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Le Disque de jade tome 1 sur 4
EAN : 9782266134590
634 pages
Pocket (22/07/2004)
3.59/5   164 notes
Résumé :
Lubuwei, marchand de Zhao, tombe sous le charme, envoûté : jamais il n'a vu un Bi de jade aussi magnifique ! D'un noir lisse et profond, ce disque, percé au centre et finement constellé d'une poudre d'or et d'argent, rendrait immortel son propriétaire. Ses motifs mettent en scène une antique légende chinoise, l'histoire d'amour impossible entre deux étoiles, celle du Bouvier et de la Tisserande. Lubuwei l'acquiert au prix fort. Il sent que ce Bi lui est adressé depu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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On connaît les éditions XO, c'est Christian Jacq, Max Gallo et compagnie : de la saga historique grand public écrite au kilomètre par des professionnels du genre, programmée pour devenir best-seller. Même si de manière générale ce n'est pas trop ma tasse de thé, je n'ai rien contre la littérature de gare : elle a au moins l'intérêt et l'avantage d'être reposante à lire, parfaite pour se détendre les neurones entre deux lectures plus ardues... Hélas ! Ce n'est pas le cas ici, et mes pauvres neurones ont beaucoup souffert à la lecture de ce "Disque de Jade".

Ce n'est même pas une histoire de goûts et de couleurs, d'aimer tel style d'écriture complexe et raffiné ou tel autre plus simple et direct : en l'occurrence l'auteur "écrit faux", de la même manière qu'on joue faux ou chante faux. Ah, ces phrases de cinq ou six lignes où s'enchevêtrent trois ou quatre propositions, sans une seule virgule ! Et ces dialogues où la moindre réplique est systématiquement plombée par un "dit Machin sur tel ton, en faisant ceci et cela" ! Et ces redites, et ces lourdeurs ! Devoir reformuler mentalement plusieurs phrases par page pour les rendre lisibles, avoir envie d'être sous Word pour pouvoir supprimer ou remplacer des mots, voire des passages entiers... voilà qui est loin de ma définition d'une lecture "détente" ou "plaisir".

On ne soupçonnera pas l'auteur de méconnaître son sujet. José Frèches n'est pas le premier péquin venu : énarque, patron de presse, conservateur de plusieurs musées, il est également un sinologue reconnu. Mais cette lecture a confirmé ma théorie selon laquelle il est bien plus facile pour un écrivain de donner l'illusion d'être calé sur un sujet précis, que pour une personne calée sur un sujet précis de donner l'illusion d'être écrivain.

Plein d'enthousiasme et, sans doute, de naïveté, je m'étais procuré les trois tomes d'un coup : environ 1700 pages de "lecture facile" sur un sujet — la Chine ancienne — qui me passionne, cela allait passer tout seul ! Pourtant, après avoir péniblement achevé la lecture de ce premier tome, et consulté de nombreuses critiques annonçant une suite encore plus fastidieuse, je dois me rendre à l'évidence, l'histoire se poursuivra sans moi. Au moins ne suis-je pas trop frustré de ne pas aller au bout de la trilogie, connaissant déjà le destin des principaux personnages — car je fais confiance à l'auteur pour s'en tenir à la vérité historique : Yiren et Zhaoji deviendront les parents du Premier Empereur, et Lubuwei, après avoir assuré la régence du royaume, tombera en disgrâce, remplacé par Lisi...
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José Frèches est une drôle de petite bête. Conseiller à la Cour des comptes, directeur adjoint à la communication de la ville de Paris sous Jacques Chirac, c'est un énarque dont on attend plus la rédaction de rapports technocratiques que de sagas historiques. D'autant qu'il est responsable de la privatisation de TF1, qu'il a dirigé Canal+ et qu'il a rejoint le clan Sarkozy aux affaires. Et pourtant... Il a également été conservateur de musée et est sinologue. Comme quoi, il ne faut pas mettre trop vite des étiquettes aux gens.

