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Pablo tome 4 sur 4
EAN : 9782205071160
92 pages
Dargaud (21/03/2014)
3.95/5   110 notes
Résumé :
Picasso est le quatrième et dernier tome de Pablo, la série que Julie Birmant et Clément Oubrerie consacrent au peintre avant qu’il ne soit reconnu comme un artiste majeur.

Ce 4e épisode de Pablo s’ouvre en mai 1907… La vie de bohême perdure au Bateau-Lavoir qui ne désemplit pas. Picasso peint frénétiquement, et Fernande qui s’ennuie adopte une petite Raymonde… qu’elle finit par ramener à l’orphelinat. Le peintre horrifié par la décision de sa compagn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Une tétralogie très riche consacrée à Pablo Picasso (1881-1973) – disons plutôt à Pablo Ruiz, avant qu'il ne devienne tout à fait Picasso (1900-1908) - mais racontée en un long flash-back par Amélie Lang, alias Fernande Olivier "La belle Fernande" (1881-1966), compagne et modèle d'un temps de Pablo. Première figure de cette oeuvre, une sorte de comète, Fernande, qui au gré de diverses infortunes et de quelques rencontres - comme le sculpteur Debienne et Max Jacob (1876-1944) tôt installé à Montmartre en astrologue inspiré - va traverser la galaxie du peintre et de ses amis ou concurrents artistes (Max Jacob : tome 1, Apollinaire : tome 2 et Matisse : tome 3), pour disparaître ensuite dans l'oubli. Si la voix de Fernande se fait entendre à la fois crue et poétique, ce sont aussi nos yeux que les quatre albums sollicitent de leurs visions colorées, périodes bleue puis rose, cubiste, en nous rendant complices de la bohème artistique de ce Bateau-Lavoir amarré aux avant-gardes du XXe siècle.

Car dans cet immeuble délabré et pouilleux où Fernande installe ses pénates en 1904 et où s'entassent des colonies de rapins et de littérateurs, de sculpteurs ou de comédiens, que fréquentent riches mécènes et marchands avisés - "dans cette crasse dans ce bidonville où une bande d'immigrés loqueteux inventait l'art moderne" (tome 1 p. 5) -, Fernande exulte bientôt entre les bras de Pablo. D'amours hasardeuses en ruptures tumultueuses, de cafés en cabarets et de dîners en banquets improvisés, l'humeur déjantée du trait et la liberté du ton s'associent parfaitement à un tourbillon d'inventions et de Salons, d'exaltations joyeuses, de bagarres tonitruantes, de nuits illuminées et de réveils vaseux après des cocktails d'opium, de haschich ou d'éther, virant parfois au drame.

Biographie partielle donc dont la grande unité est maintenue par la narration de Fernande qui se présente déjà âgée au tout début du premier album et que l'on retrouve telle quand s'achève le dernier. Mais attention, n'attendez pas une promenade de santé dans les souvenirs d'une vieille dame redevenue bien élevée et soudain nostalgique des soubresauts avant-gardistes du passé. Fernande ne s'en est, certes, pas laisser conter par Pablo et c'est elle qui impose un ton direct et corsé à l'ensemble des quatre albums. Fidèle à l'esprit des trois premiers, vivant et mouvementé, le quatrième de la série s'ouvre sur les pupilles dilatées de Pablo et se referme assez mélancoliquement sur le portrait de Fernande âgée, après le fameux banquet de 1908 offert en l'honneur du Douanier Rousseau et qui met fin à ce quatuor irrésistible et endiablé.

C'est la genèse des "Demoiselles d'Avignon", appellation contrôlée du "Bordel", commencé fin 1906 qui est ici développée. Parmi les nombreux personnages maintenant familiers : Gertrude Stein (apparue au tome 2) sous le charme de sa secrétaire, découvre les Demoiselles un beau matin de mai 1907 dans l'atelier de Pablo. C'est la réponse de l'espagnol au "Bonheur de vivre" de Matisse. Rien que pour le "bouddha replet", surnom que Fernande donne à Gertrude, l"album mériterait d'être visité.

