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EAN : 9782757837603
194 pages
Points (06/02/2014)
4.04/5   49 notes
Résumé :
Un jeu de lumières dans le désert, une femme adultère, un petit garçon endormi, et le souvenir des gouffres anciens...
La mort d'une mère, une après-midi de baise, une réunion des Alcooliques Anonymes... Une déclaration acerbe à un éditeur, une promenade dans les vignes et le baiser mouillé d une grosse barmaid, une ode dédiée à Jack Kerouac... Le goût de la révolte et la défaite inéluctable.

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un recueil de poésie du fils Fante qui vous fait à nouveau aimer ou plutôt même redécouvrir la poésie.
On est évidemment très loin de nos auteurs français des siècles derniers mais vu sous un angle moderne l'exercice est assez réussi.
Cela se lit très bien, très agréable
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J'avoue que je n'ai pas été séduit par les romans de Dan Fante, fils du fabuleux John Fante, un poids bien lourd à porter. Mais en revanche, ses poèmes m'ont vraiment touché. Ce sont des photographies du quotidien, de ces instants de vie qui peuvent passer inaperçus, mais qui sous la plume de l'auteur, prennent de l'altitude.
De loin, mon poème préféré est :

Question

Des années durant j'ai imaginé
que parler aux dieux était
une activité
privée
exercée sous de lointaines

sous d'implacables étoiles

une prière grotesque et vaine
un truc qu'on faisait en contemplant
de vieux livres froids
écrits en vilains petits caractères

Puis j'ai découvert
qu'il ne s'agit pas de ça
du tout

Je peux trouver Dieu dans le « merci » d'une caissière du 8 à huit
ou
dans le sourire tranquille d'un inconnu sur le parking
ou encore
dans le crissement des herbes sèches du désert Mohave en été
ou bien en regardant mes doigts
bondir bondir rebondir
sur les touches pendant trois heures
de vérité débridée

Dieu –pour moi- s'est avéré
un choix conscient
une expérience délibérée

exactement
comme
l'amour

Dan Fante

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N'étant pas amateur de poésie, c'est sans enthousiasme que j'ai ouvert ce recueil de Dan Fante. D'autant plus que ses deux autres livres —En crachant du haut des buildings et La tête hors de l'eau— m'avaient laissé sur ma faim.

Après avoir parcouru quelques pages de Bons baisers de la grosse barmaid, j'ai découvert une écriture tout à fait différente. Les thèmes se ressemblent mais la maturité de l'écrivain y est plus manifeste. Ses publications antérieures me faisaient penser à du sous-Bukowski. Mais là j'ai découvert un écrivain qui avait un style à lui.

Ce style est basé sur une remarquable transparence et une absence de jugement. Les thèmes oscillent entre la défonce, les beuveries, ses amours et son enfant. le tout livré dans un langage cru, direct et vivant, ce qui était aussi la marque de son père, le fameux John Fante. Dan y parvient sans jamais se prendre au sérieux, ce qui était aussi une caractéristique du père.

Ça doit être dur d'être le fils de d'un écrivain de génie. de surcroît quand on choisit aussi d'écrire. Comment oublier qu'on sera inexorablement comparé à son père ? Et ici, la barre est particulièrement haute. Mais Dan Fante réussit à livrer la marchandise dans ce puissant recueil de poésie.
Lien : https://alaincliche.wordpres..
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Comme pour Bukowski, ces poèmes ne sont pas des poèmes. Ou rarement. En tout cas, en version française, ça ne voltige pas, ça ne bruisse pas la langue, en tout cas, pas souvent.
Du coup, en fait, si vous aimez Dan Fante et son esprit, comme vous aimez Bukowski et son esprit, vous aimerez bien, par sympathie, ce recueil. Sinon vous le trouverez très médiocre et inutile.
Moi j'aime Dan Fante.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
UNE CÉLÉBRITÉ

Ce soir j'ai rencontré à Paris une célébrité de la télé française
qui fait toute une histoire de mon art
dans ses e-mails
et
elle est friquée
elle a couché une fois avec Sartre et
notre rencontre a plongé sa nature passionnée dans le ravissement

déclare-t-elle

Elle va jusqu'à me citer une de mes brillantes conneries
en traduction française

Certes je suis toujours partant pour bouffer gratos
seulement
le moment venu
juste après le dessert
elle attend de moi un commentaire fulgurant
sur la poésie
ou la littérature du XXe siècle
ou ce qui m'a plongé pendant des années
dans la folie et le désespoir
et conduit à me retrouver avec un goût de canon de flingue rouillé   
dans la bouche

Qu'est-ce que j'en sais ?

