Quatrième tome des
mémoires de Simone de Beauvoir
Tout compte fait, publié en 1978, sonne à 70 ans, comme un bilan de tout ce qu'elle a aimé, perdu, accompli depuis
La Force des Choses.
Revenant sur les derniers mots de ce précédent tome « Je mesure avec stupeur à quel point j'ai été flouée », elle en fait également une sorte de démenti. Non, elle n'est pas devenue pessimiste à l'égard du monde et d'elle-même. La fin de
Tout compte fait est d'ailleurs explicite « Cette fois, je ne donnerai pas de conclusion à mon livre. Je laisse au lecteur le soin d'en tirer celles qui lui plairont. ».
Ce tome se découpe en 8 chapitres, très inégaux dans les thèmes abordés et dans la réception que j'en ai eue.
J'en fais un résumé qui peut paraître long sur mon site, chapitre par chapitre. Ici, je me contenterai d'évoquer les grandes lignes de ce tome. En synthétisant un maximum, on y découvre :
- les dernières années de ses proches ;
- ses coups de coeurs littéraires et artistiques ;
- ses voyages en URSS et son rapport à la pensée soviétique;
- sa participation à la commission jugeant la responsabilité meurtrière des USA pour la guerre du Vietnam ;
-la guerre des Six jours ;
- son voyage au Japon ;
- Mai 68.
Et surtout, elle fait un point sur ses engagements, notamment celui de la cause des femmes. Elle avoue s'être trompée : la lutte des classes ne doit pas se faire avant la lutte des sexes mais en même temps.
Elle montre ainsi que sa pensée n'est pas figée, qu'elle évolue au gré des avancées ou des reculs de la société et c'est ce que j'attends particulièrement d'une intellectuelle engagée.
J'avoue donc m'être parfois lassée à certains moments mais elle reste pour moi une écrivaine incontournable, à la fois pour cette volonté de tout écrire, de tout vivre et de toujours observer le monde avec fascination, désolation ou surprise. Elle a, selon moi, vécu entièrement à travers son siècle et ses envies.
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