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Jean-Daniel Brèque (Traducteur)Daniel Lemoine (Traducteur)
EAN : 9782070343638
384 pages
Gallimard (04/06/2009)
3.71/5   51 notes
Résumé :
Holger Carlsen allait mourir. Pas le temps d'avoir peur. Le Lüger lui brûlait la main. Des balles sifflaient à ses oreilles. Un homme cria. Un soldat nazi tout proche. Holger visa et tira. Le monde explosa dans les flammes.
Au réveil, il était midi. Aucune trace de la plage où s'était déroulée la bataille. Il se trouvait ans une forêt. Un paysage comme on n'en voyait plus depuis le Moyen Age. Un lion passa. Décidément, il n'était plus au Danemark.
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Il m'arrive d'errer comme une âme en peine dans ma pàl. Un peu comme ma fille devant sa garde-robe bien garnie qui se lamente qu'elle n'a rien à se mettre ^_^

Dimanche 25/11 c'était le 92ème anniversaire de la naissance de Poul Anderson. Voilà comment je me suis décidée à aller piocher dans mon intégrale. J'ai hésité entre ce livre et le dernier chant des sirènes mais je me souvenais de l'accroche de Tatooa : «  C'est frais, c'est léger, ça part dans tous les sens, c'est amusant, et même les dialogues qui ont fortement déplu à certains m'ont fait rigoler. »

J'ai passé un très bon moment avec Holger Carlsen qui d'une plage grouillante de Nazis (en 1943) se retrouve nu comme un ver dans un monde parallèle où il va rencontrer (entre autres) une sorcière, un nain (qui m'était très sympathique), une enfant-cygne, un dragon et la fée Morgane en personne.

Selon Jean-Daniel Brèque, « un récit joliment troussé, relevé d'une bonne pincée d'humour...» (je plussoie) « … qui s'achève sur un crescendo dramatique qui force l'admiration. » Hum… pour ma part j'aurais bien aimé une autre fin ou une suite.

Cela étant dit, j'ai passé un très bon moment de lecture.

Par contre, je n'ai franchement pas été emballée par les deux nouvelles qui se déroulent dans la célèbre taverne « Le Vieux Phénix ». Je pense que je n'avais pas envie de dire au revoir à Holger qui conclu souvent ses tergiversations par un « oh et puis merde ! »



Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) (5)


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Dans le but d'attirer le chaland, la quatrième de couverture annonce que « Trois coeurs, trois lions » est l'un des romans fondateurs de la fantasy moderne. C'est un poil exagéré.

Certes, il y a des éléments qui plaident en ce sens. le roman commence façon « portal fantasy » avec Holger Danske, en mauvaise posture pendant la seconde guerre mondiale, qui est transporté dans un monde différent et quelque peu déstabilisant. Puis Poul Anderson développe les notions du combat éternel entre la Loi et le Chaos, de l'existence d'un multivers où tout ce que l'on peut imaginer existe quelque part, et du champion éternel qui s'incarne d'une façon ou d'une autre dans chacune des réalités afin de rétablir la balance entre les deux Forces.
Comment ne pas songer à l'univers de Michael Moorcock en voyant ça ? Ce dernier a-t-il vampirisé toutes les idées d'Anderson ? Pas sûr, car Moorcock a débuté Elric en 1961, année de publication de Trois Coeurs, Trois Lions justement. A mon avis il y a eu interaction plus qu'inspiration. En tout cas, Poul Anderson développe ici des idées qui seront souvent reprises.

Maintenant, la fantasy moderne n'a pas attendu 1961 pour être fondée. Poul Anderson lui-même avait déjà publié l'Épée Brisée sept ans plus tôt, qui fleure plus la fantasy que Trois Coeurs, Trois Lions. Je dis ça car, bien que le roman exploite un grand ensemble de mythes et légendes comme le cycle Arthurien, les romans de Charlemagne, la Faërie ou les loups-garous, il exploite aussi le fait qu'Holger Danske vient de notre monde. Ingénieur de son état, c'est autant par ses connaissances scientifiques que par son épée qu'il parvient à défaire ses ennemis fabuleux. J'avoue avoir adoré cette approche plutôt originale qui permet à Poul Anderson de jouer sur les deux cordes de son arc : fantasy et science-fiction (faisait-il la distinction d'ailleurs ?).