Et la princesse de la télé a l'air blessée
écoeurée
et renonce j'en suis conscient
au projet de me mettre dans son pieu
mais c'est bon
on n'en mourra pas
ma médiocrité et moi

On
a
encore notre prix
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VIVE L.A.

Aujourd'hui
j'ai raccroché
après avoir parlé scénario pendant une demi-heure
avec un producteur de L.A.

et
j'ai senti mon coeur cogner dans ma poitrine

Qu'est-ce que c'est que ce cirque ? je me suis demandé
Bon Dieu de chiottes qu'est-ce que ce foutu connard a essayé de me
fourguer ?
Je n'en avais pas l'ombre
d'une idée

Tout ce que je sais
c'est qu'il n'y a rien de plus dénué d'âme de Dieu sur cette
planète
qu'un producteur de Hollywood

J'aimerais encore mieux rencontrer mère Teresa shootée au crack avec
un pic à glace dans chaque pogne

Oooh doux Jésus écoute ma prière préserve-moi de ces
Enculésdeleursmèresdebouffeursdemerdesdechiens
dénués d'âme
sauf
évidemment

le jour de la paie
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LE 15 JUIN 2006

En ouvrant le message de mon frangin Jim
j'apprends qu'il m'en veut à mort
de ce récent article du L. A. Times
sur le vieux et moi
alléguant que John Fante
non content de picoler
était un con dépressif – un taré
un enragé

On dirait que pour changer
« T'as flingué sa réputation »

Jim est nettement plus jeune que moi
il était pas dans les parages
à l'époque d'avant le diabète et le sevrage
quand le paternel faisait péter ses feux d'artifice vers le ciel
Il ne s'est jamais rendu compte des dommages collatéraux
il a jamais vu p'pa pisser sur le tapis du salon
ou se bananer dans la table basse
ni se viander contre un arbre

Pour le frangin Jim
John Fante était un papa gâteau de sitcom
un entraîneur de base-ball catégorie minimes
un golfeur de première bourre
un prince

un mec vraiment réglo

Ben ouais c'est ça t'as raison

Et moi
je suis
le putain
de roi
de Siam
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MELROSE AVENUE, QUATRE HEURES DU MATIN

Du sang partout
sur le siège de la bagnole
sur le plancher

et moi
encore à moitié bourré
impuissant paniqué désespéré
qui répète des conneries du genre « Tu vas t'en tirer
t'inquiète on y est dans une minute
— accroche-toi bon Dieu »

et le sang qui pisse toujours

Ta chemise et ton froc trempés de sang
et ta figure toute blanche – comme de la porcelaine
tu viens de gerber ton foie sur le plancher de ma caisse

« Accroche-toi nom de Dieu ! Tu vas pouvoir t'accrocher ? »

« Je m'accroche enfoiré... accélère ! »

Cette amitié de tant d'années
de tant d'amour et de mensonges
et de jours et de nuits ensemble
vient enfin de chavirer
dans cette ultime virée inconsidérée inconsciente à travers Hollywood

« OK... OK... On y est... Tu m'entends ? »
Avant qu'ils t'embarquent sur le lit à roulettes
je pose mes lèvres sur ton visage

Je réaliserai
plus tard
que je n'ai pas pris le temps de te dire au revoir
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LE 04 JUILLET 2006

Il y a des jours où je crève de trouille

qu'en te réveillant tu réalises que ton mari
est un demi-mort
voué à brève échéance aux allocs de la sécu

et qu'en allant au garage par un après-midi poussiéreux
je n'y trouve pas ta bagnole
et que
toi
et notre enfant et mon compte bancaire et mes tripes et mon coeur
tout ça se soit envolé
emballé c'est pesé
sur une route de l'Arizona brûlée par l'été
en compagnie de Bob l'étalon
à la dentition comme au T-shirt étincelants
qui te déshabille toujours des yeux
en bourrant ton sac de pain et de lait
au supermarché
Safeway

La trouille de te voir retourner à L. A.
ou New York
vers cette carrière de comédienne que tu as sacrifiée pour moi

Après tout... pourquoi pas ? je suis caractériel
prétentieux
buté
susceptible
et j'ai pas confiance en moi

Un looser

vidé
nul
fini

Pour ainsi dire tout ce que j'ai fait a été de seconde zone
sauf
t'aimer
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Videos de Dan Fante (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dan Fante
Dan Fante explique pourquoi il est devenu écrivain, parle de son amour pour le public français, sur Bruno Dante, son alter-ego littéraire et sur son sevrage alcoolique.
Dans la catégorie : Poésie américaineVoir plus
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