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Pierre Leyris (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070101672
1518 pages
Gallimard (20/10/1954)
4.76/5   31 notes
Résumé :
Traduction de l'anglais par Madeleine Rossel, André Parreaux, Lucien Guitard et Pierre Leyris. Édition de Pierre Leyris.

Traduction de Souvenirs intimes de David Copperfield sous la direction de Léon Lemonnier, revue et complétée par Francis Ledoux et Pierre Leyris.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le jeune Pip est orphelin, il vit avec sa soeur et le mari de celle-ci, Joe Gargery. Ce dernier est forgeron et Pip deviendra un jour son apprenti. Ces deux-là sont très proches, très complices face à la brutalité de la soeur de Pip. La petite famille évolue dans un village plongé dans l'humidité et la brume des marais. Un endroit idéal pour les forçats qui s'évadent parfois des pontons où ils sont enfermés. Ce qui vaut une rencontre effrayante et désagréable à Pip, contraint à nourrir un prisonnier en fuite. Passé cet évènement terrifiant, le cours de la vie de notre héros reprend avec le plaisir de bientôt travailler aux côtés de Joe dans la forge.

Une rencontre modifie pourtant les espérances de Pip. Son oncle Pumblechook est locataire de Miss Havisham, une riche femme recluse et mystérieuse. Lors d'un paiement de loyer, celle-ci fait part à Pumblechook de son envie d'avoir la compagnie d'un jeune garçon. Celui-ci pense immédiatement à Pip et espère bien pouvoir tirer des subsides suite aux visites. Pip se rend donc chez Miss Havisham où il découvre un univers totalement figé dans le temps. Il y fait surtout la connaissance d'Estella, la fille adoptive de Miss Havisham. Son amour pour elle change complètement sa destinée.

Charles Dickens écrivit à partir de décembre 1860 « de grandes espérances » pour sa revue « All the year around ». le roman fut publié en feuilleton jusqu'en 1861 et rencontra un vif succès. Dix ans après « David Copperfield », Dickens choisit de nouveau la narration à la première personne du singulier. Il est vrai que « de grandes espérances » est très imprégné de l'enfance de l'auteur. La région où se situe l'action est celle du Kent, de Gadshill où Dickens a grandi et où il acheta une maison devenu adulte. Lui-même croisait des forçats et leur misère le frappa durablement. La prison de Newgate a un rôle important dans l'intrigue et Dickens enfant avait contemplé cette prison avec des « sentiments mêlés de crainte et de respect » et il soulignait, dans « Les esquisses de Boz », le côté effrayant de la construction qui semblait construite pour enfermer les gens sans aucune chance de les voir ressortir un jour. Ces références expliquent peut-être l'ambiance mélancolique du livre. « de grandes espérances » est un roman initiatique douloureux. Pip va connaître la fortune, la réussite mais aussi la chute. Ce jeune prolétaire devient un monsieur en sacrifiant son coeur et sa générosité. La vie se chargera de lui faire la leçon. La fin devait être dans la même tonalité mais un ami de Dickens lui conseilla d'achever son roman sur une note plus joyeuse. Il n'en reste pas moins que c'est un sentiment de tristesse qui domine.

La grande force des « Grandes espérances » réside dans sa galerie de personnages tous plus fantasques les uns que les autres. M. Wemmick, travaillant pour le tuteur de Pip, s'est construit un petit château-fort avec pont-levis en plein Londres. Il tire des coups de canon pour amuser son père. Mrs Pocket, totalement perdue dans son monde et insensible à ceux qui l'entourent, demande des nouvelles de sa mère à Pip… Et puis il y a l'incroyable Miss Havisham. Quel formidable témoignage de l'inventivité de Dickens ! Cette femme, délaissée le jour de son mariage, a décidé que le temps devait s'arrêter. Tout est resté intact depuis ce jour fatidique : « Je vis que tout ce qui aurait dû être blanc dans le champ de mon regard l'avait été jadis, mais était aujourd'hui sans lustre, jauni et fané. Je vis que la mariée dans sa robe nuptiale, était flétrie comme la robe et comme les fleurs et qu'elle n'avait plus d'éclat, sinon l'éclat de ses yeux au fond de leurs orbites. Je vis que la robe avait été posée jadis sur le corps arrondi d'une jeune femme, et qu'elle béait à présent sur un corps qui n'était plus qu'os et peau. » le gâteau de mariage trône toujours sur la table, les horloges sont arrêtées sur l'heure où Miss Havisham apprit que son fiancé ne viendrait pas. Je suis fascinée par ce personnage, l'idée de Dickens est brillante et est l'illustration parfaite de l'idée centrale du roman : les espérances déçues.

Je vous l'ai déjà dit, Charles Dickens est un génie et ce ne sont pas « de grandes espérances » qui me feront changer d'avis ! L'auteur y fait preuve d'une grande sobriété qui convient parfaitement à la tonalité mélancolique du récit. La truculence est moins présente mais l'émotion est bel et bien là. Pip est un beau personnage, profond et infiniment humain.
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La quatrième de couverture m'annonçait que j'allais lire « le plus grand roman anglais du XIXème siècle ». Pas totalement faux, c'est certain.

