Jardins perdus

C'est un recueil de courtes histoires, ou plutôt de courts récits qui mettent en scène, par leur enchaînement, une suite de réminiscences extrêmement sensibles, émotives : une suite de souvenirs d'enfance de l'auteur, où les landes, la vie de village et de famille, la découverte du monde par l'enfant sont montrées sous un filtre presque magique, sinon poétique. Il est facile de se laisser bercer par la prose lyrique de Bernard MANCIET, prose marquée par l'occitan qui est la langue de l'auteur. Pour celui qui s'est déjà promené sur les plages landaises ou dans les petits villages perdus parmi les pins, Jardins Perdus est à la fois un voyage et un retour dans ces endroits emprunts de beauté et de nostalgie. Comment ne pas être touché par l'ouverture émotionnelle, presque romantique, du narrateur, ému par le simple bruit des gouttes d'eau parmi les pins ? A la fois intimes et universels, ces récits ouvrent au lecteur la porte du coeur de l'auteur, mais aussi celles des landes adorées qui le virent grandir.

Bernard Manciet signe avec ces Jardins perdus le premier tome d'un dyptique. Quarante deux courtes nouvelles y sont réunies. L'auteur parle, dans chacune, d'une personne qui a marqué son enfance et sa vie. Ces petits portraits lui permettent d'évoquer la vie, la société de l'époque et des campagnes, ainsi que le quotidien des guerres. L'histoire de son père ou des autres anciens le fait revenir sur la première guerre mondiale, et Manciet évoque son propre vécu pour parler de la seconde.
L'eau, la pluie et l'orage se mêlent couramment dans un langage harmonieux et poétique. Pourtant, c'est une traduction de l'occitan, faite par Guy Latry.

"Ma grand-mère est un jardin" dit Bernard Manciet. Chacun de ses proches est devenu un jardin dans ce recueil, une multitude de Jardins perdus de vue, disparus, qui lui permettent d'écrire ce joli texte.

j'ai beaucoup aimé ces textes courts (2 à 3 pages), en prose mais très poétiques, qui me donnent envie de découvrir plus en détail l'oeuvre de cet auteur décédé en 2005 à un peu plus de 80 ans. J'ai souri page 51, à propos d'une République du monument aux morts, en poudre de marbre, achetée sur catalogue...
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