AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782253122395
214 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.55/5   194 notes
Résumé :
« Je m'appelle François Berléand, j'ai presque onze ans, je ne prends pas la parole sans y avoir été invité par un adulte, je mange de tout, mais je n'ai pas une grande passion pour les carottes râpées, les endives et les épinards. Je ne pose pas spécialement de problèmes. Dans ma chambre j'ai un piano, une radio, un bureau et une grande armoire en teck. Et je suis le fils de l'homme invisible. »

Un soir d'hiver, dans la famille Berléand, le père de F... >Voir plus
Que lire après Le fils de l'Homme invisibleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
3,55

sur 194 notes
5
13 avis
4
11 avis
3
9 avis
2
0 avis
1
2 avis
Quand le père de François, un peu éméché, lui dit 'Toi, de toutes façons, tu es le fils de l'homme invisible', il ne pouvait savoir la paranoïa qu'il allait déclencher.

François se fait des films, ses parents ont payé pour trafiquer les miroirs de Paris, pour que des garçons soient ses amis,.... parents qui eux font tout pour comprendre, pour soigner (Méthode Ramain, quel gâchis!)

J'ai été profondément ému par par ce livre d'une écriture simple et agréable, où l'autodérision a sa place, et qui, à l'instar d'autres autobiographies, sera sans doute le seul livre de François Berléand, mais quel livre!
Commenter  J’apprécie          492
Quels délicieux moments j'ai passé en compagnie de François Berléand avec sa plume pince-sans-rire, son histoire cocasse, sa sensibilité vibrante !

Je dois bien l'avouer, j'ai ri, le pauvre, à ses dépens (mais pour écrire ce livre, il faut une bonne dose d'auto-dérision) car tout de même, on le voit, l'empreinte terrible que peuvent avoir les mots sur l'esprit en pâte à modeler d'un enfant !

Un manque de confiance en soi, une imagination débordante, un monde que l'on se crée comme refuge et qui finit par devenir une prison qui isole, voilà comment un enfant se construit sur du sable, se sent différent, seul au monde.
Cet enfant-là, qui est peut-être celui que l'on a un peu été, on a envie de sécher ses larmes et de le rassurer, même tout adulte qu'il est aujourd'hui.

François Berléand a un vrai talent pour nous faire passer par toutes sortes d'émotions. J'ai eu mon coeur qui s'est serré pour cet enfant qui m'a attendrie, bien sûr, mais j'ai aussi beaucoup ri !
J'ai relevé quelques pépites - d'or ou de chocolat c'est selon - mais savoureuses, toujours. Je vous en propose quelques-unes qui personnellement m'ont bien fait sourire :

"Dans la cuisine, il y a Philippe, mon frère, et maman, ma mère."

"Il a quatre ans de plus que moi, il ne m'aime pas et je crois bien que c'est depuis ma naissance. Il a toujours été plus vieux que moi et il ne me l'a jamais pardonné."

"(...) pendant que mon frère se prenait un savon chuchoté tellement fort que je l'entendais de ma chambre."

"Le commencement de mes débuts difficiles."

Voilà pour quelques jolies formules, mais je vous laisse le plaisir de la découverte de quelques scènes incroyables !

Bref, vous l'aurez compris, le fils de l'homme invisible est un coup de coeur : c'est drôle, c'est charmant, c'est touchant et ça fait du bien !
Commenter  J’apprécie          4213
"Il faut absolument savoir si je suis invisible ou pas. Ca devient un vrai problème".
Le fils de l'homme invisible est le témoignage autobiographique du "problème" d'enfance du comédien François Berléand. Ce livre émouvant a été "sélection 2008 du prix des lecteurs Livre de poche". Emouvant car ce récit nous montre l'impact désastreux que peut avoir une simple phrase (ici "De toute façon toi tu es le fils de l'Homme invisible" prononcé par un père à "la voix pâteuse, enrouée d'alcool") sur un imaginaire d'enfant à la sensibilité exacerbée. Car, François Berléand, à onze ans prend tout au pied de la lettre. Il est donc premièrement invisible, donc doté de pouvoirs et deuxièmement il est assurément le fils d'un grand homme, un deuxième père sûrement mieux que celui qui ne l'a "jamais serré dans ses bras". L'humour et l'autodérision font passer le trop plein (solitude,agressivité,incompréhension,mauvaise communication,bêtises pour se faire remarquer...)
Ce gaucher contrarié étiqueté enfants à problèmes dénonce ici les abérrations du système psychologique. Que ce soit le pédopsychiatre libéral dont le diagnostic est faussé par le jeu de l'enfant ou la psychologue scolaire aux méthodes spéciales et angoissantes...le problème inexistant au départ car créé de toutes pièces par un père nul ne brillant que par son absence, ne peut que s'amplifer..sauf bien sûr si l'on rencontre la personne compétente pour faire émerger l'indicible.
C'est ce parcours chaotique, malgré l'amour maternel, basé sur moult interprétations, entre enfance, adolescence et temps des amours, que nous conte fort bien (d'une façon très vivante) François Berléand, acteur de talent qui dés son jeune âge a appris à jouer le jeu....de l'autre!
Commenter  J’apprécie          181
Au cours d'une ivresse le père de Francois Berleant lui dit "tu es le fils de
l'homme inivisible", sauf que François prend cette parole au premier degré ; cela va impacter sa vie en causant chez lui un profond mal de vivre.
Il ne lui faut pas grand chose pour accroitre sa fragilité. Pendant de nombreuses années, il se croit plus ou moins invisible (il va jusqu'à se mettre nu à l'école), ensuite il se pense vraiment fou après qu'on lui ait dit qu'il était mongolien, sans même vérifier ce que cela signifiait.
Il est paranoïaque, il pense que tout ces histoires sont savamment orchestrées par ses parents.
Puis un jour, Marc un psychologue scolaire parvient à l 'approcher, le mettre en confiance et là il lâche toute sa souffrance. C'est émouvant car il décrit bien dans son livre, son langage intérieur qui l'a cadenassé et tourmenté pendant des années.
Commenter  J’apprécie          220
Livre lu dans le cadre de mon défi personnel de lectures 2024, item : "Lire un livre écrit par un acteur". J'avais celui-ci dans ma PAL (j'adore tout ce qui touche aux témoignages et autres récits de vie) donc, je l'ai choisi. Je ne suis pas particulièrement fan de cet acteur, j'ai apprécié certains de ses films, mais ce sont surtout le titre du livre (qui m'a interpelée) et le résumé (qui m'a touchée) qui ont été à l'origine de mon achat.