Le ton du roman est léger avant tout (à l'opposé de l'Épée Brisée). Il y a beaucoup d'humour, y compris dans certains combats. Il faut attendre la proche fin pour que l'atmosphère s'alourdisse, une fin traitée de façon surprenante je dois dire. Je ne m'attendais pas à ça. J'ai apprécié l'intention de laisser des choses en plan et d'offrir à l'imagination du lecteur de quoi combler les blancs, mais j'ai aussi conscience que certains lecteurs risquent de détester ça.

Le roman est complété par deux nouvelles qui ont pour héros l'auberge du Vieux Phénix. Vous savez, c'est le genre d'endroit hors de l'espace et du temps où des héros de divers univers peuvent se retrouver pour boire un canon et tailler une bavette. Poul Anderson utilise ici ce complément indispensable à un multivers — Moorcock jouera avec pour permettre des rencontres entre Elric, Corum, Hawkmoon et Erekosë — avant tout pour satisfaire son goût de l'Histoire (oui, Poul aime l'Histoire ; il n'y a qu'à lire la Patrouille du Temps pour s'en convaincre). On rencontre peu de ses héros mais beaucoup de vedettes de l'Histoire. La première nouvelle, écrite en 1976, est plutôt amusante quand la deuxième (1991) est assez grave.
Dans la préface, il est dit que Poul Anderson a écrit une rencontre au Vieux Phénix entre Holger Danske, le prince Ruppert héros de « Tempête d'une Nuit d'Été » et Valéria Matuchek, la fille des héros de « Opération Chaos », matérialisant ainsi réellement son multivers.
Malheureusement ce n'est pas dans ce livre. Il va falloir que je lise les deux autres opus. Quelle plaie ! ^^
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Acheté d'occasion aux Utopiales 2013, ce Trois coeurs, trois lions (Folio SF ou le Bélial', au choix) avait pour but de me faire découvrir l'univers littéraire de Poul Anderson dont j'aimerais bien lire, par la suite, La patrouille du temps, re-publiée en quatre intégrales chez le Bélial'.

Trois coeurs, trois lions est un roman mettant en scène Holger Carlsen, danois de retour au pays lors de la Deuxième Guerre mondiale. Engagé dans la résistance, il subit une attaque ennemie et, sur le point d'y passer, se réveille mystérieusement dans un tout autre monde aux larges penchants médiévaux-fantastiques. Destriers disponibles, gentes dames et créatures merveilleuses du Bien comme du Mal, Poul Anderson nous emmène dans un univers de fantasy forcément intéressant puisqu'il propose quantité de portes différentes tout en gardant son monde très ouvert et en proposant un contexte politico-guerrier vaste.
Toutefois, si le décor est chaleureusement accueillant, la mise en place de l'intrigue, la caractérisation des personnages et le style en lui-même font parfois mal à lire. le personnage principal est continuellement tiraillé entre une « gamine hystérique » (sic) et une « vieille grue » (re-sic) fortement mégère ! Pourtant, nous parlons là d'Alianora l'enfant-cygne et de la fabuleuse fée Morgane ! Même si d'autres personnalités bien trempées sont largement présentes, le cheval Papillon ou le nain Hugi en tête, que c'est compliqué de soutenir Holger dans ses choix. On n'en aurait fortement envie de rejoindre le côté du Mal... En effet, le monde que le héros découvre est régi par l'affrontement entre Loi et Chaos, dualité qui a depuis largement inspiré d'autres oeuvres (romans, jeux, etc.) de fantasy. Reconnaissons quand même que certains passages sont particulièrement beaux, ce qui tranche carrément avec d'autres, notamment des dialogues, qui se trouvent être complètement ratés. Cette narration en dents de scie est très dommageable pour notre intérêt pour l'histoire. Enfin, la conclusion donne l'impression que cette aventure peut être, en fait, vue comme un simple rêve, même si ce n'est pas justifié ainsi : quelle sera finalement son utilité ? c'est notre interrogation finale...
Trois coeurs, trois lions est accompagné par un diptyque de nouvelles titré Deux regrets, « L'auberge hors du temps » et « La ballade des perdants » ; regrets c'est certain, car la rythmique et le phrasé y sont radicalement différents du ton imposé dans le roman principal. Même si nous restons apparemment dans le même univers, l'atmosphère et l'ambiance sont bien plus agréables et c'est tout de même l'occasion de voir Pierre Abélard, Léonard de Vinci et Albert Einstein attablés dans la même taverne, puis d'entendre quelques vers bien sentis sur l'oubli et l'amertume de la défaite. Point de guerre du Bien contre le Mal ici, mais des discussions intéressantes sur ce qui constitue l'humanité de chacun et notre place dans le grand ordonnancement du monde (s'il y en a bien un, évidement...).