Et donc, Frèches a écrit deux trilogies se déroulant dans la Chine antique, mais je ne vais vous parler que de la première : le disque de jade. Il y a très très longtemps, dans un lointain pays qui ne s'appelle même pas encore Chine, vit un éleveur de chevaux répondant au nom de Lubuwei. Il est riche, il est beau et le hasard le met en possession d'un bi de jade aux propriétés magiques : on dit que celui qui le possède devient immortel. Mieux, une prophétie (aïe, ça commence à partir en sucette) prédit que le bi va provoquer l'arrivée d'un empereur qui va unir les différents royaumes en un seul empire, comme au temps de l'Empereur jaune. Et le fait est que, par de heureux hasards, Lubuwei va passer d'éleveur de chevaux à premier ministre du royaume du Qin. Mais là ne fera que commencer sa vie, car une fois en poste, il va avoir une maîtresse, un fils et des tas d'emmerdes.

Le disque de jade est donc une fresque. Lubuwei est certes le pivot central du récit, mais c'est l'occasion pour l'auteur de dépeindre une grande partie de la cour du roi du Qin. Les rois vivent et meurent, les royaumes voisins ourdissent des complots, différentes écoles de philosophie s'affrontent... C'est du gros déploiement façon Robert Hossein. On en a pour son argent, car Frèches connait bien son univers et arrive à présenter la Chine antique avec une relative maestria. Par contre, l'auteur n'est pas là pour mettre en scène du kung fu : ça reste un tableau historique. Avec de la magie, certes, mais hors de question de basculer dans la fantasy.

Je crois que c'est maître Li qui disait : "Une histoire bien racontée ne doit pas en trois volumes être diluée." Enfin, si ce n'est pas maître Li, ça doit être son frère. Toujours est-il que je suis bien d'accord avec lui : la trilogie est souvent une bien mauvaise idée. Et celle-ci ne fait pas exception : après un premier volume qui lance bien l'affaire, le second tome est interminable de longueur. Frèches s'y emmêle les pinceaux en radotant à longueur de pages. Il réexplique des choses qu'il a déjà largement étalées précédemment, y rajoute un peu de redite pour rendre ça indigeste et n'hésite pas à en resservir à volonté. Par exemple, il insiste trois ou quatre fois sur le fait que les eunuques de l'époque gardaient leurs testicules en sécurité car ils devaient se faire enterrer avec pour que leur corps soit complet au moment de la sépulture. Très bien, c'est noté. Inutile de le redire à chaque fois qu'un eunuque entre en scène.

Mais José Frèches trébuche aussi sur des clichés qui semblent parfois tellement évidents. Ainsi, il fait penser à l'un de ses personnage : "Il se disait que d'une étoile ou depuis la lune, on pourrait voir le Grand Mur à l'oeil nu." Bon, la Grande Muraille de Chine a la largeur d'une autoroute, donc pour la voir à l'oeil nu depuis la lune, c'est un peu mort. Mais surtout, comment un Chinois de cette époque reculée peut avoir l'idée saugrenue d'imaginer ce que l'on voit depuis la lune ? Surtout que pour lui, c'est sans doute une divinité, la lune, alors pas question d'y foutre les pieds et de regarder la Terre de là-haut. Pas même en rêve.

Autre agacement : les scènes de cul. Je dois reconnaître qu'elles sont superbement imagées. La madame tripote le bâton de jade du monsieur, qui caresse sa vallée des roses avec de passer par sa sublime porte de derrière... C'est charmant. Mais là encore, combien de redites... Dès qu'un couple se met à faire des galipettes, l'auteur y va de ses euphémismes poétiques et nous refourgue son catalogue érotique. Et croyez moi, ça baise dans cette trilogie.

Et je ne dirais pas que du bien sur la narration : c'est souvent très creux tout ce bouzin. Ainsi, Lubuwei est censé être premier ministre, mais franchement, pas une seconde il n'est mis en scène dans sa fonction. Même si le récit est peuplé de personnages (au point où je me suis parfois perdu entre les protagonistes secondaires qui manquaient cruellement de relief), c'est un univers bien vide. Je ne suis jamais arrivé à imaginer le décor tellement les descriptions sont absentes.

