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Français d'ailleurs tome 10 sur 11
EAN : 9782746730731
79 pages
Autrement (21/09/2012)
4.21/5   19 notes
Résumé :
Ronan Badel : illustrateur

Lyuba et sa famille originaire du Nord-Ouest de la Roumanie, se sont installés à la périphérie de Paris dans des abris de fortune. Depuis quatre ans, la vie est rude et l’intégration difficile pour la jeune adolescente qui passe ses journées à chanter dans le RER ou à s’occuper de ses frères et sœurs. Au gré des expulsions et des changements de camps, elle rêve d’une nouvelle vie. Mais lorsqu’elle croise le chemin de Jocely... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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La collection jeunesse 'Français d'ailleurs' présente l'histoire de l'immigration française des dernières décennies. On suit dans chaque album un enfant d'origine étrangère, on découvre les conditions de son arrivée sur le territoire, sa vie, le parcours de ses parents.
En vedette ici : Lyuba et sa famille. Ils sont Roms, installés dans un bidonville en région parisienne. Pas facile de se débrouiller quand, faute de statut officiel, on ne peut trouver un "vrai" travail. Les parents de Lyuba chinent, chantent dans le métro, font la manche. Tout ça pour vivre dans des conditions insalubres, avec la menace permanente d'une expulsion. Les lois et les Gadgé (non-roms) leur montrent que leur place est ailleurs, n'importe où mais pas "chez nous". Lyuana a la chance de rencontrer Jocelyne, qui les aide et leur ouvre sa porte. « Ce n'est pas une Gadji comme les autres : les Gadgé du RER serrent contre eux leurs sacs, leur porte-monnaie, leurs enfants quand on entre dans la rame, et l'espace qu'ils nous font vient de la peur et du dégoût. »

A travers l'histoire de Lyuba et de ses proches, l'ouvrage montre les conditions de vie des Roms en France, les opportunités d'intégration qui leur sont offertes avec parcimonie et encadrées de manière stricte, les effets pervers des lois - pour l'AME notamment, aide médicale de l'Etat. La postface donne des précisions intéressantes sur l'histoire des Tsiganes (Gitans, Roms, Manouches) depuis le XIIIe siècle, leurs différentes cultures, leurs migrations, l'anti-tsiganisme qui est apparu au XIXe siècle, les lois actuelles en France.

J'ai été agréablement surprise en découvrant la version "poche" de cette série, dont je ne connaissais que les albums cartonnés. Mini-coût, mini-place, mais aussi présentation plus agréable, on abandonne le quadrillage en décalage avec le texte, les illustrations superflues. Et l'on voit plus clairement que cette collection est destinée à des collégiens - le format 'album' est souvent trompeur.

Sur cette thématique, j'ai préféré le superbe roman pour adultes "Grâce et dénuement" (Alice Ferney), qui présente un tableau plus contrasté - donc plus honnête, me semble-t-il - des problèmes de cohabitation Rom-Gadjé.
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Lyuba vit dans un campement de Roms, en Seine-Saint-Denis. A travers son quotidien pas toujours facile, on découvre les coutumes de cette population, les difficultés à s'intégrer, les expulsions, les absurdités de l'administration... mais aussi les belles rencontres avec des gens prêts à aider ces immigrés souvent exclus de la société...
La rencontre de Lyuba avec Jocelyne, une infirmière, lui permet de s'ouvrir aux autres et de découvrir l'astronomie.
Un album-documentaire vraiment très intéressant : on en apprend beaucoup sur les Roms et leurs conditions de vie.
La collection "Français d'ailleurs" (une dizaine de titres sont disponibles)s'adresse aux enfants à partir de 10 ans : elle a pour but d'expliquer l'histoire de l'immigration en France à travers le récit d'un enfant et le pari est réussi !
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Lyuba est en France avec sa famille pour pouvoir envoyer de l'argent au pays et plus tard retourner vivre en Roumanie.

C'est leur quotidien en France qui est ici raconté du point de vue de la petite fille. Nous découvrons la difficulté de cette immigration subie. Comment prouver l'existence d'un conjoint alors qu'au pays le contrat de mariage n'existe pas? Comment payer le loyer sans autorisation de travail?

De quelle manière expliquer qu'il faille aux hommes quitter le territoire, passer la frontière, faire signer le constat de leur départ à la douane pour ensuite... revenir aussi vite?

C'est une vie au jour le jour, faite d'espoir et d'efforts toujours renouvelés. C'est aussi la capacité de s'émerveiller pour les moments les plus simples et les plus beaux comme la découverte du ciel et de ses étoiles. L'écriture allie avec justesse ces deux facettes qui sont proches de cette réalité.