Cet ouvrage de poche me laisse donc un goût amer entre un roman, « Trois coeurs, trois lions », à côté duquel je suis complètement passé, et deux nouvelles vraiment captivantes, peut-être à cause du fait qu'elles sont bien plus récentes. Pour autant, mon but premier est rempli : ce Poul Anderson m'intéresse, il était temps que j'arrive à ses écrits !

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« Etudier les contributions de Poul Anderson à la fantasy, c'est étudier l'évolution d'un conflit, conflit qui trouve sans doute son origine dans la personnalité de l'auteur. On a beaucoup glosé sur les origines "vikings" d'Anderson [qui est né aux Etats-Unis de parents d'origine danoise et a passé une partie de son enfance au Danemark après le décès de son père, sa mère ayant regagné le continent américain à l'approche de la Seconde Guerre Mondiale], mais on a négligé de remarquer à quel point sa passion pour la mythologie scandinave jurait par rapport à son rationalisme foncier : Poul Anderson est physicien de formation et on le connaît surtout pour ses oeuvres relevant de la hard-science. Il serait trop facile de conclure que ses romans et ses nouvelles de fantasy ne représentent pour lui qu'une sorte d'exutoire ; la vérité est bien plus complexe que cela ».
Introduction à l'article consacré par Jean-Daniel Brèque (traducteur) à Poul Anderson dans le Panorama illustré de la fantasy et du merveilleux (Les Moutons Electriques - 2015)

1941, après un temps d'occupation nazie relativement pacifique, le gouvernement royal du Danemark est renversé, le pays conquis purement et simplement. Holger Carlsen, ingénieur mécanicien installé aux Etats-Unis, ne peut se défaire de l'idée de rentrer dans son pays natal et oeuvrer pour sa libération. Après des actions de sabotages savamment orchestrées au sein de la Résistance, les Alliés ont besoin des compétences et connaissances de Holger pour une mission de sauvetage lors de laquelle il sera blessé et où il sombrera dans les ténèbres.
Holger se réveillera sur des terres méconnaissables en un temps reculé. Il découvrira s'être réveillé sur ses terres d'origines à un moment de l'« histoire » où le Danemark est une nouvelle fois en danger, engagé dans la lutte perpétuelle du Bien et du Mal qui portent dans cet univers les noms de Loi et de Chaos.
Holger Carlsen évolue dans un univers où se multiplient les échos de la littérature héroïque médiévale. Souvenirs de ses connaissances de sa vie au XXème siècle ? Ne serait-il pas dans un livre du cycle carolingien : chansons de gestes, romances médiévales, ballades folkloriques ? Ne seraient-ce pas les réminiscences de ce qui semblerait être sa vie dans ce Danemark du Moyen-Age ? Mais quel rôle a-t-il dans cette guerre entre les êtres humains, principaux agents de la Loi sur terre, et les magiciens, sorcières et créatures maléfiques, agents du Chaos ? Mais qui est réellement Holger Carlsen, héros malgré lui ?

Après avoir versé dans le style récitatif de la saga pour son roman La Saga de Hrolf Kraki, inspiré d'un chant héroïque du moyen-âge scandinave le Bjarkamâl, Poul Anderson nous livre avec Trois coeurs, trois lions, un roman, à la fois fantastique et de fantasy, empruntant le style du roman chevaleresque, inspiré de la Matière de France. Un récit dans la traditionnelle mise à l'épreuve du preux chevalier pour mener à bien sa quête ; dont l'objet sera la révélation de sa mystérieuse identité : « un atout maître » né de chansons de gestes du cycle carolingien qui inspirera d'autres légendes du moyen-âge scandinave.

