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EAN : 9782072990809
160 pages
Gallimard (18/05/2023)
3.12/5   4 notes
Résumé :
« J’ai connu les affres et les espoirs des personnages de Colette. J’ai été Claudine dans les bois de Montigny, j’ai été Gigi espérant un mari, je suis maintenant Léa guettant les stigmates du vieillissement. J’ai même été la contemporaine de Sido, mère apeurée, redoutant le froid, le chaud, le manque, trompant la panique à un comptoir de bistrot le jour où mon fils prit seul le métro pour la première fois, plus tard terrorisée par des chauffeurs de taxi sans licenc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La commération des cent cinquante ans de la naissance de Colette a amené son lot de publications diverses.

Parmi elles, un « Ma vie avec Colette » de Pauline Dreyfus dont j'avais apprécié la biographie de Paul Morand, a retenu mon attention.

« Ma » m'interpelle, « avec Colette » encore plus.
Ce « Ma » annonce une possession, un regard personnel, une communion entre deux vies séparées par les années.

Des points communs entre l'auteur contemporain et l'auteur dont la postérité est plus que jamais vivante défilent et s'entortillent depuis l'enfance jusqu'à l'âge mûr.

Nous parcourons deux perceptions d'existence.
Les moments importants qui constituent la genèse de l'oeuvre fiction/réalité de Colette, la relation mère/fille (Sido-Gabrielle) et mère/fille (Colette-Colette de Jouvenel), l'amour, la gourmandise, les sens dans toute leur noblesse.

Pauline Dreyfus ne dissimule pas son amour de l'écrivain plus que de la femme qui, par certains côtés, peut déplaire.
Cela lui est personnel et je peux le comprendre.

Le « Ma » est donc le fil conducteur de ce livre, avec parfois de petites phrases assassines (Colette devenue « baleine » en son âge avancé, peu élégant …), des souvenirs personnels de jardin-parc, une grand-mère à qui elle rend hommage, etc.

L'auteur s'est fait plaisir en rappelant les grandes étapes de cet auteur qu'elle aime.
Ce « Ma » lui appartient…
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MA VIE AVEC COLETTE
_________

