AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Gérard Macé (Préfacier, etc.)Jean-Nicolas Illouz (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070314768
304 pages
Gallimard (30/11/-1)
4/5   41 notes
Résumé :
Les Nuits d'octobre, Pandora, Promenades et souvenirs, et particulièrement Aurélia, parmi les derniers textes écrits par Nerval, donnent au champ de la prose une ampleur inédite. Issus de la pratique du feuilleton, libres de toute détermination générique, ils glissent, sans solution de continuité, de la promenade excentrique à la divagation hallucinée, de l'ironie à la mélancolie, de la fantaisie à l'aveu autobiographique, de la simple notation journalistique à l'en... >Voir plus
Que lire après Aurelia - Les Nuits d'Octobre - Pandora - Promenades et souvenirsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Pour tout dire, je n'ai pas saisi où l'auteur voulait m'emmener. Ca m'a un peu prit la tête pour être franc, non pas que la lecture soit compliqué ni que la plume soit complexe, c'est même tout l'inverse, il y a beaucoup de légèreté dans les nouvelles, surtout dans Promenades et souvenirs, mais c'est tellement éloigné de ce que j'aime lire que je ne retire aucun plaisir de ma lecture. Gérard de Nerval part loin dans ses écrits et je n'ai tout simplement pas suivi mais j'ai été plus intéressé par les tags du précédent propriétaire qui explique son point de vue que par le récit lui-même.
Toutefois je reconnais que la prose est belle, les intrigues sont originales je pense à l'homme amoureux d'une morte qui voit des fantômes et se perd dans sa démence, mais la lecture est tellement dense que dans mon édition, la moitié du livre est consacré aux notes explicatives qui servent à démêler un peu mieux la nouvelle.
Bon, je n'ai pas aimé et je ne vais pas en faire tout un plat.
Commenter  J’apprécie          40
Ce livre Folio regroupe plusieurs textes de Gérard de Nerval dont le plus célèbre, "Aurélia", dernière oeuvre de Nerval, publié après sa tragique mort dans une sombre rue parisienne. Mais les autres textes qui le précèdent sont tout aussi savoureux : "Les Nuits d'octobre", "Pandora" et "Promenades et souvenirs". Tous les thèmes chers à Nerval se retrouvent dans ce recueil : la confusion et le brouillage des repères temporels et spatiaux, à travers le souvenir des personnages féminins, sortes de substituts maternels, ainsi que les ponts dressés par l'auteur dans ses divers récits de voyages, surtout ses longs et curieux périples dans et autour de Paris, puis dans son Valois natal, ponts servant à bouleverser les repères que tente de se fixer le lecteur.
Gérard de Nerval joue donc avec les sensations spatio-temporelles, précurseur d'un futur maître en la matière, le non moins célèbre Marcel Proust.
Enfin, "Aurélia" nous plonge dans les affres psychologiques de l'auteur, troublé par les nombreuses crises qui emportent sa raison. A la manière d'un journal, il témoigne de ses délires, mais tout en ayant le souci de structurer et organiser son texte, faisant de son oeuvre une véritable et sublime oeuvre littéraire.
Commenter  J’apprécie          20
Le recueil contientdonc quatre textes, qui se répondent deux par deux. La courte nouvelle Pandora fait pendant à Aurélia ( ou plutôt, semble un prototype d'Aurélia), et Les nuits d'Octobre explore le même chemin que Promenades et souvenirs.

Mais grosso modo, des thèmes communs ressurgissent régulièrement: la réalité et le rêve, le pouvoir de l'imagination ( jusqu'au délire mystique dans Aurélia), l'inattendu au détour d'une promenade.

