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EAN : 9782070364442
160 pages
Gallimard (14/09/1973)
3.77/5   84 notes
Résumé :
Que dire de Sylvia? Elle n'est pas romanesque, elle est tendre, elle n'est pas naïve, elle est bonne, elle n'est pas dure, elle est nette. Les belles dames de la cour ni le prince ne l'éblouissent. Elle sait tout, depuis toujours, sans avoir jamais rien appris. Elle a la plus juste mesure du coeur. Dans ce petit univers frelaté et ricanant sous ses soies, ses cailloux précieux, ses aigrettes - elle est seule, claire et nue sous sa petite robe de toile, et elle les r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
« On n'est jamais aimé comme on peut le croire, c'est une vérité générale. »

Manipulation, « Comme c'est laid, n'est-ce pas, de vivre ? Cela piaffait d'impatience, cela croyait tout et cela se trouve tout seul tout d'un coup avec la vie devant soi, comme un gouffre. »

Rancoeurs, « Dans la vie non plus il ne faut pas trop chercher les coupables. C'est le jeu le plus vain du monde. Tout le monde est coupable, ou personne ne l'est. »

Vengeance, « Évangéline... »

Différence de statuts dans la société, « J'aurais beau faire, je ne me ferai jamais à la corruption de petit monde frelaté où vous vivez. »

Amour « Je ne saurai jamais, même par ouï-dire, comment cela se déclenche l'amour ? »

et tristesse, « Une petite amie, dans une vie comme la sienne, cela se case. Un grand amour désintéressé : c'est hors de prix. ».

Une très belle pièce de théâtre et une plume qui m'enchante. Que de bons mots dans le château de Ferbroques !

« Mais un conseil en vaut un autre, laisse ce qu'ils appellent l'amour, ce n'est pas pour nous. »
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Procédé de théâtre dans le théâtre: Marivaux, léger et cruel, bel observateur des sentiments humains, et Anouilh, pessimiste et cru à certains moments, poétique aussi, se renvoient la balle.

Jeu subtil autour d'un amour impossible: celui du comte et de Lucile.La société, les différences de classes les séparent. Les barrières d'un monde étriqué.

Tous les personnages ont leur intérêt.J'ai aimé en particulier Héro, désabusé et alcoolique, ne parvenant à oublier la femme qu'il aurait dû épouser.Le comte, qui perd son cynisme, a un attrait indéniable. La comtesse et Horthensia sont cruelles et arrogantes, blessées par l'écart du comte. Lucile, c'est la pureté, celle de certaines héroïnes de Claudel, par exemple.Elle ressemble aussi à Antigone, par son côté idéaliste et ardent. Le comte dit d'elle, en s'adressant à la comtesse: " Elle tranchera sur vos éclatantes amies.Elle brûle d'un feu intérieur qu'elle noie sous sa réserve".

Si l'on espère un moment que l'amour puisse triompher, tout se termine de façon noire, les destins sont brisés. Et l'amour puni, condamné à se taire...
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Jean Anouilh est un auteur que j'apprécie beaucoup, cependant je suis un peu moins emballée par cette pièce, dont le dénouement est assez prévisible. Il s'agit d'une histoire de couple libéré, où l'un et l'autre accueillent d'un bon oeil les amants et maîtresses, à condition toutefois qu'ils soient de leur milieu... On se trompe aussi pour passer le temps, par jeu, et par esthétisme, mais on s'abstient d'aimer. La pièce traditionnelle, avec adultères, dont l'action se déroule après la seconde guerre mondiale, chez des aristocrates vivant à Paris mais propriétaires d'un château en province. Toute l'action se déroule avec des personnages habillés avec des costumes de style Louis XV, car ils doivent répéter la pièce de Marivaux, "La double Inconstance" qui répond comme un écho à la situation des uns et des autres.
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Chez Anouilh, l'amour est toujours puni, la pureté n'a pas de place, la vie est laide. C'est l'atroce loi des hommes et la morale de cette pièce "brillante".
Lucile, toute pure jeune fille,est jetée dans un milieu frivole et oisif,pour y jouer la SYLVIA de Marivaux lors d'une représentation mondaine.
Le comte Tigre, son hôte,expert en bonnes fortunes, s'éprend de son émouvante partenaire avec laquelle,tout en "répétant" son rôle, il noue un authentique dialogue.
Mais la société cynique et cruelle qui les entoure, jalouse de cet amour naissant,tisse sa toile autour du couple.
Tigre n'échappera pas à son milieu et Lucile s'enfuit, dupée et à jamais blessée. La pièce rose, après de bouleversants instants de grâce, vire au noir, qui est peut-être le noir de la vérité...
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J'avais découvert cette pièce en compagnie de ma mère, par l'adaptation de Bernard Murat en 1986, filmée pour les besoins de la télé.
Aujourd'hui, j'ai relu cette pièce dans le cadre de recherches pour un roman, et je la trouve toujours aussi noire et fascinante.

