Les enquêtes d'Anatole Le Braz : L'ouvrier de la Mort

Port Blanc, automne 1901. le commissaire Dantec, fraîchement débarqué de Paris, se voit confier une enquête sur plusieurs meurtres dans les monts d'Arree. Il s'adjoint les services d'Anatole le Braz, ce qui lui ouvre des portes au sein de la communauté de Basse Bretagne où il est respecté, et ensemble ils tentent de comprendre "l'ouvrier de la Mort" dont les crimes ont une touche de surnaturel...

C'est avec grand plaisir que je me suis plongée dans cette enquête mystérieuse, au point de la lire presque entièrement le temps d'un weekend (j'avais encore quelques chapitres hier soir). L'auteur s'est attaché aux détails connus de la vie de le Braz, mais également à reconstituer la Bretagne du tournant du siècle : la pauvreté, des classes sociales très marquées, le peu de cohésion au sein des forces de l'ordre, les superstitions, le sentiment de défiance face à Paris, surtout en un temps où la langue bretonne devient indésirable...Les quelques phrases en breton sont traduites, ne vous inquiétez pas, et surtout l'ambiance si particulière des Monts d'Arree à l'automne est très bien retranscrite, dans un polar bien ficelé de bout en bout! Vivement une autre enquête de Dantec et Le Braz.

PS : une fois de plus, jamais déçue par les romans policiers régionaux publiés chez Palemon!

Je remercie les Éditions du Palémon et Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la dernière Masse Critique.

Ce livre m'a tout de suite attiré par son titre. En effet Anatole le Braz (1859-1926) est bien connu en Bretagne. Professeur, folkloriste, écrivain, conférencier et grand défenseur de la langue bretonne. Son livre le plus connu : La légende de la mort, recueil des contes et légendes qu'il a récolté dans les campagnes lui a valu une certaine renommée dans le reste de la France.

Le point de départ du livre, des carnets ayants appartenu à Anatole le Braz sont retrouvés dans une brocante. Il y a consigné ses collaborations avec le commissaire Dantec qui revient sur les terres de ses ancêtres pour enquêter sur des meurtres flirtant avec le surnaturel. Ce dernier demande l'aide d'Anatole pour toutes les questions se rapportant à l'occulte et surtout sur l'Ankou, personnification de la mort en Bretagne. Dans chaque paroisse le dernier mort de l'année devient l'Ankou pour celle qui vient. Il ne tue pas mais récolte les âmes des défunts. Quand il y a eu, dans l'année, plus de décès que d'habitude, on dit en parlant de l'Ankou en fonction : War ma fé, eman zo un Ankou drouk (Sur ma foi, celui-ci est un Ankou méchant). »

Je suis particulièrement enthousiaste sur ce livre. On ressent dès les premières pages toute l'aura de mystère qui flotte sur nos contrées. L'enquête est passionnante et l'auteur a bien retranscrit la pauvreté qui régnait à ce moment-là dans les campagnes ainsi que l'ancrage profond du catholicisme teinté des superstitions anciennes. de Port-Blanc à Brasparts en passant par Huelgoat nos deux protagonistes vont poursuivre un tueur à la scénographie macabre. J'ai vraiment aimé leur interactions teintées d'humour, ils m'ont souvent fait penser à Sherlock Holmes et le Dr Watson que l'auteur cite d'ailleurs à plusieurs reprises. Anatole de part les nombreuses morts qui ont jalonné sa vie est plus ouvert aux signes étranges autour de lui et fera avancer l'enquête face au cartésien et laïcard Alain Dantec. J'ai été dans l'impossibilité de lâcher ce livre avant son final détonnant, c'est donc un véritable coup de coeur pour ce roman.

Je remercie Gérard Lefondeur pour cet excellent moment et je vais attendre avec impatience le tome 2 des enquêtes d'Anatole le Braz.

