Les défenseurs

Taylor, assis dans son fauteuil, lisait le journal du matin. La cuisine accueillante et le parfum du café se mêlaient au plaisir de ne pas devoir aller au travail. C'était la période de repos, la première depuis longtemps, et il en était heureux. Il replia la seconde moitié du journal et poussa un soupir de satisfaction.
- Qu'y-a-t-il ? demanda Mary qui se tenait devant le réchaud.
- Ils ont encore assaisonné Moscou, la nuit dernière." Taylor eut un hochement de tête approbateur. "Ils y ont mis un sérieux coup. Une de ces bombes R-H. Il était presque temps.
Il hocha encore la tête. Il goûtait le confort de la cuisine, la présence de sa femme potelées et séduisante, le couvert mis pour le petit déjeuner et le café. C'était ça le repos. Et les nouvelles de la guerre étaient satisfaisantes. Il pouvait en ressentir une émotion justifiée, faite de fierté, de la sensation d'une victoire personnelle.
Après tout, il faisait partie intégrante du programme de guerre. Non pas comme un quelconque travailleur poussant un chariot de décombres, mais comme un technicien, un de ceux qui mettaient au point et préparaient l'orientation vitale de la guerre.