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EAN : 9782262000028
358 pages
Perrin (01/10/1968)
3.54/5   14 notes
Résumé :
Louis XVII
Que lire après Louis XVIIVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
souvenir de lecture... en suivant l'éphéméride du 27 mars 1785

Louis XVII, reconnu comme Roi de France, de la mort de Louis XVI en 1793 à sa mort à la Prison du Temple à l'age de 10 ans en 1795, par les puissances coalisées et par son oncle, futur Louis XVIII.

*

LOUIS XVII
(né le 27 mars 1785, mort le 8 juin 1795 date controversée)
Roi de France (considéré alors comme tel aux yeux des royalistes,
de l'Europe et des Etats-Unis d'Amérique) : règne 1793-1795
Partie 1/6
Second fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, il naquit au château de Versailles le 27 mars 1785. Il eut pour parrain Louis-Stanislas-Xavier, comte de Provence, son oncle, et pour marraine Marie-Charlotte de Lorraine, archiduchesse d'Autriche, reine des Deux-Siciles. Louis-Charles reçut d'abord le titre de duc de Normandie, et plus tard (4 juin 1789), celui de dauphin, que portait son frère aîné.

Ce prince, dont l'existence devait être si courte et si malheureuse, ce roi sans couronne dont les jours étaient destinés à s'éteindre dans la plus abjecte captivité, annonça par une enfance pleine de grâces et de séductions les qualités les plus propres à orner et même à honorer le rang suprême. « Sa taille, dit son principal biographe, était fine, svelte et cambrée, sa démarche pleine de grâce, son front large et découvert, ses sourcils arqués ; rien ne rendrait l'angélique beauté de ses grands yeux bleus frangés de longs cils châtains.... On retrouvait dans sa physionomie, à la fois noble et douce, quelque chose de la dignité de Marie-Antoinette et de la bonté de Louis XVI ; tous ses mouvements étaient pleins de charme et de vivacité ; il y avait dans ses manières, dans son maintien une distinction exquise,
Louis XVII (1793-1795)

et je ne sais quelle loyauté enfantine qui séduisait tous ceux qui l'approchaient. Sa bouche ne s'ouvrait que pour faire entendre les naïvetés les plus aimables ».

Sa première enfance fut confiée à la duchesse de Polignac, amie personnelle de la reine, à laquelle succéda quelques années plus tard la marquise de Tourzel. Par un rapprochement étrange, il apprit à lire dans la Vie du duc de Bourgogne, frère aîné de son père, de cet héroïque enfant dont la mort prématurée avait ravi à la France un roi destiné peut-être à conjurer toutes les calamités qui menaçaient son avenir. Les heureuses inclinations du jeune dauphin se révélaient par une foule de traits que les écrits du temps ont recueillis, et dont nous reproduirons quelques-uns.

Un soir, à Saint-Cloud, sa mère chantait en s'accompagnant la romance si connue de Berquin : Dors, mon enfant, clos ta paupière... Ces paroles, chantées avec âme, avaient remué vivement le coeur du dauphin qui se tenait silencieux et recueilli auprès du clavecin ; surprise de le voir si tranquille, Madame Elisabeth dit en riant : « Ah ! pour le coup, voilà Charles qui dort ! » Levant soudain sa tête, l'enfant repartit d'un ton pénétré : « Ah ! ma chère tante, peut-on dormir quand on entend maman reine ! » Comme un jour, à Bagatelle, il allait se jeter dans un buisson de ronces, M. Hue, valet de chambre du roi, lui représentant le danger de ce chemin épineux : « Les chemins épineux, répondit-il d'un air résolu, mènent à la gloire ! » Un seigneur de la cour lui reprochait de prendre la peine de bêcher lui-même la plate-bande de son petit jardin ; un jardinier, ajoutait-il, vous fera cette besogne en un tour de main. « C'est possible, repartit l'enfant, mais ces fleurs je veux les faire croître moi-même, pour qu'elles soient plus agréables à maman qui les aime beaucoup ».

Sans être volontaire dans l'acception ordinaire du terme, le jeune Charles-Louis annonçait un caractère décidé, et se montrait généralement rétif aux avertissements des femmes qui prenaient soin de lui ; mais toute résistance s'évanouissait devant un mot, devant un simple geste de sa mère. Toujours attentif à lui complaire, il épiait instinctivement toutes les traces d'inquiétude ou d'ennui que la marche déjà menaçante des événements commençait à imprimer sur son front. Un jour que, par distraction, l'aimable enfant avait mêlé quelques soucis aux fleurs dont il composait son bouquet habituel, il s'en aperçut au moment même de le présenter, et les arracha aussitôt en disant : « Ah ! maman, vous en avez bien assez d'ailleurs ! »

L'horizon politique de la France s'obscurcissait en effet rapidement. Les sanglantes journées des 5 et 6 octobre avaient ramené à Paris la famille royale, et le jeune prince commençait à participer aux malheurs de ses parents ; réduit à l'étroite enceinte des Tuileries, il regrettait amèrement le parc de Versailles ; sa seule distraction était de se promener quelquefois en voiture accompagné de sa gouvernante, madame de Tourzel, avec qui l'abbé Davaux, déjà précepteur de sa soeur Marie-Thérèse, partageait l'oeuvre délicate de son éducation. On lui enseignait, sous la direction éclairée de Louis XVI, la religion, l'histoire, la géographie, l'arithmétique et la botanique, et on l'exerçait à tous les jeux du corps.

