Si le bouquin commence de façon assez classique (un couple en instance de séparation accepte une invitation à diner chez des amis qui habite un village tranquille),
David Coulon donne rapidement à son récit une tournure pour le moins inattendue.
Dès les premières pages l'auteur parvient à imposer une ambiance oppressante alors que le coeur de l'intrigue n'est pas encore réellement enclenché, par sa narration même des événements anodins deviennent de potentielles sources d'angoisse. Les choses iront crescendo jusqu'à devenir franchement anxiogène une fois que
David Coulon aura entraîné Lif dans les méandres de son scénario machiavélique.
Bien qu'il soit question de dérèglement climatique dans ce roman, je ne le qualifierai pas pour autant d'engagé… pour le bien de la cause écologiste. En effet l'auteur fait des défenseurs de la planète de véritables psychopathes qui défendent un écoterrorisme extrême et destructeur.
En toute franchise je dois avouer que
David Coulon m'a scotché avec ce roman, je ne m'attendais pas du tout à ce que le récit prenne une telle tournure. le bougre sait y faire pour jouer avec les nerfs et les certitudes de ses lecteurs – ce qui implique de malmener ses personnages – mais aussi et surtout pour rendre son roman totalement addictif. On est sur le fil du rasoir quasiment de la première à la dernière page… et on en redemande.
Le récit est certes porté par le personnage de Lif, mais ce sont Joris, Ludmilla et leurs pairs qui rendent le roman franchement anxiogène. Un pari aussi osé que casse-gueule que de miser sur des adolescents comme vecteurs du cauchemar qui attend Lif.
David Coulon relève haut la main le défi.
Si je devais chercher le petit bémol (genre caillou dans la chaussure du marathonien) du roman, je signalerais quelques redondances qui deviennent parfois pénibles quand elles ne sont pas franchement inutiles (franchement, on s'en bat les couilles de la façon dont il faut prononcer Roro).
Certains pointeront sans doute du doigt l'invraisemblance du scénario imaginé par l'auteur, pour ma part j'ai envie de dire que cela fait partie de la magie de la fiction : accepter l'improbable et finir par y croire. Là encore je tire mon chapeau à l'auteur… même si certains passages sont peut-être un tantinet too much.
Un sans-faute absolu jusqu'à la dernière partie du récit, celle qui doit essayer d'expliquer l'inexplicable. On avait déjà plus ou moins compris le pourquoi du comment des motivations de Joris et Ludmilla, ceux-ci n'étant pas avares d'explications. le problème tient surtout dans la chute soudaine de tension, alors que l'on était tenu hors d'haleine – à la limite même de l'asphyxie –, l'appel d'air est un peu trop brutal.
Demain Disparue est incontestablement un roman qui ne rentre pas dans une case prédéfinie, au vu de la dimension humaine omniprésente on pourrait parler de thriller psychologique, mais difficile toutefois de laisser de côté l'aspect anticipation, voire post-apocalyptique. Pour ma part je me contenterai de dire que c'est un roman audacieux maîtrisé de bout en bout, l'auteur nous mène à la baguette et on le suit presque malgré nous quitte à être parfois quelque peu déstabilisé et souvent fortement bousculé.
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