Dans l'album publié en 2012, le récit se faisait sur un fond style carnet de route qui renforçait la véracité de l'histoire. Les dessins à l'aquarelle étaient un atout dans cet album dur et fort.

Aujourd'hui ce très beau texte est publié dans un petit format sans perdre la force de ce texte qui reste accompagné de très douces illustrations crayonnées.

Il est complété par un dossier sur l'immigration Rom en France qui comporte une chronologie, une carte, un lexique et des informations nécessaires pour mieux comprendre ce peuple.

A qui destiner cet ouvrage? A toute personne désireuse de mieux connaître ceux que parfois nous croisons ! Un récit émouvant qui retrace le dénuement et la fierté de ces hommes et enfants.
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Lyuba jeune roumaine vivant dans un "platz" (squat / bidonville) en région parisienne nous raconte sa vie : tout d'abord l'exil de Roumanie où sa famille ne trouvait pas de travail, le quotidien sans eau ni électricité, la mendicité et les chants dans le métro, les policiers qui expulsent mais aussi de belles rencontres comme Jocelyne qui lui fait découvrir les étoiles....

Racontée comme un journal sur feuilles quadrillées et accompagnéé de dessins à l'aquarelle, cette histoire mi-documentaire mi-fiction nous montre l'absurdité de certaines situations ( droit à l'assistance médicale si résident depuis plus de trois mois mais expulsion du pays si là depuis trois mois...) et les différences culturelles ( vie en famille élargie, séparation des vêtements à la lessive...).

Cette intéressante collection "français d'ailleurs" a pour mission d'expliquer simplement mais sans raccourci l'histoire de l'immigration en France à travers le récit d'un enfant. Celui-ci est complété en fin d'ouvrage par un cahier documentaire.

Une bonne façon de mieux connaître les autres....
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Lyuba est en France avec sa famille pour pouvoir envoyer de l'argent au pays et plus tard retourner vivre en Roumanie. C'est leur quotidien en France qui est ici raconté du point de vue de la petite fille. Nous découvrons la difficulté de cette immigration subie. Comment prouver l'existence d'un conjoint alors qu'au pays le contrat de mariage n'existe pas? Comment payer le loyer sans autorisation de travail?

Comment expliquer qu'il faille aux hommes quitter le territoire, passer la frontière, faire signer le constat de leur départ à la douane pour ensuite... revenir aussi vite?

C'est une vie au jour le jour, faite d'espoir et d'efforts toujours renouvelés. C'est aussi la capacité de s'émerveiller pour les moments les plus simples et les plus beaux comme la découverte du ciel et de ses étoiles. L'écriture allie avec justesse ces deux facettes qui sont proches de cette réalité.

Le récit se fait sur un fond style carnet de route qui renforce la véracité. Les dessins à l'aquarelle sont aussi un atout dans cet album dur et fort. A qui destiner cet ouvrage? A toute personne désireuse de mieux connaître ceux que parfois nous croisons ! Un récit émouvant qui retrace le dénuement et la fierté de ces hommes et enfants.

