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EAN : 9782757899656
336 pages
Points (06/10/2023)
3.07/5   63 notes
Résumé :
Un jour d’août 1853, une goélette jette l’ancre dans un port californien. À la couleur de sa grand-voile, les habitants comprennent que son capitaine a réussi l’impensable : capturer la « Femme Solitaire », ultime représentante d’un peuple immémorial, abandonnée dix-huit ans plus tôt dans une île sauvage située au large de Los Angeles et Santa Barbara.

Elle parle une langue énigmatique et, contre toute attente, irradie une joie extraordinaire. Un nouv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Ce roman historique se passe à Santa Barbara en 1853, quand le capitaine Nidever chasseur de loutres, et son second Charles Brown ramènent au port une Indienne portée disparue depuis plus de deux décennies, —— elle a passé près de dix- huit ans , seule sur l'île de San Nicolas, au large de Santa Barbara——-

Personne ne la comprend , dite aussi : «  la femme qu'on a perdue » en fait elle fut abandonnée là, cette femme des plus mystérieuses ne pense qu'à danser, ne comprend pas la langue, rit, une «  robinsonne » qui s'exprime par signes, nous envoûte, nous étonne : «  Ses vêtements de plumes , ses mimes, ses chants , ses danses » sa joie constante attisent la curiosité de tous, elle était l'ultime représentante d'un peuple immémorial.

Chaque jour, une foule se presse pour l'examiner, entre phénomène de foire, attraction , curiosité morbide et fascination.
Qui est - elle?

Qu'à t- elle vécu dans l'île ? .

Lorsqu'elle débarque sur la plage de Santa Barbara le 31 août 1853, elle était déjà un mythe .

La presse américaine avait fait état de son existence dès 1847 …..

Aux lendemains de son arrivée, les premiers journalistes qui rendent compte de l'événement enrichissent encore sa légende ….

Et les rumeurs abondent , des directeurs de cirques ambulants tentent de l'embaucher.
Car Irène . F nous rend compte d'une histoire vraie .

Comment l'a - t- elle découverte ?
Parce que sa fille, styliste, vit à Barbara .

À travers les notes du bon docteur Shaw, ( il prend fait et cause pour elle ) ,il a été médecin et élève maintenant des moutons ….


On suit sa nouvelle vie , il passe beaucoup de temps auprès d'elle , afin d'interpréter ses chants , ses attitudes et ses mimes .
Même les religieux se questionnent .

Par qui est - elle envoyée? .

Est - ce qu'elle mérite le baptême ? .
J'ai apprécié les hésitations du Docteur Shaw, ses recherches et sa bienveillance . …

Tous ces faits dans un contexte historique très fort, traversé par la conquête de l'Ouest, une Amérique ensanglantée, la ruée vers l'or, sans oublier le massacre des indiens , un monde en mutation,
Après avoir lu «  Un-crime sans importance » l'auteure nous offre un roman choral, parfaitement documenté, teinté de joie, de mélancolie, notamment pour les «  déracinés » tel le docteur Shaw, qui tentaient de s'inventer un destin sur ces terres de l'Ouest.

Fragile et énigmatique , pendant quelques semaines cette femme mystérieuse, à la fin d'un été les as révélés à eux- mêmes: incapables et impuissants à partager son secret et sa culture—— la voix de sa Joie ….

On reconnaît bien là cette auteure très sensible «  aux minorités culturelles », aux langues menacées, aux opprimés de tout poil, à l'océan et aux aux horizons lointains .

Un récit remarquable, travail de tressage de mémoire, grâce à une écriture vive, fluide, limpide, sobre, où l'ambiance et les mentalités de l'époque sont parfaitement retranscrites.
J'ai eu pourtant beaucoup de difficultés à entrer dans cet ouvrage .

Une histoire ,au fond , hors du temps .

À la mémoire du «  Peuple des coquillages » .

