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EAN : 9782258161603
364 pages
Presses de la Cité (03/10/2019)
3.8/5   437 notes
Résumé :
La liberté est une chose précieuse.
Londres, 1850. L'Exposition universelle va bientôt ouvrir ses portes dans le tout nouveau Crystal Palace, et les badauds se pressent pour venir admirer cette merveille. Parmi eux, Iris, modeste employée dans un magasin de poupées, à la beauté mâtinée de difformité, qui rêve de devenir artiste peintre. Et puis il y a Silas, taxidermiste amateur de macabre et de curiosités, désireux d'y exposer ses créatures. Ces deux-là se c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (167) Voir plus Ajouter une critique
3,8

sur 437 notes
Quoi de plus prometteur qu'un roman, épais, dont l'histoire se situe au coeur de l'Angleterre victorienne? Eh bien promesse tenue!

Deux jeunes femmes ouvrent la narration : elle sont jumelles, parées toutes les deux d'une somptueuse chevelure rousse. Là s'arrête le rêve romantique : l'une d'elles, Rose, qui fut la plus jolie, est affublée des séquelles d'une variole sévère et l'autre, Iris souffre depuis sa naissance des conséquences d'une fracture de clavicule qui a entraîné une déformation de la colonne vertébrale (?!!!).

Les deux jeunes femmes gagnent petitement leur vie dans l'échoppe d'une vieille acariâtre addict au laudanum. Elles y fabriquent des poupées destinées à des fillettes nanties. Pour Iris qui rêve de peindre, poser de la couleur sur des lèvres de porcelaine est un piètre ersatz.

On est à quelques semaines de l'ouverture de l'exposition universelle, et pour le trio de peintres qui se réclament de la période préraphaélite, les enjeux sont de taille.
Ajoutons un drôle de personnage dont la fascination pour la mort s'assoupit dans sa passion de taxidermiste, et qui jouera un rôle funeste dans cette histoire.

Il ne manque qu'un gamin des rues, Albie, dont la mâchoire ne s'orne que d'une seule incisive et qui rêve d'un dentier. C'est par lui que les liens se créeront entre les personnages.

C'est passionnant, romantique à souhait, et comme souvent dans les romans qui se déroulent à cette période de l'histoire de l'Angleterre, l'injustice du sort des femmes est bien mis en lumière .

Le roman prend même des allures de thriller dans les derniers chapitres, ce qui ajoute au plaisir de cette histoire.


Un très bon moment de lecture.

#LaFabriqueDesPoupées #NetGalleyFrance

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Je remercie NetGalley et les éditions Les presses de la cité
pour l'accès à ce « roman conte policier ».

Je l'avais sollicité pour le titre et la jolie couverture : si vous zoomez, vous verrez la finesse des détails.
Je me suis abstenue de lire la 4e de couverture et une fois de plus, la surprise a été totale. (Une trop grande partie de l'intrigue y est dévoilée à mon goût.)

Je me suis retrouvée plongée dans L'Angleterre victorienne et son mouvement des peintres préraphaélites, entraînée dans les faubourgs du Londres des années 1850, puis traînée jusque dans les bas-fonds les plus sordides, en apnée.

La misère recèle cependant bien des surprises et le tableau exposé par l'auteur, ou plutôt, ici, par sa traductrice Karine Guerre, est peint avec talent.

Le sujet : une femme artiste dans l'âme

Le cadre n'est pas doré, loin de là.

La toile est rugueuse et un peu sale.

Le fond est sombre avec des passages de lumière.

La composition est subtile, la patte de l'auteure affirmée.

Les crayonnés ont été précis, patiemment préparés, audacieux.

Les coups de pinceau sans repentir, parfois délicats, parfois nerveux.

Les mediums riches en pigments semblent par endroit posés au couteau.

La palette de couleurs est riche, du rouge garance à la terre d'ombre brûlée.

