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EAN : 9782268096308
320 pages
Les Editions du Rocher (02/10/2019)
3.68/5   11 notes
Résumé :
Je crois que ça a commencé à déconner quand on m'a planté un tournevis dans le gigot. Ou alors était-ce au moment où une bande de gorilles armés jusqu'aux crocs a voulu me faire la peau ? Je ne sais plus. Et si, en vérité, toute cette histoire était la faute de Michel Houellebecq ? Ce dont je me souviens, c'est qu'au départ, je devais écrire une biographie de Gérard de Villiers, le célèbre auteur des aventures de SAS, et qu'il a été question ensuite de sauver le mon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Au bout d'un mois de confinement, j'en suis à regretter les retards de la SNCF et la voix de Simone Herault qui me demande poliment de m'éloigner de la bordure des quais afin de décourager tout suicide d'usager désespéré. A défaut de train, j'ai pris un billet pour ce pastiche de roman de gare.
Moins sélectif que Stefan Zweig dans le choix de ses muses, Julien Moraux lance son personnage dans l'écriture de la biographie du sulfureux Gérard de Villiers.
Un peu de courage ODP31. Je l'avoue, ce nom ne m'était pas tout à fait inconnu. Il faut assumer ses lectures clandestines de jeunesse et ses regards furtifs et hormonaux sur les couvertures affriolantes des SAS ou de la Brigade Mondaine. Je garde en mémoire ces bouquins empilés à l'époque en bordure des caisses de mon Tabac-Presse, que je lorgnais discrétos pendant que mes parents m'achetaient des vignettes Panini et validaient un Tac-O-Tac. Il y a prescription.
Ce roman démarre aussi lentement qu'une vieille micheline un jour de grève. Les premiers chapitres décrivent l'impasse de l'apprenti biographe fasse à un auteur insaisissable. C'est très français. le père de Malko Linge lui fait le coup de la panne… d'inspiration. Il ne savait pas comment attaquer son oeuvre. Comme moi ce billet, avant un apéritif salvateur.
Et puis soudain tout dérape quand l'écrivaillon se retrouve face à l'auteur en chair et en os, alors que sieur De Villiers est censé être mort en 2013, foi de Wikipédia. Ce n'est pas tout. Il est venu accompagné des héros bien vivants de ses romans, dont Son Altesse Sérénissime et les héros de la mondaine. Les mythes des wagons-lits prennent vie.
Gérard de Villiers révèle à son biographe que ses romans industriels n'étaient qu'une couverture pour faire passer des messages secrets à ses collègues espions.
L'aventure devient alors foldingue et d'une grande drôlerie, les rebondissements s'enchaînant autour de rencontres psychédéliques et de cascades qui défient les lois de la physique, de la logique et de la loi tout court.
Sans trop dévoiler ce scénario bergmanien de série Z, ce qui ne veut rien dire et qui résume bien le propos du livre, qui tient plus de l'écume d'une canette de bière que de la Nouvelle Vague, je lâche sous la torture, avec la discrétion de ma concierge, la trame de cette parodie d'OSSSAS007.
Nos espions et le biographe se lancent à la poursuite d'un certain Granola, héritier azimuté des méchants de James Bond et auteur aigri de romans qui sont restés à quai du succès. Il vit forcément dans une base secrète et ses sbires sont des Pin-ups vénéneuses ainsi que des singes-nazis chargés de remonter le temps pour tuer les auteurs de nos plus grands classiques. Pas de virgule face à une telle imagination. Il fallait oser.
Comme cela peut paraitre un peu léger, évoquons aussi une apparition de Michel Houellebecq dans le récit pour une apologie improbable et mémorable du groupe pop suédois « Ace Of Base ». All That She Wants…. Roman à lire en écoutant Chérie FM.
Cet OLNI est une parodie réussie qui ne se prend pas au sérieux, peu académique, où l'on compte les morts, les rires et les jolies filles. Et Comme dans un SAS ou un Brigade Mondaine, tout finit bien.
Derrière le rire, l'auteur nous fait ressentir un brin de nostalgie même s'il se permet quelques saillies pour dénoncer la misogynie et la futilité de ces productions d'un autre temps.
Une lecture légère mais pas light, qui vaut bien un apéro Face Time.