Trois coeurs, trois lions s'inscrit dans un cycle de nouvelles et romans « se déroulant dans un univers où la magie fonctionne comme la science dans le nôtre ». Une première version est parue dans la revue Magazine of Fantasy and Science-Fiction en septembre 1953, où le rédacteur en chef a souhaité qu'Anderson y ajoute « quelques passages sur les univers parallèles afin de satisfaire un besoin d'explication scientifique ». Un cycle où « on assiste à un réexamen du monde de la Faërie d'un point de vue scientiste », à une rationalisation de la magie ; un mélange de genres génialement maîtrisé par Anderson dans Trois coeurs, trois lions. Trois autres romans s'inscrivent dans ce cycle : Opération Chaos (1971), Tempête d'une nuit d'été (1974) et Opération Luna (1999), et c'est avec ces deux premiers romans cités que je vais poursuivre le challenge Anderson/Le Guin 2017. D'autres nouvelles également composent ce cycle dont L'auberge hors du temps et La ballade des perdants qui se déroulent dans une auberge hors du temps le Vieux Phenix, point de jonction entre tous les univers parallèles, où ont fait de belles et mystérieuses rencontres, qui viennent clore ce roman.

De cesse épatée par le génie d'Anderson, j'aimerais bien voir apparaître l'auberge du Vieux Phenix au détour d'un de mes chemins, boire un verre avec ce grand monsieur et peut-être apprendre certaines vérités dans ses choix de ses héros et leurs univers merveilleux… tant le choix de l'alter ego d'Holger Carlsen me semble loin d'être anodin…
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C'est exactement ce que j'ai besoin de lire en ce moment. C'est frais, c'est léger, ça part dans tous les sens, c'est amusant, et même les dialogues qui ont fortement déplu à certains m'ont fait rigoler.

Sachant que j'ai lu cela en partie dans la salle d'attente de l'anesthésiste puisque dans une semaine je passe sur le billard, bah je vous le dis, quand Poul Anderson fait du léger, ça vaut du Pratchett ! Crac ! Je l'avais déjà noté avec "Les croisés du Cosmos", c'est tout à fait différent (quoi que) mais le ton est exactement le même. Pas de prise au sérieux ici, alors qu'il y a une culture énorme derrière, et un fond de multivers très intéressant, et oui la comparaison avec Moorcock est inévitable, même si à l'opposé sur le ton, évidemment.

La richesse de la SF/Fantasy américaine des années 55 à 70 doit beaucoup à ces deux-là, et je les aime.

Bon j'ai moins apprécié "Deux regrets", c'est lié à la période, c'est comme ça.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Mais où donc ai-je déjà vu cela, où donc ai-je vu ce calme ciel indigo pesant sur des arbres blafards et des collines qui se confondent avec le ciel, où donc ai-je entendu le vent faire tinter les feuilles et l’eau de la rivière couler comme des clochettes de verre ? Était-ce un rêve, il y a bien longtemps, un rêve éveillé dans la lumière de l’été danois, où était-ce en un temps et un lieu lointains et oubliés ? Je ne le sais pas, et je ne crois pas désirer le savoir.

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Il semblait tous être des guerriers ou des sorciers, les tâches domestiques étant accomplies par des esclaves capturés dans des tribus de gobelins, kobolds ou autres créatures. Holger apprit également que les pharisiens ne connaissaient ni la vieillesse ni la maladie, mais étaient censés ne point posséder d’âme. Tout ça ne devait pas faire un voisinage agréable, pensa-t-il.

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Il s'éloigna du camp et continua à flâner, essayant de tirer un sens de tout ce qu'il avait appris. Cette histoire de conflit entre la Loi et le Chaos, par exemple, semblait être plus qu'un dogme religieux. Ici, c'était un fait pratique de la vie quotidienne. Il se rappela la deuxième loi de la thermodynamique, la tendance qu'avait l'univers physique à évoluer vers le désordre, à voir son entropie augmenter. Peut-être que cette tendance s'exprimait ici d'une façon plus... animiste.
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Le troll est au géant ce que le glouton est à l’ours. Il n’est pas aussi gros, certes, mais il est plus féroce, plus rusé, et cent fois plus vorace. Nombreux sont les géants que les hommes ont occis, mais on n’a jamais ouï dire qu’un troll ait été vaincu par un chevalier.

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Le conférencier affirma qu'il n'était pas difficile de mettre en place les équations décrivant une infinités de mondes parallèles. Les lois de la nature changeraient nécessairement d'un univers à l'autre. Par conséquent, quelque part dans l'infini des réalités, tout ce que vous pouvez imaginer existe en fait !
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Vidéo de Poul Anderson
http://www.librairiedialogues.fr/ Annaïs de la librairie Dialogues nous propose ses coups de c?ur du rayon Science-Fiction : Tau zero de Poul Anderson (Pocket), Omale de Laurent Genefort (Folio SF) et Le vivant de Anna Starobinets (Mirobole). Réalisation : Ronan Loup. Questions posées par : Marion le Goascoz.
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