The Shadow People est le troisième roman mettant en scène les deux détectives londoniens, Jerry Pardoe et Jamila Patel, mais il peut fort bien se lire indépendamment si vous n'avez pas lu les précédents
Tout tourne encore une fois autour de nos deux héros, surnommés également Ghostbusters, puisqu'on les appelle dès qu'un événement inexplicable ou surnaturel se produit.
L'action se situe dans le sud de Londres, et alors que je pensais qu'un autre livre de cette série ne pourrait surpasser le second qui m'avait laissée pantelante, je m'aperçois que je me suis trompée.
Ce troisième volet est encore plus fort que les deux autres, dans plusieurs domaines. La violence tout d'abord, cette fois on a largement notre dose, entre les séquences de torture pratiquées sur des innocents qui avaient juste le malheur de passer par là, et les épisodes de cannibalisme, ainsi que sur les passages d'auto-mutilation dont est parsemé le récit.
C'est donc un livre à ne pas mettre entre toutes les mains. Un peu comme tous les
Masterton me direz-vous, mais là j'ai quand même été plus qu'impressionnée et il m'en faut beaucoup.
Mais bon, je vous rassure, j'ai quand même réussi à le lire, ce qui n'a pas toujours été le cas. Il faut dire que l'écriture joue un grand rôle, et
Graham Masterton a le don de toujours laisser traîner une pincée d'humour qui aide à avaler la pilule, aussi amère semble-t-elle.
Ceci étant dit, nous avons plusieurs narrateurs. Pour la police, c'est surtout Jerry qui mène la danse. Toujours amoureux de sa boss, il n'a jamais osé le lui dire, entre la peur du rejet et l'ambiance que ça pourrait générer au travail. Mais à nous, il nous en parle.
Nous en apprenons donc davantage sur la vie privée de Jerry, contrairement à Jamila, qui reste un mystère. Peut-être dans le prochain, si prochain il y a. J'aimerais bien en savoir un peu plus, notamment connaître les raisons pour lesquelles elle excelle autant dans son domaine d'expertise, le surnaturel.
L'auteur nous plonge direct dans l'horreur quand la police découvre un caddie plein de crânes humains alors qu'elle enquête sur la disparition de plusieurs SDF. L'affaire se corse, puisque des morceaux de corps humains sont dispersés un peu partout et les dénombrer est compliqué.
Les enquêteurs pensent à une secte, dont
Graham Masterton nous fait une description très pointue et détaillée. On s'y croirait presque et ça fait froid dans le dos. J'ai parlé plus haut de cannibalisme, nul besoin d'insister, vous aurez compris.
Donc, un très bon bouquin, pour public averti. Ames trop sensibles s'abstenir. J'en fais parfois partie, mais là c'est très bien passé.