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EAN : 9782253024927
285 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.33/5   50 notes
Résumé :
Ecrit à la première personne, L'Herbe à brûler narre les péripéties du jeune Conrad. Elles le mèneront du pensionnat de la petite bourgade de Saint-Rémy au Brésil, en passant par le séminaire de l'université de Louvain. Il y fera tantôt l'expérience de l'amitié, tantôt celle de la découverte des querelles théologiques, liturgiques et linguistiques et plus tard celle des premières amours et des premiers engagements politiques. Dans un Brésil déchiré par la misère et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
« Une vie »… tel aurait pu intituler son livre Conrad Detrez… Mais c'était déjà pris par Maupassant depuis 1883 ; alors…
Alors, « L'herbe à brûler », un « roman » très largement autobiographique ou l'on constate la construction d'un homme depuis son enfance au séminaire pour le retrouver en Belgique et à Paris, où il assistera au événements de mai, après être passé par le Brésil …

Un parcours initiatique qui verra l'auteur avancer au milieu de renoncements et de découvertes ; notamment celle de son homosexualité.

Voilà un livre qui m'a été offert à Noël 1978 et qui me laisse en mémoire une lecture pénible et un mot fin difficile à atteindre ; si ce ne sont les passages au Brésil : engagement politique, arrestation , emprisonnement…
Pour le reste, je n'ai pas trop marché dans cette « biographie hallucinée », telle que la définit l'éditeur en quatrième de couverture… Bof…

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Roman autobiographique. Conrad Detrez décrit son enfance, ses études au petit puis au grand séminaire au moment de la "guerre" des écoles en Belgique (écoles libres ou catholiques contre écoles de l'état) et du Walen Buiten qui a amené l'université catholique de Louvain à se scinder en deux, la KUL flamande à Leuven, l'UCL à Louvain-la-Neuve... C'est à cette époque qu'il fait la connaissance et se lie d'amitié avec un séminariste brésilien. Il apprend le portugais, quitte la Belgique et gagne le Brésil comme missionnaire laïque. Là, il apprend la misère, la politique, la sexualité et l'homosexualité, avant de revenir en Europe, en France d'abord, puis en Belgique.

"Du village au séminaire, du séminaire au Brésil et du Brésil au village, un jeune homme qui ressemble à l'auteur se cherche sans se trouver. S'il rencontre bien des raisons de vivre, elles sont toutes provisoires : Dieu, la révolution, le sexe... Inscrit dans une période historique précise, « L'herbe à brûler » retrace en Belgique la guerre scolaire puis la chasse aux francophones à Louvain pour se terminer, ou presque, par les émeutes de mai 68 à Paris. Dans sa lecture, Jean-Marie Klinkenberg rapproche ce texte autobiographique du roman de formation, notant qu'il s'en éloigne sur un point : Loin de parcourir un itinéraire qu'il s'est tracé, le héros subit le destin autant qu'il le provoque. Vingt-cinq ans après sa publication (et le prix Renaudot), le livre de Conrad Detrez méritait bien de renaître : il est aussi puissant qu'au premier jour. (P.My) Journal le Soir. Belgique
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Conrad Detrez décrit une Eglise catholique romaine complètement sclérosée à travers l'histoire d'un homme qui de pensionnat catholique en petit puis grand séminaire décide de vouer sa vie à Dieu. Il vit durement la guerre scolaire tandis que son Eglise se perd en querelles sans intérêt. Après avoir quitté les Ordres, le narrateurs part pour le Brésil où il fait l'expérience de la politique, de la misère et de l'homosexualité.
De retour en Belgique, il assiste aux événements de Mai 68, à Louvain il est confronté aux déchirements d'un pays.Ce roman , très émouvant, volontiers lyrique, fait partie d'un ensemble d'oeuvres autobiographiques laissé par Detrez. Il raconte aussi la fin d'une certaine culture catholique belge francophone, attachée à l'unité du pays, au Roi, à la tradition.
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Troisième volet d'une « autobiographie hallucinée » (je n'ai pas lu les deux premiers titres, Ludo et Plumes de coq, faisant souvent les choses dans le désordre), L'herbe à brûler se concentre sur la sortie de l'adolescence du narrateur.

