Ce livre est arrivé entre mes mains d'une façon tout à fait inattendue, à la suite du visionnage (sur Arte/2020) du documentaire de 2013 sur « DUNE »* de A. Jodorowsky, assez époustouflant, qui était en projet de production de film par M. Seydoux dans les années 1975 !
Je me suis donc intéressé au personnage artistique de Jodorowsky, et ceci induisant cela, j'ai fini par lire cet ouvrage plutôt en dilettante au début, sans aucune autre idée, et finalement me décider à en faire une “critique littéraire” ici ! Et ceci par une certaine “honnêteté” envers l'auteur, qui au-delà de son coté baroque véhicule néanmoins, une véritable authenticité, certes très originale, d'une démarche spirituelle intérieure vraie.
L'auteur, tout en se référant strictement aux stances des Évangiles, met en perspective un ressenti spirituel fruit d'un vécu qui l'amène à produire réflexions et suggestions dans une optique qui serait celle d'apporter, si ce n'est des réponses, du moins des pistes, voire des issues à des impasses interprétatives malheureuses.
Certes, l'on peut de prime abord se dire que le contenu de ce livre est farfelu, une certaine emphase dans l'expression, voire outrancier et peut être parfois provoquant, mais ce serait rester là à une lecture de surface. L'argumentation s'adresse à l'intériorité des êtres ; pour certains il peut y avoir un écho, pour d'autres, cela leur restera sans doute hermétique, leur sensibilité ne les orientant pas dans cette direction ; en fait, il y a sans doute volontairement un côté « gurdjieffien » dans cet écriture.
Quoi qu'il en soit cette lecture revisitée par un regard “visionnaire” est vraiment originale par bien des aspects, un contrepoint peut-être à celle d'
Arnaud Desjardins, lui dans un autre registre plus scolastique sans doute** !
A. Jodorowsky est par ailleurs dans la détestation de la psychanalyste anglaise pour les kleiniens, son approche parentale plus fraternelle et chaleureuse est incompatible avec les travaux de
Melanie Klein semble-t-il !
Il porte haut le respect du féminin qu'il aime assurément, ainsi qu'un amour profond pour l'enfance, l'enfant, et les “promesses” de l'une et de l'autre !
Ce qui ne l'empêche pas d'aborder sans détour ce qui doit tôt ou tard se produire à travers nos maux et la mort. Cependant la chose est abordée avec finesse et intelligence de coeur, rendant à notre corps dans sa simplicité, sa grandeur et sa dignité !
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*oeuvre écrite de F. Herbert
**https://www.babelio.com/livres/Desjardins-En-relisant-les-vangiles/217251/critiques/735246
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