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EAN : 9782882534781
96 pages
Luce Wilquin (01/02/2014)
4.08/5   13 notes
Résumé :
Douze nouvelles, douze trajectoires de vies humaines, douze moments où des êtres atteignent leur point de rupture. L'occasion de regarder les choses en face et, pourquoi pas, de prendre une trajectoire inexplorée, d'affronter ce qui fait peur, de larguer les amarres. Il y a Elisabeth qui quitte précipitamment une réunion de famille pour ramener du wasabi, Ma qui marche le long d'une grand-route avec Benny pour chercher des pots de confiture, Jonas sous l'emprise de ... >Voir plus
Que lire après Benny, Samy, Lulu et autres nouvellesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Après le magnifique "Si tu passes la rivière", me voici avec les douze nouvelles originales, de Geneviève Damas.
Dés la première nouvelle "Wasabi", truculent, l'énergie et la fougue de la prose nous happent.
La pudeur, la discrétion, la tendresse et l'humour avec lesquels elle relate le tragique, le manque d'amour, l'absence ou la perte d'un père, d'un fils, d'une fille, d'un amant, nous touche...., "Benny" m'a nouée la gorge...."Sabayon" m'a fait sourire...."Magnolia" m'a bouleversée..."Sultan" m'a dévastée....."Samy" m'a révoltée..."Hurluberlu" m'a fait rire.....donc en aucun cas on y reste indifférent.
Beaucoup de chats , des cadres baroques où l'on côtoie un roi et sa suite, des nouveaux mariés de royaumes ennemis, des pères souvent absents ou morts mais toujours en " pole position ", et des personnages en plein dans les revers de la Vie.

Elles sont très courtes, merveilleusement bien construites, avec des chutes en douceur, comme pour amortir la violence latente présente dans chacune d'elles, et se lisent d'une traite. Si vous aimez les nouvelles ne passez pas à côté !
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Quel bonheur de reprendre le chemin de Geneviève Damas ! Si vous ne la connaissez pas encore, je vous recommande avec enthousiasme de découvrir cette merveilleuse auteure belge ! Comédienne, metteuse en scène, auteure de pièces de théâtre et de romans, dont « Si tu passes la rivière » qui lui a valu le Prix Rossel, elle a également fait paraître « Benny, Samy, Lulu et autres nouvelles », son unique recueil de nouvelles, si je ne me trompe pas.

Je considère que le genre de la nouvelle est un genre très difficile, un travail d'artiste-artisan minutieux. Les mots doivent être choisis avec soin, pour condenser au maximum l'expression d'une émotion ou la description d'une situation. Une nouvelle réussie me procure autant de fascination qu'une belle marqueterie ou qu'un mouvement d'horlogerie compliqué. Mon goût s'est formé il y a longtemps, à la lecture de Zweig et Maupassant et depuis, je suis particulièrement exigeant.

Enthousiasmé par mes précédentes lectures de Geneviève Damas, j'ai entamé ce recueil avec un a priori positif et je n'ai pas été déçu ! le style était exactement celui que j'attendais. J'ai en particulier retrouvé ce côté impressionniste qui, par quelques touches, parvient à créer une ambiance. C'est particulièrement le cas pour « Samy », une graine de délinquant de 9 ans, qui cherche à reluquer sa belle voisine, et pour « La salle du bas », narrant une querelle d'enseignants à propos d'une salle de cours, querelle dont j'imagine qu'elle réveillera des souvenirs auprès de quelques lecteurs !

Ces deux exemples vous font déjà entrevoir la variété des thèmes de ce recueil. Je pointerai encore « Le retour de Boris P. », un succulent petit récit qui amusera mes compatriotes et ceux qui connaissent un peu la vie de notre famille royale.

Et je terminerai en mentionnant quelques histoires de chats, en particulier « Lulu », dont le maître croît deviner les pensées, ce qui le pousse à d'incroyables extrémités, que je vous laisse découvrir.

Même si vous nécessitez le secours d'une échelle pour atteindre le sommet de votre pile de livres à lire, ne manquez d'y ajouter au moins un livre de Geneviève Damas, celui-ci ou l'un de ses romans ou de ses pièces de théâtre. Tous vous raviront !
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La nouvelle est un genre difficile. En quelques pages, il faut camper des personnages, décrire un univers et faire ressentir des émotions qu'un roman aurait développé en cent fois plus de pages. C'est un genre que j'ai mis du temps à apprivoiser mais que je prends de plus en plus plaisir à lire. Une nouvelle, c'est dense et léger à la fois.