Un clair-obscur réaliste, avec un grand souci du détail du contexte historique

Et des transparences dignes du Crystal Palace, lieu de l'Exposition universelle

Pour un vernissage où la bonne société s'affiche aux bras des critiques d'Art.

Elizabeth Macneal a signé une première oeuvre originale, que j'ai aimée pour son intrigue et son style, la psychologie fouillée des personnages, et qui, malgré la noirceur de l'ensemble, est lumineuse par moment.

L'amour et la haine se côtoient, mais que l'on aime ou déteste,
l'Art est fait pour ne pas laisser indifférent, non ?

#LaFabriqueDesPoupées #NetGalleyFrance

Lien : https://motsdiresanshaine.bl..
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C'est une étrange histoire, incroyablement originale que ce premier roman...
On est à Londres , en 1850, à la veille de l'Exposition universelle et les esprits s'échauffent... Louis, et ses amis peintres, aimeraient que leurs tableaux soient sélectionnés et qu'ils soient épargnés , et mieux : remarqués par les critiques d'art.
A quelques rues de leurs ateliers , deux adolescentes jumelles travaillent dans une boutique de poupées pour une vieille bique acariâtre, jusqu'à vingt heures par jour [ oui, vous avez bien lu ...]. L'une colle des cheveux pendant que l'autre met des couleurs sur les visages. Rose était la plus jolie jusqu'à ce que la petite vérole grêle son visage et Iris a une déformation de la clavicule. Elles fabriquent des poupées d'après photos de fillettes, certaines de leurs oeuvres sont destinées à être glissées dans des cercueils afin de tenir compagnie...
Afin d'échapper à cette atmosphère morbide, Iris rêve de devenir peintre, sans grand espoir....
A quelques rues de là, deux orphelins , un frère et une soeur, gagnent leurs vies comme ils le peuvent . La gamine se prostitue , tandis que le petit Albie, édenté(!), assemble quelques bouts de tissus pour Rose et Iris, ou ramasse des cadavres d'animaux pour un taxidermiste...
A quelques rues de leur insalubre logement, vit Silas , un taxidermiste qui espère qu' une de ses "oeuvres" sera retenue pour l'exposition universelle.
Et au milieu de toutes ces rues , le peintre Louis, trouve enfin un modèle pour son fameux tableau, tandis que Silas va développer une obsession, sous le regard inquiet du gamin des rues...Oh mon dieu, il ne fallait pas être pauvre , et encore moins orphelin dans Londres , à cette époque...
Entre le roman " Le Parfum "et "Oliver Twist " (et bien plus que cela ), ce livre installe un curieux climat ,à la fois clair et monstrueusement obscur ,qui finit en un suspens démentiel .
Odeurs de putréfaction, cadavres d'animaux, difformités, laideur, jalousie, obsessions mortifères, extrême pauvreté, solitude infinie, dureté de la vie, précarité, désespoir opposés à la beauté...
Celle de l'art, d'un amour naissant, de la sensualité, de la passion pour un métier.
Est-ce que cela suffit pour contrebalancer le malaise naissant de quelques passages ? Non.. [ Cette nuit, j'ai fait un cauchemar où il était question de souris...mais je suis une petite nature qui a une répulsion pour le métier de taxidermiste...]. Mais ça m'est égal. Ce roman vaut bien un mauvais rêve, parce qu'il a d'immenses qualités. Originalité, puissance évocatrice , énorme travail de documentation sur le Londres de cette époque. Alors, non, on en sort pas indemne et oui : on y pense longtemps après avoir refermé la dernière page. Signe d'un grand livre ? Signe d'un merveilleux objet de curiosité qui sera, sans nul doute, adapté sur grand écran. C'est un livre qu'on "voit, en même temps qu'on le dévore...
Et ce n'est qu'un premier roman, ladies and gentlemen...quel talent !

