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EAN : 9782707312723
128 pages
Editions de Minuit (01/02/1989)
3.62/5   8 notes
Résumé :
Monsieur Bénigne, successeur de son père à la tête d'une importante entreprise de pompes funèbres, ne tarit pas d'éloges sur Monge, leur vieux collaborateur. Grâce à lui, l'affaire est en pleine expansion. Tous les cimetières gagnent du terrain. Démarcheur infatigable, Monge piège le client jusque dans la rue et ne le lâche que lorsqu'il n'y a vraiment plus rien à faire pour lui.

http://www.leseditionsdeminuit.com/f/index.php?sp=liv&livre_id=1553
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'avais bien apprécié, et même plus, ma découverte de l'oeuvre de Eric Chevillard, en compagnie de Ronce-rose.
Même, et surtout, si je respecte la démarche du démarcheur, j'avoue que ce livre ne m'a pas vraiment captivé et ne m'a comblé qu'à moitié.
Peut-être l'effet Ronce-rose?
Le démarcheur est le deuxième opus d' Eric Chevillard, sur un thème funèbre et funéraire poussé au paroxysme... Fort bien. Fort intéressant, mais noyé dans trop de diverticules, de prolongations et de coqs-à-l'âne.
Comme si le bouquin faisait le forcing pour éblouir et perdre le lecteur!
Pour moi, la sauce n'a pas prise et la potion magique n'a pas marché! Trop de trop, dans une performance d'écrivain que je ne partage pas et qui a pu me lasser.
Tant-pis pour toi, Horusfonck, mais tu ne t'es pas trop retrouvé dans le démarcheur.
Bien sûr, il ne s'agit que de mon ressenti face à un livre qui me laisse dubitatif.
Mais, il me reste plein d'autres livres d' Eric Chevillard à lire, alors...
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Les pompes funèbres, creuset d'un regard incongru sur la vie et la mort, forge d'une écriture.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/09/18/note-de-lecture-le-demarcheur-eric-chevillard/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Monsieur Bénigne fils, digne successeur de son père, maltraite souvent Cloquet. Cloquet n’a aucune allure. Déjà presque inexistant à l’époque, tenu jusqu’à l’âge de douze ans pour un enfant mort-né puis porté disparu par ses proches – sa mère folle d’angoisse termina ses jours à côté du téléphone, attendant un appel des ravisseurs, Cloquet lui posait des compresses, la nourrissait, l’habillait, la rassurait, la consolait, admirable de dévouement filial, lui tint la main jusqu’au bout -, il ne survit plus dans la mémoire de ses contemporains que grâce à une petite toux sèche qu’il émet de son bureau, à intervalles réguliers. Entre-temps, l’humanité se passe de lui et remporte quand même de belles batailles, d’écrasantes victoires sur les microbes et sur les Sélénites, la science progresse à pas de géant.
Les collègues de Cloquet, par jeu, s’adressent à son porte-manteau, à son ombre, celui qui s’est assis sur ses genoux parle d’organiser une battue pour retrouver son corps. Il plaisante mais des recherches minutieuses permettraient peut-être, en effet, de retrouver les pièces manquantes, quelques lambeaux, quelques miettes. Cloquet lentement se désagrège. Ses cheveux entraînent ses dents dans leur chute. Quoique peu amateur de ces futilités, plutôt cruciverbiste, il commet chaque matin sept erreurs en se contemplant dans la glace.
Faiblement, mais enfin Cloquet grelotte encore.
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Monge en chemin s’est laissé tomber sur un banc. Il regarde passer les gens, les gens qui passent, à pois ou à rayures, tels qu’ils se présentent… des petites femmes, retour du marché, le couteau entre les dents, le panier plein de ces légumes inventifs, les pommes de terre, qui se camouflent dans tous les plats, apaisent les brûlures, qui ont remis à la mode la résille désuète ; des couples errants, des gamins à roulettes ; un promeneur qui sifflote L’artilleur de Metz et foule aux pieds sa grappe de caniches nains ; un marchand de ballons plus légers, jaunes, bleus, rouges, qui le bouscule et s’enfuit avec la chanson ; des familles mille-pattes ramenant leurs jupes pour sauter les flaques ; un gros type au petit trot (et Monge amusé se réplique vivement que les obèses sont d’excellents nageurs) ; une bourgeoise entre deux âges, pierre taillée, pierre polie, au pelage tacheté (et Monge se demande quel exorciste enfin chassera les démons femelles qui obsèdent le léopard) ; des secrétaires fardées, des peintres maculés, des livreurs, des ouvriers, des hommes d’affaires, des hommes d’église, des hommes d’armes, comme si tous les corps de métiers déléguaient quelques-uns des leurs, à toute heure, dans toutes les rues du monde, pour parer à toute éventualité.
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Monge avait quinze ans, il n’en avouait que dix en se tordant les doigts mais son imagination s’engouffrait dans ses lacunes, un aileron de requin, un pavillon noir semaient la panique parmi ses professeurs. Il ne parlait à personne. L’écorché représenté sur les planches anatomiques de l’école, un Indien avec ses peintures de guerre, le corps criblé de flèches, inopérable mais debout, était le seul de ses camarades auquel il rendait son sourire. Celui-ci avait dû vivre dangereusement et souffrir mille morts pour en arriver là ! Au fil des leçons, Monge, le menton dans la paume, lui inventa tout un passé de bravoure et de péripéties.
L’Indien rejetait comme une pelisse l’été le loup égorgeur, ou le gardait sur lui et s’y emmitouflait quand l’orage menaçait. Dans son pays d’inclémence, les climats sévissaient pour de bon… Embusqué avec ses archers dans les grands noisetiers, le vent commandait au feu, à la tempête, ne se serait pas levé pour un cerf-volant, encore moins pour une plume.
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L'ennemi s'est abîmé dans les ténèbres. Que son repos soit doux comme son cœur fut bon.
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Vidéo de Éric Chevillard
«Bêtes de littératures» avec Éric Chevillard Hérissons, orangs-outans, tortues, flamants roses, insectes… Les bêtes peuplent les livres d’Éric Chevillard. S’interrogent à cette occasion les enjeux de la présence d’animaux, et par là d’altérités non humaines, dans la littérature. Comment rendre compte, avec l’écriture, d’intensités animales au-delà de l’allégorie ou de la fable ? Donner vraiment la parole aux animaux, est-ce pour autant se couper du symbolique ? Et l’humour dans tout cela ? L’entretien sera ponctué d’une lecture d’extraits de «Zoologiques» (Fata Morgana, 2020). - Modération : Sandra de Vivies La Fondation Jan Michalski, le 11 septembre 2021
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