Geneviève Damas maîtrise ce genre comme elle maîtrise le roman. En neuf pages maximum, elle nous croque douze épisodes de la vie de héros ordinaires. Douze moments suspendus où on sent que quelque chose va arriver, que quelque chose va changer. L'occasion pour certains d'affronter leur peur ou de prendre conscience de la réalité de leur vie ou encore de lâcher prise. C'est la vie mise à nu, simplement, et la fragilité humaine touche au coeur.

Une fois plus, on est cueilli par la magie des mots de Geneviève Damas, la poésie de sa plume et la tendresse qu'elle a pour ses personnages. En mots justement choisis, elle décrit avec émotion l'instant où ils parviennent à briser ce qui les retient, où ils se libèrent, que ce soit d'une famille oppressante, d'un chagrin qui ronge, d'une vie de couple subie à contre coeur ou de la barbarie des hommes.

J'ai aimé toutes ces nouvelles mais je retiendrai surtout Magnolia et Nuits de noce.
Un recueil que je vous conseille vivement.
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Cupcakes ou macarons?

Les premières lignes...

«J'ai oublié le wasabi.» C'est ça que je leur ai dit : «J'ai oublié le wasabi, je cours chez le Japonais du coin de la rue et je reviens.» Ma mère a froncé les sourcils, «Tu es d'une distraction, Élisabeth, franchement.» «Je sais, je ne serai jamais bonne à marier, M'man. Bon, si vous mourez de faim, vous n'avez qu'à ouvrir le frigo, les zakouskis vous attendent sur la deuxième planche, pour les curieux, le gâteau est dans le bac à légumes.» Jean-Paul a souri. Et j'ai tourné les talons.
Évidemment que je l'avais acheté, le wasabi. Je pouvais vraiment leur faire gober n'importe quoi. le wasabi, c'est ce qui me réveillait mieux que le café le matin et me tirait de l'abrutissement le soir. Seulement, ce jour-là, alors que depuis un mois je m'étais préparée à l'idée de cette soirée, « Ça peut être agréable, une famille », à l'image de ma mère déballant son cadeau d'anniversaire, à ses remarques cinglantes « Encore un livre, c'est original », au regard adipeux de Victor, le beau-père, toujours prêt à promener ses mains sur ma nuque et mes épaules « Détends-toi, Élisabeth, tu es si tendue », au sourire triomphant de ma soeur « Je ne me suis jamais sentie mieux qu'enceinte » et à la mine fatiguée de Jean-Paul, le beau-frère, quand je les ai vus arriver sur le palier, s'embrasser, se réjouir de cette soirée, parler de leurs vacances, du bébé, j'ai su tout à coup qu'il me faudrait prendre l'air, sortir quelques minutes, sous n'importe quel prétexte. Et le wasabi est le premier que j'ai trouvé. »

Même si on n'est pas toujours fan des nouvelles, cette fois on est directement conquis ! Voici douze trajectoires de vie où tout d'un coup se présente une fêlure invisible. C'est comme le vase de Sully Prudhomme
"Toujours intact aux yeux du monde,
Il sent croître et pleurer tout bas
Sa blessure fine et profonde :
Il est brisé, n'y touchez pas."
Plein de respect et d'émotion, on a le sentiment de frôler la vie sensible mise à nu. Peut-être une impression de vécu, cueillie par la magie des mots d'une autre histoire que la vôtre, mais en définitive, la même! C'est « L'occasion de regarder les choses en face et, pourquoi pas, de prendre une trajectoire inexplorée, d'affronter ce qui fait peur, de larguer les amarres. Élisabeth quitte précipitamment une réunion de famille pour aller acheter du wasabi, ‘Ma trottine le long d'une grand-route avec Benny, Jonas est sous l'emprise de son chat, Alice choisit d'enfoncer ses talons aiguilles dans la neige, Samy cherche quelqu'un à qui parler, un jeune professeur de français défend un projet théâtre face à un conseil de classe… Tour à tour, ces personnages prennent la parole, à leur manière, l'occasion de murmurer une vérité qui jamais n'a été dite. » (présentation de l'éditeur)
L'écriture printanière de Geneviève Damas a la brillance et le moelleux de l'instant saisi. Même si, comme l'affirme Baudelaire, « Dans la composition tout entière d'une nouvelle, il ne doit pas se glisser un seul mot qui ne soit une intention, qui ne tende, directement ou indirectement, à parfaire le dessein prémédité ». Les histoires courtes sont contées avec simplicité, de façon agile et dynamique dans des mises en scènes croquantes, fraîches et acidulées. Il y a ce qu'il faut d'ironie et d'ambiguïté et de surprises. le tout est suivi d'une belle résonance intérieure. le plaisir savoureux? ...Chaque fois au rendez-vous: Cupcakes ou macarons?
Lien : http://artsrtlettres.ning.co..
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Seconde parution de ce début d'année pour Geneviève Damas, un recueil de nouvelles chez Luce Wilquin.

