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René Huntzbucler (Traducteur)
EAN : 9782841092871
140 pages
Le Temps des Cerises (01/11/2001)
4.1/5   230 notes
Résumé :
Commencé en 1906, La Mère fut achevée à Capri où maxime Gorki était en convalescence.
Très vite, le roman allait être connu, traduit et admiré dans le monde entier. Les éditions allaient se succéder et ce livre allait inspirer d'autres artistes tels le cinéaste Poudovkine ou Bertolt Brecht. Mais ces dernières années ce roman fondateur était devenu introuvable en France. Témoignage sur le mouvement ouvrier russe, quelques années avant la révolution d'Octobre, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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De cet écrivain russe, j'ai lu , il y a fort longtemps , avec passion et moult émotion la trilogie autobiographique, "Enfance", "Mes apprentissages",
et "Mes Universités", mais j'avoue bien honteusement n'avoir jamais parcouru ce grand classique...réédité magnifiquement par les éditions,
"Le Temps des cerises"....¨Pélagie, femme et mère d'ouvrier, illettrée,écrasée par une vie laborieuse et les coups d'un mari alcoolique , de son vivant...va apprendre au contact de son fils et de ses camarades la réalité du monde ouvrier et de l'engagement politique...

L'évolution extraordinaire, exemplaire d'une mère qui par amour pour son fils, va avoir l'élan de comprendre ses idéaux, ses révoltes...

Un témoignage des plus prenants sur le peuple russe quelques années avant la Révolution d'Octobre, ce roman met en scène le portait unique d'une figure maternelle, qui va s'éveiller intellectuellement, humainement....
Elle va apprendre à lire à 40 ans... et s'investir de toutes ses forces pour soutenir, participer à son niveau aux actions de son fils, dont elle admire l'intelligence et le courage !

Avec cette figure féminine emblématique, c'est un très beau texte que Gorki nous offre, où des camarades-ouvriers se mettent à lire, réfléchir, pour ne pas répéter la fatalité vécue par leurs parents ni les injustices criantes vécues
par les classes laborieuses, traitées depuis toujours comme "quantités négligeables" !!

Je ne peux résister à transcrire un extrait de l'excellente préface de François Eychart : "La Mère offre un des plus beaux portraits de femme de la littérature mondiale. (...)
Gorki, lui, a osé faire de Pélagie Vlassova le sujet d'une oeuvre dont le retentissement fut considérable parce qu'il s'agit d'une femme des plus ordinaires qui prend toute son amplitude en devenant une militante du combat pour la révolution.

On s'étonne que le courant féministe n'ait pas cru devoir revenir sur ce roman. (...)
Car c'est à une sorte d'insurrection que le roman de Gorki convie son lecteur, insurrection contre ce qui courbe les humbles, les maintient dans leur faiblesse, les désarme d'avance contre leur malheur. Au fur et à mesure qu'elle
se libère la mère s'affirme, devient de plus en plus elle-même. Elle dévoile ses qualités en devenant un élément actif du mouvement révolutionnaire.
C'était là, bien sûr, un scandale pour l'opinion de l'époque qui, même dans sa partie progressiste, n'acceptait une telle audace que pour des femmes instruites, appartenant aux milieux éclairés et aisés. La participation d'une
femme du peuple au mouvement socialiste restait un interdit" (p. 7-8)
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Avec son roman La mère, Maxim Gorki nous offre le portrait d'une femme du peuple ordinaire mais qui, par son amour pour son fils, se révèlera un des personnages les plus intrigants et poignants de la littérature russe. du moins, c'est mon opinion. Pélagie Vlassov est la veuve d'un mari tyrannique (alcoolique et violent). Son fils Paul deviendra-t-il comme son père ? Mais non. Il se détourne de cette voix. Et pas seulement, il effectue un 180 degrés. Il se met à lire (quoi ? la pauvre mère illettrée ne saurait le dire), puis à fréquenter des gens, même à recevoir chez lui ces « camarades », comme Nicolas Vessovchikov. L'action se déroule en 1906, alors on voit venir la suite… le communisme ou le socialisme, comme vous voudrez bien le nommer.