Pour la petite histoire, il faut savoir que L'Homme invisible est un film américain de 1933 qui est sorti en France en 1934 et a été suivi de multiples suites... Plus tard, en 1976, le film sera adapté en une série très célèbre en France.

Cet ouvrage évoque une tranche de la vie de François Berléand (acteur français né en 1952) : de ses presque onze ans à ses dix-sept/dix-huit ans. Sous un "je" narratif et avec un registre de langue d'un enfant, il raconte avec beaucoup de pudeur, de naïveté mais aussi d'autodérision combien ses années d'enfance et d'adolescence lui furent pénibles à vivre, tant il prenait pour argent comptant tout ce qu'on lui disait. En effet, ses difficultés d'apprentissage ne lui ont pas permis d'intégrer très tôt certains des fondamentaux et notamment la raison d'être du langage. Comment, retardé dans ses acquis, peut-il comprendre quand son père lui assène en plaisantant qu'il "est le fils de l'Homme invisible" qu'il ne l'est pas vraiment ? de là, François se tourne des films intérieurs complètement irréalistes mais qu'il justifie néanmoins en pensant que ses parents lui ont organisé, autour de lui, dans la rue, à l'école, avec ses relations amicales, avec les médecins qu'il rencontre... tout un monde adapté à cet état de fait pour lui permettre de ne pas en être trop affecté.
Un exemple : quand il veut vérifier qu'il est bien "invisible", chez lui ou dans la rue, il voit bien que son image apparaît. Mais par une déviation de son esprit, lui, pense que ses parents ont fait fabriquer dans l'appartement des vitres et miroirs spéciaux permettant de réfléchir son image ou fait apposer sur les vitres des magasins des films spéciaux lui permettant de rester visible.

S'ensuit toute une série de situations grotesques et de quiproquos qui, pourtant, ne l'éclairent pas et souvent le maintiennent dans une situation de peur, d'isolement, de honte et d'incommunicabilité avec les autres. L'épisode de la consultation avec le psychiatre Khan est révélateur. Enfermé dans son monde et ses secrets, incapable d'exprimer ce qu'il ressent et pourquoi, il donne au praticien l'image d'un enfant attardé voire mutique qui, donc, aurait besoin d'être accompagné spécifiquement dans ses apprentissages via des méthodes alternatives (dont on verra qu'elles sont plus ou moins douteuses). Dès lors, cela lui donne la confirmation qu'il est attardé puisque la société estime qu'il a besoin d'être dans ce type de classe, et renforce à la fois son manque d'estime de soin et sa paranoïa. Il est enfermé dans un cercle vicieux dont il n'a pas conscience et dont il ne cherche d'ailleurs pas à sortir...

Le lecteur suit donc François Berléand dans les difficultés de sa vie quotidienne, à la fois avec ses proches, avec ses "copains" et "copines" d'école et ses différents professeurs, vers ses premières amours et expériences. Dans ses errements aussi... qui auraient pu le mener à la folie s'il n'avait eu la chance, en terminale, de rencontrer un psychologue qui, enfin, comprendra ce qu'il vit et lui ouvrira les yeux !