001 POLICIER FANTASTIQUE A LIRE AVEC UN LAMBIC" 001

01 "L'OUVRIER DE LA MORT" 2023 Editions du Palémon

Premier récit des "ENQUETES D'ANATOLE LE BRAZ" issu de carnets de notes poussiéreux d'une boîte de biscuit "Traou Mad" trouvée chez un antiquaire. Divisé en trois parties , le roman va à la rencontre des ténèbres, en son coeur, et de la mort, en épousant une partie de la vie d'Anatole Lebras, folkloriste surtout connu pour son livre "la légende de la mort" et son rapport à l'"Ankou", mythe breton incontournable (mais pas que ..père fondateur du mouvement breton en 1898 qu'il exportera dans le monde en tant qu'universitaire ..il rencontrera Roosevelt cet homme...mais pas que.. lisez sa biographie "Au-delà de la légende de Yann-Ber Piriou).
Un inspecteur parisien d'origine bretonne vient quérir son aide pour traquer l'auteur de crimes quasi surnaturels. Alors qu'Anatole se remet de la perte d'une grande partie de sa famille dans un naufrage (l'Ankou va l'accompagner toute sa vie), cette collaboration désirée par Alain Dantec (commissaire de la période des "brigades du Tigre) va nous plonger dans un thriller sombre et captivant, sur les traces d'un tueur en série discret ,à travers les Monts d'Arrée dans les derniers mois de 1901. La gendarmerie n'est pas très efficace et ses rapports avec la Sureté, tendus (ça n'a pas beaucoup changé).

Entrelacé de la vie quotidienne des bretons dans le Finistère de cette période , la francisation de la région devient pressante, ce premier carnet secret d'Anatole sait nous insuffler une atmosphère tout en frissons... et sur qu'on va demander à Gérard la suite et comme le pense Anatole à la fin de l'épisode "La partie reprend, Anatole, la partie reprend..."
Une série avec un héros récurrent dans une période historique qui aurait pu intégrer la célèbre collection 10-18 "Grand Détectives" que nombre de lecteurs a sans doute visité.

On appréciera le style dynamique , les bons dialogues d'une écriture au service d'un roman à lire un soir bretonneux traditionnel d'automne ou d'hiver ,humide ,avec un bon Eddu (pour changer du Lambic).

Le roman L'Ouvrier de la Mort de Gérard Lefondeur est une réussite. Dès les premières pages, c'est une sombre atmosphère délicatement ciselée qui saisit le lecteur avec la découverte des carnets secrets d'Anatole le Braz, des carnets poussiéreux et jaunis trouvés par hasard chez un brocanteur. C'est à partir de cette matière littéraire que l'auteur va construire un thriller captivant aux frontières du polar et du fantastique. L'intrigue est simple : un certain commissaire Alain Dantec propose une collaboration à l'écrivain Anatole le Braz, spécialiste des traditions populaires, pour résoudre une affaire de double meurtre du côté de Huelgoat et traquer ainsi un tueur inspiré par des croyances ténébreuses ancestrales. le roman plonge le lecteur dans le Finistère mystérieux du début du XXe siècle en compagnie de l'Ankou, l'inquiétant ouvrier de la mort, penché au fil des pages par-dessus les épaules des deux enquêteurs.

Bonsoir, la nouvelle série de Gérard Lefondeur ,les Enquêtes d'Anatole le Braz,avec ce premier tome l'ouvrier de la mort, est une petite pépite. L'écriture fluide et précise de l'auteur nous propulse dans la Bretagne du début 20 ème. le contexte de l'époque, avec notamment la francisation de la région, ces mythes et croyances millénaires. Tout y est. Un enquête à travers les yeux d'Anatole le Braz, associé à un commissaire de Paris aux origines bretonnes. Des crimes mystérieux sont commis, sans lien apparant entre eux, mais avec l'ombre de l'Ankou planant non loin. Une enquête qui se dénoue dans les dernières pages. A noter que l'auteur a pris soin de ne pas mettre de renvoi en bas de page et cela est fortement appréciable. Ne passez pas à côté de ce polar, Gérard Lefondeur est un auteur qui va devenir une Légende.