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EAN : 9780050080160
Le Mercure de France (01/01/1901)
4/5   2 notes
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Claudel écrivit cette pièce assez rapidement, alors qu'il se trouvait en Chine, pendant les années 1895-1896. de façon très exceptionnelle dans sa production, la pièce n'a pas été reprise. Elle a été publiée dans le recueil L'Arbre en 1901. Elle a été créée en 1928 à Varsovie, au Théâtre National (Teatr Narodowy), je n'ai pas vraiment trouvé des informations sur ce que pouvait être cette création. Dans les années 50 du vingtième siècle elle a connu des mises en scène en Allemagne, avant d'être enfin créée en France en 1965 dans une mise en scène de Pierre Franck.

La pièce est découpée en trois actes. Dans le premier, l'Empereur de Chine s'inquiète : les morts remontent sur terre, et menacent d'envahir les vivants. le souverain essaie de comprendre ce qui se passe, un Nécromant fait apparaître le fantôme de l'empereur Hoang-Ti avec qui dialogue l'Empereur sans arriver à résoudre le problème. Il décide de descendre au royaume des morts pour comprendre ce qui se passe et quel pourrait être le remède. le deuxième acte se passe chez les morts, dans le noir. L'Empereur dialogue successivement avec sa mère, puis avec un démon qui tente de l'effrayer et de l'égarer. Survient l'Ange de l'Empire, qui finit par donner la solution : il faut respecter le repos du septième jour, signe de ralliement à Dieu. Au troisième acte, le prince, héritier de l'Empereur à qui il a confié son royaume, est aux abois. Un soulèvement généralisé va l'emporter demain. le prince invoque son père, qui se manifeste. Il annonce qu'il va terrasser les rebelles, et donner les instructions à suivre au peuple, ce qu'il fait le lendemain, avant de retourner au monde souterrain, mais en laissant le bâton de commandement royal, transformé en un symbole de la croix.

Nous sommes dans une Chine de conte, un pays ancestral et mythologique, qui n'est pas sans rappeler le monde de la Grèce antique, avec son voyage aux pays des morts, au cours duquel l'Empereur dialogue avec différents personnages, avec ses pratiques magiques, avec le roi masqué, avec la présence de nombreux personnages de cour, qui ont quelque chose d'un choeur de tragédie. Un monde païen, sans le dieu « véritable » dont l'Empereur aura en quelque sorte la révélation dans son voyage aux enfers, d'où il reviendra avec le commandement biblique du respect du repos du septième jour. Il reviendra marqué par la lèpre, mais ses stigmates, plus qu'une malédiction, sont un signer d'élection : c'est par la souffrance et le sacrifice que s'accomplit le salut de son peuple. le voyage initiatique du souverain lui révèle successivement la nature du mal, leçon délivrée par le démon, puis la voie du salut par la voix de l'ange.

La pièce est extrêmement simple malgré la présence de nombreux personnages, la descriptions de costumes et décors somptueux. Elle a un côté grandiose et majestueux, mais aussi un aspect très épuré. La langue, la poésie de Claudel peuvent s'exprimer pleinement dans ce cadre, et frappent d'autant plus dans une action très minimaliste, qui dans son découpage symbolise le passage de l'ignorance à la révélation, de la vie égarée à la mort, avant de revenir à la vie véritable.

C'est très impressionnant.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Une des toutes premières oeuvres de Paul Claudel, où une légende chinoise sert de support à l'expression de la pensée religieuse du jeune écrivain.
L'empereur s'est retiré dans la montagne. Venus lui rendre compte de l'état de l'empire, ses fidèles ministres lui annoncent que la population est en proie à la peur : les morts (fantômes) sortent de terre et tourmentent les âmes.
Alors le vieux souverain décide de descendre lui-même au royaume des ombres, où une déesse infernale lui apprend que nul n'est juste, que nul n'est bon, que vivants et morts sont associés dans une même culpabilité, et que c'est orgueil que de demander à Dieu d'écarter du peuple les menaces de l'Enfer sous prétexte que ce peuple est innocent.
Cependant un ange enseignera au vieillard que c'est offenser Dieu que de passer son existence à agir, à travailler : il faut observer "le repos du septième jour", qui symbolise la soumission absolue à la volonté divine.
Le vieil empereur revient sur terre, mais aveugle comme Oedipe, l'épreuve de la vérité l'a privé de la vue ; il ne voit plus que l'essence de son âme. La paix revient dans l'Empire......
(extrait d'un article signé Michel Zéraffa et provenant de la revue "Europe"consacrée à Romain Rolland et parue en novembre-décembre 1965)
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Je parlerai donc, ô Roi ! Votre peuple élève les mains vers vous.
Ni le vin, ni les offrandes de riz et de fèves
Ne satisfont les morts, ni les vêtements qu'on leur offre.
Ni les taëls de papier ne les trompent, ni la flamme ne les éblouit, ni le bruit des gongs et des tambours ne les repaît.
Mais ils errent la nuit dans les champs, ou sur les fleuves dans le brouillard, et comme des rats ils fourmillent dans les maisons.
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Que ferai-je donc, et quelle parole emploierai-je,
Afin que les Sourds entendent, afin que les Muets répondent, et que sans corps ils apparaissent ?
Entends-nous, Roi, si de ce peuple que tu as introduit
Tu gardes quelque compassion ! Révèle la cause, prononce
Le remède ; quel fut notre pêché ? Que tout le peuple ne soit pas puni !
Mails il est juste, s'il le faut, que moi, l'Empereur, j'expie et je meure. Je fait la prière de Chu sous le mûrier :
Que je périsse, moi et ma race, et que ma dynastie soit extirpée de la terre !
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Je suis le grand Hoang-Ti.
J'ai établi l'Empire. Tuant les Chefs et les Princes, j'ai adopté la multitude. J'ai bâti une muraille.
J'ai fixé le commencement de l'année ; j'ai réglé les cycles. J'établis l'ordre du temps, donnant ma prescription.
J'ai creusé le Grand Canal. J'ai établi les routes. J'ai détruit les livres.
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Je suis l'Esprit-fossoyeur. Je suis l'introduction du mort.
Je prépare le lieu,
Et l'y conduisant je lui enseigne la place qu'il possèdera.
Et comme un maître qui finit l'ouvrage commencé,
Je parfais en lui la Dure-Science.
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https://www.laprocure.com/product/1525906/chevaillier-louis-les-jeux-olympiques-de-litterature-paris-1924
Les Jeux olympiques de littérature Louis Chevaillier Éditions Grasset
« Certains d'entre vous apprendrez que dans les années 1912 à 1948, il y avait aux Jeux olympiques des épreuves d'art et de littérature. C'était Pierre de Coubertin qui tenait beaucoup à ces épreuves et on y avait comme jury, à l'époque, des gens comme Paul Claudel, Jean Giraudoux, Paul Valéry et Edith Wharton. Il y avait aussi des prix Nobel, Selma Lagerlof, Maeterlinck (...). C'était ça à l'époque. C'était ça les années 20. Et c'est raconté dans ce livre qui est vraiment érudit, brillant et un vrai plaisir de lecture que je vous recommande. » Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
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