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EAN : 9782848053592
152 pages
Sabine Wespieser (07/05/2020)
3.06/5   18 notes
Résumé :
« Toutes ces écoles, toutes ces années, tous ces visages d’enfants aujourd’hui vieillis continuent de m’accompagner, alors que j’ai quitté mon dernier poste en 1995. Cinquante ans de vie à l’école, 1945-1995, un roman où tous les vrais personnages se bousculent dans ma mémoire et où l’école laïque et républicaine que j’ai connue a perdu au fil du temps le rayonnement qu’elle avait encore lorsque j’ai débuté dans ce beau métier. Que lui est-il arrivé ? Le désespoir d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Emprunté Bibliothèque Buffon- 26 août 2022

***une lecture touchante et fort instructive sur la vie engagée , passionnée d'une institutrice des années 1950 aux années 1995...qui deviendra l'auteure de talent que nous connaissons !

Après les heures de recherche et d'écriture , l'habitude de faire un dernier tour dans les rayonnages ; je suis ainsi repartie avec ce petit texte supplémentaire...qui m'a appris la carrière de l'auteure dans l' Education Nationale pendant plus de 40 ans, ayant fait l'École Normale dans les années 50...Les mentalités étaient bien différentes et contraignantes envers les jeunes institutrices...qui entraient comme dans " un couvent laïque "...

Elle débutera comme institutrice dans un petit village d'Auvergne pour parvenir quelque temps plus tard à Paris ; elle fera également l' expérience de " Directrice d'établissement "!...

"Une telle discipline obtuse va m'apprendre la résistance, me rendre autonome et renforcer mes convictions naissantes.Je trouve scandaleux que la lecture des journaux nous soit interdite. Devons- nous n'être que des oies blanches ? Les futures institutrices que nous sommes ne seront- elles pas aussi des citoyennes ?
Mais le vote des femmes n'a qu'un peu plus de dix ans et il y aura un long chemin à parcourir. "

Un récit bref mais fort instructif, mêlant l'amour, la passion de Michèle Lesbre pour tous ses petits élèves à qui elle apprend " cet essentiel": La Lecture...mais aussi ses coups de gueule contre les différents Ministres de l' Éducation Nationale...ainsi que les aberrations compliquant le travail des enseignants !

Un récit simple et émouvant par les anecdotes touchant ses petits élèves aux personnalités déjà bien distinctes...le deuxième pan de la narration est plus polémique, montrant, si besoin était...que " L'Ecole est le miroir de la société "...Ce qui ne pas forcément avec " le mieux" !!




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Michèle Lesbre a passé 50 ans de sa vie à l'école. Elève, institutrice puis directrice d'école. Dans tableau noir, elle vient nous raconter son expérience depuis la maternelle du Coteau dans la Loire où elle était élève de sa grand mère au XIII ème arrondissement de Paris où elle finit directrice.
Que dire de ce livre ?
Il est agréable à lire et bien écrit, aucun doute la dessus. Ce qui est d'autant plus rageant.
Pour le reste , à part du foutage de gueule , je ne vois pas . 90 pages , avec des gros dessins, des sauts de pages...on a fait tomber un arbre pour ça ???

