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EAN : 9782211222969
278 pages
L'Ecole des loisirs (24/02/2016)
3.87/5   84 notes
Résumé :
Depuis un an, la vie de Moses Laufer Victor a changé. Il y a les signes extérieurs, la jambe blessée, les boutons qui explosent sur son visage comme des volcans, et la rage incontrôlée qui s'exprime comme elle peut. Il y a les choses qui restent en lui, les souvenirs de l'accident, les mots qu'il n'arrive plus à dire avec ses parents, qui sont comme des orages en dedans. Et puis, il y a tout ce que l'on ne connaît pas encore. Un jour, au lycée, arrive Ratso, un Indi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Voici un très bon roman pour adolescents.
Deux adolescents blessés par la vie, mal dans leur peau vont se trouver. Au cours d'un voyage improbable, ils vont trouver le chemin de la résilience.
Le récit est raconté par un des deux héros, avec un peu d'humour, et beaucoup de désenchantement au début.
L'écriture est très juste, il se lit d'une traite !
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Les petits orages ou quand la littérature jeunesse est avant tout de la littérature ! Grand coup de coeur à la lecture de ce roman de Marie Chartres et un grand merci aux éditions L'école des loisirs et à babelio .
Quand Moses Laufer Victor 16 ans ,tirant la jambe, est bousculé ce matin là par un "géant" bien enrobé il est bien loin de se douter qu 'il vient de rencontrer l'ami qu'il se cherchait depuis des années, car Ratso , indien de la tribu de Pine Ridge va bouleverser son quotidien. Ravagé après l'accident de voiture qui a estropié sa jambe et condamné sa mère au fauteuil roulant, écrasé de honte devant la floraison de pustules acnéiques sur le visage , partagé entre rage et désespoir , Moses ne sait plus qui il est où il va , à la limite perpétuelle de tout envoyer en l'air .
Roman où deux adolescents frappés par la vie se rencontrent , se racontent, se soutiennent, roman d'amitié mais aussi de révolte devant l'inanité humaine, devant l'état de désespérance où sont plongées ces tribus indiennes ,parquées dans des réserves, abandonnées par l'Etat , vivant dans la pauvreté , populations marquées par le chômage et l' alcoolisme !
Roman disais-je qui se lit d'une traite; alternant rire et émotion, joie et peine, douceur et violence , Marie Chartres nous offre ici un roman plein de sensibilité , plein de réflexions sur le regard à porter sur les différences , joli récit qui ,me semble t' il , peut permettre d'ouvrir beaucoup de portes. Merci.
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Encore merci à Babelio et son opération masse Critique ! Grâce à vous, j'ai encore une belle découverte littéraire à mon actif.
J'ai lu avec délectation ce livre dont le thème ne prête cependant pas forcement à sourire : le handicap.
Moses, jeune garçon de 16 ans, est avec sa mère, rescapé d'un accident de la route. Si sa mère se retrouve en fauteuil roulant, les séquelles de Moses l'obligent à se déplacer avec une béquille .
A 16 ans, quand on est boiteux, boutonneux le lycée peut facilement devenir une épreuve insurmontable. Il va contre toute attente sympathiser avec un jeune qui lui aussi ne rentre pas forcement dans le moule. Ratso, jeune indien de 18 ans, impressionnant par son gabarit, semble avoir lui aussi des choses lourdes à porter.
Ils vont se lancer dans une expédition qui va les amener en pleine réserve indienne. C'est ce périple qui va leur permettre d'aller aussi à leur propre découverte et au bout d'eux-mêmes.
Un livre tout en pudeur, qui raconte avec des mots très justes la douleur, la culpabilité et tous les sentiments que l'on peut ressentir après un accident. Les émotions de tous les protagonistes sont vraiment fort bien restituées et on ne peut rester insensible à la lecture de ce livre.
A conseiller....


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Moses Laufer Victor Léonard trouve sa vie bien difficile à supporter depuis un an. Précisément depuis cet accident de voiture dont il a été le déclencheur, et qui a laissé sa mère dans un fauteuil roulant et lui avec une « tige brisée », une jambe abîmée et des cicatrices sur le corps et à l'âme. « Tige brisée », c'est précisément le surnom que lui donne Ratso, un Indien Oglala qui débarque dans sa classe et qui lui aussi porte bien des cicatrices. Ces deux-là vont se trouver et partager une aventure qui les mènera jusqu'à Pine Ridge, la réserve que Ratso a quitté depuis plus d'un an, laissant derrière lui sa soeur et bien des malheurs...