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Que voilà un premier roman bien singulier... Je remercie les Editions du Rocher de m'avoir fait vivre cette lecture, grasse à l'opération Masse critique de Babelio. ( Ça y est, on dirait que je ne suis plus puni ^^)

Si tu cherches à savoir qui est ce mystérieux auteur, tu entres son nom sur Gougle et hop, tu trouves un éco-aventurier, un afro dancer, un magicien et un praticien de médecine chinoise... je te jure que c'est vrai, essaie...^^
Au vu du CV du bonhomme qu'on trouve sur la 4eme de couv, il ne m'étonnerait guère que tous ces personnages soient une seule et même personne.

Ce qui est sûr, c'est que l'ami Julien s'est bien amusé à écrire son bouquin et que par un étrange phénomène de vases communicants, il m'a bien amusé aussi.
Alors oui, je te l'accorde, c'est pas de la grande littérature pour petits prix élitistes. Il ne sera pas invité à la Grande Librairie et ne sera jamais édité dans la Pléiade... Il est plus que probable que dans 15 jours, j'aurai oublié l'intrigue du récit, mais ne boudons pas notre plaisir, Julien aime s'amuser et nous aussi.

Nous voici donc à suivre les rocambolesques aventures du narrateur qui a pour mission de rédiger une biographie du de Villiers, pas le fou du Puy, mais l'incomparable créateur de SAS et des Brigades Mondaines.
Le ton est donné dès les premières lignes : « j'ai reçu un SMS de ma mère. Ton chien est mort. Ton père est chez le véto. Biz. Cela ne veut rien dire. »
Notre gars est plein de bonne volonté mais ne sait pas trop comment s'y prendre et l'angoisse de la page blanche monte vite. Fort heureusement, la rencontre providentielle de Frédéric Beigbeder (à moins qu'il ne s'agisse de Dieu, ce n'est pas très clair...) va précipiter le récit dans une dinguerie loufoque et délirante. On croise pèle mêle, Michel Houellebecq, Gérad de Villier himself, Malko SAS Linge, les inspecteurs de la Brigade mondaine, des nains cruels mais peureux, un méchant qui porte un nom de biscuit et qui veut détruire la littérature grâce à des clônes de singes nazis.
Je te jure que je n'invente rien... Ou peut être tout... Comme notre héro l'avoue à son éditeur :  «  Tout n'est pas faux. C'est ça qui est drôle. Il faut chercher. Un peu […] C'est un hommage.Un pastiche. Une déclaration d'amour. »

Si tu as envie de briller en société en donnant ton avis à propos d'un possible prix Goncourt, passe ton chemin. Mais si tu es amateur de rigolade, de délires, de bons mots, de calembours faciles, de situations improbables, fais confiance à Julien, c'est son style...
Tout cela ne serait donc qu'une grosse farce ? Pas si sûr... Sous le masque de l'amuseur foutraque se cache un auteur incontestablement cultivé, amoureux de la littérature... A suivre...