Parmi les nombreuses raisons de ne pas ignorer cette oeuvre graphique, signée Julie Birmant et Clément Oubrerie, son incroyable documentation : les quatre opus fourmillent de références picturales ou littéraires avouées ou plus ou moins cachées, d'anecdotes étonnantes. Ainsi dans ce numéro quatre, l'affirmation d'un premier primitivisme du peintre, sa fameuse visite au Musée du Trocadero, sa "compète" avec Matisse (les deux peintres étaient déjà à couteaux tirés dans l'opus 3) qui se poursuit par toile interposée, les hésitations de Derain, la rencontre avec Braque et les recherches communes, les débuts du cubisme, tandis que Pablo pulvérise tous les canons sans que personne n'y comprenne rien, tout cela juste avant l'installation du jeune galeriste kahnweiler, futur marchand de Picasso à Paris.

Max Jacob toujours égal à lui-même reste le magicien fantasque et le délicieux poète du début de la série, amoureux de Pablo. Sur le front des intermittences du coeur et celui des spectacles, on retrouve Apollinaire (1880-1918) et la fiancée improbable que Pablo lui a dégotée, Marie Laurencin (1883-1956) faussement éthérée ; une rupture de Fernande avec Pablo et Kees (Van Dongen) profitant de cette situation inespérée ; une empoignade nocturne entre « picassoïstes » et « matissistes » (Braque, Picasso, Derain et Vlaminck resté fauve) ; les retrouvailles de Fernande et Pablo et, quelques événements plus tard, ce banquet mémorable en l'honneur du Douanier-Rousseau. La fin onirique à souhait offre un dernier portrait de Fernande âgée. Tout est vrai mais tout est réinventé,

Un grand et beau divertissement en toute fidélité.
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Fernande Olivier raconte ses années passées avec son seul amour, Pablo Picasso. le peintre travaille sur le tableau " Bordel" , avant qu'il ne devienne le chef d'oeuvre du cubisme, sous le nom de " Les demoiselles d'Avignon".

Cinq femmes partiellement nues. Fernande est au centre, les visages des demoiselles, à droite, se confondent avec des masques africains et évoquent les femmes atteintes de syphilis osseuse... Elles fixent le spectateur, avec des yeux exorbités, le nez est de travers. Les corps sont déformés, vu de face, de trois quart, de profil et de dos, avec des droites et des angles vifs. La couleur rose, ce camaïeu des femmes, contraste avec le blanc, le bleu et marron du rideau derrière elles. Ces corps qui semblent mutilés choquent beaucoup de monde, y compris les artistes d'avant garde...

Le grand public ne sait pas que ces demoiselles d'Avignon sont des prostituées d'un bordel célèbre de Barcelone, situé rue ...d'Avignon. le tableau de deux mètres de haut, est choquant et volontairement inachevé...
Pablo n'est pas encore célèbre. Il n'est qu'un espagnol, parlant mal le français et a séduit Fernande, en lui offrant un chaton abandonné. Quelle femme résisterait à un tel cadeau? Fernande (née Amélie Lang) va être la muse de Picasso, pendant 5 ans. Le peintre est jaloux de cette grande et belle femme, aux immenses yeux veloutés, et lui interdit de poser pour d'autres artistes. Elle lui inspira 60 toiles...

Cet amour va être bénéfique au peintre. Fernande raconte les soirées au Bateau-lavoir, à Montmartre, les rencontres avec le douanier Rousseau, Gertrude Stein, Guillaume Apollinaire et la peintre Marie Laurencin, Georges Braque...

La jeune femme a un désir d'adoption, elle va ramener une petite Raymonde. Mais, elle va la renvoyer à l'orphelinat, quand elle verra Picasso peindre l'entrejambe de l'enfant, complètement nue... Picasso en voudra à sa muse et va rencontrer une autre femme, Éva Gouel. Fernande fera semblant d'ignorer la liaison du peintre.

Pablo serait-il devenu Picasso sans Fernande? Pourtant, elle le quittera en 1909, renonçant à la reconnaissance et à la richesse...

La jeune femme écrira dans: " Souvenirs intimes: Un seul être m'a aimé, que j'ai fini par aimer au plus profond de moi-même... Ce qui ne m'a pas empêché, plus tard, de le quitter brutalement, en me déchirant moi-même, le jour où j'ai constaté qu'il m'aimait moins..." Qui se souvient encore de Fernande Olivier?
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1907, période Fernande pour Picasso, une Fernande pour laquelle il ne ***** plus beaucoup. Elle a l'air un peu pénible, il faut dire, et 'carrée' - et pas seulement dans ses portraits cubistes. Or un artiste, ça s'épanouit dans la fantaisie, la liberté. « Ces êtres d'exception, la gloire des temps futurs », ils ont besoin de fiesta et de défonce : envoyez l'opium, la morphine, l'absinthe. Ils ont aussi besoin d'aventures : pour ne pas perdre la main, il convient de varier les modèles, exercer son pinceau sur différents corps de femmes, voire de très jeunes filles.