Un roman sur le thème de la différence et du sentiment d'exclusion qu'elle génère, qu'il faut impérativement lire jusqu'au bout pour en saisir toute la portée et comprendre ce que l'auteure a souhaité transmettre. Les jeunes lecteurs auront peut-être du mal à accrocher au début, le vocabulaire employé ne correspondant pas forcément à leurs standards, alors que le narrateur est censé avoir seize ans. Certains cependant se reconnaîtront dans cet ado mal dans sa peau et sa tête, qui n'a pour seul « pote » qu'un gamin de 12 ans dont il partage la passion pour les cartes de jeu de rôle. Quand arrive cet Indien d'un gabarit imposant, assez vite une complicité se noue, chacun percevant les traumatismes de l'autre. Et l'exposé très approximatif de Moses sur les Lakotas va être le déclencheur de cette relation, car Ratso aura à coeur de lui montrer la réalité du quotidien de sa tribu. Quelques jours à peine après leur rencontre, ils s'embarquent ensemble à bord de la guimbarde à bout de souffle de Ratso pour un voyage qui réserve à Moses bien des révélations.
Le lecteur prêtera attention aux titres de chapitres, qui révèlent la progression de l'état d'esprit de l'adolescent, ses états d'âme et son humeur fluctuante.
Ce roman, dont l'action se déroule sur quelques jours seulement, joue à fond sur les sentiments de mal-être et de culpabilité d'un ado blessé dans sa chair et son âme, mais son aboutissement me semble peu plausible et trop rapide par rapport à la brièveté de la relation entre Moses et Ratso. Je ne sais pas si des collégiens auront la patience d'aller jusqu'aux derniers chapitres, ou si le style un peu trop recherché ne va pas les rebuter avant. Je ne conseillerai pas avant la 3è, et pour de bons lecteurs. Les rapports avec les parents sont assez confus aussi, que penser de cette maman toujours souriante et enthousiaste malgré sa situation, et de ce père apparemment froid et lointain qui subitement se métamorphose...on a un peu de mal à y croire ! Par contre le côté changement d'humeur brutal et sentiment de ne pas avoir sa place parmi ses pairs est traité de façon plus crédible. La plupart des ados connaissent ces moments de solitude et ce manque de confiance en soi, particulièrement quand les poussées d'acné s'en mêlent.
Bref, j'ai éprouvé un enthousiasme mitigé à la lecture de ce livre.
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L'une des premières choses que j'ai fait en arrivant dans ma nouvelle maison, c'est de disposer quelques livres sur une étagère, ridicule simulacre de bibliothèque mais réconfort bienvenu pour la grande lectrice que je suis : je ne me sens pas tout à fait chez moi tant que je n'ai pas quelques ouvrages à ma disposition dans ma chambre. Alors même que je dors entourée de centaines de cartons et de meubles démontés, alors même que nous n'avons pas encore d'évier et sommes obligés de faire la vaisselle dans la baignoire, la vie est douce car j'ai le petit plaisir quotidien de contempler ces quelques étagères remplies de romans : le choix est maigre, mais il a le mérite d'exister. Et surtout, cette petite sélection soigneusement sélectionnée au moment de tout mettre en cartons me donne la possibilité de me concentrer sur tous ces livres dont je ne cessais de repousser la lecture, alors même qu'ils me donnaient atrocement envie. C'est particulièrement le cas des romans reçus via l'abonnement Medium Max de ces dernières années, qui m'intriguaient particulièrement mais que je ne glissais jamais dans mes piles à lire mensuelles … ce qui était une fort grossière erreur !

Nuit après nuit, le même cauchemar hante le sommeil de Moses Laufer Victor Léonard : les douloureux souvenirs du terrible accident de voiture, et les non moins cruelles réminiscences de la vie d'avant. Chaque matin, quand il se réveille, il doit faire face à la douloureuse réalité : plus jamais il ne marchera sur ses deux jambes intactes, il sera toujours le boiteux du coin, appuyé sur sa béquille, aux côtés de sa mère désormais rivée à son fauteuil roulant, poursuivi par le regard sombre et accusateur de son père qui ne lui adresse plus la parole. Si seulement ses parents ne l'avaient pas affublé de ce nom à coucher dehors, si seulement il n'était pas plus boutonneux qu'un clavier d'ordinateur, il pourrait au moins profiter de son statut d'estropié pour s'attirer la sympathie des jolies filles, mais non, sa seule compagnie, c'est un gosse de douze ans qui ne s'intéresse à lui que parce qu'il l'aide à compléter sa collection de cartes de jeux de rôle … Jusqu'au jour où Ratso débarque dans sa classe, pile le jour où il présente son semblant d'exposé sur les réserves indiennes, s'attirant la colère de ce colosse amérindien qui semble lui aussi avoir bien des fardeaux à porter …

