et je ne sais même pas ce que c'est que ce cocktail. M'étonnerait pas qu'il y ait du champagne dedans…

Donc si on fait le point, ça nous donne : du sexe pas émoustillant et une pub géante pour des marques inabordables. Ajoutez un incroyable catalogue de clichés pour faire bonne figure et la potion sera particulièrement amère. Dans le monde de Sara, c'est « grisant de chercher du boulot ». Dans son monde, tous les décorateurs d'intérieur sont gays. Dans son monde, on se demande si « l'amour c'est jouir ensemble ? Ou bien c'est se marier ensemble ? ». Dans son monde, quand on met un pied dans le 93 c'est pour se retrouver dans une loge VIP du stade de France. Et je vous passe les orgies cocaïnées de la jeunesse dorée du royaume de France…

La cerise sur le gâteau, c'est quand même la platitude totale de l'écriture, malgré quelques passages assez drôles. Et quand on s'apprête à se lancer dans une scène torride, le ridicule n'est jamais loin. Petit exemple éloquent : « Son odeur envahit mes narines. Une odeur de musc, de transpiration, de café fort, bref une odeur de mâle. Je jurerais même qu'il sent un peu la bite. » Heu, comment dire, là je crois que ça va pas être possible. Sentir un peu la bite ? Quézaco ? Sentir de la bite à la limite je veux bien, et au moins ça me parle. Mais sentir la bite, franchement, ça ne veut strictement rien dire, non ?

Bref, vous aurez compris à quel point j'ai adoré ce roman... Il faut sans doute prendre tout cela au second ou au troisième degré pour en extraire la substantifique moelle mais j'avoue que c'est au dessus de mes forces…

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Sara, de la génération Y, la jeunesse dorée, se rend compte qu'elle n'est pas heureuse avec Amaury, qu'en faite elle ne l'a jamais aimé. La dernière fois qu'elle a jouit avec lui? Elle ne s'en souvient plus. Elle décide donc de le quitter, mais une fois rentrée elle tombe sur une surprise de taille : Amaury et toute sa famille, ainsi que ses amis sont là, pour leurs fiançailles. Elle ne dit pas non. Elle ne dit pas oui. Mais enfile la bague quand même. Quelques temps après, elle se rend compte qu'elle ne se plaît plus dans l'univers où elle vit, au point de la dégoutée. Alors pour fuir, elle cherche un boulot d'elle-même, côtoie des jeunes banlieusard(e)s sur son nouveau lieu de travail et trompe allègrement Amaury...

J'ai eu beaucoup de mal avec ce roman, sur pas mal de points. La femme qui est en moi n'a pas pu s'empêcher de s'offusquer devant une Sara qui accepte de rester avec un homme qui veut la privée de son épanouissement personnel, professionnel et sexuel pour s'occuper de leur vie sociale et des enfants qu'ils pourraient avoir tous les deux, en toute connaissance de cause. La raison? Pour ne pas perdre ses amis aussi riches qu'elle, alors qu'on a plutôt l'impression quelle ne les aiment pas tellement. Elle rappelle sans cesse que ses arrières grand-mères se sont données à fond dans leur vie pour amasser une fortune assez impressionnante, pour pouvoir vivre tranquillement et s'élever assez haut dans les sphères sociales, mais n'a pas l'air de se tenir au fait que ces mêmes femmes se sont sûrement battues pour obtenir leur liberté et vivre en femmes libres.

Qui dit érotisme dit... érotisme. On s'attend à du sexe, on s'attend à de l'excitation. Mais on ne s'attend pas à ce que l'auteur nous décrive tellement l'acte en lui-même qu'elle en décrit les bruits, comme le "splach splach" du va-et-vient ("J'ai l'impression qu'il va me démonter [...] et font un bruit, splash, splash, qui accompagne nos mouvements." P.65) et les "ah ah aaaah ah" de la jouissance ("La mannequin est sur le point de jouir, elle jette sa tête en arrière et fait "ah ah aaaah ah" en hurlant" P.142). Les scènes de sexes sont banales, décrites à l'excès et ne m'ont pas plus émoustillée que ça, j'ai surtout éclaté de rire quand Amaury atteint l'orgasme, et de la seule chose qu'il semble capable de dire à ce moment là : "Vive... Vive la France!". Je ne sais pas comment Sara fait pour restée exciter avec ça, mais moi ça me ferait fuir le plus vite possible, avec un traumatisme à la clé.

Quand Sara découvre réellement ce qu'est le sexe, elle tombe amoureuse du premier venu, parcequ'il a réussi à la faire jouir sur le capot d'une voiture en réparation, et de là décide vraiment de s'émanciper, de tout plaquer pour un homme qu'elle ne connais que depuis quelques heures, et qui lui a adressé trois mots, à tout casser. C'est le genre de comportement que je déteste par dessus tout dans les romans érotiques, le personnage principal qui tombe amoureux en un temps record pour une raison vraiment superficielle. Pas pour une qualité, pas pour un trait de caractère, mais pour un homme magnifique ou un dieu du sexe. de toute façon, Sara est superficielle de base, il suffit de revenir à pourquoi elle n'a pas voulu quitter Amaury dès les premières pages du livre...

