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EAN : 9782070142149
120 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.68/5   211 notes
Résumé :
La narratrice a une dizaine d’années lorsqu’elle parvient à quitter l’Argentine pour rejoindre sa mère, opposante à la dictature réfugiée en France. Son père est en prison à La Plata. Elle s’attend à découvrir Paris, la tour Eiffel et les quais de Seine qui égayaient ses cours de français. Mais Le Blanc-Mesnil, où elle atterrit, ressemble assez peu à l’image qu’elle s’était faite de son pays d’accueil.
Comme dans son premier livre, Manèges, Laura Alcoba décri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (75) Voir plus Ajouter une critique
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le bleu est décidément en vogue. Après Julie Maroh et son « bleu est une couleur chaude », c'est au tour du « bleu des abeilles » de venir nous émouvoir avec finesse et poésie.
1979, la jeune narratrice quitte La Plata et son père emprisonné dans les geôles argentines pour rejoindre sa mère réfugiée en France. Alors qu'elle découvre un pays fantasmé, c'est l'amour des mots et de la langue française qui émerveille la jeune fille. Tandis qu'elle entretient une correspondance épistolaire avec son père, elle découvre les joies de la démocratie, même si l'exil lui pèse énormément.
Un roman qui vous prend par la main et vous enveloppe dans sa bulle avec une délicatesse et une justesse très touchante. Laura Alcoba (car on imagine bien sur que ce sont en grande partie ses propres souvenirs) nous montre son amour des mots, des syllabes, des sons avec une innocence jamais naïve. Un roman bourré de charme dont le seul défaut est d'être trop court. Bien à vous et merci Laura.
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Souvenirs de fin d'enfance, de débuts d'adolescence pur cette jeune fille arrivée d'Argentine fin des années 70.
Description de petits moments suspendus. C'est doux, c'est tendre. Ce livre est une plume déposée délicatement dans nos mains. C'est une petite madeleine de Proust.
La découverte de la langue française comme la découverte d'une confiserie.
J'ai beaucoup aimé cette petite lecture. Un joli moment de pause. Ce n'est pas une histoire avec un début et une fin. C'est un moment partagé,une sensation, un vrai petit plaisir...
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Avec le Bleu des abeilles, je renoue avec la littérature contemporaine, celle honnête et légère de Laure Alcoba. Et avec le Bleu des abeilles, c'est aussi ma 600e critique sur Babelio qui se fait jour (ça passe vite ).

Et c'est sur son arrivée en France, depuis son Argentine natale alors qu'elle n'a que dix ans et que sa mère pour l'accompagner, que s'étend ce court roman. La petite narratrice découvre le Blanc-Mesnil, bien moins reluisant que son Argentin d'où elle vient d'émigrer. En parallèle de ses découvertes et de ses désagréments du fait du décalage linguistique et culturel, elle entretient un lien épistolaire avec son père, resté emprisonné au pays.
Ainsi, il n'y a pas là matière à découvrir un roman exceptionnel ou bien un ouvrage qui va révolutionner le genre. Toutefois, l'honnêteté et la simplicité de l'auteur, associée au regard de l'enfant qui découvre son monde, les enfants de son âge et la langue française font de cet opus une lecture charmante ; cette naïveté est particulièrement touchante quand l'auteur se prend d'affection pour un aspect de la culture française pour en développer une caractéristique symbolique sur un ou deux paragraphes (celui sur l'odeur du reblochon est sûrement le meilleur pour moi, juste devant des scènes touchantes comme celles à la cantine de l'école).

De souvenirs d'enfance en difficultés concrètes de l'immigration, Laura Alcoba nous sert un petit récit aussi mignon qu'instructif, sans pour autant chercher à être LE grand roman d'envergure qui nécessiterait un plus long développement de l'histoire et des personnages ainsi qu'une problématique plus étoffée.
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Une éternité que je souhaite lire Laura Alcoba...; Hier, en faisant des recherches à la médiathèque, je me suis décidé pour emprunter les deux textes "personnels" de cette auteur, d'origine argentine..."Le bleu des abeilles" et "La danse de l'araignée"...

