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EAN : 9782080702944
245 pages
Flammarion (07/01/1993)
3.93/5   14 notes
Résumé :

"Félix était un gueux qui n'avait rien ; Olivier était un autre gueux qui n'avait rien : dites-en autant du charbonnier, de la charbonnière, et des autres personnages de ce conte ; et concluez qu'en général il ne peut guère y avoir d'amitiés entières et solides qu'entre des hommes qui n'ont rien." Pour Diderot, les contes sont une sorte de laboratoire de morale expérimentale. En 1770, l'auteur de l'Encycl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Diderot et moi n'avons pas la même définition du conte!!! Je m'attendais à des histoires légères incluant le merveilleux, j'ai eu des histoires réalistes où les questions de morale sont au premier plan. Certes pas au sens de donner la morale à la fin de l'histoire. Bien au contraire, Diderot laisse l'argument ouvert, se prolonger au-delà du texte. Il parle d'amitié, d'amour, de vengeance, du petit peuple ou de bourgeois. Il apparaît qu'il n'est pas toujours évident de trouver la morale de l'histoire justement dans les situations qu'il rapporte.
A preuve que tout cela se passe dans la "vraie" vie, Diderot apparaît comme personnage dans chacun de ces contes et il n'en sait pas plus que les autres quant au fin mot de l'histoire. D'autrefois, un personnage joue le rôle du lecteur ou du moins de celui qui écoute le conte et se trouve donc placé sur le même plan que le lecteur, auquel il souffle questions et remarques. C'est un jeu qui m'a beaucoup plu.
Cela ressemble plus à des nouvelles telles qu'on les pratiquera au XIXe et XX siècles qu'à des contes façon conte de fées. Ce diable d'homme ne peut jamais rien faire comme les autres et il a toujours une étape d'avance, quel que soit le genre auquel il s'adonne. Je trouve un plaisir à le lire qui est plus intellectuel qu'émotionnel mais beaucoup de plaisir en tout cas.
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Diderot est un maître du conte philosophique, bien plus que Voltaire, osera-t-on dire. Les contes de Voltaire ont toujours l'air de contes, aucun effort de vraisemblance n'y est fait, à dessein, et la thèse enseignée apparaît toujours un peu trop, de façon fixe et définitive. Si Diderot est meilleur, c'est que ses contes ont l'air de romans réalistes à leurs débuts, qu'ils font oublier le "message" ou la moralité de la fable. En plus, cette moralité ne se laisse pas réduire à quelques propositions claires, simples, voire simplistes comme chez Voltaire. Elles sont, à l'image des personnages et du dialogue des narrateurs, mouvantes, inattendues, toujours surprenantes, plus soumises à discussion et à négociation, qu'à être enseignées ex cathedra. Il suffira de comparer "Jeannot et Colin" de Voltaire, récit enfermé dans une définition banale et reçue de l'amitié, et "Les deux amis de Bourbonne" de ce recueil, où l'amitié se traduit en histoires rocambolesques de bandits, en satire sociale prise sur le vif, pour se conclure par une réflexion ... sur le réalisme en peinture. Quant à "L'entretien d'un père avec ses enfants", c'est un dialogue philosophique apparemment traditionnel, où les thèses s'opposent, digressent, se heurtent à l'expérience et laissent le lecteur non pas enseigné, non pas endoctriné, mais dans un état de doute et d'accueil de la complexité du monde.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Un peintre exécute sur la toile une tête. Toutes les formes en sont fortes, grandes et régulières ; c'est l'ensemble le plus parfait et le plus rare. J'éprouve, en le considérant, du respect, de l'admiration, de l'effroi. J'en cherche le modèle dans la nature, et ne l'y trouve pas ; en comparaison, tout y est faible, petit et mesquin ; c'est une tête idéale ; je le sens, je me le dis. Mais que l'artiste me fasse apercevoir au front de cette tête une cicatrice légère, une verrue à l'une de ses tempes, une coupure imperceptible à la lèvre inférieure ; et, d'idéale qu'elle était, à l'instant la tête devient un portrait ; une marque de petite vérole au coin de l'oeil ou à côté du nez, et ce visage de femme n'est plus celui de Vénus ; c'est le portrait de quelqu'une de mes voisines.

Les Deux Amis de Bourbonne, p. 87
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... Mme de La Carlière mourut, la seconde fête de la Pentecôte dernière, et savez-vous où ? A Saint-Eustache, à la messe de la paroisse, au milieu d'un peuple nombreux.
- Mais quelle folie ! On meurt dans son lit. Qui est-ce qui s'est jamais avisé de mourir à l'église ? Cette femme avait projeté d'être bizarre jusqu'au bout.

Madame de La Carlière, p. 169
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Jusqu'au 15e siècle, les livres, ou « manuscrits », sont entièrement reproduits à la main par des copistes. Entre 1430 et 1450, Gutenberg met au point la technique révolutionnaire de l'imprimerie, qui permet de reproduire mécaniquement les textes au moyen de caractères mobiles en métal. En 1772, soit plus de trois siècles plus tard, L'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert présente les étapes de fabrication du livre au siècle des Lumières, bien avant son industrialisation au 19e siècle.
Découvrez le dossier "Le Livre à l'époque moderne (16e-18e siècles)" sur les Essentiels de la BnF : https://c.bnf.fr/QRz
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