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EAN : 9782371776104
144 pages
publienet (10/02/2021)
4/5   3 notes
Résumé :
« Or je suis le bois de Koby ka. Je suis le bois de Koby ka et ces pages sont à la forêt au carbone aux mousses et aux bêtes. Ces pages sont aux errants aux cailloux aux poussières et à l'humus. Elles sont à la pourriture ligneuse, aux lichens, lichens aux rongeurs. Ces pages sont aux noms des bois à ceux des forêts tout autant qu'aux innommés. Ces pages sont aux bruyères aux fougères aux tourbes et aux lombrics. Elles sont aux terriers. Elles sont à l'irrégularité.... >Voir plus
Que lire après Quelque chose que je rends à la terreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« Quelque chose que je rends à la terre » est le chant du monde. le panier riche d'un langage authentique et crucial.
« Je marche dans le grand potager. Je suis les lignes de culture. J'essaie de dire « au plus près » cette chose d'amour total.
« La vie bonne » « Une quête en trottinette autour du monde. »
Le poème métamorphose Sébastien Ménard, qui de l'objet, du poème, de l'essence même, du secret enfoui.
« Je suis cet animal traversé par la joie de parler. »
On ressent une amplitude de paix, les murmures échappés des enclos, la magnificence d'un texte beau à couper le souffle.
« Il faut savoir être dans l'instant ami. »
Le Carpe Diem des lumières,
« Ne sois pas trop pressé de ne rien faire qu'un avec tout. »
« Tout ce qu'il faut savoir pour être poète »
« Je fouille la liberté sauvage dans la recherche d'emploi. »
Quête du langage, sursaut, partance, la parole de la terre, du végétal, écorces, appel d'air.
« Langue forêt, langue lieuse, langue lierre. »
« Ami on marche sur un fil. »
« J'avais le ciel, la grande voûte, la grande voûte vers le haut. Là… »
L'initiation, les syllabes lactées. On marche sur un fil. Retenir immanquablement ce T dans le ciel et risquer le voyage quand bien même le poème vous fera vaciller sous sa force intrinsèque : le pouvoir de dire le Tout en un seul mot.
« le dit du chemin »,
Hommage, aurore boréale, paravent, la nature diapason, Sébastien Ménard sème des cailloux sur le chemin des existences pour vous, lui et moi. Bois, fleuve, l'envergure royale, l'aube verbale trace le chemin, litanie, diapason, couverture des temps alignés, la respiration, le dit des confins, larmes amères, l'errance aux abois.
« Dans ce grand silence de fauche où chercher ma fontaine sauvage. »
« J'avais en tête la phrase de Guillaume Vissac : « (…) et ça ne fait rien de ne pas trouver, du moment qu'il y (a) quelque chose, ensemble, à espérer. »
Ce texte mages est un honneur. L'offrande à la terre, d'un renom inestimable. La poésie souveraine, la gloire des grands sachants (écrivains de tous les temps). L'hommage aux « errants… aux cailloux…aux poussières…et à l'humus. »
Macrocosme, l'homme au regard tourné vers le plein des pages, l'envol littéraire, le ballet de la terre, et bien au-delà le gouvernail du monde.
« Aujourd'hui je n'ai rien fait. Mais beaucoup de choses se sont faites en moi. » Robert Juarroz.
Collection l'Esquif. Publié par les majeures Éditions Publie.net

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La chronique poétique subtile d'un retour à l'essentiel, à une terre riche en luttes et en amitiés, sans repli mais au contraire dans la ligne de fuite magnifique.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/03/31/note-de-lecture-quelque-chose-que-je-rends-a-la-terre-sebastien-menard/

Bien davantage que dans ses travaux précédents, Sébastien Ménard s'appuie ici sur des compagnes et des compagnons de route, qu'ils soient bien vivants ou morts depuis un certain temps. Entre exergues et simples mentions, suggestions hypnotiques et anecdotes, jusqu'au superbe « Quelques phares » qui conclut provisoirement ce cheminement par douze pages de citations complices, il y a échange et invocation, avec Allen Ginsberg et Fred Griot, avec Patrick Chamoiseau et Jean Giono, avec Mario Rigoni Stern et Marie-Andrée Gill, avec Guillevic et Emmanuel Ruben, avec Pierre Bergounioux et André Rougier, avec Valère Novarina : les soutiens spirituels et techniques ne sont peut-être pas de trop compte tenu de la nature possible bien particulière du projet qui prend forme ici, sous nos yeux.

Sous le regard d'une nature majestueuse mais néanmoins bienveillante (le double jeu persien n'est pas si loin : « Après un long voyage, enfin les pluies sont venues » – non plus que la « Mousse » de Klaus Modick, voire les « Diplomates » de Baptiste Morizot), en une célébration discrète du geste simple qui ne serait pas étrangère à Thierry Metz, à Joseph Ponthus et à Matthew B. Crawford, il y a bien une forme subtile de remords qui s'élabore, en confiance et en humilité. Après la furia de « Soleil gasoil » et de son erre, précieuse course carbonée – asphaltée et combustible – aux rencontres fortuites et vitales, voici le temps surprenant, mais ô combien logique, du maintien d'une agriculture paysanne, du remède à l'accélération (on songera naturellement au travail d'Hartmut Rosa), de la patience dans l'azur, d'un retour au temps long et à l'adroite convergence des luttes et des amitiés, organisant une communion sans béatitude et sans duperie. Et c'est ainsi que la poésie, en se déplaçant, nous déplace si fructueusement, si nécessairement.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
la première chose d’importance
que je peux vous dire

la première chose
que je peux vous dire
c’est qu’aujourd’hui
j’ai posé cette question
à plusieurs reprises

« quelle est
la première chose
d’importance
que vous pouvez nous dire ? »

on fait son malin
on imagine qu’on peut poser cette question
à tout le monde
et c’est vrai

on peut

on peut demander à beaucoup d’humains
de choisir la toute première chose
d’importance
et nous la dire

c’est même
très intéressant

il faut
simplement
être prêt à
tout entendre

et après
après on est là
on est là et on rapporte
ce petit morceau du monde
ce petit morceau du monde
dont nous sommes dépositaires

ouaip et on fait le zen
on fait le zen avec ça
on fait le zen avec les petits morceaux éclatés
saillants
dont nous sommes dépositaires

et on est là
on est là avec ça
avec ça et notre foutue recherche d’une poésie
qui serait d’une
« absolue pureté »
comme on dit dans les critiques
ou sur les post-it
collés sur les livres
en librairie

c’est ça

c’est ça « la vie »

sans doute que c’est
être dépositaire des morceaux éclatés
de nos semblables
et de la recherche d’une poésie
d’une « absolue pureté »
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Les hommes durent moins longtemps que les cailloux et se compostent comme le poème lui aussi, la vie, ce qui est la même chose – et la poésie est un train fantôme du vingt-et-unième siècle – et les poètes sont des voyageurs immobiles sur un quai vide – et le passage d’un détritus plastique volant est un signe de notre néant de notre nanant de notre bazar – mais les hommes durent moins longtemps que les cailloux et le poème finirait mangé par certaines bêtes, dont c’est le travail.
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je ne sais qu’une chose
je ne sais qu’une chose
je ne sais qu’une chose
parfois
ça n’a aucune sorte d’importance
de savoir OÙ
se trouve
la poésie
et d’autres fois

d’autres fois
il n’y a que ça
pour tenir
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