Je commence cette série par le quatrième et dernier tome, et je suis perdue. J'ai reconnu quelques uns des artistes qui gravitaient autour de Picasso, mais ils ne sont pas toujours nommés. J'ai beaucoup sollicité G**gle, notamment la rubrique "images", pour identifier les protagonistes.

Lecture hachurée et donc particulièrement fastidieuse. Pour trois raisons : je saute dans un train en marche, je ne connais pas suffisamment ces artistes et leurs relations, et j'ai le tort de comparer cet album avec "Kiki de Montparnasse", brillante BD de Catel où tout est limpide, y compris pour les non initiés.
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Je viens de terminer le dernier tome de cette B.D.: Par le hasard de la disponibilité des titres tant à ma bibliothèque de quartier que de la mienne propre, j'avais un peu oublié que je n'avais pas fini cette série. Une biographie de Picasso telle que perçue par Fernande Olivier, il y avait dès le premier tome de quoi éveiller ma curiosité. Et effectivement, j'y ai trouvé le plaisir de redécouvrir, à travers le côté anecdotique, un grand pan de vie de Picasso , celui du bateau-lavoir, celui d'avant le succès. Les personnages sont bien campés, presque caricaturés par un dessin expressif, et les situations tellement rocambolesques que les uns et les autres semblent sortis d'un roman; et pourtant tout est authentiquement vrai. Tout s'agence admirablement pour se matérialiser finalement dans un roman graphique à part entière original et captivant. Une belle réussite!
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Un peu déçue par ce dernier tome finalement. J'ai trouvé cette fin un peu précipitée... Il me manque quelque chose... Pourtant on est à un moment charnière : les demoiselles d'Avignon et la fin de l'ère Fernande. Mais cela est présenté de manière un peu confuse : l'épisode de l'orpheline, Braque, la rupture, la réconciliation, la reconnaissance, le salon d'automne... ça fait beaucoup pour si peu de pages. J'en aurai aimé plus.
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critiques presse (4)
LaLibreBelgique
04 juillet 2014
Dans le 4e "Pablo", Picasso accède à la célébrité et cède aux concessions qu’elle implique.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Culturebox
14 avril 2014
La série Pablo s'achève sur ce tome 4 avec les deux faits marquants que sont la rupture du couple et la découverte du cubisme. Et les deux vont forcément un peu de pair.
Lire la critique sur le site : Culturebox
BDGest
11 avril 2014
Une très belle série qui s'achève dans le chaos des créatifs, avec une ambiance qui préfigure avec quinze ans d'avance le tourbillon des Années Folles. Une magnifique introduction à un monument de l'histoire de l'art du XXe siècle.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
31 mars 2014
Une excellente Bande Dessinée que je ne saurais assez vous conseiller !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Les demoiselles d'Avignon:... Il faudrait le regarder des jours entiers, avant de dire quoi que ce soit de valable. C'est une bombe, un concentré de tout ce qui n'a pas été encore peint: la peinture de l'Avenir. Je voudrais le montrer au monde entier. L'acheter, l'exposer, le défendre contre vents et marées.
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J'ai beau fumer autant d'opium que lui, je ne comprends toujours rien à sa peinture.
[Wiegels à propos de Picasso, 1907]
(p. 56)
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Fernande : Tu payes combien la séance ?
Kees Van Dongen : Si je t’embrasse avec passion, tu me fais une réduction ?
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- Picasso, 1907 -
C'est mon esquisse des 'Trois femmes'. Trois corps pour en peindre une seule... On la voit par tous les bouts, et bouger. Mieux que la sculpture, mieux que le cinéma, c'est ... LA PEINTURE DE L'AVENIR ! (p. 51)
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Désormais aventurier sans limites, champion de boxe, gourou... Picasso sentait le soufre : l'odeur de la célébrité. Il deviendrait bientôt "Il-vend-le-terrible".
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