De très abondantes critiques...que je ne lirai, comme chaque fois, qu'après avoir "rédigé" ma propre copie !!...

Un récit qui met en scène une enfant de 11 ans, à qui l'on dit pendant un très long moment, qu'elle va bientôt partir de l'Argentine, pour rejoindre sa maman, en France. Pour cela, on lui octroie Noémie, un professeur de français, qui lui donne des cours, lui fait apprendre par coeur les chansons les plus connues , la familiarise aux lieux de la capitale française, où elle habitera.. etc....
Avant de partir, elle doit promettre à son père,prisonnier politique , qu'elle lui écrira chaque semaine... et qu'il devront discuter dans leur correspondance hebdomadaire des mêmes lectures. Comme premier ouvrage, le papa choisit le célèbre ouvrage de Maeterlinck " La Vie des abeilles"... Nous sommes en 1979...

Et voilà cette petite fille, en partance pour la France, qui devra poursuivre son apprentissage de la langue, s'adapter à un tout nouvel environnement...une école, des petits camarades, quelques uns, réfugiés comme elle...la neige, les premiers sports d'hiver ...la mini-épreuve comique du reblochon, pendant ces quelques jours à la neige !!! !....

Et le noyau central, qui enchante et obsède notre narratrice, c'est se débarrasser de son accent et acquérir parfaitement la Langue française...

"(..)c'est comment dans la tête d'Astrid ? Et dans celle de Nadine ? Comment font-elles pour penser en français puis pour parler aussitôt, dans un même mouvement ? Comment il est fait , ce circuit ? Par où ça passe ?
(...)
C'est que, même si je parlais de mieux en mieux, même si les mots qui m'échappaient étaient chaque jour
moins nombreux, pour moi, ça se passait toujours en deux temps. Il était là le problème, je le savais bien :
moi, je pensais toujours en espagnol, puis je traduisais mentalement ce que je voulais dire avant d'ouvrir la bouche. (...)
Mais un jour, pour la première fois, j'ai pensé en français. sans m'en rendre compte, comme ça. J'ai pensé et parlé en français -en même temps- (...)
Pour la première fois, dans ma tête, je n'avais pas traduit. J'avais trouvé l'ouverture(p. 116)"

Un roman tiré des propres souvenirs de Laura Alcoba... un livre très touchant sur les apprentissages d'une jeune enfant qui doit tout réapprendre...dans un tout nouveau pays...de l'autre côté de l'océan !

Les passages que j'ai trouvés les plus touchants, hormis, biens sûr ses lettres à son père, emprisonné, sont pour moi son amour de la langue française et l'appropriation complexe de cette nouvelle langue...et de toute nouvelle langue !...

La belle couleur bleue, la Littérature française , "La Vie des abeilles" de Maeterlinck et "Les Fleurs bleues" de Raymond Queneau...nous accompagnent avec bonheur le long de ce très attachant roman, à fortes
résonances autobiographiques...