S'il ne fait nul doute que Conrad Detrez raconte une part importante de sa vie dans ce roman, lauréat du Prix Renaudot 1978, il s'agit cependant bel et bien d'un roman, qui s'assume comme tel. Et l'auteur de jeter le flou sur les frontières, poreuses, qui séparent la fiction de la réalité, distillant les indices pour rattacher son roman à son histoire : le prénom du narrateur, Conrad, est dévoilé de manière biaisée, sous une forme latinisée ; une note de bas de page, glissée l'air de rien à la fin du roman vient poser sur le récit un cachet d'authenticité... tout est mis en oeuvre pour qu'on se sente face à un récit autobiographique pur et simple, et ce malgré le fait que ses premières phrases évoquent la mort du narrateur.

« Quand mon âme a quitté mon corps elle a d'abord volé vers le fuschia sur la sellette près du lit. de nombreuses plantes décoraient ma chambre. Ma mère en raffolait. »

À partir de là, le narrateur revient sur les événements qui l'ont poussé à quitter son village natal, puis son pays, avant d'y revenir, brisé, pour y mourir.

De l'entrée de Conrad au Séminaire à son engagement politique en Amérique du Sud, le passage à l'âge adulte du narrateur se fait sous le signe de la révolution. Tensions religieuses entre laïques et catholiques, querelle linguistique entre Flamands et Wallons à Louvain, révolte marxiste au Brésil ou estudiantine à Paris, les esprits s'échauffent et les pavés volent autour de Conrad, comme pour souligner les tiraillements d'un narrateur en pleine crise identitaire.

Dans une langue riche où l'on sent poindre une ironie acerbe, Conrad Detrez enchaîne les longues énumérations pour rendre compte du chaos qui règne à la fois sur les mondes extérieur et intérieur du jeune homme, faisant cohabiter au sein de ce roman de formation la grande Histoire du monde et la destinée particulière d'un homme.

J'ai tantôt été embarqué fiévreusement par ce roman, tantôt laissé sur le côté. Par moments, ces impressions de désordre généralisé m'ont emporté au coeur mêmes des événements, j'ai vibré pour les très fortes affections amicales et amoureuses de Conrad. À d'autres, ils m'ont laissé de marbre et je n'ai pu faire autrement que de les lire sans les vivre. Mais cette impression pourrait en réalité être due, au moins en partie, aux très nombreuses erreurs glissées çà et là dans l'édition de 2003 que j'avais entre les mains. Dans le dernier tiers du livre, je ne comptais plus les lettres manquantes et autre coquilles qui, par leur fréquence de plus en plus rapprochée, m'ont fait sortir à de multiples reprises du récit. Si une réédition dans le nouveau catalogue d'Espace Nord est prévue, un gros travail de correction s'imposera.
Lien : https://8tiret3.blogspot.com..
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Je l'ai lu alors que j'étais adolescente. Cela fait donc longtemps et pourtant je me souviens non pas tant des détails de l'histoire mais du ton et du style de l'auteur. A l'époque je n'avais pas encore vraiment voyagé et pourtant j'ai vraiment ressenti la touffeur du Brésil. Je me souviens aussi du léger étourdissement que j'éprouvais à la lecture de ses amours brûlantes, d'autant plus que l'auteur se trouvait en permanence en situation d'enfreindre les multiples interdits posés par la pesanteur de son éducation catholique. En bref ce livre fut une sorte d'expérience initiatique pour moi. Dommage que cet auteur singulier soit parti si tôt...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mon âme avait tout appris. Elle savait à son tour que Dieu est mort, la révolution broyeuse des hommes qui la font, l’amour impossible.
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La veille du jour dit de protestation des Ecoles de Dieu, mes collègues et moi nous sommes retrouvés, après le petit déjeuner, devant la porte du séminaire. La prudence incitait à se rendre en groupe à la Faculté; Le brouillard, apparu depuis quelques jours, était dense; on pouvait s'égarer, s'exposer à des attaques surprises et tomber sur des adversaires invisibles et dressés, la trique à la main, à cinq mètres de soi en pleine rue.
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Nous avons milité ensemble, collé des affiches, peint des inscriptions, distribué dans les bidonvilles des sacs de lait en poudre pillés dans une cargaison amenée par un bateau de la marine américaine.
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Fernando et moi, on a perdu la tête, on s'est jetés l'un sur l'autre comme des chats sauvages.
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Video de Conrad Detrez (5) Voir plusAjouter une vidéo

REMISE PRIX Goncourt
Chez DROUANT, en direct annonce traditionnelle du prix Goncourt et Renaudot 1981 par Armand LANOUX et Conrad DETREZ. le prix Goncourt est attribué à Lucien BODARD pour son roman "Anne Marie" et le prix Renaudot à Michel del CASTILLO pour son roman "La nuit du décret.
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