Aurélia est peut être à mon sens le moins abordable, tant l'imagination part vraiment dans tous les sens.
Lien : http://purplevelvet.canalblo..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Le rêve est une seconde vie. Je n'ai pu percer sans frémir ces portes d'ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible. Les premiers instants du sommeil sont l'image de la mort; un engourdissement nébuleux saisit notre pensée, et nous ne pouvons déterminer l'instant précis où le moi, sous une autre forme, continue l'œuvre de l'existence. C'est un souterrain vague qui s'éclaire peu à peu, et où se dégagent de l'ombre et de la nuit les pâles figures gravement immobiles qui habitent le séjour des limbes. Puis le tableau se forme, une clarté nouvelle illumine et fait jouer ces apparitions bizarres; - le monde des Esprits s'ouvre pour nous.
Swedenborg appelait ces visions Memorabilia; il les devait à la rêverie plus souvent qu'au sommeil; l'Âne d'or d'Apulée, la Divine Comédie du Dante, sont les modèles poétiques de ces études de l'âme humaine. Je vais essayer, à leur exemple, de transcrire les impressions d'une longue maladie qui s'est passée tout entière dans les mystères de mon esprit; - et je ne sais pourquoi je me sers de ce terme maladie, car jamais, quant à ce qui est de moi-même, je ne me suis senti mieux portant. Parfois, je croyais ma force et mon activité doublées; il me semblait tout savoir, tout comprendre; l'imagination m'apportait des délices infinies. En recouvrant ce que les hommes appellent la raison, faudra-t-il regretter de les avoir perdues ?...
Cette Vita nuova a eu pour moi deux phases. Voici les notes qui se rapportent à la première. - Une dame que j'avais aimée longtemps et que j'appellerai du nom d'Aurélia, était perdue pour moi. Peu importent les circonstances de cet événement qui devait avoir une si grande influence sur ma vie. Chacun peut chercher dans ses souvenirs l'émotion la plus navrante, le coup le plus terrible frappé sur l'âme par le destin; il faut alors se résoudre à mourir ou à vivre ; - je dirai plus tard pour quoi je n'ai pas choisi la mort. Condamné par celle que l'aimais, coupable d'une faute dont je n'espérais plus le pardon, il ne me restait qu'à me jeter dans les enivrements vulgaires; j'affectai la joie et l'insouciance, je courus le monde, follement épris de la variété et du caprice; j'aimais surtout les costumes et les murs bizarres des populations lointaines, il me semblait que je déplaçais ainsi les conditions du bien et du mal,; les termes, pour ainsi dire de ce qui est sentiment pour nous autres Français. « Quelle folie, me disais-je, d'aimer ainsi d'un amour platonique une femme qui ne vous aime plus ! Ceci est la faute de mes lectures; j'ai pris au sérieux es inventions des poëtes, et je me suis fait une Laure ou une Béatrix d'une personne ordinaire de notre siècle... Passons à d'autres intrigues, et celle-là sera vite oubliée. » L'étourdissement d'un joyeux carnaval dans une ville d'Italie chassa toutes mes idées mélancoliques. J'étais si heureux du soulagement que j'éprouvais, que je faisais part de ma joie à tous mes amis, et, dans mes lettres, le leur donnais pour l'état constant de mon esprit, ce qui n'était que surexcitation fiévreuse.
Un jour, arriva dans la ville une femme d'une grande renommée qui me prit en amitié et qui, habituée à plaire et à éblouir, m'entraîna sans peine dans le cercle de ses admirateurs. Après une soirée où elle avait été à la fois naturelle et pleine d'un charme dont tous éprouvaient l'atteinte, je me sentis épris d'elle à ce point que je ne voulus pas tarder un instant à lui écrire. J'étais si heureux de sentir mon cour capable d'un amour nouveau !... J'empruntais, dans cet enthousiasme factice, les formules mêmes qui, si peu de temps auparavant, m'avaient servi pour peindre un amour véritable et longtemps éprouvé. La lettre partie, j'aurais voulu la retenir, et j'allai rêver dans la solitude à ce qui me semblait une profanation de mes souvenirs. Le soir rendit à mon nouvel amour tout le prestige de la veille. La dame se montra sensible à ce que je lui avais écrit, tout en manifestant quelque étonnement de ma ferveur soudaine. J'avais franchi, en un jour, plusieurs degrés des sentiments que l'on peut concevoir pour une femme avec apparence de sincérité. Elle m'avoua que je l'étonnais tout en la rendant fière. J'essayai de la convaincre; mais quoi que je voulusse lui dire, je ne pus ensuite retrouver dans nos entretiens le diapason de mon style, de sorte que je fus réduit à lui avouer, avec larmes, que je m'étais trompé moi-même en l'abusant. Mes confidences attendries eurent pourtant quelque charme, et une amitié plus forte dans sa douceur succéda à clé vaines protestations de tendresse.
Commenter  J’apprécie          10
Le Rêve est une seconde vie. Je n’ai pu percer sans frémir ces portes d’ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible. Les premiers instants du sommeil sont l’image de la mort ; un engourdissement nébuleux saisit notre pensée, et nous ne pouvons déterminer l’instant précis où le moi, sous une autre forme, continue l’œuvre de l’existence. L’imagination m’apporte des délices infinies. En recouvrant ce que les hommes appellent la raison, faudra-t-il regretter de les avoir perdues ?... Chacun peut chercher dans ses souvenirs l’émotion la plus navrante, le coup le plus terrible frappé sur l’âme par le destin ; il faut alors se résoudre à mourir ou à vivre. Ici a commencé pour moi ce que j’appellerai l’épanchement du songe dans la vie réelle. A dater de ce moment, tout prenait parfois un aspect double, - et cela sans que le raisonnement manquât jamais de logique, sans que la mémoire perdît les plus légers détails de ce qui m’arrivait. Seulement, mes actions, insensées en apparence, étaient soumises à ce que l’on appelle illusion, selon la raison humaine … Un instant, j’eus l’idée de me retourner avec effort vers celui dont il était question, puis je frémis en me rappelant une tradition bien connue en Allemagne, qui dit que chaque homme a un double, et que, lorsqu’il le voit, la mort est proche. Le destin de l’Ame délivrée semblait se révéler à moi comme pour me donner le regret d’avoir voulu reprendre pied de toutes les forces de mon esprit sur la terre que j’allais quitter … Je me mis à chercher dans le ciel une étoile, que je croyais connaître, comme si elle avait quelque influence sur ma destinée. L’ayant trouvée, je continuai ma marche en suivant les rues dans la direction desquelles elle était visible, marchant pour ainsi dire au-devant de mon destin et voulant apercevoir l’étoile jusqu’au moment où la mort devait me frapper.
Commenter  J’apprécie          00
Il était un roi de Thulé

