Spécimens sensibles

Dans ce court essai magnifiquement édité par le musée des Confluences, Fanny Chiarello choisit de s'intéresser à un colvert naturalisé de ce musée pour explorer différentes facettes de notre relation à l'animal. Partant de ses convictions véganes, elle s'interroge tout d'abord sur ce qui conduit les taxidermistes professionnels ou artistes à utiliser les corps des animaux pour leur art, puis ce qu'il pourrait y avoir d'anthropomorphisme à contredire les arguments de ceux-ci.
La même démarche est ensuite utilisée pour analyser une situation rencontrée par l'autrice, une tentative de sauvetage d'une couvée de canetons née entre un supermarché et un égout. Enfin, la question de l'élevage industriel est explorée à travers l'exemple de la production de foies gras.

L'autrice ne fait pas mystère de ses convictions, mais ce n'est pas à proprement parler un ouvrage de propagande. Son intérêt est plutôt d'ordre littéraire et philosophique en cela qu'il nous permet d'interroger notre lien au vivant en suivant ce fil rouge du canard. Une courte lecture agréable et réflexive !

Tristesse infinie à la lecture de ce très court essai. L'empathie de Fanny Chiarello m'est assez familière. J'arrive plus facilement qu'elle à m'aveugler pour moins souffrir de ce que ce monde fait subir au vivant mais je suis soulagée de savoir qu'il existe des gens comme moi qui pleurent en voyant un hérisson mort sur la route et protège les vers de terre et escargots en danger quand ils les croisent. Moi non plus je ne comprends pas comment on peut ignorer le fait qu'on commet des massacres chaque jour pour manger du cadavre. Pire encore, certains s'en félicitent.