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EAN : 9782070370221
631 pages
Gallimard (12/04/1978)
4.01/5   95 notes
Résumé :
Dissiper les mystifications, dire la vérité, c'est un des buts que j'ai le plus obstinément poursuivis à travers mes livres. Cet entêtement à ses racines dans mon enfance ; je haïssais ce que nous appelions ma sœur et moi la "bêtise" : une manière d'étouffer la vie et ses joies sous des préjugés, des routines, des faux-semblants, des consignes creuses. J'ai voulu échapper à cette oppression, je me suis promis de la dénoncer.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Par chance Simone de Beauvoir n'a pas persisté à se poser des questions existentielles (pourquoi suis-je moi ?) et employer le style du café de Flore ( "au sens où le hasard se définit par une rencontre signifiante de deux séries causales qu'aucune finalité n'orientait l'une vers l'autre...."), je n'aurai jamais avalé les 500 pages suivantes.
Rapidement le lecteur est plongé au cœur des années 60 et 70 qu'elle a vécu intensément par ses engagements et adopte un style proche du reportage.
Elle évoque le milieu littéraire de l'époque, ses amies, dans un récit toujours vivant. Elle parle de ses combats et précise sa position vis-à-vis du féminisme, analyse ses précédents ouvrages, n'hésitant pas parfois à modifier sa position. C'est ainsi qu'elle devient des plus critique face à la politique de Castro, de Mao et de la Russie Soviétique. À l'évidence elle opère une mise au point qui surprendra bien des lecteurs.
Ce livre prend la forme d'un bilan personnel qu'elle complétera neuf ans plus tard avec "La Cérémonie des adieux" dans lequel Sartre sera davantage présent.
Un témoignage très agréable à lire pour le lecteur qui souhaite se familiariser avec une époque durant laquelle un auteur français refusa le prix Nobel de littérature.
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Quatrième tome des mémoires de Simone de Beauvoir Tout compte fait, publié en 1978, sonne à 70 ans, comme un bilan de tout ce qu'elle a aimé, perdu, accompli depuis La Force des Choses.

Revenant sur les derniers mots de ce précédent tome « Je mesure avec stupeur à quel point j'ai été flouée », elle en fait également une sorte de démenti. Non, elle n'est pas devenue pessimiste à l'égard du monde et d'elle-même. La fin de Tout compte fait est d'ailleurs explicite « Cette fois, je ne donnerai pas de conclusion à mon livre. Je laisse au lecteur le soin d'en tirer celles qui lui plairont. ».

Ce tome se découpe en 8 chapitres, très inégaux dans les thèmes abordés et dans la réception que j'en ai eue.
J'en fais un résumé qui peut paraître long sur mon site, chapitre par chapitre. Ici, je me contenterai d'évoquer les grandes lignes de ce tome. En synthétisant un maximum, on y découvre :
- les dernières années de ses proches ;
- ses coups de coeurs littéraires et artistiques ;
- ses voyages en URSS et son rapport à la pensée soviétique;
- sa participation à la commission jugeant la responsabilité meurtrière des USA pour la guerre du Vietnam ;
-la guerre des Six jours ;
- son voyage au Japon ;
- Mai 68.

Et surtout, elle fait un point sur ses engagements, notamment celui de la cause des femmes. Elle avoue s'être trompée : la lutte des classes ne doit pas se faire avant la lutte des sexes mais en même temps.

Elle montre ainsi que sa pensée n'est pas figée, qu'elle évolue au gré des avancées ou des reculs de la société et c'est ce que j'attends particulièrement d'une intellectuelle engagée.

J'avoue donc m'être parfois lassée à certains moments mais elle reste pour moi une écrivaine incontournable, à la fois pour cette volonté de tout écrire, de tout vivre et de toujours observer le monde avec fascination, désolation ou surprise. Elle a, selon moi, vécu entièrement à travers son siècle et ses envies.



