Pas le meilleur recueil d'histoires de Nasreddine Hodja que j'ai lu. Mais ces histoires sont toujours sympathiques et riches d'enseignement, quelque soit notre âge.
C'est donc une bonne chose en soit qu'une collection jeunesse s'en soit emparée.
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C'est un super livre ! Comme le titre l'indique, Nasreddine et vraiment fou et sage ! Il est facile à lire et les illustrations sont chouettes...c'est super à la lire en famille au coin du feu !;-) Les histoires sont courtes, donc on les retient facilement et du coup, on peut les raconter sans le livre, à des amis. Un super bouquin à lire, petit comme grand, le personnage central fait toujours rire au éclat !
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La lecture de ce recueil, faite à mon fils de 8 ans, fut un véritable plaisir, tant pour lui que pour moi.
Nasreddine, le sage-fou, montre parfois une grande intelligence, pour être dans le récit d'après un véritable abruti ;-)
A lire à deux, c'est encore mieux !
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Nasreddine vint frapper un jour à la porte de
sa vieille voisine Fatima
Ma soeur ! Peux-tu me prêter une de tes
marmites ? J'en ai besoin pour faire mon repas.
Bien sûr, lui dit-elle, je vais te la chercher.
La voisine revint avec une marmite de taille
moyenne qu'elle donna à Nasreddine.
Le lendemain, Nasreddine posa une petite
marmite à l'intérieur de la première et frappa
a la porte de sa voisine.
- Merci beaucoup, ma soeur. Voilà ta marmite,
elle m'a rendu un grand service.
- Mais, Nasreddine, la petite n'est pas à moi
- Mais si! La nuit, ta marmite a accouché
d'une petite. C'est sa fille, donc elle te revient
de droit.
La voisine se moqua de la crédulité de
Nasreddine, mais fut contente de gagner une
petite marmite.
Trois jours plus tard, Nasreddine Hodja
frappa à nouveau à la porte de sa voisine.
Petite soeur, peux-tu encore me prêter une
de tes marmites?
- Avec joie, lui répondit-elle. Je m'en vais te
prêter la plus grande et la plus belle.
La voisine espérait, en son for intérieur,
récupérer une deuxième belle marmite.
Nasreddine prit la grande marmite, remercia
sa voisine et rentra chez lui.
Deux jours passèrent, puis quatre, puis sept,
sans aucune nouvelle de Nasreddine.
La voisine commença à s'inquiéter sérieusement.
Elle finit par frapper à la porte de son voisin.
- Petit frère, lui dit-elle, tu as oublié de me
rendre ma marmite.
- Je n'ai point oublié, mais je ne savais pas
comment t'annoncer la mauvaise nouvelle.
En vérité, alors qu'elle accouchait, ta belle
marmite est morte la nuit dans des souffrances
abominables.
- Ne serais-tu pas en train de te moquer de
moi, Nasreddine ? Où a-t-on entendu parler de
marmite qui meurt ?
- Malheureusement, voisine, dans la vie.
tous ceux qui enfantent meurent un jour. Tu as
bien accepté que ta première marmite
accouche, il faudra bien admettre maintenant
que la seconde est morte.
Et le Hodja garda la grande marmite.
Un soir que Nasreddine revenait de son travail dans les champs avec des vêtements sales et crottés, il entendit chanter et rire et il comprit qu’il y avait une fête dans les environs.
Or, chez nous, quand il y a une fête, tout le monde peut y participer. Nasreddine poussa donc la porte de la maison et sourit de bonheur: une bonne odeur de couscous se dégageait de la cuisine. Mais il ne put aller plus loin: il était tellement mal habillé qu’on le chassa sans ménagement.
En colère, il courut jusqu’à sa maison, mit son plus beau manteau et revint à la fête. Cette fois on l’accueillit, on l’installa confortablement et on posa devant lui à manger et à boire.
Nasreddine prit alors du couscous, de la sauce et du vin, et commença à les verser sur son manteau. Et il disait: « Mange mon manteau! Bois, mon manteau! »
L’homme assis à son côté lui dit: « Que fais-tu, malheureux, es-tu devenu fou ? »
« Non, l’ami, lui répondit Nasreddine. En vérité, moi je ne suis pas invité; c’est mon manteau qui est invité. »
A l'époque où les ponts étaient encore rares sur le fleuve, Nasreddine travaillait comme passeur. Avec sa petite barque, il faisait traverser les gens d'une rive à l'autre contre quelques misérables piécettes.
Un jour, un grand savant, les bras chargés de livres, prit place dans la barque. Nasreddine lui souhaita la bienvenue et parla avec lui de choses et d'autres. Le savant se rendit compte que Nasreddine ne maîtrisait pas bien la grammaire, et que sa façon de parler n'était pas très recherchée. Il lui demanda :
- Mon ami, n'es-tu jamais allé à l'école ?
- Non, lui répondit timidement Nasreddine en continuant de ramer.
- Alors, mon ami, sache que tu as perdu la moitié de ta vie.
Nasreddine fut vexé mais garda le silence.
Lorsque la barque fut parvenue au milieu du fleuve, un courant rapide la renversa, et les deux hommes se retrouvèrent à l'eau, assez loin l'un de l'autre.
Nasreddine vit le savant qui se débattait pour ne pas se noyer. Il lui cria :
- Est-ce que tu as appris à nager, maître ?
- Non, répondit le savant en continuant à se débattre.
- Alors, mon ami, tu as perdu ta vie toute entière !
Nasreddine dit à son fils : "As-tu bien entendu ? Quoi que tu fasses dans ta vie, les gens trouveront toujours à redire et à critiquer. Il ne faut pas écouter ce que disent les gens"
ÉPOPÉE GILGAMESH – L’Universelle Épopée 4/4 : l’invention linguistique (France Inter, 2014)
Émission de radio « L’heure des rêveurs », par Zoé Varier, diffusée le 19 juin 2014 sur France Inter. Dernier temps d’une série de quatre émissions. Invité : Jean-Jacques Glassner.