Voilà, j'ai le regret de vous informer que Hulda et moi , c'est " comme Capri " , c'est fini . Notre idylle platonique vient de prendre fin dans l'est de l'Islande et , Covid ou pas , je reprends l'avion pour des horizons plus cléments, plus sereins .Des regrets ? Oh oui , bien entendu , car malgré une atmosphère plutôt glauque , j'ai passé un séjour inoubliable dans ce pays qui , il faut bien le reconnaître, ne recueille pas les suffrages pour le tourisme de masse . Tant mieux pour les autochtones et..la planète....et puis , quand on voit ce qui s'y passe ...
Je vous plante le décor. Une ferme . Un couple , Erla , la femme ,Einar, le mari, attaché, lui , viscéralement à cette bâtisse héritée des ancêtres....Un hiver de plusieurs mois , le froid , le sol gelé, la nuit presque perpétuelle, la neige en permanence , les communications quasi impossibles , bref , le Néant, l'ennui de "l'hibernation " . Seule possibilité : le CONFINEMENT .....Ce mot , on le connaît bien , maintenant , non ? Et bien là , c'est le CONFINEMENT puissance 10.... Que penser lorsqu'un étranger " perdu" dans une atroce tempête frappe à la porte pour demander assistance la veille de Noël ? Que c'est un miracle qui va apporter un peu de " respiration ", un peu de distraction dans une saison d'un mortel ennui ....? Sans doute . Ou peut - être pas . Surtout quand l'arrivée de cet inconnu s'accompagne de coupures d'électricité , que le téléphone lui - même...La tempête de neige qui augmente d'intensité vient faire peser sur l'ensemble une lourde chape de plomb ...Le décor est planté, le spectacle peut commencer ....
Et Hulda , dans tout ça ? Hulda , elle doit faire face , au travail , au regard négatif et moqueur de ses collègues masculins qui n'ont pas pour la femme , un regard particulièrement égalitaire. Comme partout , il " y a encore du boulot" , du chemin à parcourir , un chemin aussi long et périlleux que celui qui mène à une certaine ferme....
Et puis , il y a sa famille et là , si vous avez lu les deux précédents opus , vous savez des choses , suffisamment de choses ......Je n'en dirai pas plus à ce sujet si ce n'est que bien qu'intervenant tard dans ce récit, le personnage d'Hulda est vraiment " puissant " . Comment ne pas s'attacher à cette femme qui ...dont....
Encore une fois et peut - être même encore plus , j'ai été " transporté " par ce roman qui vient clore une trilogie originale par sa présentation , en ce sens qu'on " remonte le temps " au lieu d'en suivre le cours .Rassurez- vous , les trois volumes se lisent " séparément " mais je vous conseille cependant de les lire dans cet ordre perturbé , en rien " perturbant " pour les lecteurs et lectrices .
J'ajouterai que l'expression écrite est , une fois de plus , limpide , facile et nous tournons les pages avec avidité si bien qu'on se trouve ballottés dans " cette tempête " mais que le " salut " est possible . "Possible " , ai- dit , mais pas " AUTOMATIQUE " . C'est un polar noir , très noir , tout de même , mais écrit avec " finesse " et sans intention de " heurter " par des descriptions exagérément difficiles . Par contre , quelle oppression ...Le souffle souvent coupé. Dedans . Dehors . L'art de porter l'angoisse au plus haut.
Je quitte l'Islande le coeur gros à l'idée d' abandonner Hulda mais soulagé tout de même de retrouver un climat moins rude et un peu plus lumineux de par la longueur du jour ... Ouf . ...Ah , mince , le masque ...Je l'avais oublié celui - là.
A la ferme , on s'en passait .....Personne à l'horizon , personne , personne , jusqu'à ce qu'un pauvre voyageur égaré dans la tempête....Non , je ne veux pas y retourner ...je mets le masque et je préfère encore affronter la COVID , Mais je reviendrai , c'est certain car cet auteur , il est vraiment ...Phé..no..mé..nal.
Enfin , c'est mon avis , rien que mon avis .
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Trois histoires qui se rejoignent, il suffit juste d'être patient...
Et c' est le problème, on veut savoir vite...
Une lecture que j'ai faite pied au plancher, à toute barzingue tellement je voulais savoir...
Savoir qui était cet étranger qui a frappé à la porte de cette ferme islandaise, oh combien isolée d' Einar et Erla ...Parce que c'est sûr, il a menti, il n' a pas pu marcher à pied jusqu'à la ferme : trop froid, trop obscur, trop mortel... Mais où est la voiture ? Et pourquoi ; tout d'un coup l'électricité est coupée. Déjà qu'ils sont isolés, sans radio, c'est la déprime assurée... Qu'est ce qu'il leur veut à la fin, à errer de nuit dans toute la maison ? C'est sûr, qu'on ne peut pas le mettre à la porte , avec ces températures polaires ! Autant le condamner à mort en une demi heure... Et puis, un soir de Noël , ça ne se fait pas.