Lien : https://litteralfr.webnode.f..
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Voici le cinquième tome de l'autobiographie de Simone de Beauvoir, ici l'écrivaine ne reprend pas véritablement un fil chronologique mais thématique. Les deux tiers du livre sont consacrés aux voyages faits avec Sartre: Japon, URSS, Afrique du Nord etc. Ainsi, elle dresse un état des lieux des enjeux politiques qui avaient lieu dans ces pays, les personnes rencontrées et notamment sa participation à un tribunal pour juger les crimes des États-Unis aux Vietnam.
J'ai bien accroché au début du livre, en revanche je me suis pas mal ennuyée sur toute la partie sur l'URSS et les balkans, j'ai retrouvé de l'intérêt plus loin au moment du Vietnam et à propos de mai 68. de fait, l'ensemble du livre est souvent vraiment une succession de lieux et de noms assez indigeste. J'ai du prendre sur moi pour aller jusqu'au bout, car à moins d'être passionné de géopolitique c'est plutôt ennuyeux sur plus de 600 pages... et beaucoup moins accrocheur que les précédents tomes. Simone de Beauvoir impressionne en tout cas par son implication constante dans son travail et son engagement politique.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Naturellement, la presse a accusé Sartre d'avoir monté toute l'affaire par goût de la publicité. Elle a insinué qu'il avait refusé le prix parce que Camus l'avait eu avant lui ; ou parce que j'aurais été jalouse. Il fallait qu'il soit bien riche pour cracher sur 26 millions. Ce qui l'a davantage démonté, ce sont les lettres de gens qui lui demandaient de prendre l'argent et de leur en donner une partie, ou la totalité, ou même un peu plus : ils l'utiliseraient pour protéger les animaux, pour sauver une certaine espèce d'arbres, pour s'acheter un fonds de commerce, pour réparer une ferme, pour s'offrir un voyage.
Ils acceptaient tous les principes du capitalisme ; les grosses fortunes établies ne les scandalisaient pas ni que Mauriac eût consacré le montant du prix à se faire installer une salle de bain : mais que Sartre dédaignât une pareille somme les frustrait.
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Si la rupture avec le passé est à la fois violemment désirée et rigoureusement interdite il arrive que le sujet se voie acculé au suicide. Ce fut le cas de Leiris, tel qu'il le décrit dans Fibrilles : il ne pouvait ni trahir la compagne de toute son existence, ni renoncer à la femme qui venait de lui ouvrir des horizons neufs. Pour ménager des êtres chers, accomplir un acte qui les déchirera, cela peut paraitre absurde. Mais l'absurdité est alors la seule issue.
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Comme Sartre en arrivant au Japon avait dit pendant une conférence de presse qu'il estimait beaucoup les livres de Tanizaki, sa veuve nous a invité. Avant d'épouser l'écrivain, qui déjà dans sa jeunesse avait écrit des romans érotiques, elle était la femme d'un de ses amis ; pendant quelque temps elle a été avec le consentement de son mari la maîtresse de Tanizaki qui était lui-même marié ; il a envoyé sa femme vivre avec un autre de ses amis et il a épousé l'actuelle Mme Tanizaki.
L'histoire a fait un petit scandale dans les milieux littéraires. Dans "La Confession impudique" et dans " Les Mémoires d'un vieux fou" l'auteur décrit les expériences érotiques de sa vieillesse ; dans le premier roman, sa partenaire est sa femme ; dans le second, sa bru.
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"Nous sommes des carcasses potentielles. Chaque fois que je vais chez un boucher, je pense qu'il est étonnant que ce ne soit pas moi qui sois à la place de l'animal" a dit Francis Bacon dans une interview.
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J'aurais vite découvert la pauvreté de ses sentiments et intellectuellement il ne m'aurait pas satisfaite. J'aurais tenu à lui cependant, et aux enfants que nous aurions eus. J'aurais connu les déchirements qui sont ceux de tant de jeunes femmes, ligotées par l'amour et la maternité sans avoir oublié leurs anciens rêves.
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Vidéo de Simone de Beauvoir
Vous connaissez Simone de Beauvoir, mais peut-être pas sa soeur Hélène. Pourtant, cette artiste peintre s'est elle aussi engagée pour la cause des femmes.
#feminisme #simonedebeauvoir #cultureprime
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