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EAN : 9782757846506
288 pages
Points (09/10/2014)
4.04/5   13 notes
Résumé :
En 1997 sortaient dans la collection "Sources du Savoir" les Essais de Cosmologie, recueil de textes d'Alexandre Friedmann et de Georges Lemaître, pionniers de la célèbre théorie du Big Bang. Responsable de la publication et de son appareil critique, Jean-Pierre Luminet avait écrit une préface intitulée "L'invention du Big Bang". Dans l'idée de donner une version poche plus accessible, Jean-Pierre Luminet a repris sa préface, l'a développée, augmentée, et illustrée ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'invention du Big Bang/J.P.Luminet
Cet ouvrage très bien documenté est extrêmement intéressant quoi que parfois un peu ardu pour le néophyte: il constitue en quelque sorte une revue des textes fondateurs sur la question, allant de Alexandre Friedmann, Georges Lemaître à Georges Gamow.
Plus précisément, il faut savoir que le terme de Big Bang est relativement récent, puisque c'est Fred Hoyle, en 1948, en discutant avec Gamow lors d'une émission à la radio, qui prononça cette onomatopée à défaut de trouver le mot juste.
Auparavant, les travaux d'Einstein, Friedmann et Lemaître avait tracé la voie.
Au XVIII é siècle, avec Kant , tout aurait pu rester en l'état des connaissances, puisqu'il affirmait qu' « aucune observation ne saurait confirmer la thèse de la cosmologie rationnelle. » Kant pensait ainsi avoir mis fin à tout jamais au débat sur le caractère fini ou infini de l'espace, en prouvant qu'il était impossible de construire sans contradiction logique aussi bien un Univers fini qu'un Univers infini, et conclut que la question n'ayant aucun sens, il était vain d'en discuter. Pas si bête puisqu'il y a encore des gens pour penser ainsi.
Mais en 1921, Einstein propose le premier un espace fini, mais sans limite, au lieu de l'Univers infini de la cosmologie newtonienne.
Plus tard, Mach affirme que seul le mouvement relatif existe…et la voie royale pour Einstein s'ouvre vers la théorie de la relativité restreinte conçue en somme originellement comme une théorie physique de l'électrodynamique. Cette théorie fut géométrisée, rappelons-le par Poincarré et Minkowski. Plus tard, la théorie de la relativité générale, conçue comme une théorie géométrique de la gravitation vient compliquer les choses, en ce sens que la gravitation sème un peu le trouble dans la belle unité espérée. Einstein, accompagné de Weyl, jusqu'à sa mort aura tenté de mettre au point une théorie unifiée de l'espace, du temps et de l'énergie, mais sans succès.
Dans ce livre, le rôle capital de Lemaître dans la mise en oeuvre de la théorie du Big Bang est mis en lumière. Et plus tard, ses conceptions sur la nature de la matière seront déjà révolutionnaires : « le fait que des particules peuvent sortir d'un noyau, lors des transformations radioactives ne prouve certes pas que ces particules y préexistaient comme telles. Les photons sortent d'un atome dont ils n'étaient pas des constituants, les électrons apparaissent là où ils n'étaient pas et les théoriciens leur dénient une existence individuelle dans le noyau. » Ces mots annoncent Planck et Heisenberg à n'en pas douter.
En conclusion, voilà une bien belle histoire du cheminement intellectuel de ceux qui ont tenté de décrire l'origine de l'Univers, à savoir Friedmann, Lemaître et Gamow.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Comme prêtre tout comme savant, Lemaître était très conscient du conflit potentiel – ou, au contraire, de l’harmonie – entre le dogme chrétien d’un monde créé par Dieu et la théorie scientifique d’un Univers formé il y a 10 milliards d’années environ. Attribuer une sorte de commencement à l’Univers, n’était-ce pas tenter d’établir scientifiquement le dogme religieux de la création ? Or, Lemaître n’a jamais confondu science et religion. Contrairement à certains autres cosmologistes chrétiens, il a pris garde à ne pas utiliser l’une de ces deux « voies de la connaissance » comme légitimation de l’autre. Il a par exemple grand soin de distinguer entre le « début » et la « création » du monde, et n’a jamais parlé du Big Bang initial en termes de « création » (contrairement à Friedmann qui, du coup, paraît plus concordiste que le chanoine belge !). Il était convaincu que la science et la théologie traitent de deux mondes séparés, et que la cosmologie scientifique du Big Bang ne confirme ni ne réfute la notion chrétienne de la création du monde par Dieu.
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Les considérations par lesquelles nous les avons établies ne doivent pas être regardées comme des démonstrations rigoureuses, la seule démonstration qui ne prête flanc à aucune critique est celle qui les déduit des équations générales de la relativité(150) ; néanmoins les considérations élémentaires par lesquelles nous les avons introduites permettent, dans une certaine mesure, de se rendre compte de la signification physique des résultats obtenus par des méthodes plus abstraites. Il nous faut maintenant expliquer et justifier la modification qu’il faut apporter à ces équations pour se rendre compte de l’équilibre de la nébuleuse de Laplace.
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Les révolutions scientifiques semblent devoir accompagner les révolutions sociales, politiques ou économiques. Il faut souvent de grands bouleversements de société pour oser repenser la représentation du monde. Réciproquement, un changement de paradigme scientifique engendre, de façon plus subtile et plus lente, des évolutions dans le domaine de la philosophie et de l’esthétique(9). Ainsi, établir la position centrale du Soleil contribue à minimiser l’importance des affaires terrestres ou humaines dans l’ordonnancement du monde, ce qui ne peut laisser indifférente la pensée philosophique et littéraire.
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Les révolutions scientifiques ne suffisent pas à l’avancée des savoirs ; il faut que leur succèdent des temps de refonte, qui permettent l’épuration, la stabilisation provisoire et la reformulation de théories nouvelles.
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L’énergie est essentiellement une grandeur qui n’est définie qu’à une constante près ; la masse au contraire, au moins en tant que facteur intervenant dans la loi de la gravitation universelle, ne comporte aucune constante arbitraire. L’identification de la masse et de l’énergie comporte donc un choix de la constante de l’énergie, ou inversement l’introduction d’une constante arbitraire dans l’expression de la masse gravifique.
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Dans ce nouvel épisode de notre podcast, Maxime, Michaël, Olfa, Julien et Amélie, tous les cinq libraires à Dialogues, partagent leurs derniers coups de coeur !
Bibliographie :
- Un manga : Badducks, de Tor yumon Takeda (éd. Ki-oon) :https://www.librairiedialogues.fr/livre/21964601-badducks-t01-toryumon-takeda-ki-oon
- Un roman : le silence, de Denn i s Lehane (éd. Gallmeister) :https://www.librairiedialogues.fr/livre/21900291-le-silence-dennis-lehane-editions-gallmeister
- Un recueil de témoignages : Mon métier aura du sens, de Julien Vidal (éd. Vuibert) :https://www.librairiedialogues.fr/livre/21626998-mon-metier-aura-du-sens-de-30-metiers-durabl--julien-vidal-vuibert
- Un beau livre : Les nuits étoilées de van Gogh, de Jean-pierre Luminet (éd. Seghers) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/21713140-les-nuits-etoilees-de-van-gogh-jean-pierre-luminet-seghers
- Un album jeunesse : Bonnes nuits, de Sang-K eun Kim (éd. Sens Dessus Dessous) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22024763-bonnes-nuits-sang-keun-kim-sens-dessus-dessous
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