Je vais rester en compagnie des mêmes personnages et de Laure Alcoba, en commençant dès ce soir "La Danse de l'araignée" !....
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Laura a dix ans lorsqu'elle quitte l'Argentine où son père a été emprisonné. Nous sommes en 1979 sous la dictature argentine. Sa mère est partie en France en 1976 et Laura devait la rejoindre quelques mois plus tard mais cela n'a pas été si simple.
Elle réside à La Plata où elle apprend le français avec un professeur, Noémie. Elle promet à son père de lui écrire toutes les semaines, en espagnol, sans parler de politique ou de choses compromettantes. Ils vont donc parler de livre. Son père lui parle du livre qu'il est en train de lire et elle se le procure en français. le premier sera « la vie des abeilles » de Maeterlink dans lequel l'auteur essaie de prouver que leur couleur préférée est le bleu. Laura et son père vont donc disserter sur ce thème.
Arrivée en France, elle découvre que les saisons sont inversées par rapport à l'Argentine et fait la connaissance d'Amalia l'amie de sa mère. La première semaine, elle suit sa mère qui accompagne des enfants handicapés mentaux ou moteurs de leur domicile à leur centre de soins, un univers qu'elle ne connaît pas : elle communique avec eux par le regard car ils ne parlent pas.
Ensuite, elle est admise à l'école et découvre les autres enfants pas toujours gentils, parfois même cruels avec les émigrés, heureusement trois autres enfants espagnol et portugais vont se liés d'amitié avec elle.
On assiste à ses progrès en français, à la façon dont elle doit expliquer les différences des saisons entre les deux hémisphères, mais aussi qu'elle vient de très loin, qu'elle a pris l'avion pour venir.
Elle croyait que sa mère habitait Paris mais en fait c'est à Blanc-Mesnil, donc pas de tour Eiffel mais les immeubles des banlieues.
On la suit donc dans ses progrès en français mais aussi dans sa vie de tous les jours et ses expériences que je vous laisse découvrir.

Ce que j'en pense :

Laura Alcoba nous raconte sa propre histoire, à la première personne, et on a vraiment l'impression que c'est l'enfant de dix ans qui s'exprime. Elle nous raconte la douleur de quitter son père, prisonnier de la dictature, la difficulté de parler en français car elle doit traduire dans sa tête avant, ses difficultés avec les moqueries des autres enfants.
Elle raconte très bien l'exil, la difficulté d'être émigrée, tous les efforts qu'elle fait pour s'intégrer à tout prix, elle veut parler la langue couramment aussi bien sinon mieux que les autres, elle doit tout faire pour ne pas être différente et attirer l'attention sur elle.
Le seul lien avec son père est l'écriture qui lui permet de s'exprimer en espagnol sur des livres qu'elle lit en français. L'épisode avec la bibliothécaire ne manque pas de sel et montre sa détermination : elle choisit un livre d'après son titre « les fleurs bleues », et elle s'obstine à le lire jusqu'au bout pour prouver qu'elle avait eu raison de le choisir à la place du « petit Nicolas » qui lui était conseillé.
Un autre moment extraordinaire est sa découverte des vacances à la neige dans une famille qui fait découvrir le ski aux enfants d'immigrés, et le pacte tacite avec l'autre enfant d'origine étrangère qui vient avec elle : quoi qu'il arrive on ne parlera qu'en français...
Elle me fait penser à ces étrangers qui mettent un point d'honneur à parler le français le mieux possible, parfois mieux que nous français d'origine, avec un vocabulaire très riche.
Elle m'évoque en cela Georges Semprun, alors élève à Louis le grand, d'où sont sortis pas mal érudits, et qui a toujours présent à l'esprit le regard méprisant de la boulangère qui se moque de son accent tous les matins quand il se présente dans sa boutique.
C'est dur d'être un émigré car on ne sait pas toujours où est sa place, dédaigné dans son pays d'origine où il est considéré comme un étranger et dans son pays d'accueil qui le traite aussi en étranger. Donc où se trouve l'identité ? Passe-t-elle par la maitrise parfaite de la langue ? A-t-on besoin de parler parfaitement une langue pour être intégré ? Est-ce qu'on doit abandonner sa culture d'origine pour s'intégrer?
L'amour pour le pays d'accueil ne passe pas forcément par l'excellence, ou la nécessité de se glisser dans un moule car l'enrichissement tient au mélange des cultures et non à l'exclusion de l'une au profit de l'autre.

Joli parcours Laura, et belle histoire qui donne envie d'aller voir vos précédents livres.

