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EAN : 9782290349489
156 pages
J'ai lu (01/07/2005)
3.69/5   121 notes
Résumé :
" Par trois fois Randolph Carter rêva de la cité merveilleuse.
Jadis, elle avait eu pour lui une importance capitale. Il le savait sans pouvoir dire en quel cycle de temps il l'avait connue, ni si c'était en rêve ou l'état de veille "... Sortilège ! La prodigieuse cité du couchant ne cesse de se dérober comme si quelque dieu jaloux en interdisait l'accès. Comment retrouver cette fuyante merveille ? Carter en a l'intuition. Seuls les Grands Anciens peuvent l'a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Cette novella (également connue, lors de sa première publication française, sous le titre de « A la recherche de Kadath ») constitue le point culminant du « cycle des rêves », un ensemble de textes écrits par Lovecraft entre sa première période (celle des « histoires macabres » proches de Poe) et la fin de sa vie, époque à laquelle il s'intéresse au Mythe de Cthulhu. Ici, ce texte énumère les périples conduisant Randolph Carter jusqu'au légendaire Plateau de Leng, à la recherche de la merveilleuse cité de Kadath. On retrouve ce protagoniste dans trois autres nouvelles : « le témoignage de Randolph Carter », « La clé d'argent » et, finalement, « A travers les portes de la clé d'argent » écrit en collaboration avec E. Hoffman Price en 1933. Ces quatre nouvelles furent rassemblées dans l'indispensable recueil, sans équivalent en langue anglaise, « Démons et merveilles » publié en France en 1955. Ces récits, maintes fois réédités et retraduits par la suite, demeurent la porte d'entrée idéale pour découvrir le versant onirique de Lovecraft ; une sorte de réécriture de « l'Odyssée » d'Homère à laquelle se mêlent les contes orientaux des « Milles et une nuit ».
Publiée de manière posthume par Arkham House en 1943 et longtemps négligée, LA QUETE ONIRIQUE DE KADATH L'INCONNUE constitue aujourd'hui un des récits les plus célébrés de l'auteur, réussissant à combiner une fantasy onirique et merveilleuse à un fantastique plus sombre et horrifique. Double littéraire de Lovecraft, Randolph Carter s'y enfonce dans les royaumes du rêve pour découvrir la légendaire Kadath. Mais Nyarlathotep, le Chaos rampant, multiplie les obstacles pour l'arrêter. Carter va ainsi croiser différentes peuplades, des êtres étranges comme des vampires ou les fameuses Maigres Bêtes de la nuit. La route est longue jusqu'à la ville merveilleuse, tout comme elle sera longue pour les Hobbits s'en allant au Mont du Destin, pour le Guerrier Eternel recherchant Tanelorn ou pour Roland désireux de trouver sa Tour Sombre. Bref, Lovecraft inaugure pratiquement la « dark fantasy à quête » dans ce court roman qui, au départ, peut sembler austère. Pas de dialogues, beaucoup de descriptions, voilà le programme de ce récit dans lequel le ressenti parait plus important que la narration proprement dite, parfois décousue. En effet, Lovecraft aura rarement été aussi hyperbolique dans l'utilisation des termes évocateurs. Dès les premières pages, l'écrivain nous convie « dans cet ultime abîme du plus grand désordre où les chimères et les blasphèmes sont le centre de toute infinité », là où « Azathoth se goinfre au milieu des battements sourds et insensés d'abominables tambours et des faibles lamentations monotones d'exécrables flutes ». L'écrivain multiplie les adjectifs : tout est « horrible », « monstrueux », « obscène », « blasphémateur », etc. Son style emphatique trouve ici son apogée, à la plus grande joie des laudateurs de l'écrivain et à la consternation de ses critiques. Quoiqu'il en soit, Lovecraft reprend des éléments de divers récits antérieurs : la ville d'Ulthar où les félidés sont sacrés, l'Anglais Kuranès régnant avec nostalgie sur la cité merveilleuse de Celephaïs, les divinités Nyarlatothep et Azathot, les Grands Anciens, les Manuscrits Pnakotiques et le Necronomicon, etc. Une véritable synthèse de ses thématiques revisitées durant une aventure épique, véritable Odyssée inspirée des grands auteurs mythologiques. Une réussite exceptionnelle, plus proche de la poésie en prose que d'un véritable roman. Parfois ardu mais doté d'une force d'évocation exceptionnelle LA QUETE ONIRIQUE DE KADATH L'INCONNUE multiplie les images fulgurantes.
Le lecteur intéressé poursuivra son exploration des contrées du rêve avec quelques nouvelles très réussies comme « Les chats d'Ulthar », « le témoignage de Randolph Carter » ou « La clé d'argent » qui nous conte les entreprises d'un Carter vieilli pour redécouvrir le chemin des univers oniriques. Les passionnés se procureront également le magnifique « Kadath, guide de la cité inconnue » dans lequel quatre nouvelles voisinent avec de nombreuses illustrations pour proposer une véritable cartographie de l'imaginaire lovecraftien.