Challenge Plumes féminines
Challenge Mauvais genres
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Londres, novembre 1850. C'est au coeur d'une ville effervescente et grouillante, se préparant à accueillir l'Exposition Universelle, que Silas est tout attentif à sa nouvelle réalisation. Taxidermiste et propriétaire d'un magasin de curiosités, où lézards, serpents et chatons se pressent contre les parois de verre, il empaille et redonne vie à tous les animaux que le jeune Albie, pour une pièce ou deux, lui ramène. Des rats, des souris, des tourterelles, des papillons... Il espère, au fond de lui, qu'une de ses oeuvres trouvera sa place à l'Exposition. Non loin de là, sur Regent Street, deux jumelles, Iris et Rose, travaillent, durant de longues heures, dans la fabrique de poupées de Mme Salter, une femme austère et autoritaire qui ne leur laisse que peu de répit. Elles confectionnent des poupées pour les petites filles de bonne famille. Mais Iris rêve de bien mieux : elle veut peindre de vrais tableaux ! Grâce à Albie, qui vient livrer aux soeurs les vêtements de poupées qu'il coud, elle fera la connaissance de Louis Frost, un peintre qui fait partie des préraphaélites, mais aussi de Silas...

Dans le Londres du milieu du XIXème siècle, l'on suit la jeune Iris qui rêve de devenir peintre et par là-même aider sa soeur. Sa rencontre avec Louis Frost va bouleverser sa vie en lui permettant de devenir son modèle mais aussi son apprentie. En parallèle, Silas, qui a croisé par hasard la jeune femme, n'a d'yeux que pour elle, à en devenir obsessionnel. Si le contexte historique et l'époque victorienne se révèlent passionnants et parfaitement dépeints, le roman souffre de quelques longueurs, le rythme en pâtissant. Les personnages se révèlent hauts en couleurs et passionnants. Silas et ses obsessions et déviances, Iris et son envie de liberté, Louis et son art, Albie et sa débrouillardise. L'écriture, cinématographique et élégante, apporte un certain charme suranné. Un premier roman d'Elizabeth Macneal prometteur...
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Entre merveilles et curiosités morbides dans le Londres victorien
*
J'ai été subjuguée par cette couverture aux allures de jouet dans une vitrine. Reçu en primeur via Netgalley, et proposé en lecture commune à @Laehb80, du challenge Pioche dans ma Pal.
*
On entre de plein fouet dans une rue commerçante de Londres au 19e, à la veille de la première Exposition Universelle. Dans un magasin de poupées plus précisément. Deux soeurs jumelles, ouvrières et infirmes. L'une, Iris, voulant s'émanciper, se rêvant artiste peintre, croise Louis, un artiste argenté.
Dans une venelle sombre, nous rencontrons Silas, empailleur.
*
Un triangle amoureux, une intrigue sulfureuse, une ambiance glauque, des rêves de gloire. Tout est là pour l'aventure romanesque.
J'y ai retrouvé une atmosphère à la Dickens, des descriptions comme dans "Le parfum", et cette oppression (étouffante) de harcèlement dans la serie You. Je rajouterais même un soupçon de Jack l'éventreur.
*
Je regrette toutefois le peu de place de cette fameuse Exposition Universelle. Et le monde des poupées (évoqué au début) prend peu d'importance au final. Mais la symbolique est présente. C'est ce qui rend ce roman si "glauque" :)
Beaucoup d'empathie pour le personnage principal. Et bien sûr de l'aversion pour l'anti-héros.
Le malaise est omniprésent dans ce roman. Sombre, nébuleux, inquiétant.
Et quel suspense ! (un bon page-turner pour ma part)
*
Entre les désirs de chacun, quelle est la part de folie? La limite est bien mince.
*
Pour un premier roman, j'applaudis bien fort.
Un conte cruel merveilleusement bien écrit.
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critiques presse (1)
LeFigaro
10 octobre 2019
La jeune romancière anglaise imagine un conte cruel, mêlant art et histoire, dans le Londres de Dickens. [...] L’auteur nous introduit avec minutie dans la psyché névrosée de Silas, interroge les peurs d’Iris et réfléchit sur la notion de désir.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
"Pourquoi de tels mécanismes occupent-ils une si grande place dans l'exposition ? Ils témoignent des progrès de l'industrialisation, certes - mais peut-on parler de progrès quand ils ne produisent que des tombereaux de journaux identiques, de porcelaine frappée des mêmes blasons, de bobines de coton rigoureusement semblables, aussi nets et symétriques soient-ils ? Si c'est là l'ère moderne dont on leur rebat les oreilles, Silas refuse d'y participer. Au moins, se rassure-t-il, une machine ne maîtrisera jamais les ficelles de son métier : comment un bras articulé pourrait-il éviscérer, coudre, articuler ou empailler un animal ?"
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Parfois, j'ai du mal à croire que nous allons mourir. Et que, après ma mort, le monde continuera de tourner comme il l'a toujours fait. (…) Quand ma mère est morte - c'est stupide, je le sais -, je me rappelle avoir été surpris de voir le soleil se lever quelques heures plus tard. Il m'aurait semblé plus naturel que tout s'arrête, que le soleil cesse de briller, puisqu'elle n'était plus là pour le voir.
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"Une odeur de friture lui envahit les narines. Et toutes les odeurs de Londres avec elle : humidité froide de la Tamise, fumée de pipe, feu de bois, légumes pourris, pommes sures. Et tant d'autres encore ! Les tas de cendres qui jonchent le trottoir et se soulèvent sous la brise, légers et volatils ; la poussière qui monte du Strand, entraînée sous les roues des voitures. Un soleil radieux danse entre les immeubles. C'est splendide. Et c'est à elle. Pour elle. Un instant d'éternité."
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"_Venez. Je ne supporte plus d'être enfermé ici. Allons nous promener !
Elle rit.
_Etes-vous devenu fou ?
_J'ai toute raison de le craindre. Et je souffre d'une maladie grave.
_Sans espoir de guérison ?
_L'apothicaire m'a assuré, répond-il après avoir croisé le regard hautain de la bonne dans le hall d'entrée, que mon unique chance de rémission réside dans la fréquentation d'une amie attentionnée."
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"Cueillez dès à présent les roses de la vie,
Car le temps jamais ne suspend son vol
Et cette fleur qui aujourd'hui s'épanouit
Dès demain sera flétrie."