Tout ça va mal finir...
Et d'ailleurs, l'inspectrice Hulda est appelée dans un lieu isolé , un meurtre...
Elle qui doit déjà se débattre avec sa peine, ses soucis. Sa fille adolescente qui refuse de sortir de sa chambre.
Mais , elle est sensée enquêter sur une disparition de jeune fille. Ses problèmes personnels l'ont tenue à l'écart de cette affaire.
Il se passe tant de choses dans ce Noooooord...
Et tout cela est divinement ( pour nous lecteurs...), exacerbé par le climat : ce froid bloquant, isolant, tuant, et cette nuit, cette obscurité qui isole, enferme, fout une trouille d'enfer...
Des personnages au bord du gouffre, une lecture noire et stressante. Et si j'ai un petit bémol à émettre , c'est sur ce qui arrive à l'inspectrice : pas indispensable, glauque, et franchement trop rapidement esquissée. Trop vite pour un tel sujet. C'est un personnage récurrent, mais je préférerais que sa vie ne soit pas évoquée, je trouve que ça n'apporte rien à l'histoire.
A par ça, tout est bon dans cette dernière tempête ( à lire bien au chaud chez soi, est-il besoin de le préciser ? )....
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Hilda ouvrit les yeux, malgré les solides pneus cloutés, elle avait douté de retourner au travail. Elle sentait que la colère ne faisait que s'accentuer et la haine grandissait en elle. Il fallait qu'elle trouve un moyen de l'expulser. Elle avait besoin de s'occuper comme un bibelot. Traduit par jean- Christophe Salaun. Moi je ne la quitterais pas. Il n'aurait pas pu aller plus loin que Kirkjuboejarklaustur.
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Un dernier volet se déroulant vingt-cinq ans avant La dame de Reykjavik et dix ans avant L’île au secret.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Elle sursauta lorsqu’un bruit déchira le silence.
On aurait dit un coup contre la porte d’entrée.
Elle regarda son mari, figé le bras en l’air avec sa cuillère remplie. Il l’avait entendu, lui aussi.
- Anna ? Demanda Erla. Tu crois que c’est Anna ?
Il ne répondit pas.
- Quelqu’un a bien frappé à la porte, Einar ?
Hochant la tête, celui-ci se leva, et Erla l’imita. Elle le suivit jusque dans l’entrée où il se rendit d’un pas lent, indécis – se disant peut-être qu’ils avaient rêvé, que le vent leur avait joué un tour.
Mais Erla savait que ce n’était pas le cas.
Il y avait quelqu’un derrière la porte.
Pendant une fraction de seconde, la première pensée qui jaillit des profondeurs de son inconscient fut la liberté.
Elle était enfin libre.
Elle pouvait enfin partir d’ici, s’échapper de cette écrasante solitude, de sa réclusion, se fondre dans une société fourmillante, avoir des amis, des connaissances, retrouver sa famille plus souvent. Elle n’avait plus à se sentir prisonnière de son propre foyer pendant des mois et des mois chaque année…
Puis vinrent la nausée, la honte. La honte de cette première réaction, de ce premier réflexe.
Le souffle coupé, paralysée de terreur, elle ne reconnut pas l’individu mais comprit en un éclair qu’elle n’avait aucune issue – la voiture n’était pas fermée à clé et elle était pour ainsi dire coincée sur son siège. Détournant le regard, elle s’empressa dans un geste paniqué de verrouiller la portière. Un soulagement de courte durée, car elle ne pouvait atteindre que celle de son côté.
Ouvrant enfin la porte, elle tapa des pieds sur le paillasson pour secouer ses chaussures avant de lever d’un coup les yeux – elle avait cette fois bel et bien aperçu un fantôme. Son coeur manqua un battement lorsqu’elle croisa le regard de Leo, debout au milieu du couloir. Elle avait la certitude absolue qu’il venait de sortir de leur chambre en catastrophe.
Sa tentative désespérée de changer de sujet ne fonctionna pas. Erla reprit, comme si de rien n’était :
- Il est trop tard, vous le savez tr-ès bien, la neige s’est remise à tomber et a recouvert vos traces. Mais il n’y a qu’une route qui mène ici, et elle passe devant chez Anna. Je sais que… je sais que….
C’est alors que l’électricité se coupa.
Ragnar Jónasson vous présente son ouvrage "Reykjavik" co-écrit avec la première ministre d'Islande Katrín Jakobsdóttir, aux éditions De La Martinière .
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2941880/ragnar-jonasson-reykjavik
Note de musique : © mollat
Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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