La Répétition, c'est l'histoire d'une galerie de personnages. Il y a le comte et la comtesse, passionnés par le mode de vie des aristocrates d'avant la révolution, qu'ils tentent de reproduire à coup de fêtes grandioses et de frivolité.
Leur mariage, comme celui des anciens nobles, est une union de raison. Ils s'autorisent donc chacun des infidélités : la preuve, la maîtresse du comte et l'amant de la comtesse vivent au château. On se demande d'ailleurs qu'Éliane peut trouver à Villebosse, tant il est stupide et lourd.
Le comte est de ces hommes qui n'a que pour ambition de faire de sa vie une fête réussie, et qui, selon les dires de sa femme, considère la frivolité comme quelque chose de très sérieux.
Il y a aussi Héro, ami d'enfance du comte, qui se noie dans l'alcool et commente tout avec un cynisme total.

L'arrivée de Lucile, jeune fille en apparence innocente mais qui se révèle plutôt sage et pas dupe pour un sou des manigances de la noblesse, va faire exploser tout ce petit monde d'artifice.
Le comte tombe amoureux d'elle, chose que sa femme a du mal à supporter. Les maîtresses, elle tolère, mais l'amour, c'est ridicule.
Sa présence ravive de profondes blessures chez Hero, et cristallise la jalousie ou le désir des autres.

Les portraits sont au vitriol. Derrière les façades joyeuses, tout le monde est envieux, désabusé ou désespéré. C'est très noir, mais extrêmement fin au niveau des relations, de l'amour et du mensonge.

La répétition ou l'amour puni, c'est aussi une histoire d'amour, celle du comte et de Lucille, ou comment un cynique se demande s'il n'aurait pas une chance de rédemption et de recommencer une nouvelle vie.
C'est aussi une histoire de trahison et de vengeance, celle d'un ami bafoué des années auparavant.

Une très grande pièce, extrêmement fouillée et travaillée, dont la richesse des personnages n'a d'égal que la noirceur de ses thèmes.
Lien : http://catherine-loiseau.fr/..
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Un salon. Entrent la comtesse et M. Damiens. Costumes Louis XV

LA COMTESSE
Monsieur Damiens, je veux vous remercier de nous avoir prêté votre filleule.

MONSIEUR DAMIENS
Vous obliger, madame, est le premier et le plus agréable de mes devoirs. Vous aviez besoin d'elle : il était tout naturel qu'elle vint à Ferbroques.

LA COMTESSE
Sans elle, que serions-nous devenus? Ma pauvre tante, la marquise était l'esprit le plus chimérique qui fût. Cette idée de nous léguer Ferbroques à condition que nous y passions un mois chaque printemps c'était en somme assez touchant. Ferbroques est un désert où elle-même n'a jamais eu le courage de vivre plus de huit jours. Elle passait tout l'hiver à Paris à soupirer après Ferbroques et l'été venu, elle courait autre part. Il faut dire que la pauvre femme était la prie de plusieurs grands médecins. Quoiqu'elle eût une excellente santé, la belle saison lui suffisait à peine pour faire ses cures. Quand elle avait bu toutes ses eaux, quand elle s'était trempée dans toutes ses boues aux quatre coins de l'Europe, elle n'avait plus que le temps matériel de regagner Paris pour commander ses robes, jurant sur tout ce qu'elle avait de plus cher, c'est-à-dire nous, sans doute, qu'au printemps prochain elle viendrait habiter son château... Mais le printemps revenu, ses médecins l'envoyaient s'abreuver à de nouvelles sources... La mort la délivrant des cures miraculeuses, elle a voulu que nous tenions ses serments.