La grammaire, qui n'était pas négligée dans cet ensemble d'études, fournit un jour au jeune élève l'occasion d'un rapprochement plein de grâce. Interrogé sur la différence entre le comparatif et le superlatif, « le comparatif, répondit-il, est quand je dis : Mon abbé est meilleur qu'un autre abbé ; le superlatif, c'est quand je dis : maman est la plus aimable et la plus aimée de toutes les mamans. » On le conduisait régulièrement chaque jeudi chez la marquise de Leyde, qui possédait au faubourg Saint-Germain un bel hôtel avec un vaste jardin, où il jouait en liberté avec un ou deux enfants de son âge.

Plus tard, on lui consacra un petit arpent de terrain dans le jardin des Tuileries, à l'extrémité de la terrasse du Bord de l'eau ; il cultiva des fleurs et éleva des lapins dans ce petit parterre qui a appartenu plus tard au roi de Rome, au duc de Bordeaux et au comte de Paris. Avant de sortir des Tuileries, le dauphin s'exerçait au maniement d'un fusil. Un jour, au moment du départ, l'officier qui commandait le peloton de garde nationale chargé de l'accompagner lui ayant demandé de lui rendre son fusil, Louis-Charles s'y refusa brusquement ; madame de Tourzel l'ayant repris à ce sujet : « Si monsieur m'eût dit de le lui donner, répondit l'enfant, à la bonne heure ; mais le lui rendre !... »

Ce jeune prince, en qui l'instinct de la bienfaisance avait devancé l'âge, économisait sur ses épargnes une petite somme pour secourir les enfants trouvés. Son père, le voyant un jour occupé à renfermer des écus par piles dans son coffret, le taxa d'avarice. « Oui, mon père, répondit-il, je suis avare, mais c'est pour les enfants trouvés. Ah ! si vous les voyiez, ils sont bien nommés ; ils font vraiment pitié ! » Louis XVI serra son fils dans ses bras et combla le coffret. Les progrès de plus en plus formidables de l'ouragan révolutionnaire, la dépendance toujours plus étroite dans laquelle la famille royale était tenue aux Tuileries, précipitèrent cette tentative désespérée qui vint échouer misérablement à Varennes.

Le dauphin, alors âgé de six ans, garda un secret absolu sur ces mystérieux apprêts dont il ne pouvait comprendre le but. Quand, après plusieurs semaines d'une captivité sévère, il put descendre avec sa mère dans le jardin des Tuileries : « Maman, s'écria-t-il en bondissant, que je plains les malheureux qui sont toujours renfermés ! » Dans la journée du 20 juin, cette préface menaçante du 10 août, M. Hue pourvut à la sûreté du jeune prince en l'emportant, à travers ses sanglots, dans la chambre de sa soeur, où plusieurs membres de l'assemblée législative vinrent l'entourer. L'un d'eux se prit à lui adresser quelques questions sur l'histoire de France et prononça le nom de la Saint-Barthélemy. « Pourquoi parler de cela ? dit un autre, il n'y a point ici de Charles IX. - Ni de Catherine de Médicis ! » ajouta l'enfant.

source : la france pittoresque
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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Avec son ami Alain Decaux, André Castelot donna le goût de l'histoire à des millions de téléspectateurs dans les années 1960 et 1970. A l'aide de quelques gravures ou peintures et animé d'un immense talent de conteur, il parvenait à captiver l'auditoire.

L'histoire du petit Charles-Louis, deuxième fils de Louis XVI et Marie-Antoinette, dont le court destin (1785-1795) a passionné la France depuis la Restauration.

André Castelot raconte d'une manière simple et plaisante les faits tels que décrits dans les documents d'époque, les témoignages des rescapés de la Terreur et les travaux de nombreux historiens. La thèse selon laquelle le jeune roi aurait été exfiltré et remplacé par un autre enfant a permis à de nombreuses personnes de prétendre être Louis XVII après la Restauration. André Castelot décrit les prétendants les plus connus, dont Naundorff, dont les descendants continuaient dans la deuxième moitié du XXème siècle à croire en la légitimité de leur aïeul, pourtant démentie par la science.
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Un précis historique sur les évènements de la Révolution française en se concentrant sur les faits et gestes du Dauphin et Louis XVII. Malgré quelques confusions emanant des archives qui semblent s'être entremêlées, le récit est intéressant mais on note une certaine subjectivities qui peut irriter.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le 27 mars 1785, le soir du dimanche de Pâques - il est exactement 8 heures 10 minutes - un cavalier s'arrête devant l'Hôtel de Ville de Paris. Il porte l'uniforme de lieutenant des gardes du corps du Roi et tient à la main son bâton de commandement. Tout fier de sa mission, il vient officiellement annoncer de la part de Sa Majesté à sa "bonne ville de Paris" que la reine Marie-Antoinette a mis au monde, quelques minutes avant 7 heures, un petit prince déjà nommé par Louis XVI : Louis-Charles, duc de Normandie.
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