Mais il n'y a pas que Sara, petite soeur de Ella (Hell de Lolita Pille pour le côté jeunesse doré) et Anastasia Steele (Fifty Shades pour la superficialité), mais d'autres personnes, comme ses parents, si peu présents mais toujours là pour signer le chèque ou pour s'occuper de marier leur fille - et encore - , et sa belle-mère, Hombeline, l'archétype de la belle-maman qui s'occupe de tout, et surtout de ce qui ne la regarde pas. Nous avons aussi Djalil, l'élément déterminant dans la vie de Sara, ou alors son copain gay, Stan. Malheureusement, on ne s'arrête pas assez sur ces personnages pour pouvoir s'attacher à eux et les comprendre vraiment.

L'épilogue est une grosse prise de risque qui pour moi est un échec plus qu'autre chose. On se retrouve quelques temps après, on voit comment nos personnages ont évolués mais le fait d'y ajouter des personnes connues et de les détournés de ce qu'ils sont réellement dans la vraie vie ne passe pas, comme Marion Maréchal - le Pen qui se retire de la vie politique pour ouvrir un centre social d'alphabétisation pour les sans-papiers sénégalais. Quand on voit que Marion suis les traces de sa tante et de son grand-père, ça décrédibilise tout de suite la fin "tout est bien qui fini bien" qu'a imaginé l'auteure. Côté écriture, ça se lit vite, même si Marie Minelli à souvent tendance à nous coller plusieurs détails en plusieurs parenthèses au beau milieu des dialogues dans les premiers chapitres, incitant le lecteur à relire la phrase plusieurs fois pour être sûr d'avoir bien compris.

En bref, une déception pour moi, je ne m'attendais vraiment pas à ça.

Je remercie le forum Have a Break, Have a Book et les éditions La Musardine pour ce partenariat.
Lien : http://onceuponatime.ek.la/s..
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Prendre ce roman érotico-romantique pour ce qu'il est et pas plus, un agréable passe-temps entre deux lectures plus conséquentes. Marie Minelli mélange les genres, roman sur les différences sociales, la comédie romantique, l'érotisme pour faire un livre léger, qui se lit très vite, un peu osé, juste ce qu'il faut pour des lecteurs comme moi qui aiment s'encanailler mais pas le porno. On est un peu dans l'histoire de la pauvre petite fille riche qui ne se reconnaît plus dans son monde tellement éloigné de la réalité et qui ne rêve que d'une vie simple, sans argent, en banlieue ; il est bien connu qu'on rêve toujours de ce qu'on n'a pas qu'on idéalise totalement. Sous la plume de Marie Minelli, la banlieue deviendrait presque sexy et Saint-Denis la nouvelle ville à habiter de toute urgence au détriment de Neuilly ! Pourquoi pas, après tout, le livre est résolument à contre-courant des réalités ? Renseignements pris, il semblerait que Marie Minelli puise dans sa vie pour raconter celle de Sara, l'auteure tient d'ailleurs un blog : les filles bien n'avalent pas, ce qui fait peur, car si effectivement la vie des gens riches est telle qu'elle la décrit, je préfère rester où je suis (de toute manière, je n'avais pas vraiment envie d'évoluer dans ce monde).
Pour ce qui est de la comédie romantique, on est en plein dedans, l'amour entre Sara et Djalil, deux personnes opposées comme rarement deux êtres le sont qui vont se chercher, se repousser, s'éviter. Tous les codes sont là, présents, les clichés, les poncifs également, agrémentés de quelques scènes de sexe torrides. Pas mal de dérision et d'humour, d'ironie également, de critiques à peine voilées du monde dans lequel évolue Sara : "Pour les treize ans de Salomé, elle a loué Hélène Ségara, et le jour de ses dix-huit ans, Céline Dion est venue chanter une chanson. Ce qui nous enseigne deux choses : 1/Céline Dion est à vendre ; 2/on peut être richissime et avoir des goûts musicaux de merde."(p.136/137) J'aime assez l'idée qu'on puisse dire que ces deux dames sont des chanteuses de merde (Enfin ! Céline, c'est comme Johnny, faut pas y toucher, alors que bon quand même c'est pas la panacée musicale, isn't it ?) ; j'aime aussi une idée très drôle qu'a l'auteure de faire crier à Amaury, le fiancé de Sara "Vive la France", au moment de son extase sexuelle. La description générale dudit Amaury est assez plaisante également. Une tendresse pour les personnages souvent totalement pris dans les carcans de leurs milieux et de leur éducation et qui sans un effort immense n'en sortiront pas -Marie Minelli, parlant de ce qu'elle connaît le plus insiste sur les nappy (je rappelle à ceux qui ne suivent pas nappy = Neuilly Auteuil Pereire Passy) plus que sur les banlieusards qui mettent sans doute plus de force à sortir de leur condition, mais il est plus compréhensible de vouloir se sortir de la misère que de la richesse.
Quitte à passer pour le dernier des blaireaux, je me dois de dire ici qu'il y a plein de notions, de termes, de noms, que je n'ai pas captés : nappy, il m'a fallu chercher l'information, l'Amex black m'était totalement inconnue et des noms et des marques dont je n'ai jamais entendu parler..., la jet-set connais pas, les people pas mon truc, les soirées VIP loin de mes préoccupations.
Bon arrivant à ce stade de mon billet, je m'aperçois que je suis très critique, assez négatif, alors que globalement, je me suis plutôt amusé : j'ai pris cette histoire au second degré, évacué les poncifs par des sourires, apprécié les scènes chaudes et me suis réjoui du changement de vie de Sara même s'il est très improbable. Prenez donc ce bouquin comme je l'ai pris, si vous recherchez un guide sur la vie en banlieue, ce n'est pas ce roman qu'il vous faut, si vous souhaitez un livre léger, une comédie romantique, un agréable passe-temps, vous ne devriez pas être déçus.

Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Critique réalisée dans le cadre de Masse Critique.

Quelle catastrophe ! J'avoue avoir été intriguée par le titre, et c'est pour cette raison que j'ai souhaité recevoir ce livre. Rien que la couverture m'a refroidie : un mur de brique et une silhouette en talons qui marche dessus. La quatrième de couverture promettait une comédie made in France avec de vraies scènes de sexe à l'intérieur...

On suit donc les aventures de Sara, pauvre petite fille riche qui ne se sent pas à sa place dans son monde bourgeois. Evidemment, ses copines sont toutes accros au sexe ou à la drogue, les décorateurs d'intérieur sont gays, et la seule fois où elle met les pieds en banlieue c'est pour aller au stade de France.
Elle est aussi fiancée avec Amaury, qu'elle connaît depuis toujours, et travaille pour la fondation dirigée par sa future belle-mère.
Pour découvrir la "vraie" vie, elle tente sa chance à France 4, avec un recrutement par CV anonyme, et elle décide de se faire passer pour une fille de banlieue, d'origine algérienne...et elle rencontre Djalil.

Comédie Made en in France donc nous promet l'éditeur. le problème, c'est qu'on ne rit pas une seule fois avec ce roman. Tout est plein de clichés lourdingues et ridicules (un fiancé qui crie vive la France chaque fois qu'il jouit ? vraiment ?).
Les scènes de sexe sont du même genre, censée être transgressives et excitantes, mais pleines de clichés.
Mais le plus agaçant, c'est le name dropping incessant, Gucci par ci, Hermès par là. Sans compter les noms changés, mais pas trop, pour qu'on sache bien de qui on parle : le PDG de France Télévision devient ainsi Rémy Miflin, subtil n'est-ce-pas ?

Enfin, en tant que journaliste, j'ai trouvé la description du métier complètement ridicule... Qu'on dénonce les travers de la presse féminine, ou du reportage en banlieue, pas de problème, mais de manière aussi ridicule, c'est vraiment pas possible !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je glisse entre mes dents, à mi-voix:

"Vas-y bouffe moi la chatte."

Il n'entend pas.

Je réitère plus fort:

"Bouffe-moi la chatte, Amaury!"

Il s'exécute, ajoutant de la vigueur à ses mouvements de tête. Ses cheveux me chatouillent délicieusement le ventre, et comme il lèche un côté de mon sexe, je lui lance:

"Applique-toi, bordel! Au centre ! Sans déborder!"

Il lève un oeil interrogateur, puis fait, la bouche pleine: "Oui, Maîtresse".
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Comme, c’est difficile de se forcer à désirer quelqu’un, et comme c’est déprimant de se dire qu’on ne fera l’amour qu’avec cette personne qu’on ne désire pas, tout le reste de sa vie… Je regarde Amaury. Il me dégoûte.

Sa taille moyenne, son regard vide, son haleine de surimi mêlée au gel douche Saint Laurent, ses parents consanguins, sa peau cireuse comme celle d’une statue. J’essaie pourtant, je fais des efforts pour me souvenir de ce qui m’avait attirée chez lui – ses yeux bleus qu’aujourd’hui je trouve délavés ? Sa gentillesse qui désormais m’étouffe ? Sa silhouette musclée qui me semble maintenant plastifiée ? Rien, rien, rien de ce qui m’avait poussée à sortir avec Amaury quand nous étions des enfants ne peut suffire à me donner envie de l’épouser.
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Et je suis resté là, dans cette vitrine, figée, comme un mannequin, arborant un sourire de façade, réalisant que je n'étais rien qu'un élément de décoration pour multinationale, une valeur ajouté au bras de mon petit ami, un acte de propriété pour mes parents, et la raison d'être de personne.
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J'ai l'impression qu'il va me démonter [...] et font un bruit, splash, splash, qui accompagne nos mouvements.
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Pour les treize ans de Salomé, elle a loué Hélène Ségara, et le jour de ses dix-huit ans, Céline Dion est venue chanter une chanson. Ce qui nous enseigne deux choses : 1/Céline Dion est à vendre ; 2/on peut être richissime et avoir des goûts musicaux de merde.(p.136/137)
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