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C'est grâce à « Dans la forêt » que je suis venue à « L'allégresse de la Femme solitaire », puisque ce dernier a pour sujet la femme indienne évoquée par Nell dans le roman susnommé. Dernière représentante de sa tribu indienne autochtone, cette femme vécut dix-huit ans seule sur son île avant d'être ramenée en 1853 sur la côte américaine d'en face, à Santa Barbara près de Los Angeles. On ne sait rien d'autre sur elle que ce que quelques gazettes ont pu raconter (il s'agit en effet d'une histoire vraie), et Irène Frain s'est employée, par cette fiction, à combler ses zones d'ombre.

Il s'avère qu'à l'exception du Dr James Shaw, un ancien médecin écossais venu en Amérique jouer à l'homme d'affaires, cette histoire était en réalité connue des habitants, l'île San Nicolas ayant été vidée de ses indiens autochtones dans de terribles conditions. Pourquoi aller chercher cette femme près de deux décennies après cet événement ? Pour se faire pardonner de l'avoir laissée ? Pour terminer de vider l'île alors qu'elle ne représente de danger pour personne ?

Le dr Shaw s'interroge ainsi sur cette femme dont l'allégresse à l'arrivée à Santa Barbara ne laisse pas d'étonner. C'est qu'elle l'intrigue sans qu'il sache bien pourquoi, avec ses chants, ses danses, son langage incompréhensible et sa joie inaltérable : « Il aurait pu dire à Fernald qu'il avait vu la joie faire des miracles, Fernald l'aurait sans doute écouté. Seulement, il aurait fallu lui avouer ensuite qu'il voulait éclaircir l'énigme de cette joie. Et que la femme le rendait fou de curiosité […]. Il sentait toujours son coeur s'arrêter à l'idée que son allégresse puisse se dissoudre dans l'air sans laisser de trace, pas même celle d'une brume de chaleur. »
Shaw est touché par la joie pure et sans tache de cette femme, lui qui est taiseux, taciturne et solitaire depuis la mort de sa femme, survenue après une semaine de mariage il y a quelques années. Lui qui ne se mêle que peu aux gens, dont il semble mal goûter l'arrivisme (la ruée vers l'or est alors à peine en train de se finir dans cette région), se sent attiré par cette femme mystérieuse. Pas amoureusement, par le rappel d'une joie et d'une légèreté qui l'ont quitté depuis si longtemps. Peut-être voit-il dans l'arrivée de cette femme le moyen de se sortir d'une léthargie qui le bloque depuis la mort de sa femme, d'accepter que sa vie n'est pas finie et qu'il pourrait reprendre la main dessus.

Mais il n'y a pas que sur Shaw que cette fascination s'exerce. Depuis son arrivée, la Femme solitaire, comme elle sera rapidement surnommée, draine chaque jour des dizaines de fidèles venus l'écouter, la voir danser.
Elle produit un décalage sensible par rapport aux habitants de la côte, et agit, sans le vouloir, comme un révélateur de leurs insatisfactions, de la dureté de leur vie.

Sa joie et son histoire interrogent aussi le rapport de l'homme blanc avec ce qu'il ne connaît pas, ce qu'il n'arrive pas à cerner, et dont il veut s'emparer pour comprendre. Avant qu'elle ne vienne de son propre gré sur la côte, plusieurs tentatives avaient eu lieu pour la capturer, de la plus pacifique à la plus brutale.

Et c'est peut-être aussi parce que la femme solitaire est étroitement attachée à la nature, qu'elle vit en communion avec elle, qu'elle ne cherche pas à la dominer, que les hommes ne la comprennent pas (et qu'elle est vraiment solitaire, dans le sens d'unique). Elle est ce rapport perdu à la nature, au vivant, que l'homme veut à tout prix domestiquer, expliquer, à l'instar du père Gonzalez, qui voit dans son allégresse perpétuelle la potentielle marque du malin…

