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EAN : 9782360135981
147 pages
Riveneuve éditions (15/10/2020)
3.5/5   5 notes
Résumé :
Les jeunes années d’Albert Camus jusqu’en 1939, date de la parution de ses premiers articles sur la Kabylie, construisent sa personnalité d’écrivain. Dès sa première pièce de théâtre, Révolte dans les Asturies, et son premier livre, L’Envers et l’Endroit, publié auparavant chez l’éditeur algérois Charlot, l’auteur puissant est là. Des indices aussi émergent très vite comme les relations fusionnelles avec sa mère mutique, l’intense pauvreté, les rapports avec ses pèr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce livre veut raconter l'enfance et l'adolescence d'Albert Camus. Une biographie donc, et comme le souligne l'auteur « émaillée de citations de l'écrivain triées de ses différents ouvrages, mais surtout le Premier Homme, son roman autobiographique inachevé et publié après sa mort, restituées dans le livre, en italique ».

Une biographie  à la croisée de la réalité et de la fiction, une biographie fictionnelle donc . Car si ce récit s'inspire effectivement de données autobiographiques non contestables, le fait d'emprunter des passages à l'oeuvre camusienne pour étayer, illustrer la prime jeunesse de Camus, son adolescence, sa vie de jeune homme prête à des erreurs.
C'est ainsi, que quand Camus apprend les infidélités de sa femme Simone Hié, Yves Ouahnon, oranais par sa naissance, emprunte un passage de L'Étranger pour décrire le comportement du mari bafoué , et cet extrait se réfère à l'attitude du souteneur Raymond envers sa compagne qu'il prostitue et qui le trompe. Assez déconcertant pour le moins.
Idem pour la mort de la Grand-mère quand Camus emprunte une cravate noire, celle que Meursault se fait prêter par Emmanuel pour aller à l'enterrement de sa mère
Par ailleurs, on trouve, tout au long du récit des erreurs (voulues) concernant certains personnages et leur prénom ( Hélène , la mère de Camus ici, au lieu de Catherine , premier prénom sur son état civil, Hélène étant le second prénom ou Lucie , le prénom de la mère de Jacques Cormery dans le Premier Homme )

Alors que penser de ce livre ? le lire comme un pastiche original d'une énième biographie , s'amuser à relever, souligner les « erreurs » en faire une sorte de quiz ! pour réviser ou afficher sa « parfaite » connaissance de la vie et l'oeuvre de Camus !
Au delà des éléments biographiques, ce livre présente un certain intérêt car il fourmille de détails évoquant la vie algéroise dans la première moitié du XXème siècle.
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Merci à Babelio et aux Editions Riveneuve qui m'ont fait découvrir ce récit par le biais de la masse critique. Cela m'a permis aussi de connaître la collection "Naissance d'une vocation" et je vais poursuivre en lisant d'autres récits concernant d'autres écrivains.

L'auteur, Yves Ouahnon s'appuie sur des extraits collectés dans l'oeuvre de Camus notamment "Le Premier Homme" pour retracer et imaginer l'enfance et la jeunesse d'Albert Camus. de 1913 à 1939, à travers sa famille, ses rencontres, ses enseignants et les événements qui couvrent cette époque, on comprend tout ce qui a pu toucher cet être sensible, pétri de littérature.

Ce récit nous transporte aussi dans les rues d'Alger, à l'époque dans les quartiers européens, les quartiers arabes, les paysages, le décor où se côtoient les différentes cultures et couches sociales.

Le passage accordé à Monsieur Germain l'instituteur a retenu mon attention et j'ajoute ces propos lus dans la presse que j'ai particulièrement aimé :

"Albert Camus a fait un très beau discours lorsqu'il a reçu le prix Nobel de littérature en 1957, dans lequel il évoque la mémoire d'un de ses professeurs, M. Louis Germain. Il tenait à le remercier d'avoir communiqué aux gamins d'Alger auxquels il faisait cours qu'ils étaient tous dignes d'avoir un bel avenir, tous dignes de découvrir le monde. C'est cela être porteur d'une promesse vis-à-vis d'un enfant! C'est lui assurer que la vie vaut la peine d'être vécue et qu'il est, lui-même, d'où qu'il vienne à la hauteur de cette vie."

Autre référence dans ce livre : la librairie Aux Vrais Richesses en hommage à Jean Giono, chez Charlot. Je recommande le livre de Kaouther Adimi "Nos richesses" qui décrit cette librairie et dépeint lui aussi l'atmosphère, le décor de la ville que j'ai retrouvé en lisant Yves Ouahnon.