Les professeurs des écoles, les 'instits' sont des héros du quotidien, surtout ceux qui sévissent en maternelle. Pour ceux qui ont eu des enfants, il doit y en avoir sur ce site, multiplions les contraintes qu'un enfant de 4 ans peut causer par 25 (au bas mot), retirons les liens du sang, et projetons nous. Ça y est, tout le monde voit le héro !
Dans tableau noir, je n'ai pas vu de héro. Pendant 30 pages , j'ai suivi la scolarité de l'auteur, puis 30 autres, j'ai suivi ses mutations , sans trop qu'on m'explique pourquoi on quitte l'Auvergne pour aller à Paris, et puis sur les 30 dernières (20 maxi en fait si l'on sort les dessins , les sauts de page), un peu d'expérience personnelle avec les parents d'immigrés. Un leitmotiv, au ministère, ce sont des brêles . Et rien , du creux.Une allusion , très intéressante, à la fête des mères, une revendication sur le salaire des femmes (combat ô combien important) inadaptée au contexte de l'éducation nationale.
On sent la passion de l'auteur pour son métier, mais elle n'a fait que l'effleurer. Un béotien sur le sujet, repart aussi démuni qu'il est arrivé. Il sait juste que le ministère ne vaut rien , mais il le savait avant. Et que le métier est dur. Comme les autres métiers.
Il ne sait rien du combat quotidien pour être ce qui est joliment appelé un "passeur".
On nous parle de changements pédagogiques indus par le ministère. Aucun exemple.Les méthodes de lecture diverses, aucun exemple. Rien , plat comme la Beauce.
Ce livre enfonce des portes ouvertes mais l'avantage c'est qu'on le plie le temps que Castex trouve ses lunettes.
Dommage parce que l'auteur avait sans doute beaucoup de choses à nous dire.
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C'est un hommage au métier d'institutrice, exercée par l'auteure pendant plusieurs décennies. Où l'on s'aperçoit qu'elle a publié une fois en retraite. Rien n'est perdu pour celles et ceux qui démarrent une activité d'écrivain au moment du retrait des affaires.
Elle est très critique vis à vis de la hiérarchie d'un ministère peu au fait des réalités du terrain et surtout plus soucieux d'équilibrer les comptes ou d'assujettir des individus dans une norme sociale que de développer l'équilibre ou l'épanouissement des enfants. Les enseignants sont devant les enfants, en maternelle ou primaire, elles sont l'interface entre le monde de l'enfance et la société qui les engloutira plus tard, le rôle de passeur, de transmetteur, pas que du savoir, mais aussi d'une perception de leur future place dans la société.
Le respect de l'enfant envers son enseignant débute à son domicile, respect des parents envers celles et ceux à qui ils ont confié leur progéniture. Il débute aussi dans le respect des valeurs incarnées par l'école de la République, valeurs souvent foulées au pied par le discours peu attentionné envers leurs enseignants proférés par des responsables politiques ou des personnalités médiatiques. D'obscurs calculs viennent bousculer une hiérarchie des valeurs dont les enfants ont besoin pour se structurer, l'école est un des canaux primordiaux par lequel ce discours se doit d'être transmis, de manière compréhensible et non en contradiction avec le spectacle offert chaque jour, d'une liquidation morale et philosophique des mots écrits au frontispice des bâtiments publics.
Les enseignant(e)s sont en première ligne, protégeons-les.
Merci pour ce petit livre d'une belle personne dont, au passage, j'apprécie les oeuvres de fiction.
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C'est un livre précieux, celui d'un demi siècle au service de l'école, de l'enfant, de la transmission. du village (1945) à la grande ville, Michèle voyage dans les classes, les établissements, les réformes pédagogiques, tellement coupées du terrain.
Après Clermont-Ferrand, Paris, celui des quartiers populaires, peuplés de conteurs africains qui égayent des après-midis magiques.
Ce fut un temps où l'on disait Maîtresse et où l'on confiait ses peines de coeur de 5 ans à l'adulte veillant sur la cour de récré. Ce livre modeste, illustré de dessins simples, rayonne d'une nostalgie tendre. Il épingle des mots tellement justes sur le noble costume de l'enseignant. L'auteure est très discrète sur sa vie privée. Nous savons seulement qu'elle a un fils et une fille, aucun signe du père, très peu d'hommes autour d'elle, encore moins lorsque la profession se féminise enfin. Les grands-parents sont des figures tutélaires.
Féministe et engagée, l'institutrice chahutera les règles établies et les circulaires idiotes, en maintenant le politicien à distance. Michèle quitte l'école en 1995, avant d'être désenchantée. Dix ans avant, elle a noué une nouvelle occupation dans l'écriture d'un premier roman. Aujourd'hui, elle écrit toujours et se souvient.
J'offrirai ce livre à une amie institutrice maternelle. À 77 ans, elle croise encore d'anciens élèves qui la salue d'un Madame Claire joyeux.
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Entre doux souvenirs d'une longue carrière en école maternelle et critique des mesures gouvernementales souvent aberrantes concernant l'enseignement, ce court roman autobiographique est un plaidoyer pour l'école laïque et le métier d'enseignant si mal considéré.
" L'école est le miroir de la société ". Michèle Lesbre, en retraite depuis de longues années, regrette le temps où le libre arbitre était possible et s'inquiète pour l'avenir de cet enseignement dont les réformes à répétition et la charge mentale infligée aux profs n'améliorent pas la qualité de l'apprentissage.
Un beau texte plein de nostalgie dans la lignée des autres titres de l'auteure.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
En dehors de la formation pédagogique, l' École normale a aussi l'ambition de faire de nous de bonnes maîtresses de maison: cuisine, repassage, budget familial, lessive à la main et en lessiveuse ( les machines à laver ne sont pas encore là) et même connaissance des maladies vénériennes !
Simone de Beauvoir a déjà écrit " Le Deuxième Sexe" , il n'est pas dans la bibliothèque à laquelle nous avons accès.
Ce qui me sauve dans dans cet univers confiné, ce sont les cours de philosophie avec une femme passionnée à laquelle je pense encore.Je me souviens de l'émotion qu'elle nous a transmise à la mort accidentelle de Camus.Mais ce que je lui dois surtout, c'est Vladimir Jankelevitch, dont elle a été l'élève et auquel elle se réfère souvent. Lorsque paraîtra " Quelque part dans l'inachevé " à la fin des années soixante- dix, les entretiens entre le philosophe et Béatrice Berlowitz, leur poésie, celle du " je ne sais quoi" et du " presque rien", m'accompagneront fidèlement.
( p.36)
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Je revois aussi cette fillette désespérée et en larmes au milieu de la cour, que j'approche et qui dans un hoquet me confie, " Il m'a dit qu'il m'aime plus", en montrant du doigt le petit don Juan qui nous observe de loin. Je tente de la consoler, "demain il reviendra jouer avec toi ", elle me répond," non, il a dit pour toute la vie."J'essaie de me souvenir de ce que représente " toute la vie" quand on a cinq ans.Je ne sais plus, mais je la console.
( p.78)
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J'AFFICHE UN PANNEAU dans le hall de l'école :