Fort heureusement, l'auteur nous épargne de longs passages descriptifs où d'autres auraient décrit en long et en large ces philosophies des débats politiques à n'en plus finir. Et c'est d'autant plus crédible que ses personnages centraux proviennent du peuple, pas des intellectuels (ceux qui ont échoué la révolution avortée de 1905). Un an plus tard, il va sans dire que le socialisme et le communisme sont fortement réprimés. Un jour, le directeur de la fabrique veut tirer profit d'un marais adjaçant et souhaite refiler la facture des travaux aux ouvriers (en retenant un kopek par rouble sur leurs salaires) sous prétexte que l'assainissement de l'endroit améliorerait les conditions de tous. Paul Vlassov est le premier à se lever et il encourage ses collègues à la résistance. Évidemment, il est emmené en prison. Sa mère aurait pu se désoler, se refermer sur elle-même et dépérir (comme elle s'était écrasée sous son mari) mais non ! Elle embrassera plutôt les idéaux de son fils.

C'est ainsi que Pélagie va se transformer. Elle prend sur elle de continuer le travail de son fils. Elle continue à héberger Rebyne malgré l'opprobe qui commence à s'abattre sur sa maison. Puis elle aide directement les amis de son fils. Réussissant à se faufiler partout (qui suspecterait une vieille femme), elle circule dans la région, distribue des tracts, fait passer des messages, etc. Elle se bagarre même avec la police ! de plus, elle apprend à lire à son âge afin d'appuyer le mouvement de son mieux. Ainsi, elle deviendra un des symboles de la classe laborieuse !

Pélagie, qui était au début un personnage de mal-aimée, une femme parmi les plus ordinaires, devient malgré elle une héroïne. (Pas vraiment le type de figures féminines auxquels les grands auteurs russes nous ont habitués!) de faible elle s'affirme. Qui aurait pu croire qu'elle deviendrait l'instrument de l'action politique, une militante du combat pour la liberté. de cheminement est tout de même long (et répétitif par moment), vers le dernier tiers du roman, bof… j'avais hâte d'en arriver à la fin. Mais, heureusement, la finale, si elle n'est pas enlevante, est tout de même dramatique et touchant. Dans tous les cas, je la trouvais appropriée. La mère ne pouvait revenir en arrière, redevenir la simple mère abusée qu'elle était jadis. C'était très réussi de Maxim Gorki, qui a su prévoir une décennie plus tôt la terrible révolution qui a secoué la Russie.
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Pélaguée, une vieille femme russe, va petit à petit s'éveiller à la vie et sortir de sa condition de femme soumise et ignorante. Veuve d'un mari violent, elle va découvrir grâce à son fils Pavel, militant socialiste, la vérité sur leur vie de misérables.

Tous ces ouvriers du début du XXe siècle, exploités, maintenus dans l'ignorance, la peur et les mensonges, ne savent comment exprimer leur révolte. Irrités par leurs conditions de vie misérable, indignes d'un homme, ils sombrent dans l'ivrognerie et la violence.

Il faut leur apprendre qu'il est possible de vivre autrement, que leur misère n'est pas une fatalité. Se délivrer de la peur de l'oppresseur, chercher la vérité. Ils ne sont pas méchants, idiots et bruts par hasard. On les a maintenus volontairement dans cet état d'asservissement, afin de profiter de leur travail, de se divertir au prix de leurs peines.

Pélaguée et son fils Pavel vont être les symboles de cette révolte, les apôtres de la vérité.
Petit à petit le monde des ouvriers s'éveille à la révolte, les idées de liberté, de savoir et d'égalité font leur chemin. le monde fraternel des socialistes est en marche, soulevant aussi le monde paysan qui crève de faim.