Pourtant, malgré cette présence fascinante de la Femme solitaire, ce roman ne m'a pas autant conquise que je l'aurais souhaité. Déjà parce qu'elle n'est pas le personnage principal du roman — c'est Shaw et ses interrogations autocentrées perpétuelles — et que celui-ci se concentre sur son arrivée sur la terre ferme et non pas son expérience de la solitude. Il se dégage en outre de ce roman une curieuse froideur, créée sûrement par la distance que Shaw met entre lui et les autres mais aussi parce que le roman est constitué par des souvenirs qu'il se remémore, si bien que je n'ai pas réussi à m'attacher à ce personnage triste et assez peu dynamique, et que je n'ai pu profiter pleinement de l'allégresse de la femme que je n'ai fait qu'entr'apercevoir.
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Dans son dernier roman, L'allégresse de la femme solitaire, Irène Frain nous fait découvrir un personnage hors du commun, hors du temps.
Qui était-elle cette femme solitaire ?
Une Indienne.
Dernière représentante de sa tribu.
Les hommes du continent sont allés la chercher sur son île.
Son île.
Parce qu'elle y vivait seule depuis près de vingt ans.
Pourquoi ?
Quand elle débarque d'une goélette, sur les côtes californiennes, en ce milieu du XIXÈME siècle,  beaucoup s'interrogent.
Le Dr Shaw, qui abandonne la médecine pour élever des moutons (et pourquoi pas ? Il'y en a bien qui quittent tout pour élever des chèvres dans le Luberon), s'intéresse à elle et aimerait percer son secret.
Roman chorale qui dévoile, au travers de multiples témoignages (sont-ils toujours fiables ?), la mystérieuse jeune femme.
Elle effraie.
Elle fascine.
Objet de convoitises que l'on aimerait s'offrir.
Que d'aucuns souhaiteraient exposer.
Mystérieuse parce qu'incomprise.
Personne ne connaît les secrets de son langage.
Chacun s'étonne de sa bonne humeur, s'émeut devant ses danses, s'extasie devant son travail manuel, admire sa robe.
Véritable légende.
Des siècles plus tard, elle est encore l'objet d'études d'anthropologues.
Je suis quand même resté sur ma faim.
J'aurais aimé que l'autrice s'approche plus de cette femme, que l'on perçoit comme un fantôme, au travers de son récit.
Elle pouvait se permettre d'inventer.
Tout en gardant l'histoire originale, elle pouvait broder puisque c'est un roman qu'elle a écrit.
Avis mitigé, donc, même si ce fut une lecture plaisante. Parce qu'évidemment, Irène Frain est une romancière de talent.
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Côte californienne, août 1853.

Voici le récit de «la femme solitaire», nommée ainsi car elle a passé près de 18 ans seule, sur l'île de San Nicolas, au large de Santa Barbara, alors un petit village.

Quand le capitaine Nidever la ramène sur la terre ferme, le «pueblo» est en émoi face à cette femme d'une quarantaine d'années, vêtue de robes de plumes, qui danse, chante et dont émane une joie candide.

Mais qui est cette femme ? Comment a-t-elle survécu seule sur l'île ? Et quelle langue étrange parle-t-elle ?

Le docteur Shaw a pour mission de comprendre sa langue et de veiller à la santé de la robinsonne. Il passe beaucoup de temps avec elle, tâchant d'interpréter ses mimes et ses jolis chants.

À travers les notes du carnet du médecin, on suit la nouvelle vie de cette femme et l'accueil qui lui est fait, entre fascination et répulsion. Très vite, elle devient un phénomène de foire. Les religieux se questionnent aussi. Est-elle envoyée par le diable ? Mérite-elle le baptême ?

J'ai beaucoup aimé ce récit, plein de poésie, de bienveillance et richement documenté. L'histoire aurait pu être inventée, que je l'aurais quand même appréciée.  La pureté de l'Indienne et la persévérance du bon médecin m'ont charmée. Je trouve que ce livre est empli de douceur, on y prend son temps et l'on avance à petit pas pour ne pas effrayer la femme solitaire.

Le contexte historique fort, traversé par le massacre des Indiens, la conquête de l'Ouest et la ruée vers l'or est bien présent.

Un roman dépaysant et tendre, qui fait souffler les vents maritimes et fait renaître une figure féminine méconnue de l'histoire.