Lien : http://eveyeshe.canalblog.com
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critiques presse (3)
Telerama
16 décembre 2015
Roman-récit plein de tendresse, d'anecdotes souriantes et d'émotion contenue, ce livre est aussi un éloge de la lecture qui sauve, protège et nourrit.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lhumanite
24 mars 2014
L’auteure du Bleu des abeilles écrit en français, traduit de l’espagnol et elle est invitée au Salon comme écrivaine argentine.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Lexpress
30 août 2013
Le Bleu des abeilles, le quatrième roman plein de grâce de Laura Alcoba. Délicieux!
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
L’essentiel, avec le reblochon, c’est de ne pas se laisser impressionner. Il y a clairement une difficulté de départ, cette barrière que l’odeur du fromage dresse contre le monde extérieur. Mais il ne faut surtout pas se méprendre à son sujet. Ce n’est pas de l’agressivité de sa part, c’est juste la manière qu’a le fromage de dire : as-tu vraiment envie ? es-tu prêt ? Cette senteur, c’est qu’il a trouvé pour être là, pleinement – c’est qu’il ne veut pas être avalé sans qu’on s’en rende compte, être gobé comme si de rien n’était.

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Pour les u, du temps de mes cours à La Plata, Noémie m’avait donné une astuce : placer les lèvres comme si l’on voulait dire ou mais dire i. Tu verras, ça marche.
C’est vrai que ça marche. Il faut faire croire à ses lèvres qu’on va dire une chose et en dire une autre. Au début, c’est comme si on leur tendait un piège. Les premières fois, c’est vraiment étrange de découvrir qu’on peut les berner aussi facilement – on est presque déçu que le piège à u tienne ses promesses. Mais peu à peu les lèvres se laissent faire, elles apprennent à faire des u sans qu’on ait besoin de les prendre par la ruse. J’espère qu’un jour ça deviendra une habitude – j’y arriverai.

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J'essaye juste d'échanger un peu à propos des abeilles pour lui montrer que je joue le jeu, que je suis bien en train de lire le même livre que lui, comme il me l'a demandé. Puis je recopie dans mon petit carnet, en français, certains des passages que mon père a trouvés les plus intéressants, les plus beaux, ou les plus mystérieux et qui me plaisent aussi. Comme ce bout de phrase que j'ai souligné avant même que mon père ne m'en parle dans l'une de ses lettres - peut-être parce que c'est un des rares passages du livre que je n'ai pas eu besoin de relire en me triturant les méninges, j'avais tout compris du premier coup: le bleu est la couleur préférée des abeilles.
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(...)c'est comment dans la tête d'Astrid ? Et dans celle de Nadine ? Comment font-elles pour penser en français puis pour parler aussitôt, dans un même mouvement ? Comment il est fait , ce circuit ? Par où ça passe ?
(...)
C'est que, même si je parlais de mieux en mieux, même si les mots qui m'échappaient étaient chaque jour moins nombreux, pour moi, ça se passait toujours en deux temps. Il était là le problème, je le savais bien : moi, je pensais toujours en espagnol, puis je traduisais mentalement ce que je voulais dire avant d'ouvrir la bouche. (...)
Mais un jour, pour la première fois, j'ai pensé en français. sans m'en rendre compte, comme ça. J'ai pensé et parlé en français -en même temps- (...)
Pour la première fois, dans ma tête, je n'avais pas traduit. J'avais trouvé l'ouverture(p. 116)
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- Quelle distance nous sépare de la montagne, c’est bien ça, ce que tu veux savoir ?
Oui, c’était bien ce que je lui avais demandé, mais Valérie avait besoin d’une confirmation. Alors j’ai repris ma phrase en l’accompagnant d’un geste.
Ce que je me demandais aussi, c’était quelle distance me séparait encore d’un français qui serait pleinement à moi. Est-ce que j’y arriverai un jour, alors que ça fait si longtemps que je me suis mise en route ?

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Videos de Laura Alcoba (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laura Alcoba
Laura Alcoba vous présente son ouvrage "Les rives de la mer Douce" aux éditions Mercure de France.
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Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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