Très beau portrait du prolétariat, mais aussi du monde paysan, et de la justice de l'époque.
Portrait d'un peuple courageux qui s'éveille, de son existence monotone et obscure, et allume en lui la flamme de la raison, la flamme de l'espoir d'une vie meilleure, qui fait enfin entendre sa voix pour anéantir l'autocratie.
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Pas mal pour un roman dont son auteur n'était pas vraiment satisfait : il le trouvait trop long, ennuyeux, écrit à la va-vite et d'après lui il imposait trop son point de vue. Effectivement il l'a écrit vite, pendant un séjour aux USA. Mais cela ne sent pas du tout. Ce roman s'appuie sur un personnage bien réel, Piotr Zalomov, l'un des organisateurs d'un des premières manifestations du premier mai à Sormovo, près de Nijny Novgorod, ville natale de Gorki, en 1902. La mère, c'est celle de Piotr. Il n'y a pas à proprement parler une intrigue, le coeur du livre, c'est l'évolution de Pélaguée, la mère, à partir de la confiance qu'elle a dans son fils. Son éveil social et intellectuel, ses états d'esprit, sont décrits et analysés dans le détail avec beaucoup de finesse. Ce qui est remarquable c'est l'angle choisi par Gorki pour raconter les mouvements sociaux du début du siècle, après l'échec de la Révolution de 1905, plus intellectuelle : un personnage féminin très ordinaire au départ, une veuve dont le mari était alcoolique et violent, qui s'émancipe, se met à lire à 40 ans, pour finir par devenir un rouage important de l'action révolutionnaire. le résultat est l'un des plus beaux personnages féminins de la littérature, ce qui était sans doute très choquant à l'époque. La peinture psychologique sonne vrai, de même que les dialogues. On est très loin du réalisme soviétique, d'autant que la mère reste croyante jusqu'au bout ! Un certain manichéisme est certes présent, mais en même temps, la diversité des personnages du côté des opprimés est bien présentée, on sent toute leur complexité, bien loin de ce que peut résumer un chapitre d'un livre d'histoire. Gorki a l'habileté de ne mettre en scène aucun débat politique théorique, ce qui permet de ne pas étiqueter ses personnages à l'intérieur du mouvement révolutionnaire (ils peuvent correspondre à n'importe lequel des courants de l'époque). Et pourtant le roman est saturé d'idéologie, mais il s'agit surtout de questions sur le comportement que doit avoir un révolutionnaire par rapport à ses idéaux, son attitude et ses actions par rapport à la police, aux mouchards, … C'est vrai que la lecture et l'histoire avancent très lentement, au rythme de l'évolution de Pélaguée plutôt qu'à celui des événements mais c'est cependant l'optimisme sans faille de cette vision humaniste et positive de l'être humain qui m'a le plus gênée. Cette optique est amplifiée par des comparaisons que le lecteur français ne relève même plus avec des métaphores bibliques (les héros sont comparés à des anges ou des apôtres, la manifestation est comparée à un chemin de croix, etc...) qui ont valu d'ailleurs à Gorki d'être inquiété pour blasphème ! C'est vrai qu'on peut trouver ce roman un peu long, qu'il aurait pu être moins manichéen tout en faisant passer le même message, mais il reste incomparable pour sa peinture de la vie quotidienne et de l'état d'esprit du milieu ouvrier russe de l'époque tsariste et au moins autant, pour le tableau qu'il dresse de la condition des femmes russes d'alors. Un très beau portrait de femme absolument remarquable.
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Titre : La mère
Auteur : Maxime Gorki
Année : 1906
Editeur : le temps des cerises
Résumé : Pélagie Nilovna est une vieille femme russe vivant dans la misère. Veuve d'un mari violent, la pauvresse assiste, médusée, à la prise de conscience politique de son fils Paul et de ses compagnons. D'abord spectatrice incrédule, la vieille femme illettrée va peu à peu ouvrir les yeux sur sa condition et celle de ses semblables, jusqu'à devenir un exemple de courage et d'abnégation dans les luttes ouvrières qui secouèrent l'empire russe en ce début de XX ième siècle.