Ce roman, écrit à la première personne, et en partie autobiographique, raconte les tribulations de l'orphelin David Copperfield, de sa petite enfance jusqu'à l'âge adulte. Que l'on sache seulement que l'oeuvre est d'une richesse INOUIE ! On y rencontre des personnages hallucinants, drôles, caricaturaux, touchants, méchants, calculateurs… Impossible de s'ennuyer un seul instant dans cet imbroglio de situations cocasses, car on est là vraiment dans l'essence même d'un vrai bon roman, c'est-à-dire une histoire touffue pleine de rebondissements dans un bon gros pavé de 1000 pages. le plus incroyable c'est que tous les personnages se croisent. Ils sont toute une meute, et l'on se demande bien dans les 300 premières pages ce que Dickens va bien pouvoir faire de toute cette foule bigarrée… Et bien il ne se gêne absolument pas pour les faire se croiser à qui mieux mieux en tirant des ficelles énormes qui font parfois sourire, mais de plaisir. Dickens ose le roman-fleuve, les coups de théâtres, les descriptions dignes de tableaux de maîtres. Ah, ce bateau échoué reconverti en chaumière où vivent au bord de la plage la famille du pêcheur Peggotty, c'est comme une image de conte pour enfants. de fait Dickens fait de nous des petits enfants suspendus au fil de l'histoire, plongés dans une aventure et des lieux merveilleux. On se retrouve là dans une littérature d'une « époque où l'on avait le temps », le temps de digresser, le temps de regarder.

J'ai lu Dickens parce que l'écrivain américain John Irving y fait sans cesse référence dans « Une prière pour Owen » et surtout dans son génial « L'oeuvre de Dieu, la part du Diable », où l'orphelin Omer Wells lit chaque soir aux autres orphelins des passages du David Copperfield. A la lecture de cet opus de Dickensien je me rends compte à quel point l'écriture et le mode narratif de Dickens ont marqués et probablement influencé Irving.

Depuis cette lecture du David Copperfield Dickens est devenu mon écrivain préféré, j'ai un peu tout lu, et au sommet « Bleak House » et surtout « La petite Dorrit ».
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De grandes espérancesCharles Dickens :
Quelle histoire, quelle aventure, quel destin ! Pip, adolescent est à l'âge de tous les possibles. Oui mais voilà quand on est orphelin, dans un milieu pauvre, élevé par une soeur aînée méprisante, que peut-il advenir ?
Heureusement il y a l'entraide, celles des humbles, des désespérés, un beau-frère Joe qui devient un « bon copain », un bagnard évadé qui n'oublie pas, l'amitié d'un compagnon de chambre, la compagnie et les conseils avisés d'un clerc de notaire…Voilà une belle histoire, une « belle idée » comme l'aimait à dire semble-t-il Dickens avec ces rebondissements, ces personnages hauts en couleur. Charles Dickens est assurément un maître de l'intrigue, un « fil côtier » des méandres de la destinée, un peintre de la société Victorienne et de ses milieux de conditions diverses.
Un livre qui tient assurément sa place dans la liste, des 100 livres à avoir lus, dressée par le Club Norvégien de 2002.
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Je ne l'avais jamais lu et j'ai tourné avec tellement de regrets sa dernière page, celle du roman de Dickens, David Copperfield ! Entre Wilhem Meister et La Recherche, roman
d'apprentissage et histoire d'une vocation, , joué sur les registres du picaresque, du conte de fées, du feuilleton, et de l'auto-fiction, livre fleuve charriant presque une centaine de personnages, il emporte littéralement le lecteur, qui se sent bien seul, une fois arrivé au dénouement. Réalisme et non sense british, auto-dérision, humour noir, "de tous mes livres, c'est celui-ci que je préfère" écrivait Dickens. C'était aussi le préféré de Tolstoi et Brontë, de Kafka et Woolf, de Dostoievski et Yourcenar ! Virginia Woolf : « we remodel our psychological geography when we read Dickens [as he produces] characters who exist not in detail, not accurately or exactly, but abundantly in a cluster of wild yet extraordinarily revealing remarks." (Essays 1925-1928). Quel bonheur d'être passée à côté tout ce temps, et de le découvrir comme un soleil noir en ces temps étranges.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ma sœur avait adopté un moyen tranchant de nous préparer nos tartines de beurre, qui ne variait jamais. Elle appuyait d'abord vigoureusement et longuement de sa main gauche le pain contre sa bavette, où il ne manquait pas de ramasser tantôt une épingle, tantôt une aiguille, qui se retrouvait bientôt dans la bouche de l'un de nous. Elle prenait ensuite un peu (très peu) de beurre à la pointe d'un couteau, et l'étalait sur le pain de la même manière qu'un apothicaire prépare un emplâtre, se servant des deux côtés du couteau avec dextérité, et prenant soin de ramasser le beurre qui dépassait du bord de la croûte. Puis elle donnait prestement un dernier coup de couteau sur le bord de l'emplâtre, et elle tranchait une épaisse tartine de pain que, finalement, elle séparait en deux moitiés, l'une pour Joe, l'autre pour moi.

DE GRANDES ESPÉRANCES.
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Vidéo de Charles Dickens
"Une des plus grandes auteures américaine actuelle qui revient avec un chef d'oeuvre ! Une transposition de David Copperfield dans les Appalaches digne de Charles Dickens ! " - Jean-Edgar Casel.
Demon Copperhead réimagine le roman de Dickens dans une Amérique rurale moderne confrontée à la pauvreté et à la crise des opioïdes ... le roman de Kingsolver vous emporte avec autant de force que l'original.
À retrouver en librairie et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/on-m-appelle-demon-copperhead.html
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