On peut s'interroger sur le démon qui pousse des auteurs, par ailleurs reconnus, édités et primés, à s'installer dans la coquille d'un autre auteur -mort bien évidemment- et à y jouer les Bernard-l'ermite en livrant à un lecteur abusé des fragments ou des pans de leur propre existence.
S'agissant de Colette, sur laquelle beaucoup de gens ont écrit, et parfois d'excellentes biographies à partir de points de vue très différents, la coquille est surencombrée et les multiples admirateurs montent devant une garde plus que vigilante. C'est dire si l'exercice est risqué.
« Ma vie avec Colette » consiste essentiellement pour la vie de Colette en un survol, appuyé uniquement sur ses oeuvres complètes si on en croit la bibliographie jointe. N'en déplaise à Louis-Henri de la Rochefoucauld, qui dans sa critique récente dans « L'express », se félicite que le livre échappe « aux radotages universitaires », ce survol, divisé en cinq rubriques, n'apporte rien à ceux qui pratiquent Colette et/ou qui ont lu ses biographes. Bien plus, il contient quelques grossières contre-vérités, s'agissant par exemple de sa « promotion canapé » au « Matin » (Jouvenel est rédacteur en chef adjoint, c'est lui qui a proposé à Colette, déjà célèbre, de prendre la rubrique des « Contes de 1001 matins » mais quand son co-rédacteur menace de démissionner du journal, c'est le directeur lui-même qui lui montre la porte -et lui n'est pas l'amant de Colette) ; autre contre-vérité : si Colette était indifférente aux particules et titres, elle n'aurait pas autant bataillé pour empêcher la première épouse de Jouvenel de continuer à utiliser le titre de baronne. Les universitaires radotent peut-être mais leur jury de thèse laisse rarement passer de telles erreurs…
La vie de Pauline Dreyfus, qu'elle évoque en parallèle, rappelle irrésistiblement l'histoire du petit garçon invité à décrire une famille déshéritée, qui écrit bravement : « le papa était pauvre, la maman était pauvre, le majordome était pauvre, la femme de chambre, le chauffeur et le jardinier aussi…. C'était une famille très pauvre ». Comme dans les feuilletons qui font rire Colette à la veille de son accouchement, le lecteur a droit au château familial (certes décati), à Polanski qui en fait le décor d'un de ses films, aux émissions éminemment populaires (« le masque et la plume »), aux bals d'Etienne de Beaumont, aux week-ends à la campagne… On cherche en vain, dans ce paysage sucré de boboïsme où « les appuis » permettent de contourner la loi, la sève qui irrigue l'univers de Colette et surtout le regard unique, bienveillant ou critique, mais toujours acéré et juste, qu'elle porte sur tous ceux, musiciens, paysans, acteurs, prostituées, hommes et femmes de tous les jours... qui peuplent ses écrits.
Plus irritant, les échanges de rhubarbe et de séné affectent la sincérité du propos : on cite l'ami François Sureau, qui dirige la collection « Ma vie avec », Jean d'Ormesson, qui lui a été proche, tout un univers des lettres parisien plus proche de la coterie que du vivier intellectuel. On ne s'adresse pas à la lie du peuple ni même au provincial ou au non-initié.
Peut-être l'autobiographe pure de Pauline Dreyfus serait-elle intéressante -elle écrit bien et a sans doute vécu des expériences intéressantes pour un lecteur, mais convoquer Colette dans son livre n'apporte strictement rien, ni à la connaissance de cette dernière ni à l'expérience de Pauline Dreyfus : « ma vie avec » suppose une imprégnation et une influence qu'on ne sent pas et ce livre, où on soupçonne la commande de complaisance, est tout bonnement un écrit-vain.
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Dans la collection "Ma vie avec" chez Gallimard, Pauline Dreyfus retrace, à travers différentes thématiques, la vie de l'auteur née il y a 150 ans. Elle se raconte aussi, gardant cependant une place de second plan, ce qui n'est pas forcément une chose aisée pour un écrivain. Comment parler d'un auteur qui vous a marqué, sans se mettre en avant et en conservant aussi des nuances pour ne pas tomber dans le panégyrique ? Parler de soi en parlant de l'autre, ce monument littéraire, Colette, devenue un mythe ? C'est ce que fait Pauline Dreyfus, remarquée particulièrement pour son livre sur Paul Morand en 2020, en écrivant cette biographie parcellaire et en puisant dans la vie de Colette ce qui l'a accompagnée, frappée, construite.

D'abord, elle raconte le rapport que chacun peut avoir avec sa maison d'enfance, l'importance que l'endroit aura plus tard sur sa vie, jusqu'au jour où l'on devra y renoncer ("Habiter, et ne plus habiter"). Elle y parle bien sûr de la maison de Saint-Sauveur-en-Puisaye, cette demeure fondatrice de la vie et de l'oeuvre de Colette, avec tout ce qu'elle a de mythique désormais, comme sa glycine. Ensuite, elle nous amène, avec le verbe "Aimer", sur le thème de la vie amoureuse et mouvementée de Colette, de Willy à Goudeket, ses premier et dernier maris, en passant par les Jouvenel et Missy ; puis, il est question de l'écriture, des animaux... pour finir avec les rapports mère-fille et la vieillesse.
Pauline Dreyfus souligne ses points communs avec l'écrivaine et, dans un dernier et mélancolique chapitre, elle explique qu'elle est désormais plus proche du personnage Léa de Lonval (Chéri) que de celui de Claudine (rencontrée dans sa jeunesse, comme beaucoup de petites filles), guettant les traces de la vieillesse, terminant avec une réflexion personnelle sur le souvenir alors qu'elle est la seule de sa famille à venir se recueillir sur la tombe de ses grands-parents, à la Toussaint 2022, lorsqu'elle arrive au bout de l'écriture de ce livre.

La suite sur le Manoir des Lettres
Lien : https://lemanoirdeslettres.f..
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critiques presse (1)
LeFigaro
26 juin 2023
Un petit livre limpide sur une auteur complexe.
Lire la critique sur le site : LeFigaro

Videos de Pauline Dreyfus (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pauline Dreyfus
Pauline Dreyfus vous présente son ouvrage "Le Président se tait". Parution le 17 août aux éditions Grasset. Rentrée littéraire automne 2022.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2639268/pauline-dreyfus-le-president-se-tait
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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