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Avec le Collier de mouches, d'Élias Canetti, le Docteur Martino de William Faulkner, et depuis peu, l'Exil et le Royaume d'Albert Camus, le Scorpion de Paul Bowles fait partie de ces recueils de nouvelles sur lesquels je reviens avec toujours le même bonheur de lecture. Comme si ces nouvelles avaient le pouvoir de nous réconcilier ou de nous fâcher à jamais avec l'humanité, de confirmer nos doutes et nos craintes sur la faiblesse du genre humain, ou au contraire sur son côté merveilleux. de conforter une nostalgie qui a parfois du mal à nous emmener loin de la réalité. de nous faire voyager en nous-mêmes. Cet ensemble de sentiments contradictoires est contenu dans les nouvelles de Paul Bowles. Des nouvelles qui perdurent dans le temps et parviennent à capter l'essence de l'universalité des sentiments quels que soient les continents où se déroulent ces histoires, Amérique du Sud ou Afrique du Nord, et la qualité des personnages. Pudeur des relations entre mère et fils dans la nouvelle qui porte le titre du recueil ; concurrence des villages de Tamlat et d'izli autour d'une source aux pouvoirs miraculeux ; histoire obscure de Dona Faustina qui choisit d'acquérir une auberge dans un endroit du pays ou plus aucunes routes ne passent ; désespoir des deux amis Lahcen et Idir écartelés entre leurs désirs et la réalité de leur quotidien ; voyage des deux soeurs Chalia et Lucha -au ranch de leur frère après la mort de leur mère... Gore Vidal écrit dans la préface "Bowles a entrevu ce que cache notre ciel protecteur...Un flux d'étoiles infini, si semblable à ces atomes dont nous sommes composés que nous éprouvons dans notre perception de cet infini terrible, non seulement l'horreur, mais la ressemblance." Exacte description du sentiment ressenti par le lecteur ! + Lire la suite |