Il faut noter qu'il ne s'agit pas, de la part de l'auteur, d'une analyse a posteriori des faits. Il n'évoque pas ceux-ci de sa voix d'adulte. le lecteur est amené à suivre les événements racontés au présent. Il s'agit-là de poser ce qui a été, sans chercher à en faire une analyse introspective ni à tirer des enseignements. le propos s'arrête en terminale sur la phrase du psy (et dernière phrase du livre) : "Toi, tu devrais être acteur !" On comprend alors qu'il l'aura entendu.

Ce qui m'a émue dans ce petit livre (215 p.) qui se lit vite, c'est la solitude et la tristesse existentielles qui ont accompagné les jeunes années de l'auteur. La lectrice que je suis avait envie de le secouer et de lui dire "mais réveille-toi bon sang". Je ne comprends pas non plus comment les parents ont pu passer à côté de ce mal-être et de ces comportements déviants. Ce n'est pas qu'ils n'aimaient pas leurs enfants, mais force est de constater que tant la mère que le père n'étaient pas très proches d'eux ni à l'écoute de leurs détresses éventuelles.

C'est aussi un livre très éclairant sur le poids des mots que les adultes peuvent ainsi asséner à leurs enfants et la douleur ou l'incompréhension qu'ils peuvent générer s'ils ne sont pas totalement et correctement expliqués. Ici, clairement, François prenait tout ce qui lui était dit au premier degré, sans comprendre qu'il pouvait s'agir d'une plaisanterie, ou encore sans connaître le véritable sens des mots, ce qui lui ouvrait la porte à des interprétations malpropres ou à des délires paranoïaques.

C'est un récit intime qui concerne l'auteur, mais pas seulement. Il donne à voir un modèle éducatif qui devrait ne plus avoir cours (on l'espère). En effet, j'ose espérer que les parents d'aujourd'hui sont plus conscient du poids de leurs paroles en direction de leurs enfants, mais aussi de la nécessité d'être à leur écoute (y compris lorsque le silence pesant s'installe), de communiquer régulièrement avec eux et de les accompagner sereinement dans la construction de leur personnalité, sur le chemin de leur devenir.
En terminant la dernière page, on se dit : "Ouf ! Il a eu de la chance finalement en rencontrant cet homme. Qui serait-il devenu sinon ?"







Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Il parait qu'un jour, un de ses amis, le croisant dans la rue, l'interpella et lui demanda pourquoi il parlait tout seul. Pris en défaut, mon papouchka marqua un temps de réflexion puis lâcha : "Parce que ça fait plaisir de parler avec quelqu'un d'intelligent."
Commenter  J’apprécie          268
Dans "le petit Poucet" déjà, des parents très pauvres perdaient leurs enfants dans la forêt. Après la lecture de ce livre, je regardai mes parents avec beaucoup d'attention. Est-ce qu'ils avaient l'intention de nous laisser quelque part, mon frère et moi, et de nous abandonner, nous aussi ? Ou bien est-ce qu'ils m'avaient adopté ? J'étais le portrait craché de mon père, disaient les amis, mais moi, je ne trouvais pas. Il était quand même nettement plus vieux que moi. Il avait des rides et plus beaucoup de cheveux. Ca me faisait bien sûr un peu peur mais la perspective d'être peut-être un enfant trouvé me mettait dans des états délicieux. Je ne rêvais plus que de ça : avoir des parents différents de ceux que j'avais.
Commenter  J’apprécie          40
Mamie m'avait inculqué la distance et le devoir, c'était une femme de distance et de devoir. Papa m'avait donné les premiers rudiments de pudeur : il ne m'avait jamais serré dans ses bras. Mon frère m'avait montré la délation, la trahison et la veulerie. Ma mère s'était chargée de m'aimer c'était le plus beau des cadeaux.
Commenter  J’apprécie          61
Est-ce qu'il me voit vraiment ? Il faut que je sache. Pour en avoir le coeur net, je lui fais toutes mes grimaces. Je lui tire la langue et je plisse mon nez en le relevant avec mon index. Il détourne seulement la tête et jette un oeil à sa montre. L'émotion me coupe le souffle.
JE SUIS INVISIBLE !
C'est un moment d'une rare intensité.
Le train s'arrête et c'est le cortège des gens qui montent et qui descendent. Un jeune couple s'assied à côté de moi. Nous sommes trois sur une banquette de deux. Mon invisibilité est mathématique.
Commenter  J’apprécie          20
Il parait qu'un jour un de ses amis, le croisant dans la rue,l'interpella et lui demanda pourquoi il parlait tout seul.Pris en défaut,mon Papouchka,marqua un temps de réflexion puis lâcha:"Parce que ça fait plaisir de parler avec quelqu'un d'intelligent".
Commenter  J’apprécie          50

Dans la catégorie : CinémaVoir plus
>Représentations scéniques>Cinéma, radio, télévision>Cinéma (744)
autres livres classés : autobiographieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus

Lecteurs (418) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1721 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..