Robert Herrick
"Aux vierges, pour profiter du temps présent",
extrait du recueil Hespérides (1648)
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Videos de Elizabeth Macneal (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Elizabeth Macneal
Derrière sa jolie couverture et un titre accrocheur, se cache une histoire bien sombre que celle de La Fabrique de Poupées, d'Elizabeth Macneal. Des poupées comme on en connaît, il y en aura peu dans ce roman historique. Il faut plutôt s'attendre à un tout autre genre de "poupées"... Du genre empaillées. C'est peu avant l'Exposition Universelle de 1850 à Londres, que débute cette sombre histoire où l'art et le suspense se confondent. Une histoire où l'odeur de térébenthine du peintre Louis Frost se mêle à celle, plus morbide, d'un taxidermiste nommé Silas pour enfin ricocher sur celle d'Iris, jeune femme en quête de liberté. Quel est donc le rapport entre ces trois personnages ? Si l'amour est partie prenante du roman, il serait aisé de le placer en son cœur. Car chacun de ces protagonistes n'aspire en premier lieu qu'à combler leurs ambitions artistiques et ce, de façons bien différentes... Tandis que la lumière et la sensualité inondent la toute fraîche relation entre le peintre et son nouveau modèle et apprentie sous les traits d'Iris, l'ombre grandissante et inquiétante du taxidermiste grandit. De façon obsédante et entêtante, l'image de la jeune femme nourrit ses fantasmes longtemps enfouis... Avant de te dévoiler ma gourmandise associée au livre, laisse-toi embarquer par ce court podcast !
Lien blog : http://bookncook.over-blog.com/2020/06/la-fabrique-de-poupees-elizabeth-macneal.html
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