Cette lecture me donne envie de replonger dans l'oeuvre de Camus en lisant "Le Premier Homme".
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Cette biographie d'Albert Camus concerne sa vie de 1913 à 1939 , autant dire son enfance et ses débuts dans la vie et dans la littérature .
Albert Camus part dans la vie avec un handicap terrible : son père a été tué au combat pendant la première Guerre mondiale , il sait ce qu'est la grande pauvreté et comment on est considéré quand on porte des chaussures éculées à ses pieds .
Cette biographie fait la part belle à des extraits d'oeuvres de Camus , notamment "le Premier Homme" . La ville d'Alger y est omniprésente , avec ses couleurs , ses différents quartiers et ses couches sociales très diverses , on y côtoie la richesse et une grande misère .
Le jeune Albert a une véritable soif d'apprendre , c'est sa seule chance de sortir de la pauvreté , il est remarqué par son instituteur , Louis Germain , sans qui rien n'aurait été possible . Il s'en souviendra d'ailleurs quand il reçoit le Nobel de littérature , il lui rendra un vibrant hommage dans son discours .
Après avoir passé brillamment le bac , Albert Camus va entamer des études de philosophie , mais en décembre 1930 , on va lui diagnostiquer une tuberculose .
Ce livre est passionnant , il nous fait découvrir un monde où certains colons blancs d'origine espagnole comme Camus (ou d'origine française , d'ailleurs ) cohabitent harmonieusement avec les populations arabe et juive , sans aucun préjugé raciste . Albert joue dans une équipe de football , en tant que gardien de but avec des avants qui se nomment Mohammed et Kaddour et des demis juifs qui s'appellent Moise et Salomon , autant dire avec une équipe cosmopolite .
On apprend que le futur prix Nobel se marie avec Simone Hié , belle blonde qu'il fauche à son ami Max-Pol Fouchet . Hélas , son épouse est toxicomane et elle le trompe , ne serait-ce que pour se procurer sa dose . Leur mariage va rapidement tourner court .
Ce livre est une vraie petite mine d'or , même si certains éléments biographiques sont parfois approximatifs (la fiction se mêle bizarrement à la réalité , puisque l'auteur utilise des éléments des romans d'Albert Camus pour raconter sa vie ) .
J'y ai trouvé néanmoins un grand plaisir de lecture , et ça m'a donné l'envie de me replonger dans les romans de Camus , notamment "la Peste" et "L'Etranger" .
Merci à Babelio et aux Editions Riveneuve pour cette belle biographie .


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Naissance d'une vocation, Albert Camus de Yves Ouahnon
J'ai découvert cet ouvrage grâce à la masse critique de février pour laquelle je remercie babelio et les éditions Riveneuve.
On connaît la Peste, l'Etranger, Noces ou l'Homme revolté. On connaît sa vie amoureuse, son tragique accident, quelques pièces de théâtre où un visage sur une photographie en noir et blanc. Mais que connaissons-nous de l'enfance de ce grand auteur ? Peu... Yves Ouahnon, compatriote de Camus, romance son enfance en y imbriquant des passages de "Le Premier Homme" afin d'étayer son propos et de nous donner une vision d'ensemble sur l'enfance de ce personnage exalté, cabossé, sensible et si profondement vivant.
Cette découverte a été un vrai régal !
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Max-Pol est la passerelle du groupe vers le monde de l'art. Camus c'est le théâtre. Tous ont l'ambition et la volonté de changer la littérature, de la rendre plus belle plus utiles et plus accessible. Ils y croient. Albert veut participer à ce mouvement. Néanmoins, il insiste sur le fait qu'à bientôt vingt ans, il souhaiterait qu'on cesse de l'appeler Bébert. Il considère que ce surnom n'est pas suffisamment honorable ni sérieux pour être présenté aux filles ou être le prénom d'un écrivain. Camus tout court, c'est mieux !
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L’année du brevet.

- Jeunes gens, voici du carburant pour votre matière grise. Les mythes sont faits pour que l’imagination les anime. Méditez sur l’histoire de ces dieux qui eux-mêmes doivent s’incliner devant le destin, cette fatalité inquiétante. Camus, notre mythologue compulsif, quel est ton préféré ?
- Œdipe, Monsieur. J’espère que, comme lui, un jour mon esprit sera tout puissant, car il a dit :
« Moi, Œdipe, j’ai détruit le sphinx car j’ai résolu l’énigme grâce à mon esprit ».
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Dans la classe, les deux adolescents forment un groupe solide avec ceux de Belcourt et de Babel-Oued, les Espagnols, des Juifs et des Arabes et comme par hasard, au foot, ils se trouvent souvent ensemble contre les enfants des colons et les petits-bourgeois d'Alger. Une petite équipe de sept pour jouer dans la cour, à la sortie de la cantine du lycée. Albert en a fait une chansonnette : Mohamed et Kaddour, les deux avant qui dribblent
Moïse et Salomon les deux demi terribles
Didier et Pierrot, les deux arrières costauds
Bébert Camus dans les poteaux.
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Heureusement, il y a le dimanche, et quand il nage sur le dos, il se dit : Je vois la casbah et son aura lumineuse. Je revis. Chaque fois que je lève un bras, je lance sur la mer des gouttes d'argent en volées, figurant, devant le ciel muet, une moisson de bonheur.
Citation "Le premier Homme
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Cette nuit les amandiers ont blanchi d'un coup et le vent a déposé leurs pétales au parfum de miel sur toute la ville.
Citation tirée de Le Premier homme
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