Petra, une anglaise, raconte l'été en famille sur l'île de Majorque où son grand frère, un être solaire et affectueux, est tombé amoureux de leur jeune cousine espagnole.
Un premier amour pour les deux adolescents qu'une maison : la casita de Golondro, la petite maison du désir ou du caprice - en fait une demeure imposante laissée à l'abandon - semble idéale pour l'abriter. Mais après la visite de la casita les jeunes gens disparaissent. Leurs parents ne les reverront plus.
Il y a quarante ans, c'était beau Majorque l'été, Ruth Rendell en parle si bien. Aujourd'hui, je ne sais pas, je n'y suis jamais allée, mais il paraît qu'après la disparition de son fils le père de Petra a contribué à abîmer l'île avec la construction d'immeubles et d'hôtels destinés aux touristes.
Des adolescents disparaissent laissant des parents inconsolables qui n'ont pas assez de toute une vie pour les retrouver. Quelquefois dans leur quête ils négligent les enfants qui restent, et ceux-là se culpabilisent d'être encore là. C'est ce que nous dit Ruth Rendell dans cette fable implacable avec ce talent poétique qui est le sien. Ça, et l'amour plus fort que la cupidité.
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l'Espagne des années soixante..un pays magique pour les Anglais, comme pour les Français à l' époque, tellement étranger; je. Je l'ai un peu connue, c'est vrai que c'était bien, Rendell en fait une description merveilleuse à rendre nostalgique ceu qui ne l'ont pas connue.. Aujourd'hui tout a changé, l'Espagne nous ressemble, et nous avons tellement changé, et le monde s ressemble partout.
Certains diront que c'est le progrès; c'est sans doute vrai, mais qu'est-ce que le progrès?
Et ce voyage dans e pays, dans ce passé, si proche et tellement éloigné fait le premier charme de ce livre.
Et puis il y a l'intrigue.
Une de ces intrigues comme Rendell sait les nouer, qui se referme sur elle -même, se retourne, et débouche sur un dénouement incertain
Et tout cela fait un excellent livre.''
Les fidèles de Re$ndell, qui savent qu'elle est un grand écrivain, bien au-delà de ses romans policiers (excellents d'ailleurs, et qui sont un sommet u genre) n'en seront pas surpris.
On n'en dira pas davantage et on ne s'essaiera surtout pas à résumer l'intrigue.
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En une centaine de pages denses et nerveuses, l'auteur de cette longue nouvelle ou ce court roman comme on veut, a su me subjuguer par son sens des atmosphères, des analyses de caractères, du suspens aussi bien-sûr.
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Rosario était adorable. Elle n'épargnait pas sa peine. Moi qui avait vécu seule si longtemps que ma langue s'était ankylosée et que j'étais devenue sauvage, je me sentais gagnée par son charme et sa gaité.
Je ne suis pas quelqu'un de crédule. Je suis prudente, revêche, maussade et peu sociable. Longtemps déjà avant de devenir riche, j'étais soupçonneuse. Je me méfiais des autres et doutais de leurs intentions, car rien ne m'était jamais arrivé qui me permît de croire à des sentiments désintéressés. On ne m'avait jamais aimée, ce qui avait eu pour effet, non pas de m'endurcir, mais d'entretenir en moi une sorte de rêve d'amour que je ne savais comment concrétiser. Tout au long de mes années de solitude, j'ai été poursuivie par la terreur maladive qu'on ne recherche ma compagnie que pour mon argent.
Pedro Almodovar - "En chair et en os"