Éloge de l'ennui.

Ce n'est pas une provocation, mais il me semble que beaucoup d'enfants sont submergés par un tas d'activités extrascolaires, pour rassurer les parents, qui me disent souvent, " il faut bien l'occuper ".Je leur vante la nécessité de la rêverie, de l'imaginaire en liberté. Nous n'en sommes pas déjà à la tyrannie des écrans et aux jeux électroniques et je ne peux d'ailleurs pas l'envisager alors.Mais aujourd'hui je referais le même panneau, avec d'autant plus de conviction.
Il a l' intérêt de susciter beaucoup d'échanges. La confiance ne se décrète pas, elle se construit à travers le partage.

( p.85)
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Une telle discipline obtuse va m'apprendre la résistance, me rendre autonome et renforcer mes convictions naissantes.Je trouve scandaleux que la lecture des journaux nous soit interdite. Devons- nous n'être que des oies blanches ? Les futures institutrices que nous sommes ne seront- elles pas aussi des citoyennes ?
Mais le vote des femmes n'a qu'un peu plus de dix ans et il y aura un long chemin à parcourir.

( p.34)
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Dans les années cinquante, l'École normale est une sorte de couvent laïque, mais je ne mettrai pas la jupe bleu marine, ni le béret, ils resteront dans la malle en fer que mon père m'a achetée et qui ressemble à une malle militaire. Le pantalon est interdit, les lectures sont surveillées. On franchit ces murs en signant un engagement de dix ans au service de l'Éducation nationale. Nous entrons dans un ordre.Je me sens prisonnière.
( p.33)
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Videos de Michèle Lesbre (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michèle Lesbre
https://www.librairiedialogues.fr/livre/10978327-chere-brigande-lettre-a-marion-du-faouet-michele-lesbre-sabine-wespieser 5 questions posées à Michèle Lesbre qui nous parle de son livre "Chère brigande, lettre à Marion du Faouët" paru aux éditions Sabine Wespieser. Questions posées par Morgane Ollivier. Réalisation : Ronan Loup.
Retrouvez nous aussi sur : Facebook : https://www.facebook.com/librairie.dialogues Twitter : https://twitter.com/dialogues Instagram : https://www.instagram.com/librairiedialogues
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