MONSIEUR DAMIENS
Délicate pensée...

LA COMTESSE
Oui. Un mois à la campagne, pour peu qu'on y donne un bal ou deux, c'est vite passé. Le moyen d'ailleurs de refuser Ferbroques? C'est un bijou. Mais la clause du testament qui nous obligeait à élever douze petits orphelins dans l'aile gauche, elle a dû bien rire en l'écrivant.

MONSIEUR DAMIENS
Peut-être qu'un souci de charité chrétienne...

(...)
Premier acte
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Ma chère, j'ai horreur des romans policiers. Je trouve que c'est le genre le plus niais du monde. Se torturer à embrouiller artificiellement une histoire pour se donner la fausse élégance de la dénouer en trois pages à la fin, c'est une activité de plaisantin. Quand il m'arrive d'en ouvrir un, un soir de découragement, dans mon lit, je m'endors toujours avant la découverte du coupable. Et je n'ai jamais eu la curiosité de rouvrir le livre le lendemain. Il y a comme cela une quantité de crimes ténébreux dont je ne saurai jamais les auteurs. Et je m'en porte fort bien. Dans la vie non plus il ne faut pas trop chercher les coupables. C'est le jeu le plus vain du monde. Tout le monde est coupable, ou personne ne l'est. 
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LA COMTESSE

Vous avez trente-sept ans, Héro.

HERO

A quarante, je serai chauve. Mon médecin m'a dit que je fais trop l'amour. Je me suis brouillé avec lui.

HORTENSIA

Parce qu'il a osé vous dire cela?

HERO

Non. Tout le monde sait à Paris que je suis la bête de somme de ces dames. C'est lui qui s'est brouillé avec moi. Il est barbu comme un prophète et chevelu comme Absalon. Quand il m'a dit que l'amour rendait chauve, je n'ai pas pu m'empêcher de lui éclater de rire au nez et de lui dire : "Docteur, j'ai l'impression que vous ne devez pas vous amuser tous les jours." Il a pris cela très mal. Il m'a dit qu'il était marié, père de famille, qu'il avait autre chose à faire de plus intéressant dans la vie et qu'il me prédisait je ne sais combien de prostatites et d'accidents vénériens. Et que si j'échappais de ce côté-là, de toute façon ce serait la cirrhose du foie. J'avais l'impression qu'il se vengeait sur moi de sa femme et de ses verres d'eau de Vittel. Le tout m'a coûté deux mille francs. On ne peut plus s'amuser tranquille. Il faut payer ces gens-là pour apprendre qu'on va en mourir.
(Premier acte)
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Crois-tu qu'on s'enivre pour s'amuser ? Etre ivrogne ce n'est pas une sinécure... Si tu savais l'attention et la persévérance qu'il faut! Toujours à remplir des verres et à les vider.
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Il ne te reste plus qu'une issue, deviens neurasthénique. C'est un état. Tout ce que tu diras paraîtra profond. Et surtout, tes journées te suffiront à peine pour te soigner. Les médecins ont remis au goût du jour des méthodes vieilles comme le monde. Autrefois les confessionnaux étaient inconfortables, ils te feront parler de toi tous les jours, pendant une heure, étendu sur un divan. C'est toujours passionnant de parler de soi, c'est un sujet sur lequel on est inépuisable. Cela te coûtera une fortune, et, au bout d'un an, tu apprendras que tu avais plaisir à téter ta nourrice et que tout vient, sans doute, de là... Il faudra que tu te résignes à être guéri et à trouver autre chose; Mais cela te fera toujours un an de passé.
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Vidéo de Jean Anouilh
Le voici, le deuxième épisode de notre série Dans Les Pages avec le grand romancier et journaliste Sorj Chalandon.
Merci à lui d'être venu nous parler de ses livres préférés, de G. Simenon, de F. Aubenas, De W.B. Yeats, d'Anouilh et de J. Vallès.
Tous les livres sont disponibles à la librairie et "l'enragé", le dernier roman de Sorj Chalandon est édité @editionsgrasset7893!
Bon épisode !
Arthur Scanu à la réalisation au montage et à la prise de son et Antoine Daviaud au mastering
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