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Randolph Carter est un rêveur aguerri. Et heureusement, car faisant fi des avertissements du grand prêtre, il s'est lancé à la recherche (en rêve) de la merveilleuse ville de Kadath, après l'avoir aperçue plusieurs fois (en rêve). Il ne sera pas tout à fait seul dans sa quête : ses amis les chats le tireront d'un fort bien mauvais pas sur la face cachée de la lune, et les goules, dont celle qui fut autrefois Richard Pickman, lui prêteront main forte dans certains passages délicats de sa quête, notamment lors de ses confrontations aux faméliques de la nuit.
Le fantastique, on aime ou on n'aime pas, certes, mais la façon d'écrire de Lovecraft, de tourner ses phrases, la richesse de son vocabulaire, celle de son imagination, avec son incroyable bestiaire, m'ont conquise depuis longtemps.
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Comment faire quand on veut découvrir Lovecraft et qu'on déteste la littérature d'horreur ? Que le simple nom de Cthulhu nous donne des frissons ? Une des solutions est de sélectionner une de ses oeuvres qualifiées d'onirique, moins angoissantes, comme cette quête de Kadath la ville inconnue.

Certes, le pays des rêves est habité de créatures démoniaques mais le héros de la quête, un explorateur chevronné, arrivera à se sortir de toutes les embûches. Il découvrira le lieu où se trouve Kadath la cité du désert glacé et il comprendra quelle est la cité du couchant qui habite ses songes.

J'ai été accrochée par le début du premier chapitre, avec le rêve féerique de la merveilleuse cité. J'ai apprécié d'être plongée dans un univers immense et mystérieux, peuplé de créatures fantastiques de toutes sortes. Mais le monde des cauchemars est encore beaucoup trop présent à mon goût. le seul point réconfortant est l'affection du héros pour les chats, et ils le lui rendent bien, ces matous ayant des pouvoirs très utiles dans un tel univers.

L'écriture est particulièrement dénuée d'affect, ce qui fait que je ne me suis pas sentie très concernée par le sort du pauvre explorateur. le style purement descriptif rend bien les différentes atmosphères des lieux visités et parvient à éviter le côté grand-guignolesque de ce type d'histoires.

Je comprends parfaitement l'attraction que procure l'auteur mais ce n'est clairement pas mon genre de littérature.
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Le titre dit tout : ce livre baigne dans une atmosphère de rêve et de cauchemar étrange au plus haut point. Poétique, élégant et étrange, il nous emmène dans les contrées des rêves de Lovecraft, un lieu où se côtoient toutes les créatures les plus étranges. D'une manière générale, le peu d'explications (on commence à avoir quelques informations sur le héros vers le milieu du livre !) peut en rebuter certains, mais l'atmosphère étrange, féérique et terrifiante invite à un voyage qu'il est difficile d'oublier.
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Randolph Carter est un "rêveur expérimenté". Après avoir aperçu en rêve une cité fantastique, il décide de partir à sa recherche en traversant les contrées oniriques...

Écrite en 1927, quelques mois après l'Appel de Cthulhu, cette novella n'est parue que 16 ans plus tard. Même s'il est toujours question des Grands Anciens, on se rapproche plus de fantasy à la Tolkien que des romans horrifiques auxquels nous étions habitués avec Lovecraft.
Randolph nous fait traverser en long et en large les "contrées du rêve" et ses paysages surréalistes. Il y croisera des peuplades toutes plus étranges les unes que les autres, comme des hommes-crapauds, des goules ou les chats d'Ulthar. On sent un peu de nostalgie dans les descriptions de ses voyages dans les grands espaces. Il faut se préparer à manger 140 pages de tartines de descriptions sans la moindre ligne de dialogue, mais le talent et la richesse du vocabulaire de Lovecraft font qu'on ne s'y ennuie pas.

