Vengeances mortelles

Le principe des anthologies d'Otto Penzler est appétissant : il choisit un thème de littérature policière puis sélectionne des auteurs auxquels il demande d'écrire un texte sur cette thématique. Ici celle retenue est très prometteuse : la vengeance. le détail. "Une arête en travers du gosier" de Lawrence Block se tient tout à fait. La nouvelle est bien construite et nous fait frémir mais comme toujours chez cet auteur il manque un petit quelque chose pour que ce soit transcendant, peut-être un grain de surprise. "Une épreuve de force" de Mary Higgins Clark est un MHC inédit exotique un peu inattendu (à la sauce modernisée du "Chat et les pigeons" et de "Rendez-vous à Bagdad") mais où l'on retrouve bien la marque de l'auteure. Bien qu'Henry et Sunday ne soient pas à la hauteur d'un Hercule Poirot, d'un Sherlock Holmes ou même d'un Myron Bolitar, la nouvelle est réussie et se lit très agréablement. La thématique vengeance est discrète toutefois. "Paternité" de Thomas H Cook prend par surprise. Il s'agit d'une variation plutôt intéressante sur un thème très ancien. Il y a quand même des blancs et ça ne fonctionne que partiellement. "West End" de Vicki Hendricks ne m'a pas beaucoup plu. Ce n'est pas une véritable histoire de vengeance à mon sens. Un peu décevant. "Aux risques de l'acheteur" de Joan Hess est intrigante et délicatement savoureuse. J'ai bien aimé. "Eradicum Homo Horribilus" de Judith Kellmann n'a pas la vulgarité aussi flagrante que dans les autres textes de l'auteure que j'ai lu. Ce n'est pas du meilleur goût mais c'est une histoire de vengeance originale et convaincante. "Le dernier sursaut du chat" d'Eric Lustbader commence de façon prometteuse mais est finalement bien décevant. Pas à proprement parler une histoire de vengeance. "Angie ravie" de Philipp Margolin est une des deux meilleures nouvelles du recueil. Glaçante. Une excellente variation sur la gamme de la vengeance. "L'homme de paille" de David Morrell est ma nouvelle préférée du recueil. Une excellente histoire de vengeance dans une veine très intéressante. Succulent."Homicide involontaire" de Joyce Carol Oates ne m'a pas trop plu, notamment parce que c'est franchement obscur. "L'ennemi" de Shel Silverstein est déconcertant. Pas trop mon genre de texte. Je n'ai pas aimé "Mr Clubb et Mr Cuff" de Peter Straub , trop vulgaire, trop glauque et trop obscur. En résumé un recueil qui tient la route même si les trois dernières nouvelles m'ont déçue.