Je découvre avec ce roman une autrice hautement talentueuse, qui manie les mots avec beaucoup de poésie et de délicatesse. Elle nous offre ainsi une histoire douce-amère, tantôt profonde et émouvante, tantôt burlesque et hilarante. Il ne s'agit ni de faire pleurer dans les chaumières, de nous faire plaindre Moses et Ratso, ni de nous faire rire à leur dépend en réduisant à néant leur souffrance respective. Rien de tout cela. Il s'agit tout simplement de nous inviter à marcher, à claudiquer plutôt, à leurs côtés, de les accompagner dans ce long cheminement initiatique dont ils reviendront l'un comme l'autre plus apaisé. Car la culpabilité les rongent chaque jour un peu plus, et la colère enfle en eux comme des nuages d'orage prêts à déverser leur foudre sur le monde. Moses en veut au monde entier : à sa mère qui s'obstine à tout prendre avec le sourire alors qu'il lutte sans cesse contre les larmes, à son père qui refuse de croiser son regard alors qu'il a tant besoin de lui, à ses camarades de classe qui continuent à caracoler comme des chevreaux alors qu'il traine derrière lui sa jambe estropiée … et surtout à lui-même, responsable de tout ce merdier. Alors quand Ratso et toute sa douleur réprimée débarquent sans crier gare, c'est comme s'il rencontrait la seule personne au monde capable de le comprendre sans avoir besoin de parler …

Ce roman, c'est donc le road-trip quelque peu déjanté – la faute à une poubelle sur roues qui a oublié qu'elle est supposée être une voiture – de deux écorchés de la vie, deux adolescents que tout oppose mais que la souffrance a réuni. Il y a les cicatrices extérieures et les cicatrices intérieures, il y a la jambe qui va à vau l'eau, l'abdomen suturé, et il y a la culpabilité, la tristesse, la révolte. Car il y a de quoi être révolté en accompagnant Ratso dans la réserve de Pine Ridge, en constatant la misère dans laquelle sont plongées ces populations que les Blancs ont asservis pour s'approprier leurs terres, leur interdisant de parler leur langue natale et de célébrer leurs cérémonies rituelles. La culture amérindienne, si riche et si profonde, menace à tout instant de se déliter, de de dissoudre dans le néant, noyée sous les clichés que véhiculent nos croyances populaires et étouffée par l'indifférence et l'ignorance. Il y a de quoi être chagriné en ressentant la peine de Moses, qui ne sait pas comment exprimer son désarroi, ses remords, qui ne parvient pas à faire le deuil de sa mobilité d'antan. La littérature est tellement emplie « d'handicapés courage » que ça fait étrangement du bien de croiser le chemin de Moses qui n'affronte pas cette épreuve la tête haute.

Mais le plus beau dans tout cela, c'est vraiment que malgré toutes ces souffrances, c'est un livre intensément lumineux que nous offre l'autrice. Il y a d'abord la légèreté de la plume, cette poésie délicate qui ne s'attarde pas sur les peines mais exprime à tout instant la beauté des petites choses du quotidien. Et il y a cet humour, discret mais irrésistible, qui prend le pas sur la tristesse : ces situations hautement improbables qui débarquent comme un cheveu sur la soupe aux moments les plus inattendus, ces dialogues totalement farfelus mais étrangement si profonds. Parce que la vie, c'est aussi ça : l'absurdité. La vie n'a parfois ni queue ni tête. Et à trop en chercher le sens, on finit par passer à côté de l'essentiel. C'est dans cette drôle d'amitié, à la fois si surprenante et si évidente, que nos deux compagnons de route vont réussir à panser leurs bleus au coeur et à l'âme, eux qui jusqu'à présent ne survivaient qu'en se liguant contre le monde entier. Au fil de leurs mésaventures, ils se retrouvent eux-mêmes, non pas seulement dans leurs blessures mais bien plus dans leur formidable capacité à s'étonner et s'émerveiller des petits riens, à se laisser surprendre et à accepter ce qui n'était pas prévu ni prévisible. Il y a la joie bien enfouie sous la douleur, mais tellement forte qu'elle transparait dans un bout de prairie ou dans un ciel étoilé. Voilà ce qui attend nos héros et le lecteur : la beauté, le bonheur.