C'est une ôde à l'imagination et à la rêverie, et une facette étonnante de l'oeuvre de l'auteur.Gloire aux chats, et gare à Nyarlathotep !
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Trois fois Randolph Carter rêva de la merveilleuse cité, et trois fois il en fut arraché alors qu'il s'était arrêté sur la haute terrasse qui la domine. Elle brillait au soleil couchant, magnifique et dorée, avec ses murs, ses temples, ses colonnades et ses ponts aux arches de marbre veiné, ainsi que, dans de vastes squares et jardins parfumés, son poudroiement de fontaines irisés à vasque d'argent, et ses larges promenades bordées d'arbres délicats, d'urnes en fleurs et de statues d'ivoire en rangées éclatantes. Au nord, sur ses pentes abruptes, s'étageaient des myriades de toits rouges et de vieux faîtes pointus entre lesquels couraient de petites rues pavées envahies d'herbe. C'était une fièvre des dieux, une fanfare de trompettes surnaturelles, un fracas de cymbales immortelles. Elle était enveloppée de mystère, fabuleuse montagne inviolée au milieu des nuées ; et alors que, le souffle coupé, Carter attendait la main posée sur la balustrade, il se sentit submergé par une vague de souvenirs à demi effacés, d'un suspense poignant, envahi par la douleur qu'on éprouve à la pensée de ce qui est perdu, et en proie au besoin démentiel de situer à nouveau ce qui avait été jadis un endroit incroyable, à nul autre pareil.

(Traduction : David Camus)
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Car si le sentier continuait tout droit, en descendant légèrement le long des mêmes hautes parois que précédemment, sur sa gauche s'ouvrait un espace monstrueux, de plusieurs arpents de superficie, où une puissance archaïque avait fendu et déchiré les falaises d'onyx originelles pour les changer en carrière de géants. La gouge cyclopéenne avait ouvert très loin ce précipice de matière compacte, dont les blessures les plus importantes béaient profondément dans les entrailles de la Terre. Ce n'était pas une carrière humaine. Ses parois concaves étaient couvertes de cicatrices, grands carrés de plusieurs yards de côté, qui témoignaient de la taille des blocs que des mains et des ciseaux inconnus en avaient extraits. D'énorme corbeaux volaient et croassaient au-dessus de ses bords déchiquetés, tandis que, de ses profondeurs invisibles, remontaient les vagues bruissements d'ailes des chauves-souris, des urhags ou d'autres présences encore plus innommables qui hantaient les ténèbres infinies. Carter resta planté là, debout sur cet étroit sentier rocailleux qui descendait devant lui, vers le crépuscule. Sur sa droite, les hautes falaises d'onyx montaient à l'infini vers le ciel ; tandis que sur sa gauche les falaises s'effondraient pour laisser place à la terrifiante et inhumaine carrière.

(Traduction : David Camus)
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Il recommanda aussi à Carter de se déguiser en goule, en rasant sa barbe qu’il avait laissée pousser (car les goules en sont dépourvues), en se roulant dans l’humus pour obtenir l’aspect désiré, puis en marchant le dos voûté, ses vêtements roulés en paquet comme s’il s’agissait de quelque mets de choix volé dans une tombe.
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Il lui conseilla aussi de regagner le monde de l’éveil en passant par un cimetière, et de reprendre sa quête depuis le début, en descendant les soixante-dix marches du sommeil léger jusqu’à la caverne de la flamme, puis les sept cents marches qui conduisent à la porte du Sommeil Profond et au bois enchanté. Mais aucune de ces solutions ne convenait à l’explorateur ; car il ignorait tout du trajet entre Leng et Ooth- Nargai, et répugnait également à se réveiller, de crainte d’oublier tout ce qu’il avait appris dans son rêve.
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Car ils savaient bien que tout ce qui est oublié n’est pas forcément mort [...].
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