Mon humble avis : Maxime Gorki, un nom qui claque comme un coup de fouet, un nom qui évoque des steppes enneigées et d'intenses luttes ouvrières. Maxime Gorki, un auteur que je n'avais jamais lu avant de découvrir ce roman sur les rayonnages d'une petite librairie de Pamiers en Ariège. Un coup d'oeil à la jolie couverture et le pavé se retrouvait illico dans la pile de livre s'accumulant sur le comptoir. Les lecteurs métropolitains ne connaissent pas leur chance de pouvoir disposer de tels endroits, mais je m'égare… Revenons à l'illustre auteur du pays des tsars et chantre du réalisme socialiste, revenons à ce roman comptant les prémisses de la révolution russe. Pélagie est une vieille dame au grand coeur, naïve et croyante. Son mari décédé ne lui a laissé que de mauvais souvenir : une vie rude et humiliante où les privations et la violence furent quotidiennes. Lorsque son fils Paul s'éveille aux idées communistes, la vieille femme est effrayée, médusée par ces promesses d'un monde meilleur. Puis vient l'espoir : celui de voir les damnés de la terre se lever et renverser un ordre qu'elle pensait jusqu'alors immuable. Vous l'aurez compris, ce bouquin de Gorki est un hymne à la révolution, mais également un témoignage implacable des conditions de vie ignobles des ouvriers de cette époque. Mais au-delà de cela, la mère est aussi le portrait poignant d'une femme qui s'éveille à la vie sur le tard, une femme qui s'émancipe et peut-être aussi un excellent manifeste féministe. J'avoue avoir été surpris par la modernité de ce texte, les personnages sont attachants et le style n'a pas pris une ride. J'avoue également, et c'est bien dommage, un certain ennui dans la dernière partie du texte, avec l'impression que chaque chapitre est le reflet fidèle du précédent et puis une gêne lorsqu'après quelques recherches, je me rendis compte que Gorki fut, à priori, l'un des fidèles alliés du père des peuples, j'ai nommé l'immonde Joseph Staline. Mais laissons de côté l'aspect politique et la vie personnelle de l'auteur pour ne retenir que le personnage marquant, nuancé et idéaliste de Pélagie Nilovna. Pour conclure, la mère est un roman édifiant, une oeuvre contrastée dont certains passages m'ont ébloui et d'autres profondément ennuyé. Contrasté vous dis-je…
J'achète ? : Oui pour l'aspect sociologique de l'oeuvre, pour la description précise de cette époque pré-révolutionnaire, une époque qui changea la face du monde, pour le meilleur mais surtout pour le pire. Mais aussi parce qu'il s'agit d'un classique de la littérature russe et qu'affirmer avoir lu Gorki en société fera de toi un potentiel et dangereux gauchiste à surveiller de près. Courage camarade !
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Citations et extraits (86) Voir plus Ajouter une citation
Chaque jour, dans la fumée et l'odeur de l'huile du faubourg ouvrier, la sirène de la fabrique mugissait et tremblait. Et des petites maisons grises sortaient en hâte, comme des blattes effrayées, des gens maussades aux muscles encore las. [...]
Le soir, quand le soleil se couchait et que ses rouges rayons brillaient aux vitres des maisons, la fabrique vomissait de ses entrailles de pierre, aux scories humaines, et les ouvriers, aux visages noirs de fumée, aux dents brillantes d'affamés, se répandaient à nouveau par les rues, laissant dans l'air des exhalaisons moites de graisse de machines. Maintenant, les voix étaient animés et même joyeuses ; leur travail de forçat était fini pour aujourd'hui, le souper et le repos les attendaient à la maison.
La fabrique avait englouti la journée ; les machines avaient sucé dans les muscles des hommes toutes les forces dont elles avaient eu besoin. Ce jour était rayé sans laisser de traces ; l'homme avait fait un pas de plus vers sa tombe, [...].
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Camarades ! répéta -t-il, en puisant dans ce mot l'énergie et l'enthousiasme. C'est nous qui construisons les églises et les fabriques qui forgeons les chaînes et fondons l'argent. C'est nous, la force vivante qui donne à tous le pain et les plaisirs depuis le berceau jusqu'à la tombe...
-C'est ça ! s'écria Rybine.
-Toujours et partout, nous sommes les premiers au travail, et les derniers dans la vie. Qui se soucie de nous ? Qui nous veut du bien ? Qui nous considère comme des hommes ? Personne ! (...)