« Flaubert, Zola, Aragon, Duras, Dumas, Sartre, Baudelaire… ils sont tous en train de disparaître […]
On est en train de tous les perdre. Et je pense que vous avez deviné la suite.
- On va tous deve­nir cons ?
- Sans ces livres, la vie n'a plus de sens et c'en est fini de chacun de nous. Venez avec nous. Il faut sauver la littérature»
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Tout démarre à partir d'un projet d'écriture : une biographie de Gérard de Vil­liers, l'auteur des séries SAS ou Bri­gade Mon­daine. Malheureusement pour le jeune biographe en devenir, il n'est pas très en veine. Et ce ne sont pas les conseils de son éditeur ni les contacts avec les proches de l'auteur qui viendront nourrir son inspiration. A moins que... ce ne soient les personnages eux-mêmes qui viennent le chercher, Malko Linge et ses compères, et Gérard en personne. Qui d'autre que lui peut les aider à sauver la littérature des griffes de Jacques Granola, le plus vindicatif des haïsseurs de SAS ?
Un roman délirant, extravagant, drolatique, empli de bons mots et de références diverses. Sous couvert d'humour, on y décèle une grande culture littéraire, cinématographique et musicale mais aussi des questionnements qui ne méritent pas de passer inaperçus.
Pour un premier roman, c'est osé, c'est enlevé et c'est surtout diablement plaisant.
Un auteur à suivre !
Merci à Babelio et aux Editions du Rocher pour cette jolie découverte :)
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Comment définir Mais rien ne vient (éd. du Rocher), le premier roman de Julien Moraux ? Hommage aux "romans de gare" de Gérard de Villiers ? Polar psychédélique dopé aux amphétamines ? Réflexion et autofiction sur la difficulté d'être écrivain ? Ou bien encore, comme je l'ai lu sur la page Facebook de l'auteur, "la plus atroce et la plus merveilleuse des fictions sur l'alcoolisme" ? À vrai dire, cette dernière critique peut laisser dubitative, dans la mesure où celui qui la prononce ne serait autre que Kingsley Amis, auteur d'un James Bond (Colonel Sun), mais décédé… en 1995, soit il y a vingt-quatre ans. Voilà qui prouve en tout cas deux choses : le romancier d'origine normande est bourré d'humour autant que de références littéraires.
Nous parlions de James Bond. Bien entendu, l'agent 007 britannique reste dans le coin de la tête de Julien Moraux. Cela dit, ce n'est ni Ian Flemming ni Kingsley Amis qui l'intéressent mais un autre auteur de roman d'espionnage : Gérard de Villiers et sa créature, Malko Linge. Au moment où démarre Mais rien ne vient, le narrateur se lance dans un projet de roman sur l'auteur prolifique de quelque 200 SAS, entre 1965 et 2013.
Voilà donc notre écrivain lancé dans une enquête sur Gérard de Villiers, enquête qui démarre en Bretagne et qui va rapidement mettre notre écrivain, déjà mal engagé pour ce projet biogtraphique, dans de sales draps. Il croisera tour à tour Frédéric Beigbeder, Michel Houellebecq, Thomas Pynchon, mais aussi Gérard de Villiers en personne, les personnages de Malko Linge, d'Aimé Brichot et de Boris Corentin, de la série Brigade Mondaine. Il y aura aussi un génie du mal bien destiné à détruire la littérature des hommes-singes nazis et quelques vamps pour corser le tout – même si les amateurs des SAS regretteront que l'impitoyable agent de la CIA ait perdu son côté bad boy, sexiste et un tantinet misogyne.
L'aventure narrée par un écrivain devenu acteur de sa propre histoire se déroule aux quatre coins du monde, dans les endroits les plus reculés et les plus improbables qui soient. Pour autant, avec Mais rien ne vient, Julien Moraux ne propose pas de énième intrigue autour de SAS mais un hommage aussi démesuré que ne l'était son auteur Gérard de Villiers. Véritable monstre de la littérature mondiale, souvent moqué pour sa production de "romans de gare", le créateur de Son Altesse Sérénissime a droit à un hommage d'autant plus vibrant que le livre peut se lire comme l'aventure d'un projet artistique qui peine à prendre forme : les personnages surgissent, aimantent et se dérobent à l'écrivain, lui même entraîné dans une histoire où de les enjeux lui échappent. L'humour et le non-sens sont omniprésents dans un roman qui semble foncer à toute vitesse comme une machine infernale. Jusqu'à un final étonnant qui vient donner la clé du roman et se termine singulièrement par un "chapitre 1" sur la jeunesse de Gérard de Villiers.
Julien Moraux a reçu, pour son roman Mais rien ne vient, le Prix Café Joseph.
Lien : http://www.bla-bla-blog.com/..
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Dire que ce roman est déjanté est presque une lapalissade : un biographe bancroche de Gérard de Villiers, bras cassé entouré de bras cassés, finit par vivre de folles aventures avec Gérard de Villiers lui-même, en chair et en os alors que le narrateur a assisté à son enterrement. Puis, épaulé par les Brigades mondaines, ce curieux duo d'un écrivain mort et de son biographe part à la poursuite de singes nazis, menés par Jacques Granola qui entend bien faire disparaître la littérature pour en réécrire les chefs d'oeuvre. Reprenez votre souffle. Vous y êtes ? Et voilà, vous êtes plongé dans ce premier roman, détonnant, loufoque, original, complètement barré et finalement très malin : l'humour comme politesse du désespoir n'est pas mieux utilisé dans cette oeuvre originale, au message vaguement mélancolique.
Il y a du Arnaud le Guilcher indéniablement, du Thibaut Blondel, pourquoi pas du Jacques Perret et, allez, du Roger Nimier aussi.
Un drôle d'OLNI !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
- Ecoute, c'est la théorie des dominos. Il suffit de bien viser, il faut en éliminer seulement quelques-uns et tout le reste suit. Supprime Homère et les perspectives de l'histoire littéraire sont brouillées.
- Mais il y en a tant d'autres…
- Certainement. Granola le sait aussi, et ses attaques sont ciblées. Sans Voltaire ni Rousseau, pas d'Hugo, ni de Zola et encore moins de Chateaubriand. Dézingue mark Twain et la littérature américaine dépose le bilan.
(page 185)
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