12 nouvelles : 12 trajectoires de vie / 12 instantanés
12 nouvelles : 12 vies qu'on effleure le temps d'un instant

Le point commun : l'atteinte d'un point de rupture.

Les protagonistes ont conscience d'une peur, d'une vérité, qu'il est temps de passer à autre chose, de changer de cap, de lâcher prise. Une libération arrive à chaque fois.



Wasabi : un prétexte pour ne pas faire face, une fuite, une rencontre avec un animal
Le retour de Boris P : l'amour triomphe malgré ses sacrifices
Sabayon : bonheur et racines
Magnolia : j'ai adoré la sensibilité, regard sur une vie et rapport à la nature
Sultan : animal, meilleur ami de l'homme ?? superbe récit
Nuit de noce : magnifique. l'amour, l'espoir au centre des querelles, de la guerre
Samy : solitude et (in)communication

Très beau recueil, belles réflexions avec beaucoup de tendresse, sensibilité, fragilité, dans une écriture très proche de l'oralité.

Avec un peu de recul sur la lecture les qualités reprises ci avant se révèlent encore plus.

Lisez, savourez, laissez mijoter, vous apprécierez d'autant mieux qu'il en reste beaucoup de très jolies réflexions.

ma note 8.5/10

Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Parce qu'il n'y a qu'au sein des familles que l'on se fait ce que l'on ne se permettrait jamais avec des inconnus, ces choses terribles et cruelles, insensées et innommables, qui vous laissent pantelants et démembrés. p. 28
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Je ne sais plus si c’est après que Maman a giflé tante Simone que Grand-mère a cassé la carafe de vin ou lorsque oncle André a crié qu’il avait eu raison, Louis, de prendre ses jambes à son cou même s’il l’avait payé assez cher, parce que vivre au milieu de ces bigotes bourgeoises, cela vous faisait passer toutes les envies, surtout celle de vivre. Après, tout s’est passé très vite, Tante Simone a mordu Maman, Grand-mère a pleuré, tante Josée s’est cramponnée aux rideaux du grand salon et oncle André s’est enfermé dans le boudoir. J’ai attrapé le dentier de Grand-mère et je l’ai balancé sous la table. Il fallait bien que j’aie un mouvement d’humeur, moi aussi. Heureusement que Maman ne m’a pas vu. Ce qu’elle déteste par-dessus tout, c’est le manque de respect, surtout vis-à-vis d’une personne plus âgée. Je suis sûr qu’elle aurait arrêté sa guerre pour me filer une raclée qui m’aurait fait passer l’envie de recommencer. Chez les Zapatti, on a toujours tenu aux bonnes manières.
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Je glandais chez nous, comme tous les samedis, quand mes vieux ont foutu le camp, lui à trimer pareil à un esclave dans son garage de merde et l’autre là, ma mère à briquer les ménages et à se faire reluquer le cul par des vieux qu’ont plus la force de se tripoter. Y avait rien à la télé que des dessins animés niaiseux pour enfants qui ne verront jamais la crasse, rien dans le putain de frigo à part de la bière et de la crème contre les vergetures, le chat avait foutu le camp que je ne pouvais même pas m’amuser à lui jeter des boîtes de conserve et lui brûler les moustaches, je glandais, je glandais comme une pomme qui attend de tomber d’un arbre et que ça dure et que ça va durer encore et qu’à la fin t’en peux plus.
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Videos de Geneviève Damas (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Geneviève Damas
À l'occasion du Forum des libraires 2023, Olivier Nora, Président-Directeur général, présente la rentrée littéraire des Éditions Grasset - @editionsgrasset7893
Au programme de la rentrée d'automne 2023 : 0:00 Introduction 1:01 *_perspective(s)_ de Laurent Binet* 1:15 *_À ma soeur et unique_ de Guy Boley* 1:29 *_l'enragé_ de Sorj Chalandon* 1:55 *_Rose nuit_ d'Oscar Coop-Phane* 2:30 *_strange_ de Geneviève Damas* 2:50 *_Le Jour des caméléons_ d'Ananda Devi* 3:06 *_Adieu Tanger_ de Salma El Moumni* 3:17 *_Le Grand Feu_ de Léonor de Récondo* 3:47 *_Comédie d'automne_ de Jean Rouaud* 3:58 *_Croix de cendre_ d'Antoine Sénanque* 4:11 *_Impossibles adieux_ de Han Kang* 4:39 Conclusion
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