Irène Frain me surprend en changeant tout à fait de registre après le très différent «Un crime sans importance». Je commence tout juste «Les naufragés de l'île Tromelin» qui va aussi me faire voyager.
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La Femme Solitaire avait été laissée pour morte sur une île pendant dix-huit ans, et a été retrouvée par un chasseur de loutres qui la ramène sur le continent.
À la seule vue du pavillon arboré par la goélette, une partie des habitants se précipite sur la plage ; chacun sait ce qu'il annonce, un exploit qu'on croyait irréalisable.
Nidever et son second, Charley Brown, ramènent sur le continent « La Femme Solitaire », dite aussi « La femme qu'on a perdue », une Indienne abandonnée dix-huit ans plus tôt à San Nicolas, l'île la plus lointaine des Channel Islands – un archipel sauvage qui s'étire de Santa Barbara à Los Angeles.
Voilà le point de départ de ce magnifique roman choral, dont l'action se déroule pendant sept semaines lors desquelles on tente de percer le mystère de cette femme dont on ne comprend pas la langue, qui chante, danse, rit et irradie d'une joie extraordinaire.
Voilà le point de départ de ce magnifique roman choral, dont l'action se déroule pendant sept semaines lors desquelles on tente de percer le mystère de cette femme dont on ne comprend pas la langue, qui chante, danse, rit et irradie d'une joie extraordinaire. Irène Frain est revenue auréolée de son prix Interallié avec le très fort crime sans importance et avec un capital presse et librairie au meilleur.

Elle renoue ici avec les thèmes qui lui sont chers, et renouvelle les codes du roman historiques pour en faire une version moderne et épurée.

L'histoire vraie dont elle s'est inspirée fait écho à des thèmes profonds chez elle : langage, paysages insulaires, exploitation des peuples (ici les Indiens), et un personnage de femme à la fois héroïne et insaisissable.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (2)
LeFigaro
25 août 2022
La romancière élève un magnifique tombeau littéraire à une mystérieuse Indienne d’Amérique.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
SudOuestPresse
27 juillet 2022
L’écrivaine signe un roman solaire, aussi fascinant que passionnant, basé sur un fait divers qui nous transporte dans la Californie du XIXe siècle.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
J'ai encore relu l'article et cette fois-là, j'ai remarqué que le journaliste n'avait pas cessé d'opposer la noblesse et la simplicité de sa Robinsonne -une parfaite représentante de " l'homme rouge", comme il disait- à la vie prétendument civilisée des blancs. A ces seuls mots, j'ai compris: celui qui avait écrit ce texte était un fervent défendeur des Indiens et son récit, un manifeste, voire un acte d'accusation.
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«  La mémoire est la jumelle de l’imagination et cela seul compte: que le temps et l’oubli n’aient pas le dernier mot, que le vieillard qu’il sera bientôt puisse retrouver l’homme dans la force de l’âge qu’il était encore l’année où il s’est mis à croire au destin » .
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«  Nous sommes de la même étoffe que les rêves et notre courte vie est tout emmaillotée de sommeil » ..

SHAKESPEARE, LA TEMPÊTE .
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Il lui confessa aussi qu’il avait gagné l’Ouest au prix d’une bonne quinzaine de scalps. « Mais je n’ai pas été de ces trappeurs qui en font des couvertures ou les cousent au dos de leur veste », se défendit-il. « C’était le prix à payer pour vaincre la frontière et donner des terres vierges à l’Amérique. Voilà pourquoi je n’ai jamais caché mon œil. C’est ma médaille de pionnier. J’ai voulu que les gens se souviennent de ce qu’ils nous doivent, à nous qui avons ouvert la route de l’Ouest. Ma vie durant, je suis resté pionnier. »
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Il y a des vérités enfouies, dit-on, que la fiction est seule capable d'exhumer et d'exprimer. Peut-être parce que mon histoire personnelle m'a rendue très tôt sensible aux déracinés, aux langues menacées et à l'oppression de ce qu'il est convenu d'appeler les "minorité culturelles", telle a été mon ambition quand j'ai écrit ce roman.
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Vidéo de Irène Frain
Entretien sur les origines et l'étymologie du mot ÉCRIRE entre Irène Frain, écrivaine, et Caroline Fourgeaud-Laville, hélléniste.
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