Par contre, Frèches a très bien su mettre en scène le côté yin/yang de la Chine : soit ses personnages sont bons et doux comme des colombes, soit ce sont des rois bêtes et méchants, il n'y a jamais de demi-mesure.

Alors, pourquoi ai-je continué malgré tout ? Il faut avouer que l'époque décrite est passionnante. Et Frèches a des choses à raconter sur cette période. Je ne suis vraiment pas persuadé que le roman est la forme idéale pour cela, car ce n'est clairement pas un bon écrivain à mes yeux. Il ne maîtrise pas la tension dramatique de son histoire, il est obnubilé par la maison royale, il s'écoute écrire pendant des chapitres entiers... Ça fonctionne parce que le décor est enchanteur et mystérieux, mais très franchement, l'auteur n'y est pour rien dans cette magie orientale. Ça reste du boulot d'énarque sans doute passionné, mais à qui il manque une plume et du talent.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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Ouf, enfin terminé !! J'ai au départ été attirée par l'univers dans le résumé, qui change de mes lectures habituelles. J'avais vu de bonnes et de mauvaises critiques sur Babelio et ai décidé de me faire ma propre opinion.

Concernant l'histoire je trouve que c'est très inégal. Certaines parties de l'intrigue sont bien pensées et rythmées alors que d'autres le sont moins et ne sont pas toujours logiques. Il y a pas mal de moments creux, puis vers les derniers chapitres tout s'accélère d'un coup comme s'il fallait vite terminer le récit. Dommage ça aurait mérité d'être plus travaillé avec notamment plus de suspense. Les personnages sont quant à eux bien détaillés dans leur personnalité.

Pour ce qui est du style d'écriture je n'ai pas du tout aimé cet auteur qui m'a déplu de A à Z. Les tournures de phrases sont interminables, sans compter les répétitions d'une phrase à l'autre. On se perd également dans les noms à rallonge des personnages et dans les détails superflus qui ne servent à mon sens qu'à ajouter des nombres de caractères dans le texte. Certains passages en plus d'être inutiles sont clairement malaisants. Je parle des descriptions sexuelles parsemées régulièrement dans le roman où les parties intimes et les positions sont camouflées derrière des noms de fleurs, etc. Parler de seins, de bites, de clitoris etc. aurait été beaucoup moins gênant, le mieux étant de supprimer ces paragraphes qui n'apportent rien à l'histoire (désolée pour les personnes sensibles). Enfin la vision de la femme est vraiment déplorable. Alors oui l'histoire se passe il y a bien longtemps, mais l'auteur est contemporain. Livrer le message qu'une femme est soumise par les hommes puissants et ne peut réussir qu'en couchant est dégradant et en désaccord complet avec notre société actuelle. Il y a tellement d'autres messages à faire passer, pourquoi ce choix ?