Lien : http://0z.fr/5ey3G
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critiques presse (2)
HistoiresSansFin
22 février 2013
Un autre docu-fiction de la série très instructive et complète sur l'immigration en France. [...] L'auteure dresse volontairement une barrière d'incompréhension par le langage d'un français approximatif.
Lire la critique sur le site : HistoiresSansFin
Culturebox
10 octobre 2012
Le texte, sensible, est écrit à la première personne, donnant au récit une dimension réaliste et poignante. La mise en page appuie le parti-pris du journal de bord : pages quadrillées pour le texte, accompagnées des beaux croquis colorés de Ronan Badel.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
L'eau est glacée, mes mains sont rouges. Je regarde les deux tas de vêtements alignés sur la bâche, un pour chaque bassine : d'un côté les jupes, de l'autre le reste du linge. J'en ai assez. Vivement que mes parents reviennent de Roumanie, que ma mère rentre. Depuis trois semaines, je tiens seule la baraque, je m'occupe de Zimba et Sorin pendant que mon frère Spino chine toute la journée.
- Lyuba, regarde !
Zimba me tend un gobelet en plastique.
- Jette, il est cassé. Les petits reprennent leur course, enveloppés de leurs souffles blancs, la boue leur monte jusqu'aux genoux et ça me décourage. En face, derrière la palissade verte, l'anneau du grand stade s'allume dans la nuit. C'est l'heure des corbeaux dans le ciel du platz. Je rince mes bassines, je place les deux tas mouillés à l'intérieur. Il fait si sombre que je n'ai pas vu approcher ma cousine Terezia.
- Attends, je vais t'aider.
Nous marchons lentement jusqu'aux fils à linge, nous tenant le bras pour ne pas glisser. La glace craque sous mes bottes. Nous pendons les vêtements qui ne sécheront jamais, mon jean moins que les autres.
J'ai faim. D'abord, chercher de l'eau à la borne des pompiers. On attend la nuit parce que c'est interdit. Comme les Gadjé éteignent les lampadaires, de peur qu'on branche dessus des fils électriques, on est vite invisibles en hiver. Laura est là, et Sylvia et Amalia.
- Ton père ! crie Amalia. Il a appelé Liviu sur le portable ! Us seront de retour mardi ou mercredi.
Six jours encore ! Je remplis mes bidons, Terezia les siens, et nous retournons aux baraques en suivant le chemin de palettes. Spino est rentré. Assise sur ses genoux, Zimba frappe les touches d'un minuscule synthétiseur : «Tas vu, Lyuba, y a même les piles !» Plus ça fait de bruit, plus elle rigole. Je fais bouillir des oeufs sur le réchaud à gaz. On les épluche et on les mange en se brûlant la langue. Puis les flammes du réchaud meurent et il fait vraiment froid, alors on tire les couvertures.
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« Quand il a fait noir, on a étendu des couvertures par terre. Pas besoin de jumelles ou de télescope, rien que nos yeux pour voir filer l'essaim des Perséides, qui ne sont pas des étoiles et qui ne filent pas. Ce sont des comètes, leurs poussières brûlent au contact de l'atmosphère. La Lune était grosse, ce serait moins spectaculaire que d'autres nuits blanche dans le ciel (…). Quarante huit en une heure. C'est fou ce qu'on voit quand on regarde, quand on s'arrête pour regarder. Quand on cesse de bouger. Alors c'est le monde qui se met en mouvement autour de toi, et tu ne le vois plus pareil. »
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- Vous n'avez pas l'AME ? L'aide médicale de l'Etat ?
- Non, j'ai dit, on n'a pas ça.
- Il faut la demander ! Tu dois donner une adresse, pas le platz, celle de Médecins du Monde, le papier que je t'ai donné la dernière fois, et prouver que vous êtes en France depuis trois mois. Ton inscription au collège, tu l'as bien faite en septembre ?
- Oui...
- Lyuba ! m'interrompt ma mère. On ne pourra pas demander cette chose d'assistance. Sinon ils vont savoir qu'on a passé plus de trois mois ici et on va encore avoir des ennuis.
(p. 13-14)
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L'eau est glacée, mes mains sont rouges. Je regarde les deux tas de vêtements alignés sur la bâche, un pour chaque bassine : d'un côté les jupes, de l'autre le reste du linge. J'en ai assez. Vivement que mes parents reviennent de Roumanie, que ma mère rentre. Depuis trois semaines, je tiens seule la baraque, je m'occupe de Zimba et Sorin pendant que mon frère Spino chine toute la journée.
- Lyuba, regarde !
Zimba me tend un gobelet en plastique.
- Jette, il est cassé. Les petits reprennent leur course, enveloppés de leurs souffles blancs, la boue leur monte jusqu'aux genoux et ça me décourage. En face, derrière la palissade verte, l'anneau du grand stade s'allume dans la nuit. C'est l'heure des corbeaux dans le ciel du platz. Je rince mes bassines, je place les deux tas mouillés à l'intérieur. Il fait si sombre que je n'ai pas vu approcher ma cousine Terezia.
- Attends, je vais t'aider.
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Après un jour et une nuit de voyage, le minibus s'est arrêté devant le platz de Terezia. Elle a dit qu'à côté c'est Paris, la tour Eiffel. Je la crois sur parole. je n'ai vu que le platz, le RER en face du platz et les couloirs du RER, j'habite ici depuis quatre ans, aveugle à tout autre paysage.
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Vidéo de Valentine Goby
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00:10 Caryl Férey 00:30 DOA 01:45 Alexis Jenni 02:37 Valentine Goby 04:10 DOA 05:33 Valentine Goby
Cette interview a été réalisée durant plusieurs éditions de Quais du Polar, ainsi qu'aux Artisans de la Fiction.
Chez les Artisans de la Fiction, situés à Lyon, nous valorisons l'apprentissage artisanal des techniques d'écriture pour rendre nos élèves autonomes dans la concrétisation de leurs histoires. Nous nous concentrons sur les bases de la narration inspirées du creative writing anglophone. Nos ateliers d'écriture vous permettent de maîtriser la structure de l'intrigue, les principes de la fiction et la construction de personnages.
Pour plus d'informations sur nos stages d'écriture, visitez notre site web : http://www.artisansdelafiction.com/
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