Didier CORNAILLE.
Les bois de discorde.
Direction Sarmigny, dans le Morvan. Dans cette localité, une grande ferme se dresse sur une colline. C'est la ferme Fauverand. Actuellement, Charles Fauverand règne sur cette propriété familiale, depuis son retour de l'armée. Il a hérité de ce bien détenu par son père qui le tenait déjà de son père. Charles a effectué son service militaire en Algérie. Il a tout en poursuivant la tradition , associé le maquignonnage à sa corde de paysan. Il a également, suite à l'exode rurale acheté des parcelles de bois, ici et là et petit à petit il se retrouve à la tête d'une immense forêt. Lors du décès de ses parents, il a payé à sa soeur, la part de l'héritage qui lui revenait. Il est ainsi le seul propriétaire de ce legs. Il est célibataire et n'a donc pas d'héritier direct. Sa petite nièce, Aurélie, dont la grand-mère n'est autre que Justine, dite l'embrouilleuse, soeur de Charles.
Ahmed, un harki, ancien ami de Charles vit dans la banlieue parisienne, avec ses enfants et son petit-fils Farid. Ces deux hommes ont travaillé ensemble dans le passé. La vie les a éloignés l'un de l'autre. Charles les invite à lui rendre visite. Lors de leur retour en 1962, à la fin de la guerre, Ahmed a vécu de longs mois dans cette bourgade de Sarmigny. Il occupait un logement de fortune, un bâtiment comprenant plusieurs logements. Ces habitations, précaires étaient destinées à héberger les pieds-noirs de retour en France. Toutes les villes ont participé au relogement de cette masse de déracinés. Farid va conduire ses grands parents dans le Morvan. Lors de cette visite, le jeune homme tombe éperdument amoureux de cette région. Il est sidéré par le travail de forestier qu'accomplit Charles, tirant les bois avec ses chevaux de trait: un respect de la nature. Il n'aura de cesse de quitter sa banlieue et prendre possession de ce logement offert par la municipalité. Il s'intègre facilement. c'est avec plaisir qu'il travaille avec Charles : deux taiseux ensemble. Ils s'entendent à merveille.
Certaines personne ne voit pas la venue de ce jeune beur avec grand plaisir, en particulier l'embrouilleuse. Farid est un travailleur acharné. Il aime ce pays, son travail, ce havre de paix. Il noue des liens avec son employeur. Bûcheronner, avec son chien et les chevaux de Charles procure une grande joie au jeune homme. Il a eu un bon enseignant : Charles. Cette grande amitié déplaît à certains habitants. de sombres manigances vont être orchestrées de main de maître par l'embrouilleuse et ses valets. Quel sera donc l'avenir de Farid ? Pourra-t-il rester au village et poursuivre l'oeuvre assignée par son maître, Charles ? Pourra-t-il trouver l'amour dans ce lieu paradisiaque pour lui mais isolé ?
Un roman régional de qualité avec une belle intrigue. Une amitié hors du commun entre un autochtone et un jeune algérien. Les caractères des principaux personnages sont réalistes. La mentalité rurale, bien observée. Les coutumes ancestrales de nos provinces sont bien reproduites. de l'amitié, de la bienveillance, de l'humilité, de l'amour. N'oublions pas quelques doses de jalousie, de méchanceté gratuite, de la déception, de l'envie et tous les ingrédients son réunis pour nous révéler une page d'histoire locale. Je note également la jolie couverture illustrant cette narration: les chevaux tractant le fardier chargé de grumes. Je vous recommande la lecture de ce récit de
Didier CORNAILLE. Bonne journée et belle lecture.
( 15/07/2023).
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