Suite à une dispute de couple, un homme se retrouve dans un bar. Il y croise une jeune femme. Ils concluent un accord: pas de nom, pas de rendez-vous ultérieur, pas de discussion personnelle, et ils cheminent ensemble toute la nuit. Allant au spectacle, dans un restaurant, un autre bar.
Quand il revient chez lui, la police est là, sa femme a été étranglée. L'heure du décès est approximativement celle où il a quitté son appartement. Tout l'accuse. D'autant qu'il ne connaît pas le nom de la femme avec laquelle il a passé la nuit. Il ne se souvient pas de son visage, dont les traits sont assez passe-partout.
Il termine donc en prison, condamné à mort, et n'a d'autre recours que de faire appel à un ami (il aurait bien tenté le 50/50, mais on n'est pas dans un jeu télévisé). Son meilleur ami débarque de l'étranger et reprend l'enquête.
Très vite, il va multiplier les pistes, mais le sort s'acharne. Sitôt trouvé, le nouveau témoin meurt dans des circonstances qui peuvent faire penser à un accident.
William Irish est un maître dans le suspense et le roman noir. Ici, chaque chapitre va égréner le temps qui passe et qui rapproche le personnage principal de l'exécution. Mais Irish est un finaud. Il va peu à peu nous donner à voir ce qu'il veut bien dévoiler et il va nous faire prendre nos vessies pour des lanternes, comme on dit. Il nous mystifie, oriente l'enquête, ne nous montre pas tout.
En effet, si le lecteur va vite admettre l'innocence du personnage prinicpal, il va tout aussi vite se dire que cette mystérieuse inconnue rencontrée dans un bar a quelque chose à se reprocher.
Irish mène l'enquête conduite par le meilleur ami de main de maître, et il termine par un coup de théâtre assez génial. Malheureusement, il nous gratifie d'un chapitre de plus, "de trop" dirais-je, où l'inspecteur nous réexplique le pourquoi du comment des tenants et aboutissants, pas spécialement nécessaire.
Cela étant, on a là un excellent roman noir, reflet d'une époque.