-Nous n'aurons pas un sort meilleur, tant que nous ne nous sentirons pas camarades, que nous ne formerons pas une famille d'amis étroitement liés par le même désir, celui de lutter pour nos droits. (p. 83)
(p. 83)
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— Ils t’ont humilié ?

— Oui ! répliqua-t-il. C’est pénible… j’aurais préféré aller avec eux…

Il sembla à la mère qu’il avait les larmes aux yeux ; et pour le consoler de son chagrin, qu’elle devinait vaguement, elle dit en soupirant :

— Patience… tu seras pris aussi !

— Je le sais, répondit-il.

Après un instant de silence, la mère ajouta avec un accent de tristesse :

— Comme tu es cruel, mon fils ! Si seulement tu me calmais… Mais non, je dis des choses terribles, et tu m’en réponds de plus terribles encore !

Il lui jeta un coup d’œil, s’approcha d’elle, et lui dit à voix basse :

— Je ne sais pas vous répondre, maman ! Je ne peux pas mentir ! Il faut vous y habituer…

Elle soupira et se tut ; puis, elle reprit, frissonnante :

— Et qui sait ? on dit qu’ils torturent les gens, qu’ils leur déchirent le corps en lambeaux et leur brisent les os. Quand j’y pense j’ai peur, Pavel, mon, chéri…

— Ils broient l’âme et non le corps… C’est encore plus douloureux que la torture, quand on touche à votre âme avec des mains sales.
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- Pour nous, oui, petite mère, pour tous! s'exclama-t-il. Pour nous, il n'y a pas de nations, ni de races, il n'y a que des camarades, ou que des ennemis. Tous les travailleurs sont nos camarades, tous les riches, tous ceux qui gouvernent, nos ennemis. Quand on regarde le monde avec son bon coeur, et qu'on voit combien nous, les ouvriers, on est nombreux, quelle force il y a en nous, alors on est saisi d'une telle joie qu'on en a le coeur en fête!... Et c'est la même chose, petite mère, pour un Français et pour un Allemand, quand ils ont compris la vie, et l'Italien se réjouit de même! Nous sommes tous fils d'une seule mère, d'une même pensée invincible, celle de la fraternité des travailleurs de tous les pays. Elle nous réchauffe, c'est un soleil dans le ciel de la justice, et ce ciel-là, il est dans le coeur de l'ouvrier ; qu'il soit ce qu'il voudra, qu'il se nomme comme il voudra, le socialiste est notre frère en esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.
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— Nous sommes des socialistes. Cela signifie que nous sommes les ennemis de la propriété particulière, qui désunit les hommes, les arme les uns contre les autres et crée une rivalité d’intérêts inconciliables, qui ment en essayant de dissimuler ou de justifier cette hostilité, et pervertit tous les hommes par le mensonge, l’hypocrisie et la haine… Nous estimons que la société qui considère l’homme uniquement comme un moyen de s’enrichir est anti-humaine, qu’elle nous est hostile ; nous ne pouvons accepter sa morale à double face, son cynisme éhonté et la cruauté avec laquelle elle traite les individualités qui lui sont opposées ; nous voulons lutter et nous lutterons contre toutes les formes d’asservissement physique et moral de l’homme employées par cette société, contre toutes les méthodes qui fractionnent l’homme au profit de la cupidité… Nous, les ouvriers, nous sommes ceux dont le travail crée tout, depuis les machines gigantesques jusqu’aux jouets des enfants. Et nous sommes privés du droit de lutter pour notre dignité humaine ; chacun s’arroge le droit de nous transformer en instruments pour atteindre son but ; nous voulons avoir assez de liberté pour qu’il nous soit possible, avec le temps, de conquérir le pouvoir. Le pouvoir au peuple !…
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Vidéo de Maxime Gorki
Gorki et ses fils, correspondance (1901-1934) , traduit du russe et préfacé par Jean-Baptiste Godon, est paru aux éditions des Syrtes.
Près de dix mille lettres de la main de Maxime Gorki sont conservées par les archives de l'Institut de la littérature mondiale de Moscou. La présente correspondance inédite entre l'écrivain et ses fils représente 216 lettres échangées entre 1901 et 1934.
Plus d'info sur https://editions-syrtes.com/produit/gorkietsesfils/
Nos remerciements à la Bibliothèque russe Tourguenev à Paris pour avoir gracieusement accueilli le tournage.
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