Long monologue introspectif d'une femme fréquentant un musée des Beaux arts d'une petite ville de province, désespérément désert.
Elle y vient tous les jours avec son carnet de croquis mais finalement observe davantage le gardien du musée, qu'elle retrouve inexorablement à la même place, que les toiles présentées.
Cet homme discret, presque invisible l'intrigue de par son immobilisme. Elle imagine sa vie simple sans ambition ni passion, comme reclus du monde. Pour elle qui a quitté cette province tristounette pour la capitale, pour devenir quelqu'un, cette vie terne n'a pas de sens...
A moins que ce ne soit l'inverse ?!
Le rythme scandé et effréné du texte fait que ce roman se lit d'une traite, dans une sorte d'apnée.
Ce texte très court est une longue invective silencieuse mais non dénuée de violence, adressée à cet homme, gardien de musée, sans prétention, avec en filigrane la pointe d'un élan quelque peu érotique, à peine perceptible et impossible...
La narratrice, petite bourgeoise, s'interroge sur sa propre existence, sa place dans la société, son ambition sociale contrastant avec l'inertie dont est frappé le gardien.
En fait il s'agit d'en découdre avec elle même car au final qui est susceptible d'être le plus heureux ? Ni l'un ni l'autre peut être, surement?!...
Petite lecture de matin dominical pluvieux qui ne me laissera pas grand souvenir probablement.
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Qui donc peut se targuer d’être né avec la capacité de s’ébahir devant une toile ? Quel est le monstre capable de ça tout de suite sans apprentissage ? C’est avec les années que l’ennui recule, que l’œil se forme, un massif épais que le regard découpe comme l’érosion, et qu’il taille, rabote, pour que s’en dégage un point de vue, avec dans comme un petit animal rare et dangereux, ce qu’on appelle le jugement, ce bon vieux jugement de goût.
Tout aussi bien, au lieu de vous chercher là où vous n’êtes pas et ne pouvez pas être, je ferais mieux de m’avancer et enfin de vous adresser la parole. Ce serait plus simple. Une femme parle à un homme, une braise d’humanité rougeoie.
Rencontre avec Nathalie Azoulai à l'occasion de la parution de Python aux éditions P.O.L.
Nathalie Azoulai est née en région parisienne. École Normale Supérieure et agrégation de lettres. Vit et travaille à Paris. Elle a notamment publié chez P.O.L La fille parfaite (2022), Clic-clac (2019), En découdre (2019), Les spectateurs (2018) et Titus n'aimait pas Bérénice (2015, prix Médicis).
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05/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
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