J'aime bien ces livres détentes quand je suis en période de surmenage au travail... Il faut parfois faire dans la légèreté. Alors quoi de mieux que les romans de JC Beaton.
Mais il faut avouer que l'auteure ne s'est pas foulée avec ce tome... Je qualifierais ce livre de roman écrit pour les impôts.
Des ficelles bien lourdes on été tirées pour créer l'intrigue et encore plus pour arriver au bout.
Les personnages sont agaçants dans ce tome. On a même envie de les secouer voir de leur mettre un coup de pieds aux fesses.
Mais bon ça se lit bien, sans réflexion. Donc au final le roman a fait son job de détente.. même si j'aurais préféré quelque chose d'un peu plus travaillé et recherché malgré tout.
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Pas trop convaincue par ce tome que j'ai trouvé un peu en dessous des autres...
Dans cette enquête, les caractères des personnages évoluent de façon illogique... Hamish le gentil devient "mordant" et parfois assez "peste", Priscilla, fait les yeux doux à Hamish qui a l'air de s'en foutre royalement, alors qu'avant il n'avait d'yeux que pour elle... Ce n'est pas très cohérent tout ça, j'attends d'un auteur qu'il garde le cap, même s'il peine à se renouveler; personne ne lui demandant de produire des tonnes et des tonnes de tomes...Il faut savoir rester intègre.
C'est ce qu'on appelle du cosy mystery, aussi, l'histoire ne brille pas par son suspens. Les meurtres glissent sur la communauté, comme sur les plumes d'un canard.
D'habitude, je souscris à ce genre, mais là, j'ai trouvé le tout superficiel, et bien léger comme trame.
Le tome 6 m'attend, en espérant changer d'avis...
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Quand je lis un roman d'Hamish MacBeth, j'ai l'impression de me retrouver dans une autre époque. Années 50, 60, 70 ? Difficile à déterminer : pas ou peu de repères historiques, qui permettent à ces intrigues d'être lues de tout temps, mais aussi l'impression que, dans ce coin de l'Ecosse, rien ne bouge et rien ne bougera jamais. Prenons Alison, la nièce de Maggie : elle a eu de la chance. Certes, elle a eu, à trente ans, un cancer des poumons, mais elle s'en est remise, même s'il lui manque un morceau de poumon. Sa tante, sa seule famille, l'a prise sous son aile et emmenée avec elle dans son cottage. Maggie Baird, c'est un peu comme une grande enfant : elle se lasse très vite de ses jouets, et sa nièce ressemble beaucoup à cela, ou, pour avoir un autre point de vue, c'est un peu comme une femme qui a ressenti le besoin de materner, et qui s'est rendue compte que ce n'était pas du tout son truc.
Qu'à cela ne tienne ! Maggie trouvera d'autres combats. Tenez : faire revenir dans le village le policier qui a été muté, sous prétexte que la criminalité locale n'était pas énorme. Petite réunion d'un comité organisé et hop ! l'opération de communication « ramenons Hamish parmi nous » est lancée – même si la présence et l'influence de Priscilla Halburton-Smythe n'y sont pas pour rien !
Ce livre est paru un an avant la parution du premier Agatha Raisin, et en lisant Qui franchit la ligne jaune, je me suis dit qu'il y avait de l'Agatha dans le personnage de Maggie, qui trouve refuge dans un petit village. Une Agatha au passé sulfureux, mais assumé, une Agatha qui aurait largement profité des hommes, une Agatha, surtout, qui se serait laissée aller par déception amoureuse, alors que ce n'est pas du tout le cas de la patronne de la publicité à la retraite. Oui, si Agatha a un passé dont elle peut s'enorgueillir, ce n'est pas ce que les gens pensent de Maggie – mais elle assume avec une vacherie certaine ce qu'elle a fait de sa vie. Prostituée ? Femme largement entretenue. Les hommes qui ont dépensé des sommes folles pour elle le regrettent aujourd'hui ? Elle n'a forcé personne à l'entretenir. Alors oui, aujourd'hui, elle veut écrire ses mémoires, elle les a même enregistrées sur cassettes et chargé sa nièce de les taper à la machine à écrire. Elle n'est pas la seule à avoir eu, à avoir encore le besoin de « dire sa vie ». A l'époque, c'était un peu moins fréquent – ou, du moins, les parutions étaient moins fréquentes. Même si elle est exécrable, d'humeur changeante, terrifiante pour sa nièce qui n'ose pas vraiment lui tenir tête (Hamish, de retour, fera une analyse très juste du comportement d'Alisson), elle reste brut de décoffrage, sans hypocrisie aucune. Oui, auprès de certaines personnes, dans un petit village conservateur, presque sous la coupe de lord Halburton-Smythe, cela détonne.