En bref, vous l'aurez bien compris, c'est vraiment un magnifique ouvrage que signe ici l'autrice, un vrai régal pour le lecteur qui va vivre par procuration cet étonnant road-trip aux côtés de ces deux adolescents malmenés par la vie mais soudés par une étrange amitié. C'est un livre qui aborde sans détour des thématiques ô combien difficile – le quotidien des lakotas opprimés, la dure reconstruction après un drame familial, la culpabilité qui s'insinue partout – mais qui, pourtant, a su rester profondément radieux. L'autrice a vraiment su trouver ce très délicat équilibre entre en faire trop et en faire pas assez : elle ne tombe jamais dans le pathos à outrance, mais n'éclipse pas non plus la douleur. Elle nous offre un récit captivant, palpitant, émouvant, poignant, hilarant, tout à la fois. On savoure chaque page de ce roman éblouissant, qui m'a fait voyager et rêver, qui m'a ôté comme un petit poids sur le coeur. C'est donc un ouvrage qui, à mes yeux, mérite vraiment d'être plus connu, car c'est un vrai petit bijou qui fait vraiment du bien au moral, aussi étonnant que cela puisse paraitre. Une vraie réussite, donc, pour ce roman incroyablement bien écrit !
Lien : http://lesmotsetaientlivres...
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critiques presse (1)
Ricochet
27 avril 2016
De la culture indienne toute en symboles jusqu’à la psychanalyse occidentale feutrée, le roman effectue un grand écart gracieux, équilibrant son intrigue par la force d’une écriture aussi légère que précise.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
« L'empreinte d'un renard, puis le tintement de ma béquille. L'empreinte d'un renard, puis le tintement de ma béquille. Un pas, clic. Un pas, clic. C'était ma démarche bancale dans le grand couloir du lycée. Là où se retrouvaient les jeunes de mon école. Là où ils se montraient, là où ils s'observaient, là où ils se séduisaient. Je frôlais les casiers rouges. Jamais je ne marchais dans l'allée centrale. Moi, je m'extrayais, je contournais, je baissais la tête. Je fuyais, j'évitais, je m'écrasais. Je creusais le sol, je m'inventais un terrier, je m'engouffrais, je me camouflais, je disparaissais. C'était ma lente amnésie de l'instant, un évanouissement, une évaporation. J'avais envie de devenir une buée blanche, une solution. »
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On ne pouvait pas dire qu'on faisait vraiment premiers de la classe. J'aurais même dit que c'était exactement l'inverse. Un génie dans une voiture brinquebalante. Un handicapé au milieu des blés. Voilà ce que nous étions.
Parfois la vie est aussi drôle qu'elle est triste. Exactement comme le ciel mélangé que l'on avait au-dessus de nos têtes.
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« Je crois que je partais avec Ratso parce que je ne comprenais pas tout de moi. J'avais l'impression de vivre une aventure. Et ce mot « aventure » me plongeait dans un état de conscience illimité, cela ressemblait à une sorte d'éveil permanent. J'avais juste envie de bouleverser l'immobilité de mon monde, les déchirures de ma jambe et la fracture de mon coeur. »
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Ces monstres coupables qu'étaient la fureur et la rancune sommeillaient en chacun de nous, cette manière qu'ils avaient d’être tapis entre nos nerfs ou à l’intérieur même de nos cœurs me mettait en rogne.
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Je m'appelle Moses Laufer Victor. Et encore là, ce n'est pas mon nom de famille complet, mais seulement mon prénom. L'ensemble de mon patronyme donne ceci: Moses Laufer Victor Léonard. Une idée de mes parents. Ils sont psychanalystes.
(...)
Moses Laufer Victor Léonard, seize ans, boiteux, habitant Mobridge, Dakota du Sud. Curieux état civil.
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Où Moses rencontre t' il le jeune indien ?

Devant chez lui.
Devant le lycée.
Dans une salle de classe.
A bord d'une vieille voiture.

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