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Efr (01/01/1900)
4.11/5   54 notes
Résumé :
Lorsqu'il achève Le Nuage en pantalon en 1915, Maïakovski vient d'avoir vingt-trois ans. Il se douve au cœur de l'art moderne naissant, intimement lié à l'entreprise futuriste. De ce Nuage, né d'un dépit amoureux, Maïakovski dira : « Je le considère comme le catéchisme de l'art moderne : à bas votre amour, à bas votre art, à bas votre société, à bas votre religion - ce sont les quatre cris des quatre parties. »
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
“Je ne veux plus jamais rien lire de ma vie. Les livres ? Je m'en fiche, des livres !”

écrivain maudit… m'enfin je commence à m'interroger : est-ce vraiment un signe distinctif dans la jeune Russie soviétique (cf Akhmatova, Boulgakov, Blok, Pasternak, Mandelstam et Tsvétaieva… ) ?

“Dites à vos pompiers que coeur en feu a besoin de caresses. Je m'éteindrai tout seul. Pomperai par tonneaux dans mes yeux enlarmés”

Le Nuage en Pantalon, paru en 1915, est un poème explosif, agité, exaspéré, sensuel, insolent mais, déjà, désespéré. 


“Je reste le plus beau”. Maïakovski, poète national sous l'ère communiste, contraint d'abdiquer son anarchisme pour un bolchevisme docile, entretint sans doute un rapport plus contrasté avec l'idéologie du régime que la version stalienne post-mortem.

Le jeune poète géorgien connaît son charme, et après Lili Brik et Elsa Triolet, c'est carrément la vierge Marie qu'il tente de rencarder dans son poème “je demande simplement ton corps, comme le demandent les chrétiens : « Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien. » Marie, donne !”

Même Dieu en prend pour son grade: “Écoutez, monsieur Dieu ! N'en avez-vous donc pas assez de tremper toute la sainte journée vos vieux yeux gonflés de bonnasserie dans la gelée des nuages ?”

Vladmir Maïakovski nous fait sentir toute la tourmente et l'insécurité causées par la création poétique, confessant qu”avant qu'on ne commence son chant, on erre longtemps, les pieds couverts d'ampoules”, état pitoyable où le poète avoue que “la carpe stupide de l'imagination patauge mollement dans la vase du coeur”. Il faut rester patient, sacrifier au doute et à l'angoisse mais ne pas abandonner même si l'on ne sait pas encore où tout cela mène, ce qui me rappelle Gérard Macé, qui souligne dans La Pensée des Poètes, “c'est souvent après coup que le poète découvre ce qu'il avait à dire.”

Pourtant, son énergie poétique reste funeste, il ne croît pas aux lendemains qui chantent, et pour cause il mettra fin à ses jours quinze ans après ces lignes: “Rien ne se fera. La nuit surviendra, mâchera, avalera.”

Qu'en pensez-vous ?
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Vladimir Maïakovski a une place importante sur la scène littéraire en Russie dès le début du 20ème siècle.
Il va écrire très jeune ce long poème fondateur "Le nuage en pantalon" présenté dans une édition bilingue par une maison d'éditions que j'aime bien, le temps des cerises.

Né à la fin du 19ème siècle, Maïakovski s'engage très jeune et devient militant bolchevik dès l'adolescence. Il va devenir meneur du futurisme russe, mouvement artistique et social qui a pris naissance en Italie au début du 20ème siècle.
"Le nuage en pantalon" est un titre qui doit faire référence à ce groupe de poétes mais ce qui est important c'est que ce poème est marquée par une langue parlée et des ruptures de rythme, ce qui est totalement nouveau en 1915. On peut donc dire que Maïakovski a révolutionné la poésie en libérant les vers, en quelque sorte.
Mais j'ai été surprise par le contenu. Je pensait que le poète révolutionnaire était beaucoup plus matérialiste. Dans ce texte, il brasse plusieurs thèmes : le thème individuel comme le thème collectif, le réalisme le plus précis et l'imagination la plus délirante, ce qui ne facilite pas lecture.

Enfin, je ne peux pas m'empêcher de citer le préfacier, Charles Dobzynski, qui écrit "Pour tout homme qui aime et qui espère, les paroles de Maïakovski restent gravées en lettres de feu dans la chair et le sang de ce siècle".
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
“Abreuvons de sang les lundis et mardis, pour qu’ils prennent enfin une couleur de fête ! Car il faut que la terre égorgée paye sa dîme pour tous ceux qu’elle a traités en bêtes !”
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Et lorsque d'heure en heure,
tout au long des jours,
ma voix clame
des obscénités,
peut-être Jésus-Christ sent-il
les myosotis de mon âme.
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Nos muscles et nos nerfs sont plus sûrs que les prières.
Allons-nous implorer les grâces du temps ?
Nous-
chacun de nous-
dans ses cinq doigts
tient les courroies de transmission du monde !
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Si vous voulez,
furieusement ma chair se déchaînera
- ou bien changeant de ton comme le ciel si ça vous chante-
je serai tendre, irréprochablement,
non plus un homme alors, mais un nuage en pantalon.
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L'univers dort l'oreille énorme posée sur sa patte nuitée d'étoiles.
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Vidéo de Vladimir Maïakovski
face B du 33 tours du groupe ROSTA déclamant des poèmes de Maïakovsky (en 1977)
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