qui son amante fidèle
Légua, comme souvenir d'elle,
Une coupe d'or ciselé.
C'était un trésor plein de charmes
Où son amour se conservait :
A chaque fois qu'il y buvait
Ses yeux se remplissaient de larmes.
Voyant ses derniers jours venir,
Il divisa son héritage,
Mais il excepta du partage
La coupe, son cher souvenir.
Il fit à la table royale
Asseoir les barons dans sa tour;
Debout et rangée alentour,
Brillait sa noblesse loyale.
Sous le balcon grondait la mer.
Le vieux roi se lève en silence,
Il boit, - frissonne, et sa main lance
La coupe d'or au flot amer !
Il la vit tourner dans l'eau noire,
La vague en s'ouvrant fit un pli,
Le roi pencha son front pâli...
Jamais on ne le vit plus boire.
Commenter  J’apprécie          10
Lettres à Jenny XVII
Je suis plus calme aujourd'hui qu'hier; je me réveille plein d'espoir et de courage. Mon dieu ! la mauvaise saison pour aimer que l'hiver ! On ne devrait aimer qu'au printemps, comme les petits oiseaux.
Commenter  J’apprécie          40
Il ne faut pas faire si bon marché de la raison humaine, que de croire qu'elle gagne quelque chose à s'humilier toute entière, car ce serait accuser sa céleste origine... Dieu appréciera la pureté des intentions sans doute, et quel est le père qui se complairait à voir son fils abdiquer devant lui tout raisonnement et toute fierté ! L'apôtre qui voulait toucher pour croire n'a pas été maudit pour cela !
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Gérard de Nerval (41) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gérard de Nerval
Poésie - Une femme est l'amour - Gérard de NERVAL
autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (120) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Chefs-d'oeuvre de la littérature

Quel écrivain est l'auteur de Madame Bovary ?

Honoré de Balzac
Stendhal
Gustave Flaubert
Guy de Maupassant

8 questions
11109 lecteurs ont répondu
Thèmes : chef d'oeuvre intemporels , classiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}