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Juste EXTRAORDINAIRE...! J'avais réservé à ma bibliothèque cet ouvrage que je ne connaissais pas; il est la collaboration la plus harmonieuse entre trois "belles personnes" en communion: les mots poétiques de Camus, les commentaires de la genèse de cette oeuvre commune de l'ami, René Char et les clichés noir et blanc extraordinaires d'une jeune artiste-photographe, Henriette Grindat... Je ne ferai guère de commentaire; il suffit de se laisser bercer par les mots des deux amis... et que notre oeil soit transporté, subjugué par la magie, la sobriété, les lumières de ces instantanés en noir et blanc !! "Naissance et Jour levant d'une amitié- Postface de René Char Camus me proposa de venir à l'Isle (où je lui demandai) et il arriva un matin. J'allais le chercher en gare d'Avignon. Ce devait être dans l'automne 1946. La belle animation de la fin de la guerre durait encore, quoique légèrement abaissée. Les rapports entre les gens qui s'étaient connus pendant la Résistance restaient chaleureux, empreints du besoin de se retrouver, peut-être plus de se voir que de se parler, de respirer l'air nouveau, d'en étaler la liberté." (p. 72) Un grand format, élégamment mis en page... de la beauté à l'état pur... il n'est pas besoin de discours , juste "savourer" !! + Lire la suite |
Albert Camus et Jean Grenier : Découverte de la philosophie et de l'écriture (1955 / France Culture). Diffusion sur France III Nationale le 2 décembre 1955. Par Pierre Sipriot. Avec Albert Camus et Jean Grenier. Émission “Thèmes et controverses”. Présentation des Nuits de France Culture : « “Les grandes révélations qu'un homme reçoit dans sa vie sont rares mais elles transfigurent comme la chance, à l'être passionné de vivre et de connaître”, écrivait Camus dans la préface au livre “Les Îles” de son ami Jean Grenier, en 1959 : le professeur de philosophie qu'il a eu au lycée d'Alger à 17 ans, son ami pour toujours. Son influence est majeure sur le jeune élève, c'est lui qui lui confie un livre qui va le pousser à l'écriture : “La Douleur” d'André de Richaud. Camus lui fait lire ses premiers écrits ; il lui dédia son premier livre “L'Envers et l'Endroit”, “L'Homme révolté”. Dialogue entre ces deux écrivains et amis dans l'émission “Thèmes et controverses”, revue radiophonique des idées et des lettres, avec le producteur Pierre Sipriot. Albert Camus nous parle de son professeur, qui l'a passionné, de la lecture de son livre “Les Îles” qui est à l'origine de ses préoccupations d'écrivain, nous dit qu'un philosophe doit déranger les lieux communs. Jean Grenier nous parle de l'humanisme, de surnaturel, de divin, des racines célestes de l'homme, de courage, de la liberté ; qu'il préfère le sensible à l'intellectuel. “Nous avons commencé, en 1930, un dialogue qui n'est pas fini” écrivait Jean Grenier : une correspondance qui devait durer trente ans et n'être rompue que par la mort, l'accident du 4 janvier 1960 de Camus. Là, nous sommes en 1955, Camus est encore vivant, “L'Été” vient de paraître en 1954, écrit sous l'influence de Jean Grenier : « “L'Été” descend des “Îles” », comme il l'écrit. Il recevra le prix Nobel de littérature en 1957. Il nous lit le début de son livre “L'Étranger” et nous parle de “miséricorde” et de “douceur” : les derniers mots de cette archive. Éternel sur les ondes, comme dans ses livres, comme dans l'écriture. »
Source : France Culture