Alors, oui, l'intrigue est assez longue à démarrer, après les vrais-faux actes de délinquance qui amène le retour d'Hamish. Elle verra aussi un nouveau supérieur pour notre enquêteur, thème fréquent aussi dans la littérature policière, tout comme le fait qu'Hamish ne veuille pas monter en grade, pour ne pas quitter son cher village de Lochdubh, continuer à prendre soin de sa famille et à veiller aussi à ce que les braconniers ne fassent pas trop de dégâts sur les terres de lord Halburton-Smythe (quand il ne braconne pas lui-même, nécessité faisant loi).
Evolution cependant : tout en enquêtant, Hamish se dit sûr de ne plus ressentir d'amour pour Priscilla, qui en est presque déçue. Les gens changent, parfois.
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Décidemment, il se passe beaucoup de choses dans les Highlands !!! Macbeth est fort occupé, surtout qu'il s'est fait muté. Patrouilleur, avec une coéquipière qu'il n'apprécie pas du tout. Mais voilà que le village, son village, a l'initiative de Mrs Baird, nouvelle arrivante, s'organise pour ramener Macbeth. Une série de petits larcins, tous faux, bien-sûr, démontreront qu'il est nécessaire d'avoir un policier sur place. le voilà revenu dans son patelin. Et puis, forcément, il y aura meurtre. Cette fameuse Mrs Baird, qui a demandé à 4 de ses anciens amants de revenir la voir, en promesse d'en épouser un et de lui léguer sa fortune. Elle a le coeur fragile, il pourra rompre a tous les instants… et elle ne veut surtout pas léguer son avoir à Alison, sa nièce, venue habiter chez elle pour se remettre d'un cancer… Mais avant d'avoir modifié son testament, elle meure… Macbeth est convaincu qu'il s'agit d'un meurtre… mais a qui pouvait-il le plus profiter ? Macbeth, avec son génie nonchalant, résoudra tout ça !! Un tome en dessous des autres, par la lenteur de la mise en place. le meurtre n'arrive qu'en moitié de bouquin. Et après, tout s'accélère… Beaton aurait facilement pu se passer de quelques passages en première moitié, question de rendre le récit plus intense. Mais bon, on lui pardonne… le décor et les personnages rattrapent le manque de rythme.
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La jalousie d'une femme lui faisait toujours l'effet d'une décharge d'adrénaline. Il y avait un miroir en pied accroché au mur à côté d'elle. Elle se retourna pour s'y regarder.
[...] Voir soudain se déchirer le voile d'illusions et de petites vanités derrière lequel on se cache d'ordinaire est vraiment une épreuve terrible. Quand Maggie se trouva face à une grosse mémère bouffie aux cheveux gris engoncée dans un ensemble en tweed et à toute la mesquinerie et la méchanceté de son âme, le choc fut immense.
L'endroit témoignait de l'époque calviniste où boire était un péché et où on n'allait au pub que pour se saouler. Le mobilier se résumait à deux tables, un piano droit qui avait connu des jours meilleurs, un juke-box, une machine à sous et un comptoir au fond d'une petite salle au sol recouvert de linoléum marron. L'air était saturé d'un mélange de relents de bière, de désinfectant, de vêtements humides et de crasse corporelle - les habitués du lieu ayant grandi à l'époque où seule la perspective d'une visite médicale pouvait vous amener à prendre un bain.
Le jour de l'examen de conduite d'Alison, un beau soleil s'éleva dans l'air pur, faisant rapidement fondre le givre matinal qui poudrait les routes et la bruyère. Le loch maritime scintillait dans la lumière, et les petits cottages XVIIIe siècle, alignés le long du front de mer semblaient pimpants et tout à fait pittoresques. Les Two Sisters, les grandes montagnes aux formes accidentées qui dominaient le bourg, étaient couvertes de neige. Des odeurs typiques des villages des Highlands embaumaient l'air : feu de bois, poisson, goudron et thé corsé.
Maggie devait tenir le rôle de la méchante dans la vie d'Alison. Tous les timorés ont besoin d'un personnage de ce genre dans leur existence pour maintenir un semblant de dignité. Cela leur permet de se voiler la face, de prétendre que le méchant, un mari ou une mère, est le seul obstacle à leur bonheur ou à leur succès.
" L'expérience est le nom que chacun donne à ses erreurs."
Oscar Wilde
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