Bref vous l'aurez compris, je n'ai pas du tout adhéré à ce roman et ne me plongerai pas dans les deux tomes suivants de la trilogie. Pourquoi mettre deux étoiles dans ce cas, me direz-vous ? Parce que d'une part j'aurais pu abandonner la lecture et suis finalement arrivée au bout, et d'autre part pour respecter tout de même le travail de l'auteur.
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Un roman d'aventure qui se laisse lire. On peut cependant déplorer quelques lourdeurs dans le style.
Au fil des pages - si on met de côté la dimension aventurière - on sent que ces lignes ont été écrites par un connaisseur de la Chine, tant de son histoire que de sa culture. Cela implique la dimension érotique, présente dans la littérature classique de cette civilisation.
L'intrigue est bien menée, et les personnages sont attachants. Dans l'atmosphère, on peut voir des échos d'autres ouvrages, comme "Epouses et Concubines". En revanche, le récit est souvent "boiteux" à cause du nom de quelques personnages qui ont été traduits en français. Cela m'a vraiment rebuté à plusieurs reprises, d'où le fait que ce n'est qu'à la 3ème tentative que j'ai réussi à aller au-delà des 3 premières pages. J'aurai préféré avoir à lire des notes de bas de page expliquant la signification des noms.
Malheureusement, un des personnage que je préférais (Inébranlable Etoile de l'Est) - mélange de fa Mulan et de Yentl - n'a qu'un tout petit rôle et est assassinée (par son mari???). J'espère que sa ère (Vallée Profonde) parviendra à déjouer le mystère grâce à ses dons de voyance, et à l'aide du maître taoïste Wudong et de son assistant, Zhaogongming.
Maintenant, reste à voir comment l'intrique montée par Huayang, Zhaoji et Lubuwei va évoluer! Ces 3 personnages épris de pouvoir au détriment parfois de leur épanouissement, seront-ils punis? Dépassés par les engrenages qu'ils ont eux-mêmes ficelés?
Malgré ces maladresses et lourdeurs, je dirais quand même que c'est une bonne lecture de détente. Tout y est : la guerre, la vengeance, l'amour, le pouvoir, l'ésotérisme...
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Ce livre qui est le premier que je lis de José Freches est le premier tome d'une trilogie se déroulant dans la Chine de la fin du troisieme siecle avant notre ere, a l'époque des guerres d'unification de la Chine sous la dynastie Qin. L'auteur fait magnifiquement revivre sous nos yeux cette période aussi sanglante que raffinée de l'histoire chinoise, dominée par la personnalité du cruel empereur Qin Shi Huang -nom qu'il s'est lui-meme donné et qui signifie "Le Premier Empereur"- qui conquit les "Royaumes combattants" entre 230 et 221 av. J.-C. Une trilogie qui vous fera passer de délicieux moments si vous aimez que l'on vous raconte des histoires bien documentées sur cette Chine d'il y a plus de deux millénaires devenue quasi légendaire. José Freches n'est pas un écrivain obsédé par la recherche d'un style personnel apte a conquérir les littéraires dans l'ame, mais il est un merveilleux conteur doublé d'un spécialiste reconnu de la Chine ancienne.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
C'était un immense disque percé au centre, un Bi de jade noir constellé de minuscules particules argentées et dorées disposées comme autant d'étoiles parsemant un ciel de pleine lune dépourvu de nuages.
En fixant son regard sur la surface de l'objet, le marchand eut l'impression qu'il tenait dans sa main tout le firmament qui surplombait la terre lorsqu'il faisait nuit. Il se pinça pour être sûr qu'il ne rêvait pas. Non, les étoiles surgies des profondeurs de la pierre étaient bien là, minuscules et brillantes comme des astres.
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Au royaume de Qi, l'écrit était vénéré comme une relique sacrée. Les scribes étaient rares et plus encore les écrits. Les bibliothèques étaient considérées comme des sanctuaires contenant des trésors nationaux, elles étaient plus sévèrement gardées que des prisons. Quiconque volait un livre ou, a fortiori, le détériorait, était puni de mort. P.160
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"Regarde donc l'espace sombre,
Dans la chambre vide surgit l'éclatante blancheur.
Le bonheur est là où tout mouvement s'arrête."
La reine ferma les yeux. Elle voyait à son tour cette masse blanche et lumineuse qui lui faisait penser à un cocon de ver à soie.
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Mais depuis que le Bi noir etoile l'avait amene chez la pretresse du pic de Huashan, tout cela paraissait derisoire.
Il croyait, jusqu'alors, avoir definitivement choisi entre la fortune et la gloire. Il s apercevait a present qu'il n'en etait rien.
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Ici, l'Empire au centre du monde. La terre ouverte au labeur des vivants. Le continent milieu des Quatre-mers. La vie enclose, propice au juste, au bonheur, à la conformité.
Où les hommes se lèvent, se courbent, se saluent à la mesure de leurs rangs. Où les frères connaissent leurs catégories : et tout s'ordonne sous l'influx clarificateur du Ciel.

Victor Segalen, Stèles
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Vidéo de José Frèches
Conversation privilégie avec José Frèches | Lecteurs.com .Conversation privilégiée avec José Frèches, auteur de "Gengis Khan ; l'homme qui aimait le vent" et de "Gengis Khan ; le conquérant" (Éditions Xo)
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